Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Boucle dans les réserves naturelles de Prats-de-Mollo et Mantet

14/01/2012 - Jour 1 : La Preste – Col de Ciern – Pic du Costabonne (2467m) – Roc Colom (2507m) – Porteille de Mantet (2412m) – Refuge de l’Alemany

 

Départ à 8h08 du parking au dessus du village thermal de La Preste dans le haut Vallespir. Le froid est présent mais le beau temps également. Devant nous au fond de la vallée se dresse fièrement le Pic Costabonne, notre premier objectif de la journée.

 

Pic du Costabonne au lever du jour

 

Nous suivons un court instant une piste qui remonte parallèlement le torrent du Tech avant de prendre à gauche l’itinéraire du col de Ciern. Le chemin s’élève en forêt, de façon constante. C’est une forêt de hêtres très hauts. La vue est bien dégagée sur notre droite, nous permettant déjà de voir les hauts sommets voisins que sont le pic des 7 hommes et le Pic Rotja (2724m). Tout en prenant la pause pour admirer ce paysage, un isard isolé nous observait à quelques mètres en amont.

 

Panorama sur le massif du Costabonne à gauche, les Esquerdes de Rotja au centre et le Pic Rotja à droite

 

Le chemin se poursuit en zigzag, et les hêtres cèdent la place aux pins. Après 1h21, nous voici arrivé au col de Ciern.

Le col matérialisé par la borne frontière 514

 

 

Quelques chasseurs Espagnols du village de Mollo sont postés tout le long de la frontière à l'affût des sangliers. Nous ne nous attardons pas plus et d’un pas alerte on remonte la croupe herbeuse de la frontière.

 

 

La sente est bien marquée dans cette pelouse jaunie par l’hiver. Le sentier longe une clôture versant Espagnol. Pas de neige en ce week-end sur ce versant. La pente se redresse de plus en plus, au fur et à mesure que l’on prend du dénivelé.

 

A 2000m une gentiane printanière se trouve sur notre chemin ; elle vient nous rappeler que la planète est en mutation.

 

Plusieurs petites hardes de isards venant d’Espagne passent à grand galop la frontière. Nous n’aurons pas le même rythme pour atteindre le sommet. Le sentier est bien indiqué est en l’absence de neige il est impossible de se perdre. La pente est implacable, le seigneur Costabonne ne « s’offre » pas facilement ; heureusement que le panorama qu’il nous propose est de toute beauté. A 11h25 nous atteignons enfin le sommet (2467m) : il nous aura fallu 3h17 pour le gravir.

 

Sommet du Pic de Costabonne

 

 

Panorama depuis le sommet de Costabonne

La vue porte à présent sur les sources du Tech à nos pieds et par ce jour de beau temps on aperçoit d’un horizon à l’autre, la mer et la montagne noire de l’Aude. Le massif du Canigou est présent à l’Est, le massif du Madrés en face au Nord et le Pic du Géant au Nord/Ouest.

 

Vue depuis le sommet du Costabonne : Gra de Fajol à l'extrême gauche, Pic du Géant à gauche, Pic de la Dona  au centre, Roc Colom et les sources du Tech en premier plan

 

Nous suivons maintenant la ligne frontière qui descend pour prendre le direction de Roc Colom. Il est 12h25 quand nous nous trouvons entre les 2 sommets, c’est là que prendrons notre repas. Face à nous se trouve la porteille de Rotja ainsi que le refuge de la porteille, qui n’est pas complètement enseveli de neige.

50 minutes plus tard nous reprenons notre marche, en raquettes cette fois. La dernière montée du jour vers le sommet de Roc Colom est une formalité avalée en 35 minutes. Ici aucune difficulté d’itinéraire ni de pente. Ce belvédère qu’est ce sommet de 2507m est un vrai régal. Il nous rapproche des hauts sommets du Géant (2881m) et de l’Enfer (2869m), ainsi que le pic de la Dona (2702m). Le Canigou et le massif du Madrès font toujours partis du panorama. Au loin les pics Pérics se détachent de leur massif. On peut même voir le sommet Ariégeois du Tarbésou, sans aucune trace de neige.

