Pic du Pas du Bouc depuis le Bouychet
17/10/2021 : Le Bouychet (925m) – pont de la Peyre – refuge de Brouquenat d’en haut – Estagnol de Monescur – Pic du Pas du Bouc (2602m) – Pas du Bouc (2388m) – Pic du Pas de Chien (2491m) – refuge de Brouquenat d’en haut – pont de la Peyre – Le Bouychet
Le Pic du Pas du Bouc se trouve en Aston sur une ligne de crêtes qui sépare le bassin du ruisseau de Siguer, du bassin du ruisseau d’Aston. Il domine par son versant Nord/Est l’étang de Mille Roques, et par sa face ouest le ruisseau de Peyregrand. Il doit son nom à d’impressionnants monolithes sur sa face Est donnant l’aspect de cornes de bouc. Aucun accès facile ne lui est connu, et bien entendu aucun sentier. Les rares topos que l’on trouve l’abordent par l’Est. Afin de varier, je propose une approche par l’Ouest qui pourrait permettre un élégant retour en crêtes. Je serai accompagné par Ange et Nathalie, les infatigables découvreurs de l’Ariège.
Nous entamons cette journée à 7h40 depuis le parking du Bouychet, nouvellement réaménagé. Le sentier entre dans une forêt de buis, et s’élève rapidement. La pente est constante et remonte efficacement la gorge du torrent d’Escales. Le franchissement du torrent par les passerelles est toujours l’occasion de faire quelques photos. Nous parvenons au pont de la Peyre après 1h12, à 8h53.
Tout au fond le pic du Pas du Chien
Ce pont est un point clé, puisqu’il représente un carrefour, mais également la fin de la pente. Nous poursuivons la remontée de la vallée en suivant toujours sur le GRT65, jusqu’à parvenir à la cabane de Brouquenat d’en haut en 1h41. La prise de hauteur est très faible depuis le pont, mais cela va changer radicalement.
Droit devant, suivre les cairns
Etang de Brouquenat d'en haut dans notre dos
"Entrée" du vallon suspendu de Monescur
Cabane de Brouquenat d'en haut
Il faut à présent quitter l’axe principal de la vallée de Peyregrand, pour s’élever sur le flanc ouest du pic de Béze, à notre gauche. A l’arrière du refuge se trouvent des discrets cairns pour initier le départ du vallon suspendu de Monescur. C’est du hors-sentier total, et la pente se cambre brutalement. Chacun cherchera au mieux son « chemin » pour se faufiler à travers les genets et rhododendrons. Après une prise de hauteur de 200 mètres, la végétation est plus rase rendant la marche meilleure. On parvient alors à l’estagnol de Monescur, pratiquement recouvert de végétation.
Le vallon d'où nous venons, vu depuis les hauteurs de Brouquenat d'en haut
Le pic du Pas du Bouc apparait enfin
Escarpement sans nom sur notre gauche
A partir de ce point, il faut une bonne lecture de terrain pour se faufiler dans un dédale de roche et de bosses sévères. Une vague sente part sur la rive gauche de ce vallon, qui est à présent orienté sud. La sente se perd, mais il persiste quelques cairns. Il faut alors s’élever par bonds successifs sous les belles barres de granit. La pente est rude, la végétation dense. Pas de doute, nous sommes dans l’Aston. On finit par arriver sur une bosse à 2300 mètres, à cheval entre le vallon de Monescur et la vallée principale de Peyregrand. La vue est saisissante sur le fond de vallée au Sud, ainsi que sur le pic de Font Blanca.
Montée sur les hauteurs du vallon de Monescur
Cap Sud/Est en suivant. Une traversée facile en dévers nous évite une descente inutile dans le gros pierrier. Il faut bien repérer une bande d’herbe au dessus du pierrier, pour monter sur une grosse terrasse rocheuse. Le passage qui ouvre la porte du sommet se trouve là. La pente est très raide, certainement plus de 45°. Nous sommes dans l’ombre de la face nord du pic du Pas de Bouc, parfait pour bien réguler la température corporelle. Par endroit, de la glace s’est formée sur la roche, c’est dire la température de ce réfrigérateur. A force de petits ou de grands pas selon chacun, le rude dénivelé est avalé, et c’est par un soleil radieux que nous sommes accueillis sur la crête sommitale. Il reste alors à faire les derniers pas sur la gauche plus à l’Est, pour se poser sur le pic du Pas du Bouc à 12h25. Ce n’est pas moins de 1677 mètres qu’il a fallu effacer en 3h55, pour s’offrir ce sommet au fort caractère de l’Aston.
