Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

La Olla de Nùria

27/06/2014 : station de ski du Puigmal – Petit Puigmal de Ségre (2810m) – Puigmal de Ségre (2843m) – col de Finestrelles – Puig de Finestrelles (2827m) – Pic de Nuria (2794m) – col de Nuria – Pic d’Eyne (2786m) – Pic de Nou Fonts (2861m) – col de Nou Founts – coll de Nou Creus – Cim Alt de les Arques (2793m) – Rocs Blancs (2785m) – Puig de Fontnegra (2727m) – Pic de l’Aliga (2423m) – Ermitage de Nuria – Puigmal d’Err (2910m) - station de ski du Puigmal

 

Cela fait presque un an qu’avec Yannick, nous avions parcouru la crête frontière des Pyrénées-Orientales, en quittant cette frontière administrative au col d’Eyne. Il nous manquait un bout de chemin pour tout connaître, mais surtout, pour gravir le point culminant de ce chainon de Pyrénées, qui n’est autre que le second sommet des P.O. par l’altitude. On va englober cette découverte dans un circuit essentiellement en Catalogne, nommée la Olla de Nùria. Ici, point de glaciers, point d’abîmes abruptes, point de cirques minéral ; ici, les Pyrénées sont douces, débonnaires, accessibles. Elles n’en demeurent pas moins belles et exigeantes.

C’est accompagné de Yannick et Carole, que l’on se lance à 7h35 sur une boucle redoutable. Nous suivons la route de la station de ski du Puigmal, jusqu’au premier virage à droite. On quitte alors la route pour suivre un balisage jaune qui monte parallèlement au torrent. Une fois le torrent franchi, la pente se redresse.

 

Puigmal de Llo au fond à gauche

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Le sentier se glisse dans le repli du sommet qui nous domine. C’est sous le regard bien veillant d’un isard isolé, que l’on prend peu à peu de la hauteur. On vise le col encore recouvert d’un gros névé, et sans difficulté, nous sortons sur la crête à 8h57, en 1h15.

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La vue s’ouvre sur toute la Cerdagne et une partie du Capcir. Notre parcours de crêtes va enfin commencer. On contourne le névé qui barre le col et l’on se hisse sur le premier sommet du jour : le Petit Puigmal de Ségre.

 

Pic du Petit Puigmal de Ségre au fond

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Nous voilà déjà à plus de 2800m et la moisson des sommets peut commencer. D’un bond, on atteint les 2843m de la cime du Puigmal de Ségre, à 9h35. Nous mettons le cap vers l’Est. Nous allons jouer à saute mouflons, entre cols et sommets.

 

Au fond, le Puigmal de Ségre

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Au sommet du Puigmal de Ségre la vue y est immense

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Le vent souffle fort sur ces crêtes, ce qui explique le côté désertique du décor. Il est 10h05 quand nous arrivons au col de Finestrelles, balayé par un vent froid. Nous trouvons un abri et effectuons une pause ravitaillement pour reprendre des forces. On ne tarde pas malgré tout à se remettre en marche car ce qui nous attend nous semble impossible à faire dans la journée.

 

Croix frontière au col de Finestrelles

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Pic suivant, le Finestrelles (2827m) franchi en 2h35.

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A l’approche du col de Nuria (ou col d’Eyne), nous surprenons un groupe de mouflons qui plonge allégrement dans la vallée d’Eyne.

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Le col de Nuria est passé à 11h20. Nous revoilà avec Yannick, sur le tracé connu, mais en sens inverse. Le pic d’Eyne (2786m) est une formalité où nous ne prenons même pas la peine de nous arrêter. Le vent toujours présent nous malmène avec force. Heureusement que le sol est stable. Nous atteignons la cime du Pic de Nou Fonts (2861m), l’un des plus hauts sommets du département, juste avant midi (11h58).

 

Le Nou Fonts vu depuis le Pic d'Eyne

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Sommet du Nou Fonts

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On engage aussitôt la descente vers le col éponyme. Les isards sont partout présents, par petites hardes de femelles, accompagnées des jeunes nés au printemps. Il est très agréable de côtoyer une faune aussi abondante, qui ne semble pas effarouché. 12h25 sonne, quand nous arrivons à la cabane de pierres du col de Nou Fonts. Cela fait 3h55 que l’on marche. Par tradition, nous nous arrêtons là pour prendre notre repas. Et par tradition il y fait toujours froid. Parfois les traditions sont dures en montagne. Ce n’est pas la vue sur le sanctuaire de Nuria, dominé par l’imposant Puigmal, qui arrivera à nous réchauffer.

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Alors à 12h55 nous reprenons notre course toujours plus à l’Est. C’est par la courte, mais raide, montée du pic de la Fosse du Géant, que l’on repart. Oh que c’est dur ! Heureusement, il est le dernier haut sommet pour quelques heures. La cime est un plateau sans caractère, mais il nous remémore la sortie effectuée en mai 2013 où nous avions franchi le Pas del Porc dans le brouillard. Le trajet doit obliquer vers le Sud/Est. On évite le col de Nou Creus en passant à flanc en versant Sud. Ce court passage en dévers s’effectue facilement sur un ensemble de roches de toutes espèces : gneiss, inclusion de quartz, granit gris, grés rouge. Ici, le monde minéral nous gratifie d’un mélange de couleurs du plus bel effet. Nous prenons pied définitivement sur une crête Espagnole, cap au Sud, puis Sud/Ouest. Sans s’en rendre compte, nous reprenons de la hauteur pour accéder au sommet du Cim Alt de les Arques (2793m).

