Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Montcalm et Pique d’Estat par les Tables du Montcalm

30/06/2012 : Parking de l’Artigue – Orris de Pujol – Pla Subra – Tables du Montcalm – Pic du Montcalm (3007m) – Pique d’Estats (3143m) – Etang du Pinet – Etang Sourd – Parking de l’Artigue

 

Alors que nous avions prévu d’aller gravir le toit des Pyrénées (el Néthou) ce week-end, la météo en avait décidé autrement et c’est toujours elle qui gagne. Alors nous allons quand même profiter d’une belle journée de samedi pour gravir un autre toit, celui de la Catalogne et de l’Ariège.

L’équipe initiale est un peu décimée (blessure et désistement) mais c’est à 4 que l’on démarre du parking de l’Artigue à 7h25. Olivier, Michel, Yannick et moi même n’avons pasa encore pratiqué cet itinéraire ce qui va encore plus enrichir la journée. Au départ suivre le sentier qui est parallèle au torrent avant de l’enjamber par un magnifique pont.

 

Le bouillonnant torrent de l’Artigue

 

Le sentier est balisé en blanc et rouge (GR7) et grimpe rapidement dans les bois de Fontanal.

 

Orchis tachetée

 

Dans cette belle forêt de hêtres, atteindre la première intersection et quitter le chemin principal qui monte au refuge du Pinet, pour tourner à gauche et suivre un balisage jaune. Il est 8h09 quand on change de cap. Le sentier file à l’Est en suivant une courbe de niveau bien agréable, afin de récupérer un peu avant la suite. Après avoir traversé un ravin, on monte un peu jusqu’à arriver sur une ancienne piste forestière.

 

Ravin de Subra

 

Le sentier coupe la piste pour monter directement au lacet suivant : c’est une sorte de raccourci. On entre ici dans la coume de Pla Subra. Nous avons dans le dos le magnifique massif de Bassies qui attire la lumière, et nos regards.

 

Panorama sur le massif de Bassies (cliquer sur la photo pour agrandir)

 

A 9h09 nous avons atteint les orris de Pujol le Bas.

Orris de Pujol le Bas

 

On remonte la vallée pour atteindre dix minutes plus tard les orris de Pujol le Haut.

 

Les orris de Pujol le Haut

 

Ici tout est verdoyant et le cadre est enchanteur, idéal pour faire un bivouac. Ce n’est pas l’objectif du jour, alors nous poursuivons la remonté de la vallée. Nous suivons une vague sente et quelques cairns mais l’orientation ne pose aucune difficulté car il suffit de remonter le cours d’eau jusqu’à rejoindre les orris de Pla Subra.

 

Exactement au niveau de la ruine il faut traverser le ruisseau pour changer de rive et trouver un cairn indiquant le bon passage dans la « falaise ». Il existe ici un balisage jaune mais qui n’est pas toujours visible, quoi qu’il en soit, il faut monter en direction du Sud/Est. Après une bonne partie de crapahut, il faut traverser une cascade bien rafraichissante.

 

Yannick et les rhodos

 

 

Primevère à feuilles entières

 

Il est déjà 10h57, voilà donc 3h32 que nous sommes partis, alors on se pose un moment pour profiter de la vue plongeante sur la vallée de Pla Subra, et surtout manger un peu. On se remet en marche à 11h20, il y a encore beaucoup à gravir. On finit par arriver dans une vallée suspendue, au pied des Tables du Montcalm. Ici il reste des névés tardifs et des laquets encore en cours de dégels.

 

Il faut suivre tantôt les cairns, tantôt un vieux balisage jaune ou rouge. Après être passé au bord de l’étang le plus haut, nous sommes confrontés à la traversé d’un long névé fort incliné et semi gelé.

Le névé commence ici et s'étire sur plus de 100 mètres.

 

Selon la saison, l’utilisation d’un piolet et de crampons seraient indispensables pour ce passage. Nous entrons là de plein pied dans Les Tables.

 

Un peu d'escalade pour sortir du névé

 

Ici la montée est verticale ; une succession de passages d’escalade de II- et de replats. Chacun cherche sa meilleure voie mais quelques cairns sont présents de-ci de-là pour indiquer le passage idéal.

 

Nous étions au pied de la Pointe du Montcalm avant d’attaquer « le mur » et voilà que celle-ci va bientôt apparaître sous nos pieds.

 

Les 3000m vont bientôt être franchi. Les Tables se montent bien et plus on s’élève, plus cela devient facile ; c’est quand même un passage à préférer à la montée qu’à la descente. On finit par sortir sur le gros dôme sommital.

