Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Roc Paradet, Pech de Bugarach et Pique Grosse par la voie de la fenêtre depuis le col du Linas

05/03/2021 : Col du Linas (667m) – Les Pastressis – Gite d’étape la Bastide – Camps-sur-l’Agly – Bergerie de Mondy – GR36 sentier cathare – Roc Paradet (900m) – col de Péchines – sentier cathare – voie de la fenêtre – Pech de Bugarach (1230m) – Pique Grosse (1081m) – col du Linas

 

Le Seigneur des Corbières est bien le Pech de Bugarach. Il domine sans partage un large horizon qui va de la mer Méditerranée vers l’Est, jusqu’aux hauts sommets du Capcir vers l’Ouest. Il mérite bien à ce titre une visite régulière, pour sa singularité. Il est possible de l’intégrer dans une boucle passant par un sommet voisin plus excentré, nommé Roc de Paradet. Des différents accès, ma préférence va à l’originale voie dite de la « fenêtre ». Avec ses escarpements, il ressemble à une citadelle médiévale qui n’aurait rien perdu de sa splendeur d’antan.

 

Pech de Bugarach vue proche du col du Linas

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Le profil change à chaque pas
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Départ du col du Linas à 7h10, temps gris, vent nul. Depuis le col routier, prendre la piste à gauche du sentier de la voie normale. On évolue entre des clôtures électriques. Cela conduit à la ferme les Pastressis, puis au hameau la Bastide. Tout en restant sur cette piste, on arrive au village de Camps-sur-l’Agly en 55 minutes [8h05].

 

C'est déjà le printemps pour les jonquilles

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Le Roc de Paradet visible sur la droite
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Passerelle sur l'Agly
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Réserve d'eau à l'entrée du village

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Oratoire proche du guet
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Depuis le village, suivre les balises du GR36. Sous le village, au niveau d’un guet, on se trouve à cet instant au point le plus bas de la journée. Le sentier va enfin se redresser. Puis à l’intersection suivante, changer de balisage pour suivre la variante du col de Péchines.

 

Roc de Paradet à gauche et Pech de Bugarach à droite

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Gros plan sur le versant Est du Pech
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Il faut avoir les idées claires pour ne pas s'égarer
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Un petit raccourci
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Ce bout de montagne est un labyrinthe de pistes forestières. Impossible de s’aventurer hors-sentier, le sous-bois est trop dense pour se mouvoir. Après une bonne prise de dénivelé, la pente s’assagit à travers un bosquet de buis. Cela conduit alors sur le Roc Paradet, vassal du Bugarach. Ici pas d’escarpement rocheux, pas de citadelle, mais un plateau ouvert aux quatre vents. Le panorama n’en demeure pas moins grandiose. En ce jour, le panorama est voilé ne laissant apparaitre que les proches collines du Fenouillèdes. Il est 9h10, exactement 2 heures de marche.

 
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Roc de Paradet
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Vue vers les Fenouillèdes
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Le Pech vu du Roc

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Gros plan sur la forteresse calcaire
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Après 15 minutes de pause, je reprends la marche en suivant toujours les balises du GR36. Le sentier ondule gentiment, mais c’est bien 100 mètres de dénivelé que l’on perd, lorsque l’on traverse les ruines de Campeau à 10h15, après 2h53. Il y a toujours du bétail à Campeau, et même quelques sangliers en vadrouille.

 

Que fait un résineux ici ?

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Objectif droit devant
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Sur ce gros plan, la forteresse semble inabordable
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Prairie proche de Campeau
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Campeau
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Promenons-nous hors des bois, tant qu'Obélix n'y est pas !
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Le sentier prend un peu de hauteur pour franchir un col, puis se poursuit en balcon dans une succession de portes à bétail. J’arrive au croisement de la voie de la fenêtre à 10h44 en 3h21. Cette fois c’est du brutal. C’est digne d’une directissime ariégeoise. Le cœur, s’emballe, la chaleur monte, enfin de la vraie montagne. Il n’y a aucun répit jusqu’à la fenêtre.

 

A cet instant, cela devient vraiment sportif

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La citadelle oppose un versant Sud solidement gardé
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Quelques vigies et la fenêtre est déjà visible
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Gros plan sur la fenêtre
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Ici, il faut poser les mains
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Au niveau de la dite fenêtre, l’altitude dépasse déjà les 1000 mètres, il faut à nouveau se couvrir. Deux pas d’escalade en III permettent de se faufiler dans l’ouverture. Pour les moins agiles, une vire contourne par la gauche cet original trou. Pour le final, la pente se radoucit, mais il reste encore un peu de marche avant le point culminant. Je foule pour la troisième fois de mon existence la cime à 11h44, après 4h21. Seul et comblé, je regrette seulement un léger voile qui masquera durant toute la journée, les hautes cimes du 66, ainsi que l’horizon lointain de la Méditerranée.

