Pic du Canigou par Mariailles
06/10/2013 : Refuge de Mariailles – GR10 – Cabane Arago – pla du Cady – Pic du Canigou – aller/retour
Cette randonnée n’est autre que la voie la plus directe pour se rendre au sommet du Canigou, si l’on ne passe pas par le chalet des Cortalets. C’est une première par cette voie pour Quentin. La météo du jour n’est pas la plus belle que l’on puisse rêver pour faire un tel sommet, mais nous prenons malgré tout le départ à Mariailles à 8h11.
On suit le GR10 qui enjambe le torrent de la Llipodére et l’on parcourt le sentier dans une forêt aux couleurs de l’automne. Nous passons le ravin des Sept Hommes, puis le col Vert, avec un bon rythme.
Le sentier quasiment plat nous amène au torrent du Cady où la traversée sans passerelle ne pose pas de difficulté en cette saison. Ici le sentier s’élève doucement. Nous ne sommes pas encore sous les nuages et la température est plutôt agréable. Puis nous tombons face à face avec un taureau de race gasconne, pacifique, pesant sa tonne de muscle. Comme il occupe le sentier, et ne voulant pas troubler son petit-déjeuner, on monte directement dans le talus, pour suivre un raccourci ; cette montée nous conduit rapidement à quelques minutes de la cabane Arago. C’est la première pause à 9h42. Seulement 1h42 pour arriver là, pour le moment Quentin est dans le rythme.
Pause à la cabane Arago
Pour le moment, tout va pour le mieux. On se remet en marche, Quentin toujours devant. A l’approche du plat du Cady, nous apercevons un isard à la base du pic de Quazémi de Dalt. Il ne semble pas se soucier de nous.
Nous traversons le plat du Cady, et l’on quitte les pelouses pour cheminer dans le granit. C’est là que Quentin commence à sentir des signes de faiblesses. Nous montons directement jusqu’à la fontaine Font Nostra afin de faire une nouvelle pause. Nous entrons dans le brouillard et le froid. Le vent fait également son apparition. Les conditions d’ascension deviennent pénibles. Quentin n’est pas au mieux, maux de ventre et de tête entravent sa marche. Mais courageusement, il arrive jusqu’à la base de la cheminée. C’est l’ultime verrou pour atteindre le pic.
L'ambiance fantomatique sur le sommet
Le sommet ne peut plus nous échapper. Un cortège d’Espagnols est engagé dans la descente, avec leur habituelle discrétion et les pierres qui roulent sous leurs pas. L’escalade de la cheminée se fait péniblement, par tant de trafic. Nous devons même forcer le passage au moment d’atteindre la cime. Enfin Quentin arrive au sommet du Canigou pour la troisième fois de son existence, mais il est au plus mal. Il est 12h23. Nous avons mis 4h01 pour atteindre le pic, un bel exploit pour le petit qui est en souffrance. Il a mal au ventre, à la tête, n’a pas d’appétit et souffre de vomissement. C’est évident, tous les symptômes du mal des montagnes sont réunis. De plus, la température au sommet est de 5°C. Heureusement, le vent ne souffle presque pas et par moment le soleil fait son apparition pour nous réchauffer.
Sur le versant Nord, l’herbe est blanche de givre. La croix est également recouverte d’une fine pellicule blanche. Le sommet est envahi de marcheurs citadins, bien plus que de réels randonneurs. C’est le festival de la chaussure la moins adaptée à ce terrain. Au milieu de ce brouhaha, nous trouvons une place au pied de la table d’orientation, afin de se restaurer. Quentin va se forcer à avaler une ration de moineau. Il fait peine à voir. Comme le froid est en train de le gagner, à 13h03, on se remet en marche en sens inverse. Il faut à nouveau forcer le passage pour entrer dans la cheminée. Malgré son état fébrile, Quentin se débrouille parfaitement pour désescalader la partie haute de la cheminée.
Nous revenons par le même itinéraire qu’à l’aller. Pas de difficulté d’orientation, mais le chemin de croix de Quentin se poursuit inexorablement.
Le Puig Sec droit devant au ras des nuages
Quentin est obligé de faire de nombreuses haltes car les maux de tête et ventre ne passent pas. Ses jambes le portent à peine. Il va finir par rendre le peu de nourriture avalée durant le repas.
Dernier regard sur l'arête Quazémi et la face Sud du Canigou
Avec beaucoup de volonté, il finira par retourner à la voiture, à la seule force de ses jambes, malgré son état de faiblesse général. Le calvaire se termine à 16h51, après 7h19 sous une météo très fraiche.
Pour sa troisième visite au Canigou, Quentin ne gardera pas un souvenir impérissable. Trop de monde, même en cette saison, pas de visibilité et ce maudit mal des montagnes. Décidément, il ne reste plus que l’hiver pour apprécier au calme la montagne de moins en moins sacré des Catalans.
La journée en chiffres :
Temps de marche total 7h43 pour 11,7 Km à 3,1 km/h
Dénivelé positif total : 1120m – Autant en négatif
Point culminant : 2784m.
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