 

En quelques lacets nous posons nos pieds sur le toit de l’Ariège à 3077m. Il nous aura fallu 6h02 pour gravir ce seigneur Ariégeois. Il est 13h50, le vent souffle avec force et fraicheur. Nous trouverons à nous abriter dans l’orri de pierre du sommet. Un couple est là également, les premiers randonneurs que nous croisons de la matinée.

Le groupe au sommet

 

Il fait un temps superbe au sommet et nous avons la joie de voir au loin, vers l’Ouest, le massif de la Maladeta.

 

Massif de la Maladeta et Pic d’Aneto au centre

 

Maintenant direction la Pique d'Estats

 

Nous avalons rapidement le repas de midi et à 14h28 on quitte le Montcalm pour son proche voisin la Pique d’Estats. Michel n’a pas récupéré de sa courte nuit alors il restera au col pour nous attendre. Après le passage du grand col de Riufret, l’ultime montée s'effectue en quelques lacets courts.

 

Cette dernière grimpette est parcourue en 41 min et à 15h09 nous sommes enfin au point culminant de la Catalogne (3143m) et de la journée.

Sommet de la Pique d’Estats

 

 

Avec Olivier et Yannick, nous sommes les 3 seuls à profiter de cette haute cime.

A nos pieds, versant Espagnol, 2 étangs celui de l’Estats (le plus haut) et de Sutllo, le pic de Monteixò (le pointu)

 

Vers l’Ouest le Mont Valier éclaire l’horizon de sa majesté ; et juste devant lui, le massif du Certescan et son étang gigantesque.

 

On savoure notre plaisir et l’on contemple cette mer de sommets. A gauche la crête allant de La Pointe Gabarrò jusqu'au pic de la Soucarrane.

 

Bien plus à l’Est, c’est le sommet du Carlit qui ferme l’horizon des hautes cimes.

 

Marguerites des Alpes sous la croix

 

Après 30 min de plaisir, on descend pour remonter légèrement sur le pic de Verdaguer (3131m). Ce sommet présente l’unique intérêt d’avoir un point de vu général sur ses 2 célèbres voisins ; d’ailleurs il n’est pas reconnu comme sommet principal à part entière mais comme sommet secondaire. C’est aussi celui qui rapproche le plus du 3ième 3000m local, le Pic de port du Sotllo.

 

Panorama depuis le Pic de Verdaguer, de gauche à droite, la Pointe du Montcalm, Le Montcalm et La Pique d'Estats

 

Cette fois nous quittons définitivement les cimes. Chacun va descendre sous le col selon ses envies, Olivier en allant retrouver Michel par le sentier "officiel", Yannick et moi en glissant en ramasse sur les névés. L’équipe se reforme et l’on retrouve le balisage blanc et rouge qui nous guide au milieu d’immenses roches ferrugineuses oxydés.

 

Le passage est indescriptible tant le chaos semble régner ici, mais ça passe.

 

 

L’itinéraire nous conduit au bord de l’étang du Montcalm, puis sur un petit chemin en balcon.

 

Etang du Montcalm

 

Il va surplomber l’étang semi-gelé de l’Estat. 

 

Etang de l'Estat

 

A partir de là nous allons entrer dans un épais brouillard donc ce sera la fin des photos. Le chemin est suffisamment bien indiqué pour nous amener sans erreur au refuge de l’étang du Pinet. Nous l’atteignions à 17h45. On contourne le bâtiment largement sur la droite pour aller chercher un sentier balisé en jaune afin de passer par l’étang Sourd. C’est un chemin moins traumatisant que l’accès direct au Pinet, puisqu’il ondule au milieu des rhododendrons. Le brouillard était si dense à l’étang Sourd que nous ne l’avons quasiment pas vu. On poursuit sur ce sentier pour rejoindre l’orri de Pla Nouzére. C’est ici que l’on retrouve les premiers arbres et que l’on entre pour l’ultime descente, dans le bois de Fontanal. Cette portion fut longue et monotone malgré la beauté de cette forêt et les quelques cèpes ramassés. A 19h30 nous avons atteint le parking et terminer notre boucle commencée 12 heures plus tôt.

Sacré parcours qui, je pense, restera dans les mémoires de chacun de nous, tant il fut contrasté. On a tout rencontré, des vertes prairies de Pla Subra aux étangs semi gelés et névés, en passant par l’escalade des Tables et le point de vue grandiose depuis les sommets. Il faut rajouter également que cette région est généreuse en eau tout au long du circuit, on en trouve quasiment jusqu’au sommet. Toute l’Ariège est résumée dans cette boucle. Seule la faune aura manquée à l’appel.

 

Tracé sur carte IGN

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche total 10h28 pour 21,4 Km

Vitesse de déplacement : 3,4km/h

Dénivelé positif total : 2045m – autant en négatif

Point culminant : 3143m



02/07/2012
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