Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de Tarbesou en hivernale par la station de Mijanes

01/05/2013 : Station de Mijanes – pla de Monpudou – Soula d’Artounant – Etang de Rabassoles – Roc de Bragues – Sarrat de Gabensa – Pic de Tarbesou (2364m) – vallée de La Maure - Station de Mijanes

 

Après un week-end glacial qui a vu la neige tomber assez bas sur nos montagnes, les choix de sorties étaient minces, pour profiter de ce jour férié. Avec Bertrand on recompose le binôme skieur-raquetteur accompagné en plus de son ami Jean, et nous prenons la destination du Donezan en Ariège, pour un classique du ski de randonnée, le Tarbésou. Nous quittons à 7h40 la petite station de ski de Mijanes qui est fermée, mais pourtant tout le domaine reste skiable si bien que tout le monde chausse directement au parking.

 

Nous prenons la direction du remonte pente à gauche que l'on va suivre jusqu’à son terminus.

 

La station d’où l’on vient

 

Première vue sur l'objectif du jour

 

Le haut de la station arrive directement sur une immense accumulation de neige, formant une corniche particulièrement esthétique.

 

 

Dans notre dos les pics jumeaux de Bentaillole et Ourtisset

 

Nous allons au bout de cette montée qui se termine par la cime de Canrusc. C’est une impasse mais de là, la vue sur les vallées de l’Artounant et de Balbone est particulièrement intéressante. Sans parler de la face Nord du Roc Blanc le si bien nommé. Un vrai paysage de cinéma !

 

Roc Blanc et Pic de La Camisette en panoramique

 

 

 

Nous reprenons immédiatement sur notre droite un court passage en forêt pour rejoindre en 10 minutes le pla de Monpudou à 9h10. On le traverse en ayant le Pic de la coumeille de l’Ours en face, puis on descend au Sud/Ouest pour basculer dans le vallon de l’Artounant. C’est le moment où les skieurs vont enfin profiter pleinement de leur technique. Je prends rapidement les devants en raquettes, mais à la première traversée en dévers, les skieurs vont faire la différence. Nous suivons une courbe de niveau et marcher en raquettes dans cette forte pente est un supplice. La progression se fera donc sans raquettes. La neige est déjà ramollie par les premiers rayons de soleil, ce qui complique encore la traversée. Prudemment je finis par rejoindre le bord de l’étang de Rabassoles, où Bertrand et Jean m’attendent. Il est déjà 9h50.

 

Etang de Rabassoles

 

Nous allons suivre le sentier du Tour du Donezan GR7 en passant au dessus de l’Etang Bleu, puis à l’étang suivant nous prenons une montée raide à droite pour accéder à la crête.

 

Le Roc de Bragues et l'étang bleu

 

Dans notre dos le Tarbesou

 

La neige nous porte bien et cette difficulté est vite avalée. Il va en être autrement pour franchir de Roc de Bragues.

 

Les accumulations sont énormes et l’inclinaison de la pente vraiment prononcée. Cette fois mes raquettes n’ont plus de prise dans cette neige trop humide. Non seulement je ne peux plus monter, mais en plus sur un ressaut je glisse à perdre 5 mètres à chaque fois. Les skieurs ont la même difficulté, les peaux de phoque ne sont d’aucunes efficacités. Alors ce sera avec nos chaussures que l’on fera des marches pour se hisser sur le Roc.

 

Des corniches monumentales prêtes à céder ornent toute la crête que l’on doit suivre, alors on va évoluer légèrement sur la gauche, versant Orlu, où la neige est étrangement absente. Quel contraste !! Cette longue crête ne présente aucune difficulté, elle est large et malgré deux ressauts c’est presque de niveau.

 

On arrive donc au pied de la pente finale sans avoir pris de dénivelé depuis que l’on a pris pied sur la crête. Il nous reste alors à gravir 200 mètres de dénivelé. Les skis sur le dos, Bertrand et Jean filent devant bon train. J’ai un peu plus de mal, mon ventre cri famine. Sous le sommet Bertrand fait une pause pour se changer de vêtements tant il fait chaud à cet instant ; cette pause qui aurait dû être anodine aura son importance quelques heures plus tard.

 

Quelques mètres sous le sommet

 

A 12h35 nous posons les pieds sur les 2364m du sommet du Tarbésou. Il nous aura fallu 4h36 et 1229m pour effectuer cette première partie de journée. 3 randonneurs sont déjà installés là. Il faut dire que c’est un point de vue incroyable sur la Haute-Ariège, le Donezan et plus lointain la Montagne Noire au fond de l’Aude.

 

Le repas des braves

 

Tous au sommet

 

On profite largement du beau temps et du paysage avant de se lancer à 13h45 dans la descente. C’est le moment préféré des skieurs. On se lance droit dans l’axe du vallon de La Maure. La quantité de neige est incroyablement importante, un régal pour les glisseurs. Ce n’est pas le même plaisir pour les raquettes quand la neige est trop molle. La combinaison de la forte pente et l’humidité de la neige fera que je vais me trouver rapidement sur les fesses et faire les 200m premiers mètres ainsi. Pas très conventionnel mais terriblement efficace !

 

Bertrand et ma trace sur le postérieur

 

La suite de la descente est une succession de minis vallons que chacun va négocier à sa façon selon que l’on soit sur 2 planches ou sur raquettes. On ne peut pas se perdre dans ces conditions puisque l'on suit le vague cours d’eau qui se montre de plus en plus hors de la neige.

 

Dernier regard sur la partie descendue

 

Nous arrivons tous ensemble à la bergerie sous le Pic de la Llise d’Embarre.

 

Il ne reste plus qu’à suivre le torrent qui nous ramène sur les pistes de ski et finir en beauté par une dernière descente sur une piste damée.

 

Congère au bord de La Maure

 

A 15h04 nous retrouvons la voiture à la station et nous terminons cette grande bouche en 5h55. Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Dans l’enthousiasme général, Bertrand veut téléphoner à ses femmes et là une angoisse monte. Où est mon téléphone ? Plus de téléphone. Il est perdu dans le massif ! Au sommet ? Dans la descente ? Avant le pic ? Il n’est plus l’heure de remonter alors l’obstiné Bertrand va retourner au sommet 2 jours plus tard. Dans une tempête de vent, de brouillard et de 20 cm de neige fraiche, il ne trouvera rien au sommet. Le mystérieux téléphone reste introuvable. Alors il y retourne 3 jours après, soit 5 jours que le téléphone ait été égaré. Cette fois la météo est clémente et il ira retrouver son précieux téléphone à l’endroit même où il s’était changé, 70 m sous le sommet, là où personne ne passe. Comme quoi sortir des sentiers battus a parfois du bon.

 

Ce sommet d’accès facile depuis la station de ski d’Ascou le met seulement à 1h30 de la plupart des randonneurs. Nous avons fait une variante longue mais nettement plus intéressante et plus sauvage où le skieur de randonnée est roi. Fait rare, nous avons la certitude d’avoir croisé des traces d’ours vieilles de 24h. Mais chut, les bergers ne doivent pas le savoir !

 

Tracé du parcours sur carte IGN 1/25 000ième

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche total 5h55 pour 14,5 Km à 3,2 km/h

Dénivelé positif total : 1232m – autant en négatif

Point culminant : 2364m.



02/05/2013
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