Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Grande Ollà de Nuria

23/06/2018 : station de ski du Puigmal – Puigmal de Llo (2767m ) – Petit Puigmal de Ségre (2810m) – Puigmal de Ségre (2843m) – col de Finestrelles – Puig de Finestrelles (2827m) – Pic de Nuria (2794m) – col de Nuria – Pic d’Eyne (2786m) – Pic de Nou Fonts (2861m) – col de Nou Founts – Pic de la fossa du Géant (2799m) – coll de Nou Creus – Cim Alt de les Arques (2793m) – Rocs Blancs (2785m) – Puig de Fontnegra (2727m) – Cim de la Coma del Clot (2741m) – Ermitage de Nuria – Cim de l’Ortigar (2749m) – Puigmal d’Err (2910m) – station de ski du Puigmal

 

Cette nouvelle Ollà de Nuria pour moi après celle de 2014, s’annonce comme un défi à l’endurance et une ode aux hautes crêtes Catalanes. Endurance en effet car la distance à parcourir et le dénivelé à avaler seront importants. J’ai modifié le parcours initial en y ajoutant trois sommets supplémentaires, non pour rallonger, mais pour en découvrir deux en versant espagnol. L’essentiel de la journée se déroulera dans un haut lieu de la randonnée Catalane, car la Haute Route Pyrénéenne parcours en partie ces crêtes, et le GR11 espagnol voit passer ici par le col de Tirapitz le point culminant de son parcours. Et enfin, la journée doit se finir comme un bonus à plus de 2900 mètres, sur la cime du second plus haut sommet des Pyrénées-Orientales. En route vers ce que j'ai nommée : la grande vague de Nuria. Autre singularité de cet itinéraire, il évolue en permanence à plus de 2000 mètres. Départ à 6h50. Depuis le parking terminal de la vallée d’Err, remonter l’axe de la vallée en suivant le torrent.

 

Le torrent envahit parfois le sentier

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Droit devant le Puigmal de Llo

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A 2300 mètres, je quitte l’axe du torrent pour tourner à gauche en direction de petites dépressions. Le but étant d’aller chercher la crête Sud/Ouest du Puigmal de Llo. Bien que soutenue, la pente n’oppose aucune difficulté. Le premier sommet est gravi à 7h55 pour 1h03 d’ascension continue. Un rythme de 700 mètres à l’heure, mais cette cadence ne durera forcément pas. C’est donc par le Puigmal de Llo que débute le festival de cimes. Petite pensée pour un ami qui repose ici. Puis il faut ensuite suivre la crête dans le sens de la montée jusqu’à atteindre la cime du Petit Puigmal de Ségre. Ce sommet est frontalier avec l’Espagne et marque le point de départ de la marche à cheval entre les deux nations. 

 

L'imposante masse du Puigmal d'Err

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L'itinéraire suivit pour se rendre sur le Puigmal de Llo

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Vue vers le Nord sur la crête de pics de Colls Roig jusqu'au Carlit

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Se hisser sur ce sommet de plus de 2800 mètres est une formalité. C’est chose faite à 8h23. Cette crête ne présente jamais de difficulté notoire. A présent, la suite de l’itinéraire apparait dans son intégralité. Il n’y a plus qu’à suivre la crête vers l’Est.

 

A ma droite petit coup d'oeil sur ce que j'aurai à gravir en fin de journée

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Droit devant Puigmal de Ségre vu depuis le Petit Puigmal de Ségre (il faut bien suivre!)

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Le Puigmal de Ségre est vite dépassé ; les vues sont semblables d’un sommet à l’autre. Puis descente au col de Finestrelles. Il s’agit d’un des passages traditionnels vers l’ermitage de Nuria. Pour gravir le sommet suivant, il faut s’employer un peu plus. Il y a quand même 200 mètres de dénivelé à gravir pour parvenir sur le pic de Finestrelles. Objectif atteint à 9h05, en 2h08.

