Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Port de Montestaure ou Port de Broate

11/10/2013 : parking de l’Artigue – passerelle – orris des Légunes d’en haut - étang de Montestaure – port de Montestaure – aller/retour

 

A l’origine de cette randonnée, c’était la Pointe du Montcalm que je convoitais. Or, durant les deux nuits précédents cette sortie, la neige a fait son apparition sur la chaine des Pyrénées, bien en dessous de 2000m. Donc les conditions de sécurité n’étant pas remplies, je décide au dernier moment de revoir mes ambitions à la baisse, et je lance mon dévolu sur le pic de Broate. Murielle, la spécialiste du secteur, va se joindre à moi, pour une découverte dans ce bout de Vicdessos, frontalier avec l’Espagne.

On quitte le parking de l’Artigue, à 7h53 dans une ambiance brumeuse. C’est également le point de départ pour le Montcalm, par la voie du Pinet.

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Après quelques centaines de mètres, le sentier tourne à droite et se met à monter rapidement. Il monte tellement que la température corporelle suit rapidement celle de la pente. Nous devons nous dévêtir pour être plus à l’aise. Une fois cette première prise de dénivelé effectuée, le sentier se prolonge horizontalement, jusqu’à nous conduire au bord du torrent de l’Artigue. Par une solide passerelle, nous franchissons sans soucis le cours d’eau, à 8h38 ; un échauffement effectué en 45min.

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Nous changeons de versant et entrons dans un nouveau vallon. Nous suivons toujours le balisage blanc/rouge du GR Transfrontalier, qui mène au port de l’Artigue. Le sentier serpente entre les fougères, puis se cambre à nouveau en laissant loin en contre bas le torrent. Une fois ce ressaut franchit, le vallon s’étire plus en longueur, et la pente n’en est que plus douce. Soudain sur notre droite, une silhouette sur un piton rocheux nous observe. C’est un isard qui fait le guet.

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Bien plus haut, une harde avale la pente à grandes enjambés ; pourtant, vue d’en bas, cette paroi paraît inaccessible. Ils sont à la limite du brouillard, puis ils disparaissent comme des fantômes. Nous poursuivons notre ascension et à partir de 1900m, nous trouvons sur le sol la neige tombée durant la nuit. Pour le moment rien de vraiment dérangeant, bien au contraire, cela donne au paysage de belles teintes de blanc.

 

La crête de Picou Stéle sur notre gauche

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Devant c'est encore plus blanc

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Nous laissons à droite les orris des Légunes d’un Bas, pour monter un nouveau ressaut en 15 minutes au niveau les Légunes d’en Haut. A partir de là, soit environ 2100m d’altitude, nous quittons l’axe principal du vallon, pour tourner à gauche en suivant un balisage jaune. Nous avons mis 2h20 pour arriver là. La neige un peu plus présente n’entrave pas notre marche régulière. Il faut remonter un sentier, parallèle à la profonde faille creusée par le torrent venant de l’étang de Montestaure.

 

Mais le spectacle est dans notre dos, avec le massif de Bassies - à droite la Pique de Belcaire

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Tout en montant, nous voyons à nouveau des isards qui se jouent des escarpements rocheux. On gravi un mamelon et l’on fini par arriver au dessus de l’étang après 2h50 de marche. Tout va pour le mieux, si ce n’est que nous cheminons à l’ombre depuis le départ.

 

Etang de Montestaure avec quelque part au loin le Port de Montestaure

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Le sauvage étang de Montestaure constitue à lui seul un objectif de randonnée, typiquement ariégeoise. Il est incroyablement encastré dans une cuvette constituée de blocs de roches nues. L’accès aux rives de l’étang paraît presque impossible, en tout cas nul bivouac n’est envisageable. A partir de maintenant, il n’y a plus de balisage, il va falloir naviguer à l’instinct. Et de l’instinct, il en faut pour trouver un passage au milieu de ce champ de blocs, où les quelques cairns sont masqués par la neige. L’itinéraire contourne l’étang par la gauche en restant bien au dessus de celui-ci. On s’engage ensuite droit dans la pente en visant un couloir sur la gauche. Cela ne semble par être le col que l’on convoite. Nous progressons péniblement et nous finissons par ne plus savoir vraiment où il faut monter. Murielle va se trouver un instant bloqué dans un passage trop glissant. Ne voulant pas prendre de risque de glissade, elle se dégage de ce faux pas et revient en arrière. De mon côté, ayant trouvé le sentier cairné, je poursuis l’ascension.

