Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Grand tour du pic de Tres Estelles depuis Escaro

16/03/2013 – Jour 1 : Escaro – Pas du Grau – sentier d’interprétation – Mantet

 

Le département des Pyrénées-Orientales comprend de très nombreuses réserves naturelles et c’est vers l’une des moins connus, la réserve de Nyer, que nous partons à la découverte. Après un mois sans sortie, on recompose la même équipe que celle qui a découvert la Devèse dans le Vallespir. C’est donc en compagnie de Marilyn et Quentin que je quitte à 9h15 le petit village minier d’Escaro, dans le Conflent. Le départ se situe sous la petite église du village.

 

Quentin au départ

 

La vue sur la face du Nord du Canigou depuis le village est tout simplement superbe, particulièrement en cette saison où elle est d’un blanc immaculé.

 

On suit dans les ruelles le balisage jaune et rouge qui nous amène rapidement au dessus du village. Un large chemin nous conduit à découvert pour admirer, toujours sur notre gauche, le massif du Canigou.

 

On monte sans difficulté en alternant sentier et route forestière jusqu’au col de Pas du Grau, atteint en 50 min. C’est un carrefour avec le sentier arrivant du village de Nyer.

 

Pas du Grau

 

Il faut suivre à gauche la direction du pic de Tres Estelles avant de rencontrer 5 min plus tard un nouveau croisement. Nous allons partir à droite en direction de Mantet. C’est le sentier d’interprétation, il est balisé en jaune.

 

Quentin au croisement

 

Nous longeons un court instant un canal avant que le chemin ne s’élève progressivement dans une pinède. Sous le couvert forestier nous sommes à l’abri du vent et la température est même chaude. On poursuit la montée sans problème et aux alentours de 1489m (!) nous trouvons les premières neiges. C’est juste saupoudré pour mettre un peu de contraste dans le décor.

 

 

On finit par sortir du bois et on change de versant. Là tout change, fini la pente et les arbres, nous sommes à découvert et au soleil. Le sentier va surplomber les gorges du torrent Le Mantet. La vue à présent s’est ouverte sur une partie des plus hauts sommets du Capcir.

 

Le Grand Pèric

 

En toile de fond l'imposant massif du Madrès

 

Roc des Trépassats à notre droite

 

C’est quasiment en suivant une courbe de niveau que l’on évolue. Au détour d’un virage, un grand cairn va attirer l’attention de tous. Nous découvrons avec plaisir pourquoi le sentier s’appelle interprétation : une faïence orne l’édifice de pierre.

 

Un oiseau veille sur le randonneur

 

C’est un vrai plaisir d’évoluer sur ce sentier entre pitons rocheux et genets. Au virage suivant nous tombons presque nez à nez avec 6 isards. Apeurés ils s’enfuient sans nous laisser le temps de les immortaliser, enfin presque.

 

Isards en fuite

 

En poursuivant toujours le sentier on découvre une nouvelle céramique avec un œil, symbolisant la vue panoramique sur les gorges et le Madrès dans notre dos. Mais quelle sera la prochaine station ?

 

Un beau clin d'oeil

 

Ces petites pauses sont l’occasion de profiter encore un peu plus du paysage qui nous entoure. Le petit sentier va ensuite descendre pendant quelques minutes jusqu’à nous conduire au bord d’une ancienne métairie en ruine. Avec les nombreux arrêts photos, l’heure a tourné, et comme il est 12h12 le lieu est tout indiqué pour prendre le repas de midi et partager les désormais rituels thés aux Buenos.

 

En l’absence de vent, face à la douceur des rayons du soleil et dans le calme que seules les montagnes peuvent apporter, Mari va se laisser aller à sa traditionnelle sieste champêtre. Chacun à sa façon va savourer ces instants de quiétude. A 13h40, nous reprenons notre marche d’interprétation. La halte suivante est toute proche, c’est une nouvelle bâtisse abandonnée où quelques chauves-souris rhinolophe ont élu domicile. Merci de ne pas déranger !

 

Le chemin descend encore un peu jusqu’à couper un petit torrent. C’est ici que nous découvrons la nouvelle station.

 

Nous trouvons la suivante à une sorte de col où l’on devine presque les près du village de Mantet.

 

Nous montons dans le sous-bois partiellement couvert de neige. Nous nous amusons à essayer de reconnaitre les nombreuses empreintes d’animaux : ici celles d’un isard, là celles d’un écureuil, ou encore celles d’un mustélidé. Quand soudain au dessus de nos têtes une multitude de vautours fauves ont commencé des rondes incessantes. Ils y en avaient tant que nous ne pûmes les compter tous. C’était un vrai spectacle qu’ils nous ont offert là. Hélas peu de photos correctes pour immortaliser ce que nos yeux ont vu. Quelle grâce !! Et quelle chance nous avons eu là !

 

A présent le sentier, ne présentant pourtant pas de difficulté particulière, monte et descend sens cesse. Quentin commence à sentir des signes de fatigue. Heureusement la station suivante est toute proche, les autres tout autant et elles vont s’enchainer de façon rapprochée.

