Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Raid au Canigou par les crêtes de Batère

25/06/2011 : Col de la Descarga (1393m) - col de la Cirère (1731m) - GR10 - Ras Prat Cabrera - Refuge des Cortalets - Pic du Canigou (2784m) - porteille de Valmanya (2591m) - Puig Sec (2665m) - Signal del Roc Nègre (2714m) - Pic Gallinasse (2461m) - col de la Cirère - col de la Descarga

 

Voilà un an que mon frère en moi attendions ce jour pour revenir sur les traces de notre jeunesse. Le parcours du jour, nous le connaissons pour l'avoir quelques fois effectué pour rapporter dans les années 90 la flamme du Canigou pour le compte de la commune d'Arles sur Tech. En ce temps là nous le faisions en 2 journées mais nous avions 25 ans de moins. (le temps passe c'est peu de le dire)

Aujourd'hui c'est pour faire l'aller retour dans la journée au sommet du CANIGOU en partant du col de la Descarga que nous nous élançons.

Le départ est donné à 7h précise au col, avec une température déjà agréable. Nous empruntons un faux sentier au dessus du panneau du col, afin de nous éviter la portion de bitume qui passe par le refuge. Ce passage un peu raide nous conduit directement à la fontaine au dessus de la forêt.

Suivre ensuite le GR10 qui monte droit sur le col de la Cirère. Le temps est parfaitement clair et nous promet une belle journée.

Toujours sur le GR10, nous suivons le balcon du Canigou, merveilleux jardin botanique en ce début d'été. D'abord à plat, ce sentier ne tarde pas à plonger sur la maison forestière de l'Estagnol. En 1h30, nous venons de perdre le dénivelé accumulé depuis le départ. Le sentier va remonter en forêt avant de nous amener à la cabane du Pinatell. Point d'eau oblige, nous nous restaurons un peu à la fontaine où nous avons l'étonnante surprise de trouver deux vieux magnifiques cèpes.

 

Ravin de la Font Nègre avant l'abri du Pinatell

 

A partir de cet instant l'ombre va devenir rare et le chemin de plus en plus fleurit. Le passage à la Carnisserie est toujours aussi verdoyant et rouge vif.

13-La carnisserie.JPG

 

Gentiane Jaune

 

Sur ce sentier en balcon, rejoindre le Ras de Prat Cabrera est une formalité effectuée en moins d’une heure. Le soleil de plus en plus chaud nous impose de nous protéger à nouveau avec de la crème à fort indice. D’ici deux options s’offrent aux randonneurs : suivre la piste forestière qui monte depuis Prades et Los Masos, considéré comme l’itinéraire hivernal ou monter droit sur la crête du Barbet considéré comme l’itinéraire d’été. C’est celui-ci que nous empruntons, d’abord pour éviter la poussière de la piste mais surtout pour profiter pleinement de la vue dominante sur la vallée du Conflent. De plus cette variante couverte de fleurs, nous fait passer sur les vestiges d’un avion écrasé. L’inconvénient de tout ceci est que le sentier monte vraiment très fort au soleil durant 45min sans répit ; il est en outre un peu plus long que la piste (20min de plus). Nous en sommes à 4h33 de marche depuis notre départ.

 

Partie fleurie de la variante

15-Variante GR10.JPG

 

 

A notre arrivée sur le refuge des Cortalets, quelle ne fut pas notre surprise de voir une sardane devant le bâtiment. N’écoutant que notre fibre Catalane, nous prenons place dans la ronde qui symbolise la fraternité. Ce moment sympathique et culturel nous a un peu retardé. Nous faisons le plein d’eau à la fontaine du refuge car nous n’en trouverons plus sur la suite de notre itinéraire. Il est 11h45 quand on débute l’ascension finale du Canigou.

 

Ultime pause photo avant l'ascension.

 

Si on monte bien, nous prendrons le repas au sommet après 13h. C’est sans compter sur le monde qui chemine en ce jour vers la montagne sacrée des Catalans. Trop de monde à croiser pour progresser correctement.

 

C’est en un peu plus d’1h30 que nous atteindrons le sommet (2784,66m).

Le sommet est saturé de monde et principalement d’Espagnols. Il semble que le beau temps a attiré toute la Catalogne au sommet du Canigou. La vue aux 4 points cardinaux est exceptionnelle, pas un seul nuage à l’horizon. Nous distinguons parfaitement le massif du Madrés, le Pech de Bugarach et au loin le pic de Nore dans l’Aude. Vers la Cerdagne c’est le Carlit et les Pérics qui dominent leur massif, le Roc Blanc est également présent. Plus prêt de nous c’est le pla de Ségala qui nous fait face et dans son dos le pic du Géant. Enfin côté Vallespir c’est la crête des Sept Hommes qui domine la vallée et les étangs du Cady.

