Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Périple au Pic Carlit par la vallée des Bésines et la crête du Ras del Carlit

30/08/2025 : L’Hospitalet-près-d’Andorre (1427m) – Etang des Bésines – Portella de Lanós (2488m) – Portella de la Grava (2426m) – Ras del Carlit – Carlit de Baix (2806m) – Pic Carlit (2921m) – Estany dels Forats – Portela de Lanós (2468m) – Col de Puymorens (1917m) – GR107 – L’Hospitalet-près-d’Andorre

 

Le pic Carlit est la montagne la plus haute du département des Pyrénées-Orientales mais reste proche du département voisin Ariégeois. La popularité de ce sommet est indéniable, et il n’y a qu’à observer le flot de randonneurs qui se déverse quotidiennement en été, parfois de façon continue par la voie Est des Bouillouses, pour avoir envie de fuir cette cime pourtant respectable. Cette randonnée propose tout le contraire puisque cela passe par un accès plus long, plus montagnard, afin d’éviter le pèlerinage catalan. C’est une boucle qui offre un environnement préservé et fascinant, dans un caléidoscope de lacs variés. Cette boucle est grandement inspirée du livre « Les plus beaux parcours pour connaître les Pyrénées » de Gorka Lopez. Lorsque je quitte Carcassonne au milieu de la nuit, il pleut des hallebardes, et cela jusqu’à pratiquement Tarascon-sur-Ariège. Il faut avoir la foi et une certaine confiance aux prévisions météo pour se lancer dans ce périple.

Départ à 5h25 depuis la poste de l’Hospitalet-près-d’Andorre, à la façon d’un Russell qui était parti selon ses écrits depuis Tarascon-sur-Ariège en son temps. Je vais suivre le GR107 pour prendre vite de la hauteur. Le sol est très glissant et il y a encore beaucoup d’humidité ambiante. Le sentier s’élève doucement et arrive à une intersection sans information. Dans l’obscurité je fais le mauvais choix, celui de suivre un très beau sentier propre et large qui s’élève sur ma droite, en occultant un sentier plus étroit, sale et qui descend et qui file droit devant moi. C’est en réalisant qu’il n’y a plus que des balises jaunes à la place des balises rouges et blanches du GR107 que je fais demi-tour. Mais où menait donc cet étrange sentier si bien entretenu ? Ce sera pour une prochaine découverte. Retour au croisement pour retrouver le GR et ainsi entrer dans la vallée des Bésines. Au niveau de la Jasse Bessateil la pente devient moins inclinée et perd même un peu de dénivelé jusqu’au barrage de l’étang des Besines. Il est 7h20 à cet instant et 1h55 de marche lorsque je découvre le plan d’eau.

 

Sur le sentier vue sur le Pic des Bésineilles

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Etang des Bésines et Pic des Bésineilles
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Le sentier longe la berge gauche au plus près de l’eau et vient couper un torrent par une passerelle. Il s’élève pour desservir le refuge CAF des Bésines où il n’est pas nécessaire de passer. Sous le refuge des Bésines, il faut encore rester un instant dans l’axe principal du vallon avant de quitter ce vallon pour monter dans celui des étangs Moulsut. Soit le croisement est mal indiqué, soit je n’étais pas bien réveillé ce qui est plus probable, car je n’ai rien trouvé qui indique ce vallon. Pourtant le sentier existe vraiment et il est balisé de rouge et jaune. Je fais le choix de m’élever dans ce petit vallon car je le trouve plein de charme. Il abrite même un étang dont les eaux rivalisent parfois avec celles des lagons. Je vais perdre le sentier pour le retrouver pratiquement au niveau des étangs. Le coin est vraiment sauvage, un plaisir de savoir qu’il en reste encore dans un secteur pourtant très fréquenté. Il est 8h30 lorsque je me pose proche des étangs Moulsut, dans le cirque du Pedrós pour manger un peu ; cela fait 3 heures de marche continue. Après 15 minutes de pause, je remets mes pas sur le GR pour finir de m’élever jusqu’à la Portella de Lanós, nommé par erreur coll de la Coume d’Agnel sur le panneau informatif du col. Je franchis le col à 9h18. Cet échauffement aura demandé 3h33, et pas de moins de 1270 mètres pour entrer dans les Pyrénées-Orientales. Cette fois, l’objectif du jour est en vue, et il sa stature est imposante.