 

La crête à suivre vue depuis le Puigmal de Ségre

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L'ermitage de Nuria vu depuis le col de Finestrelles

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Croix frontière au col de Finestrelles

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Sur ma gauche j'en profite pour repérer l'itinéraire qui m'attend dans quelques heures

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La crête va onduler ainsi sur plusieurs kilomètres. La particularité de cet itinéraire est qu’il n’y a jamais de passage vraiment plat. C’est binaire : ça monte ou ça descend. Mais c’est toujours agréable. Les sommets s’enchainent, le temps passe, je me régale. Pour donner un indice de temps, le pic d’Eyne est franchi à 9h45 en 2h41. J’avance sans m’arrêter jusqu’au second plus haut sommet du jour, le pic de Nou Fonts (2861m). 10h06, et 2h59, première courte halte sur cette cime que j’aime beaucoup.

 

Au sommet du pic de Nuria

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Vue vers le Sud, Nuria m'attend en creux de vallon

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Vue vers le Nord
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Vue vers le Nord depuis le Pic d'Eyne

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Vue sur le pic de Nou Founts depuis le pic d'Eyne

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Haut de la vallée de l'Orri

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La descente de ce sommet est un peu croulante. Puis la remontée qui suit immédiatement en suivant demande un peu plus d’énergie. Le dénivelé positif commence à s’accumuler, il faut gérer les efforts à présent. Pendant un court instant, l’itinéraire de crête se confond avec le GR11 jusqu’au col de Nou Creus. Du col de Nou Creus (11h00 en 3h10), il faut alors mettre le cap au Sud en quittant la crête frontière. Cette nouvelle crête n’est pas plus technique que la précédente, d’ailleurs c’est une constante sur ce parcours. C’est ce qui le rend si agréable.

 

Vue vers le Sud depuis le col de Nou Creus

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Nouvelle croix frontière après celle du col de Finestrelles, mais où sont les croix 508 et 509 ?

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Ce chainon de crête orienté plein Sud domine deux vallons bien distincts, qui donnent naissance chacun à un cours d’eau. Trois sommets plus tard, je me retrouve sur le Puig de Fontnegra ; un bien étrange nom pour un lieu qui ne voit pas d’eau. La crête se sépare en deux branches. La Ollà de Nuria « officielle »part à droite, mais j’ai choisi de pousser plus au Sud la marche, jusqu’au sommet suivant. Cim de la Coma del Clot 11h52 en 4h31. Je suis seulement à mi-parcours et déjà les chiffres s’affolent : 4h31 de marche, 1684 mètres de dénivelé positif et 1100 mètres de dénivelé négatif. Et il reste encore les 900 mètres du Puigmal à gravir depuis Nuria. Si l’on panique à cet instant de l’itinéraire, la suite n’en sera que plus compliquée. Moi je profite de ce moment pour prendre le repas et apprécier la vue que je suis venue chercher, depuis ce sommet.

 

Sur ma droite, au bout de la coma de Nou Creus l'Ermitage de Nuria, dominé par le Puigmal

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Sur ma gauche la coma Vaca

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Les pics jumeaux Torreneules à gauche et Cim de la Coma del Clot à droite

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Une partie de la crête parcourue vue depuis les Rocs Blancs

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Vue arrière depuis le sommet du Cim de la Coma del Clot

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Vue vers l'Ouest sur le Puigmal à l'heure du repas

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Par delà le col de Finestrelles, deux sommets emblématiques de Cerdagne

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Par delà le col de Nuria, le Carlit

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Je prends le repas sur place. Je n’ai croisé jusqu’à présent que 10 personnes tout au plus ; ce sommet est si loin de tout qu’il semble oublié des marcheurs locaux. Une chance pour moi qui vais profiter égoïstement du panorama et du silence. Avec ce qui m’attend sur la seconde partie de parcours, pas question de passer trop de temps sur place, je me remets en marche à 12h27. Il est peu probable que je revienne un jour sur ce sommet, au moins j’en garderai un merveilleux souvenir. Il faut descendre à présent à Nuria. Il y a bien un sentier vers le Sud au niveau d’un grand plat, mais on peut descendre au plus direct, pleine pente. Le terrain est instable, mais ça passe partout. Je vais avoir la chance de trouver une source qui se jette ensuite dans le torrent de Fontnegra. C’est un point d’eau appréciable ; c’est l’unique source depuis le départ. Puis je rattrape le sentier en balcon, qui me conduit jusqu’à la station de ski de l’Ermitage. Il n’y a plus qu’à suivre les pistes de ski pour arriver enfin à Nuria.

