Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic des Tres Vents depuis Saint Guillem en hivernale

09/01/2011 : Chapelle de Saint Guillem - col Roque Coucoulère - Collade dels Pastors - Tres Vents d'Avall (2183m) - Puig dels Tres Vents (2731m) - aller/retour

 

Voilà bien longtemps que je voulais gravir à nouveau le seigneur du Vallespir. En ce dimanche de janvier la météo est plutôt mauvaise. L’équipement hivernal est de sortie au cas où (crampons-piolet) mais l’enneigement actuel est bien léger. Le départ se fera à partir de la chapelle de Saint Guillem dans la vallée de la Coumelade. Le sentier démarre vers l’Est sur le sentier du Tour du Canigou en direction des mines de Batère. D’abord dans les hêtres, le sentier monte progressivement pour laisser la place aux pins à crochets. Au col de Roque Coucoulère il est temps de quitter le sentier pour monter Nord/Ouest sur la ligne de crête jusqu’à la collada dels Pastors (1874m). Le temps reste sec mais les nuages commencent à s’amonceler sur la cime. J’aurai pour quelques brefs instants le plaisir de voir les hauts sommets voisins.

 

Pic du Costabonne

 

Pic Rotja vu avant d'atteindre la crête collada dels Pastors

 

L’itinéraire à présent consiste à monter toute crête jusqu’au sommet. Rien de bien compliqué si ce n’est que le vent se lève au dessus de 2000m apportant avec lui la neige annoncée.

La ligne de crête avec au loin le sommet.

 

L’enneigement au sol est faible et ne nécessite donc pas d’équipement, seul mon piolet me servira de canne. La pente est parfois forte et des petits cristaux de glace me fouettent le visage. La visibilité est réduite et la pente ne faiblit pas. Seul l’altimètre me donne des informations sur ma position par rapport au sommet. Dans l’inconnu le plus total j’atteins un premier point haut où se trouve un matériel de secours qui paraît défectueux mais l’altimètre m’informe que ce n’est toujours pas la bonne altitude, alors je poursuis encore dans les bourrasques de vent et de neige. Un nouveau matériel de secours de montagne marque cette fois le sommet, l’altimètre me le confirmera. La température est négative (-2,5°C) mais dos au vent ça reste supportable. Il ne m’aura fallu que 3h30 pour atteindre le sommet (2731m), c’est vrai que par mauvais temps on n’a pas le loisir de s’arrêter pour admirer le paysage.

Le retour doit se faire exactement par le même itinéraire. Cette fois la neige colle au sol et la visibilité n’est pas meilleure. Il s’agit à présent de descendre jusqu’à de la collada del Pastors et de piquer à droite pour retrouver le sentier. Sauf que dans le brouillard mon sens de l’orientation fut altéré et comme cette fameuse collada n’est pas nommée comme telle sur le terrain (pas un panneau, pas un cairn, par un marquage de peinture, rien!!!), je me suis égaré. PERDU !!!

Je me retrouve dans une forêt dont la végétation est assez dense. Il est évident que je ne suis pas sur le bon cap, alors en essayant de maintenir une altitude égale à celle du col recherché, je pars cette fois dans une direction opposé. Plus le temps passe et moins je sais où je me trouve, quand soudain, par le plus grand des hasards je tombe sur une cabane. Enfin un point fiable pour retrouver un cap et me mettre à l’abri. En consultant la carte et l’altimètre je découvre avec stupeur que je suis exactement à l’opposé de Saint Guillem mon point de destination. Je me trouve donc à la cabane de la Devesa, un joli petit abri que je ne connaissais pas. Je ne suis pas tiré d’affaire pour autant car il est presque 16h, la nuit ne tardera pas et toujours pas de chemin en vue. Soudain c’est la providence qui transforme la pluie en neige, et un chemin, comme par enchantement, se dessine sous les flocons, au milieu des sapins. C'est une piste forestière qui monte depuis la fontaine du brigadier.

 

Cette fois je suis tiré d’affaire, à présent je n'ai plus qu'à allonger le pas pour rejoindre la voiture avant la nuit. Cette piste passe d’abord par le col de l’Estagnol et me remet dans la direction de St Guillem. En perdant de l’altitude la température est remontée et c’est la pluie à nouveau qui va m’accompagner jusqu’à la voiture. A 17h45 la nuit est quasiment là quand j’arrive à mon véhicule, content de retourner à la civilisation.

Cette aventure m’aura permis au moins de découvrir la cabane de la Devesa, ainsi que ma capacité à gérer une situation aussi stressante qu’inattendue.

C’est un sommet à refaire dans de meilleures conditions météo, à réserver aux bons marcheurs, car il y a quand même 1400 mètres de dénivelé positif.



09/09/2011
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