 

Etang des Bésines en prenant de la hauteur
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Là où il faut se rendre
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Toujours la vallée des Bésines
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En remontant vers les étangs Moulsut 

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Proche de l'étang des femelles mouflons

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Etangs Moulsut sous le versant nord du Puig Pedrós
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Cirque du Pedrós

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Autre angle du Puig Pedrós

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Vue de dos

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Quelques cimes dominant l'étang des Bésines

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Portella de Lanós
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Etang de Lanoux et Pic Carlit
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Gros plan sur l'objectif du jour
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Dernier regard d'où je viens
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Vue sur la Portella de la Grava

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Au passage du col, le vent souffle avec force et refroidit passablement l’air ambiant. C’est une descente directe vers la partie amont de l’étang du Lanoux, droit dans le gispet. Le terrain ne présente aucune difficulté particulière, si ce n’est de ne pas mettre un pied dans un terrain de marmotte. C’est une directissime dans la pente, rapide et efficace. Il y a des étangs dans tous les coins, le sol regorge d’eau. Pourtant, la côte maximale de la réserve d’eau de Lanoux n’est pas atteinte. Personne à l’horizon, pourtant l’aboiement rauque d’un patou raisonne au loin. Au niveau le plus bas de la pente, je fais un crochet par l’estany de Roset puis je me raccroche à nouveau au GR107. Par ici, rien n’impose de suivre strictement le sentier, cela passe partout sur de la pelouse rase. La pente terminale pour atteindre la Portella de Grava est agréable et je parviens à ce nouveau col à 10h21 en 4h37. Malgré un terrain facile, cela aura demandé un peu plus d’une heure pour passer d’un col à l’autre.

  

Descente dans la pelouse

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Cap sur la Portella de la Grava
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Partie amont de l'étang du Lanoux
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Point sous la Portella de la Grava où celle-ci a été oublié
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La mort rode
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Panorama de dos en montant à la Portella de la Grava
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L'Estanyol dans la haute vallée de la Grava
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Cap plein sud à présent, main droite, pour remonter une crête afin d’aller se hisser sur le Ras del Carlit. Il s’agit de s’élever sur une bosse toute en pelouse. C’est une barrière naturelle entre le bassin de la Grava à l’est et celui du Lanoux à l’ouest. Mais au bout de cette bosse se dresse la muraille du Ras del Carlit, un mur de roches sombres orienté nord lui conférant un aspect austère infranchissable. Il va falloir avoir de l’imagination pour franchir l’obstacle. A cet instant, l’imagination me fait défaut et je préfère engager une épreuve de force avec le mur de roches, d’autant qu’il m’abrite du vent. Dans la majorité de l’ascension, l’empilement de roches ne bouge pas, comme soudé par le froid, si bien que l’épreuve de force se transforme en un banal escalier pour peu que l’on ait le pied sûr. La partie terminale demande à poser les mains, rien de réellement technique mais le rocher se délite et l’empilement est ici très précaire ; le seul endroit où la prudence est de mise. Une fois sur la crête du ras del Carlit, le terrain redevient facile. Il n’y a plus qu’à suivre le fil pour parvenir sur l’étonnant plateau du pic de la Stèle. Il est 11h40 après 5h56. Le plateau culminant à 2804 mètres, il ne reste plus que 117 mètres pour atteindre le point culminant du jour, mais la crête à parcourir va onduler comme souvent.


La crête du Ras del Carlit

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Toujours sur la partie facile avec l'objectif pour cible
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Etang sans nom sous le ras del Carlit
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Panorama vers l'étang de Lanoux

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La muraille approche
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Une partie de la crête parcourue depuis la Portella de la Grava
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Partie terminale très croulante
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Pic de la Stèle tout au bout
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Sculpture intemporelle
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Stèle souvenir Olivier Fournes
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Regard sur le site lacustre des Bouillouses
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Le pic Carlit sur son versant nord
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En avant !
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La crête qui se dresse est plus spectaculaire que technique. C’est heureux, car le vent ne faiblit pas et me secoue vigoureusement. Sur cette crête, tout passe avec une facilité déroutante, et pas endroit un sentier s’insinue sous le fil. Le Puig de Sobirans est vite dépassé. Je vais surprendre un lagopède alpin qui était venu chercher la solitude que je vais troubler. Une courte rampe permet de gravir le Carlit de Baix, d’où je peux voir distinctement une foule importante qui s’amasse sur le sommet. Y-a-t-il une brocante ou un concert ? Je serai vite fixé ! Le dernier chainon entre les deux cimes est plus vertical mais ressemble beaucoup à la voie normale sur la qualité du terrain. Le pic Carlit est atteint à 12h41 en 6h49 pour un dénivelé de 2176 mètres. Heureux de l’avoir fait pour son itinéraire confidentiel, mais je ne me sens pas à ma place parmi cette multitude qui court après le selfie de l’année en chaussures basses et tenue légère. Le plus difficile à présent va consister à trouver une place au milieu de plus de trente personnes et il en arrive encore. Entre les chiens qui viennent mettre leur museau dans le sac à dos et l’odeur agressive des cigarettes, je me demande à quelle altitude peut-on encore avoir un peu de quiétude dans les Pyrénées ? Repas rapide et fuite en versant ouest à 13h33.