 

L'étang vu en montant, avec au fond la Pointe des trois Comtes

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De G à D - Pointe des Trois Comtes, Pic Prés de Puntussan

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C’est raide et peu agréable. Cette sente tourne peu à peu à droite, et dans un petit corridor, le col se dévoile enfin, quelques mètres seulement avant de l’atteindre. Le Port de Montestaure ou Broate, sur la crête frontière Franco-espagnole, est franchi à 11h47, en 3h51. Je découvre la haute vallée espagnole de Broate, ainsi que les premiers rayons du soleil. Légèrement à ma gauche, je découvre sous un autre angle le Montcalm, et le pic du port de Sutllo, mais le pic qui est le plus impressionnant est le Guins de l’Ase. Il s’élance telle une pointe de lance inaccessible.

 

Montcalm au fond au centre, Point du Montcalm à sa gauche, Pic du Port de Sutllo  au fond à droite

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La vallée de Broate, au fond à gauche le pic du port de Sutllo, au centre le pic dels Estanys

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A ma droite se trouvent les Pics de Broate et Cap de Broate.

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L'étang de Montestaure vu depuis le Port

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L’ascension du jour s’arrête là. Il n’y aura pas de sommet aujourd’hui. Il est hors de question que laisse plus longtemps Murielle, dans cette cuvette froide. Le temps de contempler rapidement ce paysage nouveau pour moi, et je reprends le chemin du retour, afin de retrouver ma partenaire, qui n’a toujours pas vu le soleil. La descente est extrêmement glissante à cause de la neige qui fond. C’est en suivant mes traces que je reviens en sens inverse. Le brouillard qui montait jusque là lentement, enveloppe à présent notre vallon. C’est au son de la voix que nous nous retrouvons avec Murielle. On avance un court instant pour chercher le soleil, mais notre quête est veine : le spectacle est terminé ! Alors à 12h37, sur le bord du sentier qui domine encore l’étang, nous nous posons pour reprendre quelques forces. La température n’est que de 4,5°C mais on ne sent pas le froid. Comme il n’y a rien d’autre à voir que le blanc de la brume, nous nous remettons en marche à 13h20. Des flocons se mettent même à tomber, il était temps de quitter ces hauteurs. Sans difficulté nous rejoignons les orris des Légunes d’en Haut.

 

La vallée dans une ambiance ténébreuse

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En perdant de l’altitude, nous finissons par perdre aussi le décor enneigé, pour retrouver un décor plus de saison, avec ses couleurs d’automne.

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Nous apercevons la cabane de Mespelat, légèrement à droite derrière une bute, donc invisible à la montée. Nous allons lui rendre une visite de courtoise. C’est une cabane de berger, fort bien isolée du froid, avec 3 couchages, mais assez sale. Elle est ouverte et c’est bien là l’essentiel, pour celui qui devrait s’abriter dans l’urgence. La suite du retour s’effectue par le même itinéraire qu’à l’aller,

 

Superbe cascade sans nom tombant des orris d’Ayguenouilles

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C’est donc sans surprise que l’on retrouve notre point de départ, à 15h38. Les paysages sauvages et minéraux de cette randonnée furent, en parti, masqués par le brouillard. C’est donc une nouvelle invitation que nous donne cette longue vallée de l’Artigue. Tous les charmes de l’Ariège sont concentrés dans ce secteur peu couru, souffrant certainement de la notoriété des sommets trimillénaires trop proches. Pourtant, c’est un accès « facile et rapide » aux vallées espagnoles, qui sont totalement enclavées pour celui qui voudrait y accéder en voiture.

 

Tracé du jour sur carte IGN :

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La journée en chiffres :

Temps de marche total 6h45 pour 17,3 Km à 3,2 km/h

Dénivelé positif total : 1512m – Autant en négatif

Point culminant : 2580m.



14/10/2013
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