 

Cim de la Coma del Clot vue depuis l'hotel Aliga

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L'ermitage de Nuria

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Unique moyen motorisé pour se rendre à Nuria

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J’arrive enfin à Nuria à 13h38 après 5h38 d’itinérance, où je rêve d’une bonne bière pression fraiche. Or il n’y a rien d’autre qu’un snack et des boutiques de souvenirs. Je me contenterai donc d’un soda frais qui m’aura fait perdre 20 minutes et 2,30€. Le site est à découvrir, que l’on y vienne en train à crémaillère ou à pied, il vaut vraiment l’effort financier ou physique. Je quitte à 14 heures le point le plus bas du jour, pour me lancer dans le dernier défi, l’ascension du Puigmal. Le sentier se trouve au dos de l’ermitage. Parfaitement balisé, il remonte le torrent de Finestrelles puis bifurque ensuite à gauche pour entrer dans le vallon de l’Embut. Juste avant de rentrer dans une sorte de gorge, je traverse le torrent et part directement en face, pleine pente pour aborder un nouvel itinéraire.

 

Isard curieux durant la montée

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Je vais chercher un sommet annexe au seigneur local, le Cim de l’Ortigar. Pas de difficulté technique, pas de barres rocheuses, pas de dalles piégeuses, juste de la pente dans du gispet, mais de la pente raide. Je vais avaler en une heure les 500 premiers mètres de dénivelé jusqu’à atteindre la Serra de l’Embut où la pente devient moins prononcée. Le Cim de l’Ortigar pourrait s’apparenter à une antécime du Puigmal, mais c’est bien un sommet à part entière. Il se compose de 2 arêtes qui le soutienne par le Sud/Est et Nord/Est, et d’un col le séparant du Puigmal par l’Ouest. Sommet gravit à 15h30, le temps de marche est de 7h04. Avec cette cime, je viens de gravir tous les sommets de plus de 2700 mètres depuis le massif du Canigou jusqu’au Puigmal, hormis le pic de Tirapits qui manque encore à l’appel.

 

Durant la montée du Cim de l'Ortigar au premier plan, le Puigmal se masque au second plan

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Au même instant sur le Puigmal de Ségre

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Pour finir, il faut descendre encore de 40 mètres et se laisse aller par un dernier rebond dans les dalles de schistes jusqu’au sommet du Puigmal. Souverain dans son royaume, le Puigmal d’Err domine en maitre tous les sommets frontaliers depuis la Méditerranée. Il ne s’offre pas, il se mérite. 16h03 et 7h36 je parviens sur l’ultime bosse du jour. La vue sera partiellement bouchée, un classique pour le mauvais pic. Mais pour une fois c’est vers le Nord qu’il faut chercher le beau temps et le panorama qui va avec.

 

2910 mètres, point culminant de la journée

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Il reste encore à dévaler la pente malcommode de ce terril. Je manque le sentier et m’engage pleine pente hors sentier. Ça passe partout, mais les chevilles sont mises à contribution. C’est du brutal ! A vue, il suffit de descendre au mieux jusqu’au torrent, et rattraper le sentier matinal. On peut également se désaltérer à la source de la Ribera d’Err. Le pas léger mais les jambes lourdes, je retrouve le point de départ à 17h30, terminant ainsi cette grande Ollà de Nuria en 8h51.

 

Le vallon du torrent d'Err

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Si vous réalisez aussi cette boucle merveilleuse, vous aurez gravi là pas moins de 14 sommets, avec une moyenne d’altitude de 2799 mètres. C’est aussi rare qu’exceptionnel. Il est prudent de bien géré sa consommation d’eau, car les sources sont absentes en crête, et rare sur l’ensemble du parcours. Mais si vous avez la chance d’avoir la même météo qui fut la mienne, cette vague de Nuria restera un souvenir impérissable. On peut également la réaliser en 2 journées avec une nuit à Nuria.

 

Non ce n'est pas mon électrocardiogramme mais bien le profil du jour

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Tracé du jour sur carte espagnole

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 8h51 pour 29,2 km à 3,3 km/h

Dénivelé positif total : 2676 m – Autant en négatif

Point culminant : 2910m



25/06/2018
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