Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

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Pic des Sept Hommes et Puig Roja depuis le col de Jou

03/01/2024 : Col de Jou (1125m) – col du cheval mort (1454m) – refuge de Mariailles – Collada de la Roqueta (2081m) – coll dels Bocacers (2281m) – Puig dels Set Homes (2651m) – Pic de Bacivers (2637m) – Puig Roja (2724m) – coma Mitjana – refuge Arago – coll de Segalers (2040m) – orri de Moura – col du cheval mort – col de Jou

 

Pour introduire ce circuit, je citerais tout naturellement les mots de Georges Véron car je ne saurais dire mieux : « Au cœur du massif du Canigou, ce circuit de crêtes, spectaculaire et facile, permet d’admirer l’impressionnante face sud du Canigou dominant le cirque du Cady. On découvre également tout le Vallespir et la chaine frontière du Costabonne aux Albères. » C’est avec mon infatigable ami Joël, ainsi que la Team Peytavi Vallespir, que nous partons à 6h13 depuis le col de Jou dans le Conflent. Départ nocturne donc, et à la frontale. Jules nous fait remarquer très justement qu’il fait trop chaud avec plus de 13°, mais cela ne durera pas. Nous remontons le GR10 qui évite soigneusement la route forestière. Court passage au col du cheval mort, et nous restons soigneusement sur le GR10 jusqu’à parvenir en 1h30 au refuge de Mariailles. Le jour commence à poindre. Nous quittons le balisage rouge et blanc pour le balisage jaune du GR Tour de Pays. Nous remontons cette antique piste jusqu’au col de la collada de la Roqueta. Nous mettrons 2h26. Première pause matinale.

 

Vue sur le premier objectif du jour depuis la Collada de la Roqueta

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Vue vers l'ouest
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Regard vers le Pic Carlit

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Plein centre le Pic Carlit au dernier plan

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Croix de la Llipodère, le Padre et ses fils
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Nous constatons que tout le massif du Canigou est vide de neige pour un début de mois de janvier. C’est une première sans précédent. Ce sera une randonnée typée estivale, mais avec une véritable température hivernale. Le sentier poursuit son ascension tranquillement en direction du pla Guillem. Court passage au refuge du pla Guillem pour constater combien il est froid, mais propre. Sur cette toundra catalane, il faut souhaiter ne pas être surpris par le brouillard, où alors malheur à l’imprudent. La vue vers l’Espagne depuis le coll dels Bocacers est immense. Pratiquement tout le Haut-Vallespir s’étire sous notre regard.

 

Les "Daltons" Peytavi404879082_382375990820240_2719509383611603501_n.jpg

 

Refuge du pla Guillem face au pic des Sept Hommes

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Vue en direction de la baie de Rosas
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Pic des Sept Hommes depuis le coll dels Bocacers
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Bien que nous ayons déjà pris 1200 mètres d’altitude, on peut considérer que l’ascension du pic des Sept Hommes commence réellement à cet endroit. Il faut suivre une sente balisée de pierres dressées. Dans les pas dynamiques mais jamais excessifs de Louis, l’ascension se passe tout en douceur. C’est presque avec étonnement qu’à 10h45, nous parvenons au premier sommet du jour. Nous avons mis 4 heures. Voici la légende des 7 géants et le Canigou pour illustrer la toponymie de ce sommet rondouillard.

Une très ancienne légende raconte que Sept hommes gigantesques avaient entrepris de conquérir les cieux en dressant un escalier de pierre afin d’atteindre la montagne sacrée : Le Canigó (Canigou).

Sept hommes gigantesques, qui faisaient peser leurs pouvoirs sur le peuple vivant au pied du Canigó (Canigou) pris par l’orgueil, tentèrent de détrôner les dieux de leur royaume. Pour cela, ils voulurent monter jusqu’à eux en bâtissant un colossal escalier. Ils remontaient la vallée, roulaient devant eux d’énormes rochers faisant trembler les vallées. De serre vernet, du Pla Guillem et du Riuferrer, la lente ascension des géants, dalles sur dalles amoncelées, grandissait. Les pics soulevaient les crêtes, défiant la pointe culminante du Canigó (Canigou). Leurs haltes se signalaient d’une pierre levée. Alors que le Canigó était à portée d’assaut, les Dieux déclenchèrent les Treize Vents. La terre trembla et de ces profondeurs montait une haleine de feu. Les torrents charriaient des remous d’eaux furieuses. Des soubresauts de nuit mouvaient des masses sombres traversée d’éclairs. Le ciel brûlait et ses cendres aveuglaient les abîmes. Les vents se levèrent de tous les côtés et pétrifièrent les géants en sept amas de pierres : Le Pic des Set Homes 2 651 m.

https://www.sudcanigo.com/traditions/contes-et-legendes/la-legende-des-7-geants-et-le-canigo/

 

Droit dans la pente !

