Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic du Canigou depuis Taurinya par le Roc Mosquit

23/11/2024 : Taurinya (546m) – Les Llaceres – Roc Mosquit (1901m) – Ras dels Cortalets (2050m) – Refuge des Cortalets – Pic du Canigou (2784m) – retour voie normale – Estanyol – Refuge des petits Cortalets – Coll de les Voltes (1830m) – Coll de Milleres (843m) – Taurinya

 

Le pic du Canigou, plus de 30 ascensions déjà à mon actif. Alors comment se rendre sur un sommet que j’ai autant de fois parcouru, tout en gardant une part de nouveauté ? Je vais revenir à l’essentiel en suivant le fameux proverbe chinois : « Qui veut gravir une montagne commence par le bas ». Ce sera donc depuis le village de Taurinya et par les sentiers du versant N/W. C’est une ascension directe le long de l’arête du Roc Mosquit dans la première partie, puis la voie normale dans le final. Départ à 3h50 depuis le parking en face de l’église par une température de 2°C. Il s’agit de suivre les balises du GR T83 ; depuis Taurinya l’information du balisage est parfaitement claire. Or à la première intersection il faut alors prendre à gauche en suivant la direction du coll de Joal et enfin à droite la direction les Llaceres. Je vais perdre un peu de temps à bien décrypter dans l’obscurité ce balisage subtil. Après cette intersection, les balises jaunes et rouges du GRT apparaissent à nouveau. Le sentier dénivèle alors fortement. L’ascension est efficace et réchauffe l’organisme. La prise de hauteur est constante ce qui me permet de passer au village pastoral abandonné de Llaceres à 5h15, après 1h27.

 

Suivre le balisage Roc Mosquit

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Suivre ensuite Col de Clara - Joual

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Le vent souffle parfois en rafales puissantes, mais étant encore sous le couvert forestier, je suis à l’abri de cet invité dérangeant. Le sentier est bien propre. Il ne souffre d’aucune ambigüité, il suffit de le suivre et de prendre de la hauteur. Après le passage sous le Roc Mosquit le sommeil me gagne, je somnole ; cela coïncide au lever du jour, phénomène que je subis chaque fois que je pars de nuit. La pente s’est assagie pour déboucher en douceur au ras dels Cortalets à 7h22 en 3h32. Le vent est totalement tombé également. L’horizon à l’Est commence à s’embraser, la face Est du Canigou prenant toute la lumière apparait distinctement. Il ne reste plus qu’à suivre le sentier pour arriver enfin après 3h50 d’ascension continue, au refuge des Cortalets. Il est alors 7h40. Pause petit-déjeuner à l’intérieur.

 

Lever du jour vers la Méditerranée

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Ras dels Cortalets

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Une mer de nuages enveloppe la plaineIMG_3272.JPG

 

Première vue sur le sommet du Canigou depuis le Ras dels Cortalets
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Refuge des Cortalets
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Une fois le plein d’énergie effectué, je quitte le refuge à 8h05, direction le sommet par la voie normale. Il y a eu un saupoudrage de neige fraiche récemment, mais rien de vraiment conséquent. Par contre, il y a de très nombreuses plaques de glace, nécessitant une attention de tous les instants. L’ascension ne présente plus les conditions estivales, elle n’est pas encore en conditions hivernales, c’est un entre deux très particulier. Le froid ambiant tend à se rapprocher de l’hiver mais sans la sous-couche de neige, si bien que le sentier visible rend l’accès au sommet à bien du monde. Cet itinéraire à beau être la voie normale, il n’en demeure pas moins agréable et exigeant. Après le passage du pic Joffre, la cime est en ligne de mire. Rien n’arrête l’ascension. Des traces fraiches trahissent la présence de personnes qui me devancent. A l’approche de la Portella, je surprends une harde de isards pas vraiment effarouchés. Ils plongent littéralement dans les conques tandis que je poursuis les ultimes 250 mètres de dénivelé. Par endroit, il est même plus sécurisant de quitter la glace du sentier, pour jouer un peu dans l’arête de la perdrix. Sous le sommet, je croise un jeune couple et leurs chiens, qui avait ouvert l’itinéraire. A moi le sommet en solitaire, c’est si exceptionnel de nos jours. Je parviens avec une étonnante facilité au sommet à 9h42. Pour être complet, cela aura demandé 5h25 depuis le centre de Taurinya, pour une distance de 15,5km et 2240 mètres de dénivelé. Peu de sommets peuvent proposer autant de dénivelé positif. Il y a même du réseau. J’en profite pour partager ce moment et le panorama.

