Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

De Roc Colom au Pic de la Dona

08/09/2012 – Jour 1 : Col de Mantet – Pla Ségala – Roc Colom (2507m) – Pla de Coma Armada – Porteille de Morens – refuge d'Ulldeter

 

Nous avons pour objectif de gravir le pic du Géant (ou Bastiments pour les Catalans) en 2 jours, en allant dormir au refuge espagnol de Ulldeter, proche de la station de ski de Vallter 2000. Il y a un accès direct mais nous avons choisi d’effectuer un itinéraire plus long mais bien plus gratifiant.

Nous quittons donc le parking du col de Mantet à 8h25.

 

L’équipe au complet : Yannick, Anna (9 ans), Louis (8 ans), Quentin (12 ans), et moi-même

 

Il faut monter en forêt, plein Sud en suivant le sentier qui mène au pla Segala. Pour le moment la météo est belle, le fond de l’air doux et le ciel est dégagé. Pourtant nous savons que ça ne durera pas et qu’en cours de journée le temps doit se gâter. Les enfants sont en forme et la montée en sous-bois ne pose aucune difficulté, malgré une pente constante. Le sentier passe par une première fontaine (Font de la Pinouse) où il est impossible de prendre de l’eau alors nous poursuivons notre marche. On arrive dans une clairière d’où l’on peut voir les hauts sommets que l’on gravira le lendemain.

 

Au loin les hauts sommets du Gra de Fajol et pic de la Dona

 

Nous entrons à nouveau dans la forêt de résineux jusqu’à atteindre la fontaine suivante (Font de Mouscaillou) où l’on va pouvoir cette fois bien boire et grignoter un peu ; c’est aussi le dernier point d’eau potable avant la fin de la journée. Le sentier quitte ensuite la forêt pour monter encore 15min dans une clairière avant que l’on pose pied sur le pla Ségala.

 

Il fait toujours beau et la vue porte sur le massif du Canigou à l’Ouest, et la Cime de Pomarole face à nous, au Sud. Bien que nous soyons sur un plateau, le sentier monte toujours en pente douce. Plusieurs sentes sont visibles dans la pelouse mais le bon itinéraire longe la lisière du bois sur notre droite. Il faut monter en direction de la Cime de Pomarole en prenant soin de contourner le sommet par la gauche.

 

Merci de fermer la porte pour le bétail avec au fond la Cime de Pomarole

 

 

Une fois passé cette bosse, nous voyons enfin à l’horizon le sommet du jour : Roc Colom. Le temps d’admirer le paysage, de constater aussi que lentement se met en place au dessus de nos têtes l’orage annoncé, un rapace vient voler dans notre direction. Il se rapproche de plus en plus, fait un vol au raz du sol, si proche que l’on va même entendre les battements d’ailes. C’est un gypaète barbu, le fameux casser d’os.

 

Le gypaète

 

 

Ce fut un grand moment pour les enfants. Ca redonne de l’entrain pour gravir la dernière montée de la matinée. Le sentier file plein Sud en direction du col Mort de l’Escoula mais il est inutile d’y passer quand on projette de monter au Roc Colom. Nous inclinons donc notre marche sur la droite (Sud-Est) en pleine pente. Ce fut un choix judicieux car plus court et surtout nous allons croiser une harde de isards peu farouches. Nouveau grand moment d’émerveillement pour les enfants.

 

Les isards

 

Nous arrivons au sommet de Roc Colom à 12h05. Parfait, nous allons manger ici face au sommet du Costabonne le proche voisin. A nos pieds, nous avons les sources de la rivière du Tech où gambadent des marmottes bien dodues.

 

Sommet de Roc Colom (2507m)

 

 

Quelques gouttes de pluie se mettent à tomber mais ce n’est qu’un simple avertissement sans conséquence. Nous avons le temps de manger au sec, seulement devant la menace imminente de l’orage, nous nous remettons en marche à 12h50. Il faut changer de cap et descendre vers le Nord-Est en se tenant à l’écart d’un profond ravin.