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Yannick et Jules avant de se lancer dans la pente
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Sommet du Puig dels Set Homes et le pla Guillem
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Cime du Puig Roja visible depuis le Set Homes
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Versant sud du Canigou
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Chercher l'erreur !
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Pour atteindre le point culminant du jour, il y a moins de 100 mètres de dénivelé à gravir, mais cela passe par un nouveau sommet, et un bout de crête facile. Le vent est présent et apporte un froid bien de saison. Nous enchainons bien vite après un court passage au Pic de Bacivers. Aucune difficulté notable, et nous voilà à 11h38 au sommet du Puig Roja, en 4h40. Cette cime est mal définie car deux points culminants en émergent à des altitudes identiques. C’est certainement le sommet de plus de 2700 mètres du massif du Canigou le moins parcouru, et pourtant, il représente un vrai défi à l’endurance, d’où qu’on l’aborde. Bien évidemment, nous prendrons le repas sur place, les yeux plongés vers la Méditerranée lointaine, mais à l’abri du vent toujours très actif.

 

Il ne fait pas bien chaud vent de face

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Le pla Guillem s'étire loin vers l'ouest

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En direction du pic de Bacivers
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Face sud du Canigou vue depuis le Pic de Bacivers
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La montée finale
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Vue vers le N/W

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Versant Sud du Canigou depuis le Roja

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Les proches voisins du Puig Roja
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La très esthétique face sud du Canigou
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Remise en action à 12h51 pour un retour en boucle. Nous n’avons pas fait la moitié de l’itinéraire, il ne faut pas trainer. Nous engageons la crête, parfois étroite, qui mène à la portella dels Tres Vents, puis nous plongeons dans la Coma Mitjana en versant nord. Le terrain est épouvantablement croulant, mais totalement sec de neige. Sans bâtons, la marche semble impossible tant l’inclinaison de la pente est prononcée. Nous « perdrons » beaucoup de temps dans cette portion. On doit pouvoir trouver mieux dans le secteur, certainement plus à l’Est en passant par les gorgs de Cadí. Au pied de cette grande face décomposée haute de 400 mètres, nous mettons le cap sur la cabane Arago, en louvoyant au mieux à travers les massifs de genets. Nous ne faisons que passer au refuge Arago à 15h10. Cela fait 6 heures que l’on crapahute dans le massif.

 

Joël dans la Coma Mitjana

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Des nuées de brume jouent à masquer la star locale
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Je ne me lasserai jamais de cette vue
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La Coma Mitjana vue de dos
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Dans cette mer de roches, Yannick, Louis et Jules naviguent au mieux
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Objectif en vue
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Objectif atteint
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Versant ouest du Puig SecDSC00835.JPG

 

D'où nous venons, Puig dels Set Homes à droite Puig Roja au centre
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Depuis la cabane il reste beaucoup de distance mais toujours sur sentier. Les jeunes prennent les commandes de la troupe. Il n’y a plus qu’à suivre le GR10 jusqu’au coll de Segalers, puis le quitter par la droite en direction de la cabane de Morá. Pas le moindre problème sur cette portion d’itinéraire. Au niveau de la cabane de Morá, un isard peu farouche broute paisiblement. Nous ne voulons pas l’effrayer puisqu’il nous fait le plaisir de se laisser admirer. Il s’effacera doucement dans la forêt avec un dédain qui confine à l’insolence.

 

Vue sur le col de Jou où nous nous rendons
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Coll de Segalers
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L'isard maitre de Morá
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La cabane de Morá
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Au niveau de la cabane, prendre à gauche un sentier peu marqué et balisé de cairns. Il faut être attentif car nous allons le perdre par deux fois. Il est impératif de rester sur ce sentier car la géographie des lieux ne tolère que modérément les écarts. Il y a même par endroit des aménagements pour sécuriser les passages exposés au vide ; c’est surprenant comme rencontre pour un sentier en sous-bois, mais totalement indispensable. Au niveau d’une solide passerelle où deux torrents mélangent leurs eaux pour former ensuite le Cady, il faut encore remonter 100 mètres de dénivelé pour rejoindre le col du cheval mort. Nous sommes surpris par l’obscurité, c’est donc à la frontale que l’on va finir la journée. Nous passons au col du cheval mort à 18 heures après 8h32 de marche, ce qui ferme la boucle du jour. Ultime descente à présent pour arriver à 18h33 au parking terminal. Nous concluons cette très belle randonnée en 9h08 et pratiquement 2000 mètres de dénivelé. Trois sommets pour le prix d’un, voilà ce qu’offre cette ascension, et une vue toujours changeante et impressionnante sur l’horizon lointain ou le versant sud du Canigou. Georges Véron avait raison. Bravo la famille pour cette santé insolente et ce dynamisme communicatif. Ne changez rien ! Merci Joël pour tes photos et ta présence.

 

Sentier sous la cabane de Morá

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Trace du jour :  Carte_Rotja.jpg

 

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 9h08 pour 26,2 km à 2,9 km/h

Dénivelé positif total : 1915 m – Autant en négatif

Point culminant : 2724m



06/01/2024
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