 

Pic du Canigou vu depuis le refuge
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L'Estagnol pas encore pris par la glace
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Face est regardant le soleil levant
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Le sentier tourne en versant Ouest
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Chercher les isards

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Gros plan sur des mères et leurs petits
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Arête de la perdrix
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L'ombre du monstre sur le Conflent
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Vue vers le nord, la Portella au premier plan
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La face à arpenter sous une couche de sucre glace

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Vue vers le nord
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2784 mètres de bonheur
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Ensemble de clichés souvenir et quelques gros plans. Longue pause contemplative, boisson chaude, et moment d’intense bonheur d’être là, seul, dans le silence rare d’une matinée en altitude. Quelle belle journée ! Aujourd’hui le petit-frère souffle les bougies du demi-siècle. Je dois me hâter de redescendre si je ne veux pas arriver en retard à cet autre moment essentiel dans une vie.

 

Puig Sec au premier plan au Sud
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Panorama vers l'ouest

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Gros plan sur le Pic Carlit

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Gros plan sur le Roc Blanc
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Gros plan sur les Pérics et le Puig de la Portella Gran

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Vue sur le proche Barbet
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Vue par delà le Pic Gallinás

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L'arête Quazémi
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L'Estagnol et les refuge des Cortalets 600 mètres sous le pic
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Prades dans le fond de vallée et l'Aude au loin sous les nuages
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Le temps file, déjà 10h25, retour par le même itinéraire jusqu’à l’Estagnol. Je suis parti exactement où « la foule » approche. Quatre personnes, puis deux, encore deux, puis trois et je finis par ne plus compter. J’ai un autre souci, la gestion du patinage incontrôlé. Chaque plaque de glace provoque une glissade que j’évite je ne sais encore comment, jusqu’à la dernière plaque où je sais que je n’ai plus de joker. Et ce qui devait arriver se produit, je me retrouve au sol sans pouvoir lutter, mais par chance aucune lésion. Le plus dangereux vient de passer. L’Estagnol est là, il est 11h30 [6h20]. Au niveau du banc de granit, il y a un sentier très discret qui gagne directement le refuge des Petits Cortalets 175 mètres plus bas. Visiblement peu emprunté, c’est par endroit un petit labyrinthe au milieu des genêts, mais la faune locale s’occupe de l’entretien. Je croise des biches et de nombreuses traces d'isards. Je parviens au refuge des Petits Cortalets à midi. L’eau qui coule encore est un trésor que j’apprécie à sa juste valeur. Puis, depuis cette jasse il suffit d’emprunter la piste de Balaig jusqu’au coll de les Voltes. Je retrouve à ma grande surprise, le jeune couple et leurs chiens, qui cheminent vers Fillols. Je me pose au coll de les Voltes à 12h20 après 7 heures de marche totale. Repas au soleil.

 

C'est "presque" l'été à 2150 mètres

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La cime tend à disparaitre en s'enfonçant dans les rhododendrons
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Refuge des Petits Cortalets
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De l'eau liquide à ce moment de l'année, c'est de l'or
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La sous-préfecture de Prades
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Le point de bascule entre la vallée du Fillols et la vallée de la LliteráIMG_3344.JPG

 
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Il est 13 heures, il reste 3 heures théoriques pour retrouver le point de départ. Heureusement, le sentier de les Voltes le bien nommé, plonge fortement, efficacement. Ce doit être un moment d’anthologie à gravir.  A cet instant, je trouve qu’il fait presque trop chaud, pourtant la température dépasse à peine les 12°C. Ce qui me saute aux yeux, ce sont des fleurs en quantité, des fleurs en novembre à 1000 mètres d’altitude, je ne pensais pas cela possible. Puis le sentier vient tangenter la rivière de Fillols, pour s’en éloigner à nouveau et parvenir enfin sur une route forestière. La route est fermée par une barrière qui compose un parking, point de départ du fameux sentier des Voltes. Encore un kilomètre et demi pour parvenir au coll de Milleres après 8h17. Il est 14h17. C’est le col reliant le village de Fillols à l’ouest à celui de Taurinya à l’est. Les indications indiquent une heure pour Taurinya, il ne faut pas trainer. Le sentier passe par l’ancien site minier de Salver, mais il est possible également de raccourcir la distance en évitant le site. La boucle se ferme au niveau du croisement du coll de Joal pour terminer par le bout de route empruntée de nuit. Il est alors 14h47 lorsque j’en termine après 8h47. Ce n’était finalement pas si long.

 

Des fleurs fin novembre, cela s'apprécie, Séneçon du Cap
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Parking terminal
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Encore une heure, cela me demandera la moitié
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Trace du jour :

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 8h47 pour 29,5 km à 3,3 km/h

Dénivelé positif total : 2250 m – Autant en négatif

Point culminant : 2784m



25/11/2024
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