 

 

 

 

Le sentier débouche sur d’anciens champs en terrasses qu’il faut traverser sans prendre de dénivelé. Cela permet de ne pas monter vers la route et d’arriver ainsi directement au dessus du village, au niveau du parking obligatoire. Nous arrivons à 17h30 et quasiment aussitôt nous voyons Valérie qui arrive avec Florent en voiture. Le timing était parfait.

Nous récupérons les affaires qui nous seront nécessaires pour passer la nuit au gite La Cavale et nous nous rendons tous au bâtiment qui se trouve légèrement à gauche du village, bien au-dessus de toutes les maisons. C’est un gite très chaleureux et coquet, spécialisé dans l’hébergement pour la randonnée équestre.

 

 

Une heure plus tard Marc et Manu, 2 amis à Marilyn se joignent au groupe pour partager la soirée et la journée du lendemain. Et la soirée, par leur présence n’en fut que meilleure. Marc et Mari vont nous narrer une histoire que nous ne sommes pas prêts d’oublier. L’ambiance est si sympathique qu’après le repas, la soirée va se prolonger au bord de la cheminée, pour le plus grand plaisir de Florent. Nous nous couchons avec un ciel étoilé, plein de promesse de beau temps pour le lendemain.  

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche total 6h58 pour 12,2 Km à 2,8 km/h

Dénivelé positif total : 1240m - Dénivelé négatif total : 493m

Point culminant 1683m.

 

17/03/2013 – Jour 2 : Mantet – col de Mantet – col de la Mente - Pic de Très Estelles – Font de Prat d’Avet– Maison forestière de Founguéré – Escaro

 

Après une bonne nuit dans le gite coquet, nous nous retrouvons autour d’un petit-déjeuner copieux, à imaginer la belle journée qui s’annonce. Pourtant en contemplant le spectacle des vautours qui arrivent de toutes parts, on peut distinguer les prémices d’une météo incertaine. Mais pour l’heure la vue est bien dégagée alors on s’en délecte. A 8h50 Marilyn et moi quittons le village à pied en direction du col de Mantet, alors que le reste de la troupe va nous rejoindre en voiture. On trouve le sentier GR10 au croisement du chemin qui conduit au gite. Alors que le balisage annonce 40min, il nous faudra seulement 27min15 pour gravir les 250m qui s’éparent le village du col. Contre toute attente, les randonneurs arrivent les premiers au rendez-vous ; en effet les lièvres ont flâné dans les ruelles alors que les tortues ont fait leur bonhomme de chemin. La vue depuis le col de Mantet sur le massif du Canigou est toujours aussi magnifique, encore plus en cette saison.

 

Massif du Canigou

 

La belle vallée de l’Alemany et le Pic de La Dona au fond, à son pied la porteille de Mantet

 

15 minutes plus tard l’équipe est au complet. Marc, Manu, Valérie, Quentin et Florent vont se frotter aux pentes du Pic de Tres Estelles. Au niveau du panneau signalétique du col, on trouve immédiatement le balisage jaune et rouge.

 

Col de Mantet avec vu sur le col de la Mente enneigé à droite

 

Nous laissons celui du GR10 qui plonge vers le village de Py. Le début du sentier ne pose aucune difficulté, mais la présence de neige, parfois abondante va vite poser des problèmes aux petites jambes de Florent. On progresse sur un dévers très prononcé et Florent glisse à chaque pas. Quentin est plus stable avec son bâton et avance en tête de la petite troupe. Chaque traversées en neige posent de nouvelles difficultés de stabilité et c’est avec prudence qu’il faut avancer pour ne pas glisser quelques 50 mètres plus bas. Notre progression est lente, très lente même. Pour nous distraire quelques isards facétieux viennent nous narguer dans les mêmes pentes et nous regarder progresser péniblement, avec amusement.

 

Après 2 heures et voyant que nous progressons moins vite que le ciel s’assombrit, Valérie, les enfants, Marc et Manu, vont faire demi-tour pour regagner les voitures.

 

Florent et Quentin avant de se quitter

 

Il faut faire demi-tour

 

Avec Marilyn, nous allons commencer un contre-la-montre contre la pluie qui s’installe un peu partout dans les vallées voisines. Nous avons maintenant en point de mire un grand pré blanc : le col de la Mente.

 

Le chemin c’est par là

 

Le col de la Mente atteint nous entrons dans un autre monde, celui de l’hiver. Tout est blanc au dessus de nous, et le dévers est encore prononcé.

