Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Cambre d’Ase par le couloir du Vermicelle(2015) PD+

28/03/2015 : station d’Eyne – pied du cirque – couloir du Vermicelle – pic du Cambre d’Ase - grande cheminée – station d’Eyne

 

La semaine a été agitée au niveau météorologie, et de grosses chutes de neige sont tombées sur tous les massifs. Vendredi le couloir du Vermicelle au Cambre d’Ase a été ouvert par de vaillants grimpeurs (merci Laurence) dans des conditions de poudre épouvantables. Voilà tout l’hiver que j’attends une fenêtre météo pour aller faire ce couloir d’initiation et ce samedi doit nous permettre afin de concrétiser cette grimpe. J’amène dans mon sillage Marie, Carole et Amédine, la doyenne du groupe (64 ans) à qui j’ai promis de faire découvrir les joies de l’alpinisme. Lorsque je quitte Carcassonne avec Marie à 6h du matin, il pleut et le ciel est très bas. Nous retrouvons Carole et Amédine au parking de la station de ski d’Eyne à 8h30 alors que la pluie a cessé de tomber, mais les sommets sont encore sous les nuages.

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Nous nous mettons en marche dés 8h45, directement les raquettes aux pieds. La neige est lourde à cause de l’eau tombée à l’aube. La station de ski est fermée au public, le site retrouve son état sauvage. Pour le moment les conditions climatiques sont parfaites : pas de vent, pas de froid excessif.

Aucune difficulté dans l’approche et à 9h15, nous sommes rendus au pla du Cambre.

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Seul le Vermicelle est vraiment visible

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On quitte les pistes de la station pour s’élever au milieu des pins à crochets. Amédine est un peu à la peine dans cette neige bien profonde. Pourtant, on ne brasse pratiquement pas, tant la trace que nous suivons a été tassée. De plus, ce matin, le Cambre est très fréquenté, ce qui renforce cette trace.

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Après 1h45 d’approche, nous faisons une halte tout proche de l’entrée du couloir. Il est 10h52 ; nous quittons les raquettes et les bâtons, pour s’équiper pour entrer dans le couloir. Amédine ayant laissé de l’énergie durant cette approche, pense nous laisser gravir le couloir sans sa compagnie, mais s’équipe malgré tout dés fois que. Durant cette pause, de nombreuses coulées plus ou moins importantes, vont se déverser des faces Est, tout à notre droite. Certaines sont assez volumineuses. Une cordée s’est lancée dans une des veines blanches de cette face et ne semble nullement perturbée par ces coulées avalancheuses. En tout cas il n’est pas prudent de rester par là, et nous nous empressons de partir vers le couloir du Vermicelle afin de se mettre à l’abri.

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Dans le cône de déjection

 

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Je passe en tête pour faire une trace jusqu’au cône de déjection, où l’on retrouve les marches toutes fraiches laissés par les alpinistes qui nous devancent. Je remarque qu’Amédine a retrouvé des forces et nous suit sans dire mot. Il semble évident que ça volonté va l’amener au bout de son rêve, alors je vais faire en sorte que cela se concrétise. Durant notre progression sur le cône, la face sur notre droite continu de se purger, je motive la troupe pour entrer au plus vite dans l’ombre protectrice du couloir.

 

Entrée du couloir

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Cette fois, ceux sont les deux filles qui passent devant, Carole en tête. Je reste tout proche d’Amédine pour m’assurer qu’elle ne s’épuise pas. Les marches sont si importantes qu’il n’y a qu’à suivre cet escalier géant. Les parois grises de granit, mouchetés de blanc sont du plus bel effet. Les conditions de grimpe sont parfaites. Néanmoins, il ne faut pas quitter les traces sous peine de s’enfoncer profondément. On avale rapidement le dénivelé qui nous sépare de la sortie du couloir.

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De la poudre bien moelleuse

 

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A l’approche de la sortie, nous recevons régulièrement des blocs de neige envoyés par la cordée qui nous devance. Pour échapper à ce danger potentiel, nous prenons la sortie la plus à gauche alors que les imprudents se trouvent à droite.

 

La sortie toute proche

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Carole sort la première, suivit par Marie qui semble prendre beaucoup de plaisir dans cet exercice d’alpinisme. J’attends Amédine afin de m’assurer qu’elle n’ait pas de problème pour se hisser hors du couloir. Puis, à mon tour, je vais m’amuser à sortir par une corniche pas trop volumineuse. A 12h35, toute la cordée est sortie du Vermicelle, après 3h02 de marche. Le soleil nous attend et la vue est entièrement dégagée, un régal pour les yeux.

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Sortie dans la corniche

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La belle équipe

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Nous quittons cette cime pour aller prendre le repas. Au passage, on observe les sorties des autres couloirs, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est vertical et corniché. A 13h20, proche de la  grande cheminée, nous trouvons un rocher pour manger au sec. Hélas le vent se lève légèrement et contrarie ce moment de détente. Sans trop attendre, Amédine et Carole prennent le chemin du retour, tandis qu’avec Marie, nous partons jusqu’à la cime du Cambre. J’aime beaucoup ce passage en arête un peu effilé qui donne des allures d’ambiance alpine à ce sommet. Du sommet, la vue s’ouvre plus vers l’Est sur le Canigou totalement blanc, mais également sur la mer au loin.

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Le massif du Canigou n'a jamais été aussi blanc cet hiver

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Avec Marie nous reprenons sans plus tarder le chemin du retour et nous retrouvons le premier binôme qui nous attend au soleil. Nous effectuons une dernière pause pour boire un café au pied du cirque, alors que des grimpeurs s’épuisent à essayer de sortir des couloirs de l’Eclair et du Gigolo, bouchés par des corniches hors normes.

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Mais pour nous les difficultés sont terminées et nous reprenons le chemin du matin, qui nous conduit à notre point de départ dans une neige transformée en soupe. Nous sommes rendus au parking à 16h45 au terme de 5h36 de marche agréable.

 

Le décor est plus agréable avec du bleu

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Face Sud du Carlit 

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La journée fut une réussite à tout point de vue, c’était là qu’il fallait être ce samedi pour profiter du soleil, de la beauté des montagnes environnantes et des couloirs. Je remercie mon équipe de charme pour sa confiance et sa bonne humeur à toute épreuve.

 

Les chiffres de la journée:

Temps de marche total 5h36 pour 10 km à 2,6km/h

Temps pour faire le couloir : 1h12

Dénivelé positif total : 960 m – Autant en négatif

Point culminant : 2750m



09/04/2015
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