Doubles Pics des Lavans depuis les orris du Carla
25/10/2021 : Orris du Carla – orris de la Crouts – Etang de Médécourbe – Port de Médécourbe (2752m) – Pic dels Lavans (2896m) – Brèche des Lavans (2604m) – Pic des Lavans (2699m) – Port de Bouet (2509m) – Etang de la Soucarrane – Etang de Roumazet – orris du Carla
A l’Ouest du pic de Médécourbe, se dresse sur la crête frontière franco-espagnole, un imposant sommet culminant à presque 2900 mètres. Le pic dels Lavans, absent de la carte IGN 2148OT, mais nommé ainsi par la carte espagnole ICC, est une belle tour qui attire le regard depuis le vallon de Soulcem. Plus au Nord, un second sommet porte la même dénomination, deux homonymes mais deux cent mètres de hauteur les séparent. Départ depuis les orris du Carla à 7h23, parking vide, c’est rare ces derniers temps. La température est de 3°C. Suivre la piste puis le sentier plein Sud jusqu’aux orris de la Crouts. Débute vraiment à cet instant la prise de dénivelé. La prise de hauteur est efficace, mais jamais pénible. Le sentier est bien indiqué, aucune hésitation possible. Je parviens à l’étang de Médécourbe à 8h56 en 1h34.
Pic de Médécourbe plein centre et Pic dels Lavans tout à droite
Gros plan sur le pic dels Lavans
La suite se fera hors sentier. Il faut s’élever dans un chaos rocheux. Depuis l’étang, il y a deux étages d’où s’écoule un ruisseau venant alimenter l’étang. Il fait un froid glacial, et le sol s’est déjà transformé en permafrost. Les deux étages sont vite gravis. Mais à partir de 2300 mètres, la pente devient plus rude, le pierrier plus raide et chaotique. Le froid est mon compagnon de route ; le pied de la face nord du Médécourbe est une véritable glacière. S’élever sans glisser représente un premier défi. Le col frontalier est masqué par une bosse, et le but à atteindre est plus loin qu’il n’y paraît. C’est un réel couloir, mais sans neige. Je parviens enfin au port de Médécourbe à 10h24, pour 3h01 de marche.
Etang de Médécourbe vu vers l'aval
Rude pierrier menant au port de Médécourbe
La partie gravie
Vue vers la France depuis le port de Médécourbe
Vue vers l'Espagne depuis le port de Médécourbe
Cirque de Baiau
Je me suis toujours questionné sur la faisabilité de ce sommet tant il impressionne par sa verticalité. N’ayant aucune info, je pars à la découverte à partir de cet instant. Du col, tourner à droite cap au Nord pour suivre la crête, légèrement versant espagnol. Par un système de courtes cheminées, on s’élève rapidement dans la muraille. La partie finale qui ouvre l’accès à la cime ravira les amateurs qui aiment poser les mains. Certains gros blocs demandent quelques pas d’escalade facile. Et à 10h53, me voilà sur ce belvédère remarquable, après 3h22 d’ascension. Du grand cirque formé par le pic d’Etang Fourcat jusqu’à la Pique d’Estats, il était le dernier haut sommet qui manquait à ma connaissance. Je viens d’effacer cette lacune.
Crête à suivre
Vue sur la face nord du Pic de Médécourbe
Etang de Baiau
Masque oblige, il fait très froid
La vue est immense sur 360 degrés. Le proche cirque de Baiau capte naturellement le regard, mais la vue plongeante sur le vallon de Soulcem est tout aussi spectaculaire. J’ai la grande surprise de voir dans le lointain Ouest le pic de Néouvielle ainsi que le pic du Midi de Bigorre. Je n’aurais pas pensé cela possible. Vers l’Est, c’est le pic Carlit qui sert de point de repère aux Pyrénées-Orientales. Je me délecte du paysage et des nombreux sommets qui me sont devenus familiers.