 

Cap vers le sommet en face

 

Il nous aurait fallu des crampons pour évoluer en toute sécurité mais nous ne les avons pas. Alors à petits pas, contre le vent, nous avançons vers un sommet. Nous avions eu la veille une Marilyn champêtre, nous découvrons face aux éléments une Marilyn volontaire et déterminée. Nous apprenons au même moment par SMS (merci à la technologie téléphonique) que tout le monde a rejoint le col de Mantet avec facilité et s’occupent à faire de la luge. A présent nous visons le sommet qui se dresse devant nous pensant en avoir fini avec la montée, mais cette éminence sans nom qui sera le point culminant du jour (2114m) n’est pas le Tres Estelles. On suit alors la ligne de crête qui descend facilement à un col, croisement du sentier venant d’Escaro. Nous montons en face, pour un court instant, la dernière butte du Tres Estelles. Nous avons le privilège d’être les seuls bipèdes à des lieux à la ronde. Le mauvais temps, maintenant bien présent, avait de quoi refroidir les marcheurs, mais pas les randonneurs que nous sommes.

La vue est bouchée de toute part, le Canigou est sous les nuages, il en est de même pour les hauts sommets du Capcir.

 

Sommet du Tres Estelles

 

Pour les belles photos et le panorama il faudra revenir. Sans plus attendre on engage la descente cap à l’Est, hors sentier, mais sans problème d’orientation, on suit la lisière de la forêt. Il est 12h54 quand on se pose sur un rocher pour prendre le repas. Dans notre dos, un grand précipice plonge jusqu’au village de Py, alors que notre regard se perd vers la plaine du Roussillon. Même si nous sommes à l’abri du vent, il ne fait pas vraiment chaud et nous avalons rapidement ce repas pour reprendre la marche à 13h32. Nous reportons le traditionnel "Marilyn tea-time" pour plus tard.

 

Le sentier descendant du Tres Estelles vu depuis le rocher, à gauche le sommet sans nom

 

On marche un court instant encore à la lisère du bois puis le sentier tourne à 90 degrés sur la gauche pour entrer sous les pins. Malgré la présence de la neige, parfois abondante, on ne perd jamais la trace de l’itinéraire. On passe ensuite dans une clairière où coule la fontaine de Prat d’Avet. Nous poursuivons la marche toujours sur la gauche sans perdre trop de dénivelé pour passer sans problème dans une zone magnifique sous des barres rocheuses. La vue porte toujours vers Vernet-les-Bains.

 

Dans notre dos, la zone la plus découpée de l’itinéraire

 

Au détour d’une porte naturelle, nous surprenons à nouveau 6 isards qui ne s’attendaient certainement pas à trouver des randonneurs. C’est toujours avec le même plaisir qu’on se plait à les admirer dans leurs environnements. Après quelques minutes, nous quittons définitivement cet environnement semi rocheux pour entrer dans une belle forêt de résineux. C’est à ce moment que l’on quitte la neige vers 1600m. Ce chemin est une merveille tant il est bien entretenu, pas un caillou ou une racine ne dépasse. C’est donc sur ce tapis d’aiguilles de pins que l’on descend en quelques lacets, pour rejoindre à 14hh45 la maison forestière de Founguéré (propre mais 16 couchages en mauvais états).

 

La maison forestière de Founguéré

 

Comme il semble que le ciel nous laisse encore un peu de répit avant de déverser son déluge, ce sera sur le seuil de la porte que nous prendrons le thé chaud traditionnel (encore merci Mari). Cette courte pause aura eu l’avantage de détendre les muscles, avant de se lancer dans les quelques 700m de dénivelé à perdre encore. Le chemin se poursuit sans difficulté dans cette forêt.

 

On laisse une première fois un sentier qui part à droite vers le hameau de Thorrent. Il faut rester sur la gauche, puis on débouche au croisement de Cabanills où l’on laissera pour la seconde fois un autre itinéraire, celui du tour des réserves naturelles qui mène à Thorrent, pour descendre sur Escaro. Une descente directe arrive au niveau du cimetière ; de là, il ne reste plus qu’à remonter à l’église par la route cette fois. A 16h13 alors que les premières gouttes se font sentir, nous sommes enfin rendus. Le ciel déverse alors son déluge d’eau mais qu’importe, nous sommes à présent à l’abri. On a déjoué à grandes enjambés les caprices du ciel.

Un grand week-end s’achève, où nous avons parcouru dans sa quasi totalité le massif du Tres Estelles. Ce fut l’occasion de découvrir le sentier très original, un gîte accueillant et de passer une soirée montagnarde comme on les aime tant

Je tiens à féliciter Quentin pour sa belle prestation du samedi, malgré le dénivelé positif cumulé, mais surtout Florent et Valérie pour qui c’était la grande reprise en 2013 dans des conditions difficiles. Justement toutes les conditions n’étaient pas réunies pour qu’ils puissent atteindre le sommet cette fois, mais ce n’est que partie remise ; la volonté est là, et c’est bien l’essentiel pour apprécier la montagne sous toute ses facettes.

 

Tracé sur carte IGN 1/25 000ième - jaune jour 1 - mauve jour 2

 

Les chiffres du jour :

Temps de marche total 5h40 pour 13,7 Km à 3,1 km/h

Dénivelé positif total : 644m - Dénivelé négatif total : 1338m

Point culminant 2114m.



19/03/2013
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