 

Le "crux"

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Le sentier vu arrière depuis la sortie de la fenêtre
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La suite vu avant depuis la fenêtre
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A Jean-Louis, Montagnard chevronné, marcheur impénitent, tu fis de nos sorties des cercles d’amitiés, Montcalm, Barthélémy, Bugarach, Bassibié, poursuite inachevée dans la fuite du temps.
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Pique Grosse vue depuis le point culminant
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Vue vers l'Est
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Longue crête menant au col de Péchines
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Repas en terrasse
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Voilà une heure que je suis seul au sommet, lorsqu’un homme approche par la voie de la fenêtre. Il est temps pour moi de laisser la place, et à 12h44, je me remets en marche en suivant les crêtes qui dominent les précipices du versant Est. Lorsque je rattrape le sentier en bout de crête, je rejoins également cet homme d’un certain âge, qui a évité le sommet, et me parle de sa mésaventure : il a perdu dans la montée les deux semelles de ses chaussures. Cela me rappelle quelque chose de pas si lointain ! Nous échangeons quelques mots, il semble sûr de son pas, et nous nous quittons. A cet instant quelques gouttes tombent mais ne durent pas ; je suis décidé à aller découvrir cette étrange bosse calcaire nommée Pique Grosse. Un bon sentier part sous les falaises, puis contourne le versant le plus abrupt, pour finir au pied de la muraille blanche. Point d’itinéraire, il faut chercher à vue ; c’est de l’escalade. Je choisis une voie, c’est du bon IV sup. A monter, c’est un pur régal mais quid de la descente ? Le mur est haut d’un peu plus de 8 mètres, je balise discrètement les passages clefs, et je me hisse sur la tête du géant Pique Grosse. La vue sur le village de Bugarach est vertigineuse. La muraille calcaire vue d’ici, ressemble encore plus à un mur d’enceinte médiéval. Il est 13h16 quand la Pique Grosse est gravie, et 4h54 de marche.

 

La cime vue depuis l'une des nombreuses antécimes
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La Pique Grosse ressemble à une tête encadrée de larges épaules
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C'est là haut qu'il faut se hisser

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Le village de Bugarach
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Le mur final, c'est de l'escalade, corde conseillée pour la descente

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Pique Grosse, ça c'est fait !
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Spectaculaire muraille d'une citadelle du vertige
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Je ne m’attarde pas, la désescalade demande du temps et de la concentration. Une fois sur le sentier, je repars promptement pour rentrer avant la prochaine ondée. Or, au croisement du sentier du Pech et de la Pique, je retrouve le vaillant marcheur sans semelles, avec 2 personnes, mais dans un triste état ; il a chuté lourdement et présente une plaie à la jambe ainsi qu’un coude fortement contusionné. Les marcheurs montent, moi je descends, il me semble donc naturel que ce soit moi qui doive lui porter assistance. Ainsi, nous allons cheminer ensemble. Le sol est humide, le calcaire patiné par le temps est un véritable savon. Ce n’est pas facile d’évoluer dessus avec des chaussures crantées, alors sans semelle c’est un enfer. Nous allons parler rugby, et je vais avoir le privilège de découvrir que j’accompagne un ancien international de rugby à XV, vainqueur des All Blacks. Il se nomme René Bénésis, ancien première ligne de Narbonne et d’Agen.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_B%C3%A9n%C3%A9sis

 

Sous tous les angles, cette montagne semble sortie du moyen âge médiéval
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René Bénésis

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Malgré toute la prudence dont il a fait preuve, et malgré mes interventions, il chutera encore 4 fois durant cette descente qui lui paraitra interminable. La partie la plus proche du col du Linas est un champ de boue épaisse comme les aime les sangliers. C’est un vrai soulagement pour René lorsqu’à 15h10, nous parvenons au col du Linas où je suis garé. Fin de la boucle pour moi en 6h45. Je dépose mon valeureux compagnon à son véhicule au village de Bugarach, et chacun part de son côté. Je pense que le coude qui a triplé de volume entre temps, est la partie la plus affectée par les chutes répétitives. Le Pech de Bugarach, plus que jamais, est un petit qui a tout d’un grand.

 

Tracé du jour sur carte IGN 1/25000ième

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La journée en chiffres :

Dénivelé positif total : 1210 m – Autant en négatif

Temps de marche 6h45 pour 22 km à 3,3 km/h

Point culminant 1230m



06/03/2021
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