 

Le Pic Carlit et ses nombreux couloir en face Est
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Pic Carlit vu depuis le Carlit de Baix
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Les étangs du Rec de les Encantades
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Lagopède alpin en tenue de camouflage automnal
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La crête terminale
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La cime du Pic Carlit
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Plus de 30 personnes !
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Friperie à 2921 mètres
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Versant Ouest et estany dels Forats bien rond
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La crête parcourue depuis le Pic de la Stèle au Pic Carlit
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Gros plan sur la Portella de Lanós où je dois me rendre

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La descente en versant ouest n’est autre qu’un couloir, impressionnant de verticalité mais qui se descend rapidement. Ici je suis à l’abri du vent. Quelques randonneurs sont engagés comme moi dans ce couloir, mais il est facile de se doubler sans se déranger. C’est une perte brutale de dénivelé, 460 mètres au niveau de l’estany dels Forats où l’on trouve un bon sentier qui serpente le long du petit cours d’eau, afin de rattraper l’étang de Lanoux. Au pied du barrage, un carrefour se propose plusieurs retours possibles, celui du jour passera par la portella de Lanós sous le versant sud du Puig de Coma d’Or. Oui, il y a bien deux « portella de Lanós » la plus au nord culmine à 2488 mètres et communique avec l’Ariège, la plus au sud moins hautes de 20 mètres (2468m) permet de basculer de la vallée de Cortal Rossó à celle du Lanoux. Le terrain est agréable, la vue est changeante sur une partie du terrain parcouru, et le Pic Carlit s’éloigne de plus en plus. J’accuse un peu de fatigue pendant cette courte montée pourtant sur un très beau sentier, mais ce nouveau col est franchi à 15h27 pour 8h39. Trois espagnols sont montés en vélo électrique et prennent du repos. Cap vers le fond de vallée pour moi à cet instant.

 

Descente sur l'estany dels Forats puis l'étang de Lanoux
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Vue lointaine sur le massif de Tabe
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Au pied du couloir Ouest du Carlit
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Estany dels Forats et Puig de Castell Isard à sa droite
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Face ouest  du pic Carlit et le couloir descendu
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Un curieux ruisseau pavé
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Portella de Lanós en point de mire
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Suivre la flèche, 1 heure indiquée il en faut beaucoup moins.
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Panorama de dos
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Dernière vue sur le Carlit à l'est depuis la portella de Lanós
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Vue vers l'ouest depuis la portella de Lanós
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Le vallon de Cortal Rossó est plein de charme et globalement ignoré malgré son charme indégniable. Au niveau du canal de captage d’eau, un chantier oblige à ne pas suivre le canal, mais la déviation est tout aussi efficace. Il faut traverser un troupeau de vaches en pleine sieste mais elles ne bougeront pas la moindre oreille lors de mon passage. Puis le sentier devient piste forestière, la marche va pouvoir s’accélérer. La perte de dénivelé sur la piste est relativement faible jusqu’à parvenir au col de Puymorens à 17 heures [10h04]. Au niveau du col, je retrouve le GR107 et à mon grand désarroi il remonte sur 100 mètres la pente du Tossal Mercader. C’est une piste donc marche efficace, la plante des pieds commence à se manifester. Il s’agit de rester à présent sur le GR jusqu’à parvenir au point de départ. La qualité du terrain permet d’effectuer cette descente rapidement sans la rendre monotone. Fin du périple à 18h07, après 11h13 d’une marche efficace. Les prévisions météo avaient vu juste, un ciel sec sur l’ensemble de la journée a permis la concrétisation de cette boucle. Il faut un peu d’imagination et une santé correcte pour passer une journée en altitude sur un sommet saturé de monde. Il va falloir patienter l’arrivée de la neige pour profiter du versant des Bouillouses à présent.

  

Sur la partie haute de Cortal Rossó
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Le sentier suit le torrent
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Col du Puymorens en approche
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Fin de la boucle il reste encore 20min
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Trace du jour :

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Temps de marche total 11h13 pour 39,6 km à 3,5km/h

Dénivelé positif total : 2600 m – Autant en négatif

Point culminant : 2921m



01/09/2025
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