 

La photo traditionnelle au sommet

 

Nous décidons de poursuivre notre route sans prendre le repas. La suite passe par la descente de la célèbre cheminée de la face Sud. Comme toujours les premiers mètres en verticale sont les plus délicats à négocier mais la suite moins technique, malgré le monde qui monte encore, est un plaisir pour celui qui aime le rocher.

 

Au loin, la Méditérannée.

 

Au milieu de ce chaos de pierres qu'est la cheminée, un bouquet a trouvé sa place.

 

Le bas de la cheminée débouche sur un chemin, dans des dalles de schistes, bien marqué.

Il nous amène à la porteille de Valmanya en remontant de quelques mètres sur la gauche.

 

Le chemin traditionnel plonge directement sur les Gourgs du Cady. Ce sera à quelques mètres de la porteille, bien à l’écart de la foule du jour que mon allons afin nous restaurer : il est quasiment 14h. D’ici nous regardons en direction de la plaine du Roussillon, et la mer nous paraît à porter de voile de parapente. La chaleur ambiante inciterai à la sieste mais la suite qui nous attend ne nous permet pas ce genre de luxe. C’est le ventre plein que l’on part affronter la suite la plus aérienne de la journée.

 

Dernier névé de la saison sous le Puig Sec

 

Maintenant nous allons évoluer constamment en crête. Déjà 8h que nous sommes partis quand nous franchissons, sans nous y arrêter, le sommet du Puig Sec (2665m). Par une succession de roches escarpées et découpées nous atteignons le pied du Roc Nègre ; cette partie que nous venons d’effectuer ainsi que la suite est à réserver à des randonneurs n’ayant pas le vertige et qui ont le pied sûr. En effet, il faut évoluer sur une arête rocheuse à cheval entre 2 vallées avec quelques 100m de vide de part et d’autre.

 

Le vide version Yannick

 

Le vide version moi même.

 

La dernière montée vers le Roc Nègre s’effectue en semi-escalade en prenant soin de suivre un ancien balisage rouge qui indique les passages les plus faciles.

 

Là encore une fleur a trouvé où planter ses racines à 2600m.

 

Les derniers mètres de l’ascension me sont pénibles. Le signal du Roc Nègre (2714m) est enfin atteint après 9h32.

 

Sommet du Signal del Roc Négre avec la face "cachée" de la cheminée. Au loin la porteille de Valmanya et au premier plan le Puig Sec

 

Le sommet du Très Vents est à portée de main. Il est possible de le rejoindre en suivant à nouveau une arête rocheuse, mais ce n'est pas notre itinéraire.

 

 

Cette fois on va changer de vallée et la descente sera vertigineuse car nous avons 1321m à perdre. Fini pour nous la roche, nous retrouvons la pelouse de gispet. Pourtant la croupe qui mène au Pic Galinasse (2461m) ne fait que monter et descendre de petites butes si bien qu’il nous aura encore fallu 1h30 pour rejoindre son sommet. L’heure tourne il est déjà 18h.

 

Dernière pause au sommet du Galinasse

 

Plus une minute à perdre et c’est en 45min que l’on franchi le dernier sommet du jour : le Puig de Pel de Ca (2112m). Ici il faut quitter un instant la crète pour descendre de quelques mètres sur la gauche trouver un sentier. Ce sentier permet d’éviter un amas de rochers et sapins apparemment infranchissables. Il va revenir sur la crête après le contournement. C’est d’un bon pas que l’on retrouve à 19h25 le Col de la Cirére franchit 12h plus tôt. La bouche est bouclée ! C’est par le même sentier que le matin que nous regagnons la voiture.

Pour les plus puristes, il est possible de poursuivre la crête en franchissant le Puig Saint Pierre, puis le Puig de l’Estelle et terminer la descente sur la tour de Batère. Retour au col de la Descargue par la route forestière.

Nous avons choisi le GR10 pour nous ramener à la voiture, il est 20h05, soit 13h05 après l’avoir quitté. Une très belle boucle se termine, à réserver pour les journées où le jour est le plus long. C’est aussi la fin d’une journée réussie, tant par la beauté que nous a offert le parcours, que par le plaisir d’avoir retrouvé les chemins (parfois hors sentier) de notre jeunesse. La magie du Canigou a une nouvelle fois opéré.

 

Tracé du jour sur carte

carte_panorama.JPG

 

La journée en quelques chiffres : 

Temps de marche total : 13h05 pour 35 km

Dénivelé positif total : 2116m - autant en négatif.

Point culminant 2784m et 4h45 passé au dessus de 2500m.



09/09/2011
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