 

Sommet de Roc Colom (2507m)

 

La belle météo du jour incite à flâner au sommet mais le chemin qui nous attend encore ne nous le permet gère. Toujours chaussé des raquettes nous engageons la descente sur une pente pas très forte, puis la facile traversée du pla de Coma Armada pour atteindre la porteille de Mantet.

 

Pla de Coma Armada dominé par le Pic du Géant à gauche et le Pic de la Dona à droite

 

La neige du jour est glacée et la progression en crampons était également possible. Avec la neige qui recouvre la sente, il est prudent de rester plus à gauche vers la crête afin d’éviter de perdre trop de dénivelé.

 

Porteille de Mantet et Gra de Fajol

 

Il est 15h33 quand nous nous présentons à l’ultime porteille du jour. Quelques marcheurs Espagnols descendent du Pic de la Dona. Nous devons échanger nos raquettes par les crampons pour descendre le couloir gelé de la porteille. La vallée de l’Alemany est déjà dans l’ombre, d’où la glace omni présente. Au pied de la porteille nous retrouvons la forêt mais les crampons restent nécessaires pour ne pas chuter sur les coulées de glace vive qui ont rempli le sentier. Les crampons furent nécessaires jusqu’au refuge de l’Alemany (1968m). Ce dernier est atteint à 17h25.

C’est dans cet accueillant refuge que nous passerons la nuit. Grâce à la cheminée et aux couvertures présentes, nous n’avons pas souffert du froid malgré les 3°C ambiants.

 

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche 7h44 pour 17,2Km.

Dénivelé positif total : 1640m - Dénivelé négatif total : 760m

Point culminant 2507m et 5h11 passé au dessus de 2000m.

 

15/01/2012 - Jour 2 : Refuge de l’Alemany – Col de Mantet – Pla Segala – Mort de l’Escoula – Porteille de Rotja – Porteille des Avets – Col Baix – La Preste

 

Après s’être levé plus tard que prévu nous quittons le refuge à 8h25. Il va falloir rattraper le temps perdu au lit !!!

 

Malgré l’ombre qui recouvre encore la vallée, les petits cours d’eau glacés ne posent aucune difficulté à contourner et c’est sans équipement que nous descendons la vallée. Cette partie de l’itinéraire est un peu monotone en cette saison.

Heureusement que la nature offre quelques œuvres d’art éphémères pour nous distraire.

 

Il nous tarde de retrouver le village de Mantet pour nous réchauffer dans la montée. C’est au pied du village que nous engageons notre longue ascension du jour. Il nous aura fallu 1h25 pour rallier le col de Mantet. Notre course contre la montre est commencée. Nous nous trouvons au col au même instant qu’un groupe de randonneurs venus fêter le week-end « raquettes à neige ». Le chemin quitte le GR10 pour suivre un balisage jaune qui s’élève dans la forêt : suivre le panneau pla Segala . Il n’y avait pas de neige en forêt donc aucune difficulté pour ralentir notre progression. Seul le poids du sac va venir tempérer notre élan. La première fontaine (font de la Pinouse) est trop gelée pour nous ravitailler en eau. La seconde fontaine coule encore (font de Moucaillou) ; c’est ici que nous referons le plein en eau potable. A la sortie de la forêt la neige fait son apparition par petites touches. C’est au dernier ressaut avant le pla Ségala que nous chausserons nos raquettes. La neige est « croutée », pas très épaisse mais glacée.

Dans ces conditions de froid, les crampons auraient été suffisant.

 

Pla Segala

 

Avec la neige qui recouvre tout, nous sommes partis légèrement en descente en nous éloignant rapidement du sentier. Le GPS nous a remis sur la trace au niveau de la Cime de Pomarole. Il est donc conseillé de rester bien à droite au milieu des derniers pins, en montant continuellement. A ce niveau là tout devient plus simple car le sentier longe une clôture. La pente est peu prononcée et la progression en devient agréable. C’est à grand pas que l’on poursuit notre course contre Chronos. A 12h33, à 100mètres du col Mort de l’Escoula, nous profitons d’un rocher qui émerge du manteau neigeux pour prendre notre repas, d’abord face au Canigou mais comme nous tournons le dos au soleil le froid se pose sur nous. Demi-tour face à l’astre céleste la température devient alors agréable et c’est les yeux posés sur la suite de notre parcours que nous finirons nos victuailles. 13h26, nous chaussons les crampons pour nous rendre au point le plus haut des Esquerdes de Rotja. Ici c’est pas bien compliqué, il suffit de suivre parallèlement les blocs de quart. Seulement la pente est glacée et visiblement nous sommes les premiers à nous aventurer sur ce dévers dangereux.