Vue sur le haut de la vallée de Peyregrand
Gros plan sur les hauts sommets
Versant Est du pic de Bourbonne
La suite est le couloir d'herbe
C'est bien une plaque de glace vive
La bosse d'où nous venons et le parcours emprunté
La surprise est immense car cette cime dispense un panorama très étendu pour un sommet pris au centre de plusieurs vallées. A force de scruter l’horizon et d’identifier les cimes voisines, j’en oublie presque de manger. Nous rencontrons un trailer solitaire qui nous avait doublés très tôt au départ de la matinée, et qui semble faire la boucle à l’envers. Il nous informe des difficultés à venir, et nous lui souhaitons bonne route. Quelques images sur les sommets voisins. Ange nous régale d’une bouteille de Blanquette Méthode Ancestrale pour fêter ce énième sommet gravi en Ariège. C’est délicieusement bon si l’on n’en abuse pas.
Le vallon de Monescur d'où nous venons
La pointe 2641 tout proche et le pic de Font Blanca au fond
Gros plan sur le massif Estats/Montcalm
Vue vers le Sud
Proches sommets à l'Ouest
Gros plan vers le Sud/Est
Gros plan sur le Roc Blanc et le Donezan
Il est déjà 13h42 quand nous reprenons la marche. En avançant vers l’Est, la vue dominante sur l’étang de Mille Roques est superbe. Comme dirait Nathalie : « C’est canonissime ». Puis nous partons vers la crête de Milles Roques. Autant le dire tout de suite, la crête de Mille Roques n’est pas praticable pour les randonneurs. Il y a de trop nombreux murs verticaux lisses, impossible à contourner. Nous entrons dans le premier couloir sur la droite. C’est l’unique couloir. Très incliné, il se négocie à l’aide des bâtons ainsi que d’une grande prudence. Mais il est sans risque par temps sec. Malgré plusieurs tentatives pour regagner la crête, il faut descendre aussi bas que le Pas du Bouc, et revenir sur celui-ci pratiquement de niveau. Une dalle équipée d’une corde donne un bon indice sur le chemin à suivre. Puis l’on débouche au Pas du Bouc, col improbable car il ne permet pas de changer de vallée. Depuis le Pas du Bouc, la corde est invisible. Pris d’une nouvelle envie de sommet, nous poursuivons la facile crête qui monte gentiment au pic du Pas du Chien. Il est 14h55, et 5h05 de marche.
Etang de Mille Roques
La cheminée où il faut s'engager
Poussez les pas vers la gauche
Passage d'une dalle, point clé
Etang de Mille Roques vu depuis le Pas du Bouc
La crête du Mille Roques d'où nous arrivons
A quelques pas du Pas du Chien
La vue sur le pic du Pas du Bouc est saisissante. Il semble inaccessible par l’itinéraire d’où nous venons. Ce nouveau sommet permet de découvrir de petits étangs suspendus à 2310 mètres. Puis l’on s’engage dans la pente nord en direction de la Serre de la Unarde. Nous faisons une halte à la cabane de berger qui n’est pas ouverte aux randonneurs. L’heure avancée pour cette saison nous impose de rentrer au plus direct. C’est par un fort couloir herbeux que l’on plonge littéralement dans le vallon de Monescur.
Vue vers le Nord avec tout proche le pic de Mille Roques
Trois étangs suspendus sans nom
Le couloir que nous avons emprunté
Une fois parvenus proche de l’estagnol, nous retrouvons l’itinéraire matinal. Il suffit de gagner à nouveau le refuge de Brouquenat et rentrer par le bon sentier. L’allure est bonne, et malgré le rythme soutenu, le retour paraît plus long que l’aller. Etrange sensation certainement accentuée par le fait qu’il n’y a plus rien à découvrir en finissant la journée. Fin de la balade à 17h58 en 7h38. Un grand MERCI à mes compagnons du jour pour les photos, la bonne humeur communicative et les bulles pétillantes. Particularité surprenante dans ce secteur extrêmement sauvage et retiré, où je me suis rendu pratiquement dix fois, et je n’ai jamais vu le moindre animal sauvage. Si même les marmottes et les isards désertent, ce n’est pas une bonne nouvelle.
Cabane de la Serre de la Unarde
Pic du Pas du Chien au premier plan
Itinéraire matinal suivi dans le haut du vallon de Monescur
Estagnol de Monescur presque en herbe
La vallée où nous nous rendons
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 7h38 pour 20,1 km à 2,6 km/h
Dénivelé positif total : 1830 m – Autant en négatif
Point culminant : 2602m
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