 

Cim Alt de les Arques

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Cette crête, bien que plus étroite que celle que nous avons parcouru jusqu’à présent, n’en demeure pas moins facile, et cela permet d’avancer rapidement. Le sommet suivant les Rocs Blancs, est gravi à 14h.

 

Les Rocs Blancs

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Il n’y a plus à présent, que de la descente jusqu’au sanctuaire de Nuria. Un isard nous précède et semble étonné de notre présence ici. Il faut dire qu’il n’y a personne sur ces cimes. Un léger voile de brouillard vient se mêler à la partie, histoire de stimuler nos boussoles internes. Cela ne nous déstabilisera pas.

Au niveau du Pic de l’Aliga, le sentier disparaît, mais il suffit de descendre en écharpe sur l’ermitage qui est en vue. On retrouve quelques pins à crochets et une pelouse grasse.

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A 15h20, nous arrivons à la gare de Nuria.

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Nous avons mis 6h15 de marche effective pour arriver là. Quelques chiffres évocateurs vont nous pousser à faire une grosse pause. Nous avons déjà gravit 1600m de dénivelé, il nous reste encore les 900m du Puigmal. C’est devant une bière que l’on va chercher le réconfort nécessaire pour poursuivre notre journée de marche. Et cette bière a failli nous être fatale, par la douce torpeur dans laquelle elle nous plongea. A 16h, on quitte ce site magnifique, en suivant le sentier derrière l’ermitage. Il faut gravir le plus gros morceau du jour, rien d’autre que le second sommet des Pyrénées-Orientales. Le balisage nous conduit jusqu’à une passerelle, et l’on remonte un torrent. Rapidement, une intersection et un panneau indique de tourner à gauche pour gravir le sommet. Nous sommes tous marqués par la fatigue. Carole est devant pour donner un rythme régulier ; il ne faut pas s’affoler, on va y arriver.

 

Tout au fond, c'est bien lui, le Puigmal

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Le torrent que nous suivions a disparu et a laissé une sorte de canyon peu profond. On ne fait que le surplomber. Lorsque l’on quitte le canyon, nous retrouvons l’eau qui disparaît sous terre en un gros bouillon. On évolue encore sur de la pelouse mais plus pour longtemps. La roche va bientôt recouvrir toute la partie supérieure du massif. Un nouvel isard amusé par notre marche lente, va nous regarder, allongé dans l’herbe.

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La pente, bien que soutenue, est régulière, ce qui permet d’avancer sur un rythme constant, et la prise de dénivelé n’en est que plus rapide. Plus nous prenons de la hauteur, et plus le temps se dégrade. Quand nous arrivons au sommet, à 18h21, nous sommes dans le brouillard. Pour le panorama, il faudra revenir ! Mince, tout ce chemin pour rien !!!

 

Sommet du Puigmal 2910m

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Bien sûr que non, mais c’est un peu frustrant, car ce n’est pas tous les jours que l’on est à plus de 2900m dans le département, et même dans les Pyrénées. Malgré la fatigue, nous avons gravi les 900m de dénivelé en 2h21. Merci à Carole pour son pas digne d’un métronome. Vent froid, rien à voir, heure tardive, voilà trois bonnes raisons de se lancer rapidement dans la descente. Ce brouillard m’a déboussolé, et j’allais repartir en Espagne ; mes partenaires corrigent cela rapidement et en avant pour une plongée de 900m.

 

Retour vers le point de départ tout au fond

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Nous prenons le sentier qui revient, peu à peu et sans difficulté, vers le torrent franchi de bon matin. Avant de finir cette journée de haute montagne, une harde de mouflons nous passe au dessus de la tête. Nous refranchissons le cours d’eau, et l’on retrouve la route qui nous conduit jusqu’à la voiture, refermant ainsi la boucle. Nous arrivons aux voitures à 19h50, après 9h56 de marche effective. Nous sommes bien marqués par cette journée unique à plus d’un titre. Unique par le nombre de sommets gravi, 10 au total, unique par le nombre de isards vu, certainement plus de 100, unique par l’altitude moyenne, toujours au dessus de 2000m, et unique par le dénivelé positif, 2514m.

Pour paraphraser Mark Twain : « Nous ne savions pas que c’était impossible, alors nous l’avons fait ». Il n'est pas certain qu’on le fasse une nouvelle fois. A ceux qui voudrait s’y frotter, apporter beaucoup d’eau sur soi, car les sources sont rares.

 

NB : Boucle effectuée une nouvelle fois en version plus longue : Grande Ollá de Nuria

 

Tracé du jour sur carte Espagnole 1/25000

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Profil de la journée

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Les chiffres de la journée:

Temps de marche total 9h56 pour 27,6 Km à 3,2 km/h

Dénivelé positif total : 2514 m – Autant en négatif

Point culminant : 2910m.



26/06/2014
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