 

 

Pas de problème d’orientation donc mais de la prudence pour ne pas finir sur un rocher quelques centaines de mètres plus bas. La porteille de Rotja est bien visible avec le soleil qui l’éclaire. Prudemment nous l’atteignons pour se retrouver les pieds bien à plat.

 

Porteille de Rotja

 

Refuge de la porteille de Rotja

 

A cet endroit deux solutions s’offrent à nous. Soit nous basculons dans les sources du Tech jusqu’à rejoindre la cabane de la Coma du Tech à nos pieds, puis la cabane forestière de l’Ouillat et descendre par la ferme de la Graboudeille, où poursuivre la traversée des Esquerdes jusqu’à la porteille des Avets (avets en catalan = sapins). C’est cet itinéraire que nous allons suivre.

 

Sommet du Canigou à gauche ainsi que les Esquerdes de Rotja

 

La pente est moins prononcée et au fur et à mesure que nous perdons du dénivelé, la neige s’efface jusqu’à disparaître totalement à la porteille des Avets (2229m). Il est 14h50 et nous avons encore 1100 mètres à perdre. Nous quittons le sentier du Tour des réserves naturelles pour plonger sur notre droite vers la réserve de Prats de Mollo. Ici il n’y a plus de sentier. Il faut vraiment piquer Sud/Est et ne pas suivre les multiples sentes qui auraient tendances à suivre les Esquerdes. Le GPS va à nouveau nous venir en aide car nous n’avons pas trouvé le moindre balisage. En suivant cet appareil incroyable nous finissons par croiser une fontaine et trouver le balisage qui conduit au chalet des Fourquets.

 

La fontaine providentielle

 

En peu de temps nous retrouvons la forêt de pins et le sentier ici semble fréquenté. La pente est assez forte et il nous paraît plus facile de descendre ce chemin qu’à le monter. Après quelques virages nous finissons par déboucher au col Baix (1693m) à 16h15.

 

Col Baix

 

Nous semblons en apparence seuls, mais en apparence seulement. Des tirs de chasseurs se font entendre à plusieurs reprises et de façon répété. On ne s’attarde pas plus longtemps dans cet environnement hostile et nous repartons dans la forêt. Le sentier est bien indiqué en direction du Pic de Cagallops. Les pins ont cédé la place à une forêt de hêtres dont le sous-bois est très propre. On trouve rapidement un chemin bien large et c’est là que nous allons apercevoir les cibles vivantes des chasseurs : 2 sangliers apeurés. Ils remontent dans notre direction mais dans l’affolement général, ils feront demi-tour. Qui a dit que la faune des Pyrénées met en danger le randonneur ? Mais c’est une autre histoire…

Le chemin change à nouveau de cap au col de Roca Redona ; on quitte le sentier qui conduit au sommet de Cagallops. La descente est de plus en plus forte ; nous perdons du dénivelé rapidement. Le sentier est très propre et semble pratiqué régulièrement. Aucune difficulté pour rejoindre la station thermale. Le chemin débouche exactement au parking quitté la veille. Il est 17h30 quand notre boucle se termine, nous avons vaillamment rattrapé le temps perdu au lit.

 

C’est un parcours magnifique et aérien que nous venons de terminer, à conseiller aux bons marcheurs ou à réaliser de préférence à la fin du printemps quand les jours sont plus longs.

 

Les chiffres du jour :

Dénivelé positif total : 1124m - Dénivelé négatif total : 1716m

Temps de marche 8h12 pour 21,8Km.

Point culminant 2444m et 4h17 passé au dessus de 2000m.

 



16/01/2012
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