 

Déjà le sommet s’éloigne et l'orage approche

 

On ne tarde pas à retrouver un sentier tout plat qui marque l’entrée du plat de Coma Armada. Il faut être attentif au balisage jaune et rouge qui nous indique de changer à nouveau de cap vers le Sud-Est. C’est ici (13h30) que la grêle fait son apparition. Ca tombe fort, sa pique au visage et la température a chuté. Heureusement pour nous, nous avançons face à l’orage si bien que ce mauvais moment va cesser après 20min. A présent il est dans notre dos, et nous, nous progressons rapidement vers la porteille de Morens.

 

Cap vers la porteille de Morens

 

Cet immense col presque plat est un carrefour permettant d’entrer en Espagne ou de partir plus à droite vers la porteille de Mantet. Nous basculons donc en Espagne en direction de la station de ski de Vallter 2000.

 

Station de ski

 

Quentin n’est pas au mieux. Nous allons nous arrêter mainte fois dans la descente pour lui permettre de reprendre ses esprits. Il est bien loin de sa forme étincelante qui était la sienne au Canigou en juillet.

 

Descente vers la station de ski

 

Le chemin débouche au niveau de la station derrière le bâtiment principal. Pour se rendre au refuge il faut encore descente sur environ 800m en suivant la route goudronnée. Au niveau de l’héliport, dans un virage en épingle, nous retrouvons à droite le sentier du GR11 (traversée des Pyrénées par l’Espagne) qui remonte vers le refuge.

 

C'est par ici le refuge

 

Nous arrivons à 16h05 dans ce refuge que nous découvrons tous pour la première fois.

 

Refuge d’Ulldeter

 

Le repas sera extrêmement copieux et apprécié de tous, à l’exception de Louis. Sacré Louis !!

 

 

Nous partons nous coucher à 21h dans une chambre à 6 couchages, bien agencé. Demain va nous réserver aussi son lot de surprise.

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche total 5h57 pour 15 Km à 3,3 km/h

Dénivelé positif total 948m – Dénivelé négatif total 511m

Point culminant 2507m.

 

09/09/2012 – Jour 2 : Refuge d’Ulldeter – Porteille de Mantet – Pic de la Dona (2702m) – Serre Galliniére – Pic de Serre Galliniére (2663m) - Refuge de l’Alemany – Col de Mantet

Il fait un temps magnifique au lever du jour. Sur les conseils du gardien concernant la météo prise la veille, il nous incite fortement à éviter le pic du Géant aujourd’hui, car notre chemin du retour va être long. Les enfants ne pourraient pas arriver au bout d’un itinéraire initial trop ambitieux.

 

Col de la Marrana et Pic du Géant pour une prochaine fois

 

Nous quittons donc à 8h05 le refuge en direction de la porteille de Mantet. Pour cela, nous descendons à la route, puis remontons à la station de ski.

 

Un arbre remarquable

 

 

On retrouve le même chemin que la veille pour monter vers le col frontalier. A mi parcours, on quitte le sentier pour monter droit vers le col en suivant un petit cours d’eau.

 

Porteille de Mantet, suivez la flèche

 

Il nous tarde tous de passer de l’ombre au soleil pour enfin se réchauffer vraiment. Ce sera fait lorsqu’on arrive à la porteille après 1h22 de marche depuis le refuge.  

 

Porteille de Mantet (2412m) et sa borne frontière 511 - au loin le pic des Tres Estelles

 

En cas d’intempérie, on peut descendre directement dans la vallée et gagner au plus vite le village de Mantet. Mais comme le beau temps semble installé pour quelques heures encore, nous poursuivons notre marche, sur la gauche, par l’ascension du Pic de la Dona (2702m).  

 

C’est parti pour une heure de montée

 

L’ascension se passe en 2 temps. Une première rampe à cheval entre les deux pays nous conduit à un replat bien agréable. Une belle vue s’ouvre à nous sur le versant Sud du massif du Géant.

 

De G à D : Petit Gra de Fajol, Gra de Fajol, col de la Marrana, Pic de Géant, et tout proche le Pic de la Dona

 

La seconde partie est plus courte et un peu moins pentue. Elle débouche sur un immense cairn symbolisant la cime, car c’est en fait un sommet débonnaire quasiment plat. Nous arrivons donc à 10h44 à ce qui va être le point culminant du jour.

