Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic du Canigou pour la voie Eureka (D sup)

23/09/2017 : Mariailles – Gr10 – ravin du Cadi – cabane Arago

 

Acte II d’un week-end placé sous le signe de l’escalade avec Nicolas, David et Yannick. Les deux premiers ont déjà gravi ensemble toutes les voies alpines estivales du massif. Ils nous proposent de nous initier. Départ de Mariailles à 15h25 en suivant le GR10 pour se rendre à la cabane Arago. Des possibles orages sont annoncés mais rien en vue sur notre horizon. Cette demi étape est une approche pour se rendre sur la face Est du Canigou le lendemain. Comme la cabane Arago présente seulement 7 couchages, il est important d’arriver tôt pour ne pas dormir dehors. Nous prenons le sentier du GR10 jusqu’au ravin du Cadi, puis le sentier du sommet. Nous arrivons au refuge en 1h16. Nous sommes les premiers, donc les premiers servis. D’autres randonneurs arriveront très très tard, mais les meilleures places sont déjà prises.

 

Refuge forestier de Mariailles

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Pic Quazémi de Dalt

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La belle cabane Arago parfaitement restaurée

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 1h16

Dénivelé positif total : 420m – Dénivelé négatif total : 42m

Point culminant : 2083m

 

24/09/2017 : cabane Arago – brèche Durier – pied de la face Est – voie Eureka – Pic du Canigou (2784m) – Cheminée – cabane Arago – Gr10 – Mariailles

 

Lever à 6 heures sous un ciel étoilé et froid, nous quittons la cabane à 7h10 ; direction la brèche Durier. Le jour se lève vite, mais le froid persiste. Nous prenons de l’eau dans le torrent qui descend des conques du pic, car il n’y aura plus de source durant les 10 prochaines heures.

 

Première vue sur le versant Sud du Canigou

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Secteur Vallter 2000, de G à D Gra de Fajol et pic du Géant

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Le Puig Sec au premier plan vu depuis la brèche

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La montée par le sentier de la cheminée se passe rapidement et en 1h05 nous parvenons à la brèche Durier. C’est le point de passage le plus rapide pour basculer vers la face Est. Il fait très froid dans ce congélateur géant. Gants, bonnets, grosse veste, tout l’attirail hivernal est de sortie pour contrer les morsures du froid. Puis, à l’aide d’un rappel, nous franchissons le bloc coincé. C’est un rappel délicat où il faut être vigilant au passage du bloc coincé, pour ne pas venir taper le bloc au moment où l’on passe totalement en pendulaire. Enfin, il faut longer la paroi jusqu’à arriver à l’aplomb d’un petit étang, qui était partiellement gelé ce matin. Le départ de la voie Eureka se trouve là, au point le plus haut d’un cône d’éboulis, au niveau de grandes dalles. Nous y parvenons à 9h25. Le départ est totalement à l’ombre. Les cordées se mettent en place, David et moi passerons les premiers, Nicolas et Yannick nous suivront. David débute la voie à 10 heures, un peu tard pour ce qui nous attend, mais au moins quand nous croiserons le soleil, il sera suffisamment haut pour nous réchauffer.

 

La brèche Durier et l'ancien glacier

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Topos de la face Est

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L1 : 5a : 50m : anneau de corde sur le premier point puis longueur dalleuse en ascendance à gauche. Le relais est visible du bas. C’est largement sous côté, on est dans un bon 5c en dalle avec pratiquement aucune main, tout en adhérence sur les pieds.

 

Départ de L1

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Dans L1

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ça manque de place à R1

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Yannick à R1 totalement dans le vide

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L2 : 5a : 40m : remonter la dalle vers la gauche puis revenir à droite. Cette longueur est vraiment sous côté, ce n’est clairement pas du 5a ; les prises sont fines et rares. Là encore, le vide est permanent ; cela participe autant à la beauté de la voie qu'à son engagement.

 

David au départ de L2

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Dans L2 dans un style emprunté

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De mon point de vue

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Vue vers le bas

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Attention aux quelques pas dans l'herbe

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L3 : 5b : 40m : traverser le couloir sur la droite et prendre l'éperon puis traverser horizontalement à droite.

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Traversée latérale

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La traversée où il ne fait pas bon être grand

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L4 : 5c+ : 50m : traverser à droite puis monter un pilier, relais au sommet d'un large plan incliné.

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Vue vers le glacier rocheux et l'horizon audois

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L5 : 5a : 50m : partir à droite puis monter droit.

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Nico en prise

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L6 : 4c+ : 40m : monter droit, certainement la longueur la plus facile, mais rendue dangereuse à cause de la glace rencontrée.

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L7 : 5b : 40m : passage du dièdre, 1 point en bas et 1 point en haut, le reste sur coinceurs.

 

Le passage du dièdre juste au dessus et à gauche de David

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Dans le dièdre

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L8 : 5a : 50m : partir à droite puis droit jusqu'à la crête (relais sur sangle)

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A R8 vue sur le dièdre

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C’est une voie en terrain d’aventure, ce qui veut dire que l’engagement est total ; très peu de points. L’usage de coinceurs et friends est fortement recommandé.

Il est 15h15 quand nous sortons sur la crête, juste au-dessus de la voie normale, à 170 mètres sous le sommet. Déjà 6h35 d’efforts. Que ce fut long et intense ! Le soleil que nous retrouvons est le bienvenu. Il est plus que temps de prendre le repas. Au moins nous serons loin de l’agitation du sommet. Mais hélas le temps manque pour vraiment prendre le temps de contempler un paysage que nous connaissons tous, et que nous affectionnons particulièrement.

 

Vue sur le Pic Joffre à la sortie de la voie

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Alors sans tarder, il faut enchainer avec les derniers hectomètres des pentes du Canigou. Il est 16h15 lorsque nous parvenons sur sa cime. Je viens de gravir mon 30ième Canigou par une voie alpine. Il ne me reste plus qu’à faire la même chose en hivernale, mais c’est encore une autre histoire. Combien d’années me faudra t’il pour en gravir 30 autres fois ? Chaque nouvelle ascension est une nouvelle aventure, voilà pourquoi j’aime retourner sur ce Canigou. Mais pas le temps de flâner, la course contre la montre est déjà engagée. Juste une photo souvenir et l’on plonge dans la cheminée.

 

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Le reste va aller très vite, sur un terrain que l’on connait parfaitement. Nous dévalons le sentier jusqu’aux plans de Cadi et direction le refuge. Une courte halte à la cabane à 17h30 pour récupérer les affaires du bivouac, puis nous reprenons le sentier de la veille. Rien d’original à partir de là. Le sentier se déroule sous nos pas, et malgré un rythme soutenu, il semble être interminable. Pourtant à 18h35 pour parvenons enfin au parking de Mariailles. Fin d’un très beau week-end et d’une ascension inoubliable, par son intensité, son engagement et la camaraderie qui nous lie tous les 4. Merci à Nico et David pour leur confiance, leur maitrise et leur bonne humeur.

 

Tracé du jour sur carte IGN 1/25000

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 8h43 pour  14,7km

Dénivelé positif total : 835m – Dénivelé négatif total : 1190m

Point culminant : 2784m



29/09/2017
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