Vallon de Soulcem
Gros plan Ouest
Gros plan Est
Gros plan vers le Luchonnais au Nord/Ouest
Gros plan vers le Couserans
Pic de Néouvielle au second plan
Je trouve toujours élégant de parcourir un sommet en traversée quand cela est possible. Je m’engage donc à 11h14 sur la crête opposée. On trouve rapidement des cairns, ce qui est un signe de fréquentation. Pourtant la crête devient vite impraticable pour moi. Passage donc en versant Est français dès le premier échappatoire. C’est un couloir rocheux qu’il faut négocier en deux temps, pour éviter un étranglement. Cela débouche dans un vallon suspendu très austère, totalement décomposé par un pierrier colossal. La marche en dévers sous la Serreta dels Lavans est possible malgré le sol gelé.
Départ de la crête versant Nord
Itinéraire suivi depuis la brèche des Lavans
La première partie de la crête
Passage en dévers sous le pic dels Lavans
Puis passage à la brèche des Lavans pour sonder le terrain. Le versant Ouest ne me semble pas vraiment praticable ; forte pente de gispet entrecoupée de barres rocheuses. Se hisser sur la pointe qui domine la brèche me parait périlleux. Je choisis à nouveau un échappatoire versant Est. Il faut accepter de perdre 50 mètres afin d’aller chercher une pente de gispet plus fréquentable. Cela permet de se hisser sur une arête qui encadre le mini cirque des étangs des Lavans. Il suffit alors de remonter la crête, toujours sur le fil facile, jusqu’aux 2699 mètres du pic des Lavans. Il est 12h45, et il aura fallu 4h45 pour s’offrir ce second sommet.
Le final de crête à suivre avec vue sur les étangs des Lavans
Vue sur le Pic dels Lavans 2896m depuis le Pic des Lavans 2699m
Vue sur le pic de la Soucarrane
Je me pose enfin pour un repas face à l’Est. La température est à nouveau douce depuis que le souffle d’air est tombé. La vue est moins spectaculaire depuis ce sommet. Il a l’avantage de dominer les étangs éponymes, mais la vue au Sud est bouchée par la muraille Lavans/Médecourbe. Après avoir rassasié autant le ventre que les yeux, je quitte cette cime à 13h35.
Estany d'Escorbes
Gros plan sur le Pic des Bareytes et son couloir Ouest
Nouveau profil du Pic dels Lavans
Descente dans la pente Est pour éviter une pointe dont je ne sais si cela passera derrière. Puis rejoindre au plus tôt la crête frontière, que l’on suivra jusqu’au port de Bouet. Cela permet en se retournant, d’avoir une vue en constant changement sur les deux sommets gravis. A partir du col frontière, c’est du terrain connu. Il suffit de suivre le bon balisage du GRT62. Cap sur l’étang de la Soucarrane vide des touristes habituels, quel privilège.
Les deux sommets gravis vus de dos
Vue plein Est depuis l'étang des Lavans
Les deux sommets gravis vus de dos sous un nouvel angle proche du port de Bouet
Port de Bouet sous le Pic de la Soucarrane versant espagnol
Etang de la Soucarrane mi querido
Vue sur les pics des Lavans depuis la rive orientale de l'étang de la Soucarrane
Puis d’un bond, je bascule vers l’étang de Roumazet. Ce sentier a ma préférence pour la descente. Je le trouve plus agréable et plus direct que celui de la Soucarrane. Le retour sur le plancher de Soulcem est alors rapide. Passage par la passerelle de la cascade de Labinas, et fin de la marche à 15h38, pour un total de 6h43. Une journée solitaire merveilleuse malgré le froid matinal. Je garde en mémoire le formidable belvédère depuis le haut du pic dels Lavans, et le vallon terriblement inhospitalier sous sa face Nord.
Dernier regard sur le fond de la vallée de Soulcem
Trace du jour :
Trace dynamique :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h43 pour 18,1 km à 2,7 km/h
Dénivelé positif total : 1450 m – Autant en négatif
Point culminant : 2896m
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