 

Tous au sommet

 

Il fait toujours beau mais certains nuages nous montrent que ça ne durera pas. Après avoir profité d’une pause de 20 min, de reprendre un peu de force, et d’admirer la vue qui porte loin vers le massif du Carlit jusqu’à l’Ariégeois Roc Blanc, nous reprenons notre marche sur la droite. Ca descend enfin, mais doucement, en direction de la Serre Gallinière. Il faut suivre la crête légèrement sur la gauche. C’est sans difficulté que l’on progresse en haute altitude et à 12h05 nous allons manger adossé au Pic de Serre Gallinière (2663m). C’est un amas de rocher symbolisant un point haut mais ce n’est pas un pic à proprement parler. Face au Nord se dressent les Pic Redoun et Pic Gallinas séparés par l’élégant col Mitja ; le repas sera le bienvenu. Durant ce moment de repos, la météo devient de plus en plus changeante, alors à 12h45 nous quittons ce lieu de solitude. On poursuit notre descente jusqu’à la côte 2547m où nous allons bifurquer sur la droite, évitant d’aller jusqu’au col del Pal et ainsi gagner du temps. Venant du sommet c’est l’itinéraire le plus logique. On trouve d’ailleurs une sente, peut-être dû au bétail, mais qui prouve que cette option est souvent employée. Bien que nous pensions être seul dans cet endroit oublié des randonneurs, voilà qu’une perdrix des neiges s’envole à quelques mètres de nous alors que nous ne l’avions pas vu. Merci dame nature pour cette belle et rare surprise. On fini par rejoindre le sentier que nous allons suivre, celui du GR10.

 

Revoilà le GR10

 

On suit à présent ce sentier bien connu des randonneurs qui traversent les Pyrénées et cette partie n’est pas la plus agréable. Le chemin descend fortement, un enfer à monter, une horreur à descendre ! Ca amuse bien les garçons mais la courageuse Anna va être prise de maux de ventre violents qui vont compliquer encore plus sa descente. Pour le moment la pluie semble encore loin, mais il est évident qu’elle nous rattrapera à un moment où un autre. Laissant Anna reprendre ses esprits, nous allons avec Louis et Quentin rendre visite à la très confortable cabane de l’Alemany : certainement le refuge non gardé le plus accueillant de tout le département. Il ne reste plus qu’à poursuivre le sentier vers le bas de la vallée. Dans un grand prés nommé Jasse Grosse, des marmottes jouent à cache-cache en tenue de camouflage. Nous avions déjà vu la colonie en avril juste après leurs hibernations, là elles se préparent à retrouver leurs longs sommeils.

 

Marmotte faisant le guet

 

Il ne nous reste plus qu’à suivre le sentier qui va nous ramener à la voiture. Seulement la météo est de plus en plus menaçante et l’idée de devoir remonter au col de Mantet après avoir perdu tant de dénivelé n’enchante guère les enfants. Anna souffre en silence alors il va falloir tromper le temps. Je pars seul devant, laissant Yannick avec les enfants. Il est 14h50 quand j’accélère le pas. Le sentier me ramène jusqu’au torrent du Mantet où il faut encore remonter 260m de dénivelé pour retrouver la voiture au col éponyme. J’arrive au col à 15h44 (un petit record), toujours pas de pluie mais je vois au loin que les marmottes sont déjà sous la pluie. Je descends en voiture jusqu’au village récupérer le reste de l’équipe qui est en train d’arriver, et sitôt installé dans la voiture qu’un rideau d’eau s’abat sur le véhicule. Cette fois le violent orage inonde les cimes. Nous y avons échappé pour moins d’une minute ; cette chance nous aura permis de réussir une belle journée de haute montagne.

 

C’est un circuit un peu long (pour des enfants) mais sans difficulté qui offre à mon avis l’un des meilleurs panoramas de la proche région de la mer. Mon plaisir d’y (re-)retourner est toujours intact. Un grand bravo aux enfants pour leur volonté et leur joie de découvrir la montagne.

 

Tracé global du week-end sur carte IGN

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche total 5h50 pour 15,2 Km à 3,3 km/h

Dénivelé positif total 875m – Dénivelé négatif total : 1331m

Point culminant 2702m.



10/09/2012
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