Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Découverte du Montcalm en hivernale

12/02/2011 - Jour 1 :Parking de l'Artigue - Bois de Fontanal - Orri de pla Nouzère - Refuge du Pinet - Collet sous le Montcalm - Nuit au refuge du Pinet

 

Le départ a lieu au parking de l’Artigue à 1200m. Il est 8h55 quand je me mets en marche dans une vallée que je ne connais absolument pas. Il fait grand beau et le sentier est bien évident. Il s’agit de remonter le cours d’eau l’Artigue en suivant le balisage blanc et rouge qui est celui du GR7. C’est ici aussi le point de départ d’une multitude de randonnées.

 

Départ du sentier

 

 

Le sentier va rapidement traverser le torrent par une belle passerelle pour grimper dans le bois de Fontanal. La neige est présente au sol mais ne nécessite pas encore de chausser les raquettes. Le chemin est bien tracé dans cette belle forêt de hêtres et c’est sans difficulté de guidage qu’il nous conduit à l’orri de pla de Nouzère. Il faut être vaillant car cette partie dans les bois nous fait prendre 500m de dénivelé de façon brutale que je vais effectuer en moins de 2 heures.

 

Vers le port de l’Artigue

 

Ici deux itinéraires sont possibles. A gauche le sentier se détourne vers l’étang Sourd ou bien poursuivre sur le droite le GR7. C’est cet itinéraire que je vais emprunter. La neige porte encore un instant et c’est sans trop de difficulté que je remonte maintenant un paysage dénudé et blanc. En traversant un torrent la neige trop abondante oblige à chausser les raquettes.

 

 

Il n’y a à présent plus de balisage visible et ne connaissant pas le massif je vais suivre naïvement des traces de ski qui remontent droit dans le vallon. Mal m’en a pris car malgré les raquettes je m’enfonce profondément à chaque pas. J’insiste pourtant, pensant être sur la bonne voie. Je me fixe le haut de la colline comme étant l’emplacement du refuge que je dois atteindre. Les efforts déployés sont de plus en plus couteux en énergie. En faisant un point sur ma localisation, j’aperçois des randonneurs plus bas et bien plus à ma droite. Je file donc cap à l’Ouest (donc à droite) alors que je montais plein Sud. Après le franchissement d’un rocher je retrouve le bon itinéraire, et d’ailleurs le refuge de l’étang du Pinet n’est à quelques dizaines de mètres. J’ai laissé beaucoup de force quand j’atteins la terrasse du bâtiment (2240m) ; il est déjà 12h30 passé. Il m’aura fallu 3h36 pour m’accorder la pause repas. Un couple prend son déjeuner au soleil et un randonneur part en direction du Montcalm. Je vais profiter à mon tour du repos face au soleil radieux et au silence.

 

 

Après cette halte réparatrice, je laisse le superflu dans la partie hiver du refuge et je chausse les crampons pour la suite de la journée. Du refuge je vais suivre la trace qui part droit devant sur l’étang gelé et qui passe à gauche de celui-ci, sur une pente un peu raide mais vite avalée. On débouche sur un replat appréciable qui permet de dominer le refuge.

 

La trace suivie depuis le refuge

 

L’itinéraire file presque à plat en dominant un ravin. Il y a des traces suffisamment bien prononcées pour être certain de ne pas quitter la bonne voie. Au bout de ce passage « facile » en crampons se trouve une sorte de ressaut qui surplombe l’étang d’Estat.

 

Au fond du vallon se trouve l'étang d'Estats, à droite le guins l'Ane

 

Ensuite le chemin change de cap pour me conduire à l’étang du Montcalm couvert de neige. Ici on se trouve sous la Pointe du Montcalm, mais pas le sommet du Montcalm lui même. D’ailleurs ne connaissant pas les lieux je ne vois pas la suite de l’objectif. Ici je tâtonne pour trouver la suite de l’itinéraire. Trop de traces de crampons dans trop de direction vont me désorienter. Après un rapide point boussole, c’est vers le Sud qu’il faut quitter l’étang pour franchir une barre rocheuse. La progression est lente et éprouvante, la pente est forte. Pourtant cela va me permettre d’arriver assez vite à un petit col. Enfin la croix sommitale de la Pique d’Estats apparaît enfin. La prise de dénivelé se poursuit en gardant le même cap. Le sommet du Montcalm semble à porter cette fois, pourtant en ce jour je me suis fixé un horaire limite suivant lequel il faudra faire demi-tour pour ne pas être envelopper par la nuit. 16h30 étant cette limite, je l’atteins à la côte 2930m au niveau d’un nouveau col.

 

Le col de Riufret

 

Pourtant ici la pente plonge pour rependre de l’inclinaison après une petite cuvette et j’ai à l’horizon un col qui communique avec la vallée du Riufret. Il est pour moi l’heure de faire demi tour. Ce n’est pas aujourd’hui que j’attendrais le sommet, mais l’essentiel n’est pas là, la beauté des lieux m’a déjà comblé. C’est la haute montagne que je viens de tutoyer dans un massif qui impose le respect.

 

Au loin on devine la croix sommitale de la Pique d'Estats

 

Le retour, en termes de navigation est plus simple, puisque je n’ai qu’à suivre mes traces laissées à la montée. Et la descente sera rapide puisque un peu avant 18h j’aurai retrouvé le refuge. Lentement et sans bruit, de gros nuages se sont accrochés sur les sommets et le froid a fait son retour ; il était temps de se mettre à l’abri.

Je me trouve seul dans le refuge qui peut accueillir une vingtaine de randonneurs. Il n’y a pas moyen de faire du chauffage mais tout le confort est présent : lumière au plafond, matelas épais, couvertures et oreillers propres. Je n’avais jamais vu autant de luxe pour un refuge d’hiver ; que par ces lignes le célèbre gardien Patrick en soit remercié.

 

Le dortoir

 

Après un repas pris rapidement, je me couche vers 19h et espérant retenter le sommet le lendemain.

Vers 2 heures du matin, le vent se lève et souffle même avec une violence rare, ce qui perturbera passablement mon sommeil. Le bâtiment est de très bonne qualité ce qui permet de ne rien ressentir du vent, pourtant sa violence à l’extérieur ne présage rien de bon.  

 

13/02/2011 - Jour 2 : Refuge de l'étang du Pinet - Bois de Fontanal - Parking de l'Artigue

 

Après cette nuit plus qu’agitée, je prends mon temps pour me préparer car il est évident que le sommet est inaccessible aujourd’hui, tant le vent est violent. C'est une vrai tempête qui souffle sur les cimes.

Aux alentours de 11 heures, je prends le chemin du retour, en faisant en sorte cette fois de suivre le GR7. Par endroit les marques de peintures sont visibles, mais c’est principalement les traces des randonneurs passés précédemment qui vont me guider. Il ne faut pas aller trop sur la droite pour éviter le couloir pris par erreur la veille. Après une descente de barres rocheuses, le sentier franchi un ruisseau. Le vent souffle toujours avec force, mais heureusement il est dans mon dos. A présent le chemin est plus évident et me ramène au croisement du chemin de l’étang sourd.

Cette fois je retrouve l’itinéraire de la montée et je m’engage dans les bois de Fontanal. La neige ne portant plus, je retire mes crampons définitivement et plonge d’une traite vers le parking de l’Artigue. J’atteins la voiture à 13h après 2 heures de descente.

Ainsi se termine ma première découverte du plus haut massif Ariégeois que tout randonneur local se doit de connaître. Je me promets d’y revenir le plus tôt possible (mais quand ?) pour franchir la barre symbolique des 3000 mètres.

 



09/09/2011
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