Etangs de la Porteille d’Orlu par la vallée du Galbe
24/10/2020 : Cabane de la Jaceta – Cabane de la Llosa – Les Bassetes – Estanys de la Porteille d’Orlu – aller/retour
Vallée du Galbe dans le Capcir, pour moi l’une des vallées les plus agréables des Pyrénées-Orientales. Elle se ferme par la porteille d’Orlu, porte naturelle vers la réserve éponyme. Au pied de la porteille se sont nichés de petits étangs qui donnent naissance au torrent du Galbe. Départ 8h15 depuis le parking du refuge de la Jaceta. La température est de 0°C mais le froid ne se fait absolument pas sentir. Je m’engage sur la piste qui passe par le refuge de la Jaceta puis la cabane de la Jasse de la Llose. Il s’agit de remonter le torrent du Galbe sur sa rive gauche. Après 40 minutes, on trouve la première bifurcation. Je laisse sur la gauche le balisage qui conduit au site lacustre des Camporells, pour rester dans l’axe du vallon. Une perche à neige est là pour confirmer que l’on est sur le bon itinéraire.
Pic de Terrers à l'aube
Le pic de Terrers s'impose pour un temps dans le paysage
Une sente balisée de cairns remonte le torrent rive gauche. Il faut suivre au plus près le torrent, évitant ainsi un imposant rognon rocheux sur la droite. Jusqu’à présent la pente est douce et la neige absente. A 9h15, après une heure de marche, je débouche sur la superbe prairie des Bassetes. Cet endroit vert et humide ne manque pas de charme.
Illusion faisant du Galbe ce qu'il n'est pas
Traverser au plus en amont les méandres du torrent, et grimper sur le flanc gauche par une sente couverte en ce jour, partiellement de neige. Un court raidillon nous dépose sur un faux col où l’on trône une antenne de relevés de nivôse de neige. Il est 9h36, 1h20 de marche et tout va pour le mieux.
Premier regard sur le pic de Baxouillade tout au fond
Plat des Bassetes vu de dos, Canigou dans le lointain
Replat avec l'antenne, porteille d'Orlu plein centre
La neige est de plus en plus présente mais reste suffisamment dure pour avoir une portance convenable. On contourne un nouveau piton rocheux par la droite. Cela masque partiellement l’étang principal de la porteille d’Orlu. Le sentier domine de 100 mètres l’étang, mais le relief ne permet pas de le voir convenablement. Ce qui n’est pas le cas de l’étang supérieur où le sentier vient buter sur son déversoir.
L'étage supérieur gravi, l'antenne étant au bout
Gros plan sur la face Sud du pic de Baxouillade
Etang supérieur de la porteille d'Orlu
Le cheminement est plus confus à présent. Je laisse la porteille d’Orlu sur ma gauche. Il faut monter au mieux plein Nord, entre de petites barres rocheuses, pentes de gispet et un torrent qui coupe le vallon en son centre. Cela débouche dans une cuvette d’éboulis imposants, totalement glacés. Cette neige givrée donne un très bel effet esthétique, mais ce n’est pas ce qui est de plus commode. Pour aller plus haut, il faut viser le col à gauche du pic de Baxouillade après avoir traversé ce champ de roches.
Cuvette d'éboulis au pied du Baxouillade
J’avais dans l’idée de monter au pic de Baxouillade. Seulement au pire moment survient un imprévu redoutable : la semelle de ma chaussure droite se décolle au niveau du talon. Je m’obstine un instant, mais 15 minutes plus tard, c’est la semelle gauche qui baille à son tour de la même manière. Fin de la partie ! Comment négocier la suite sans accroche ? Chaque rocher est couvert de givre, il est vain d’essayer de marcher glace contre glace. Me sentant pris au piège, un sentiment de panique m’envahit. Il ne faut jamais prendre de décision le ventre vide. Je me pose sur l’un des rochers et je reprends des forces. Il est 10h50. Voilà 2h35 que je monte. J’enrage, je maudis mes chaussures, mais avant de les jeter définitivement, je dois encore en prendre soin. Que faire ? Ma première pensée est d’appeler les secours qui comprendront que je suis pris au piège. Seulement la bien-pensante société, bien aidée par les réseaux sociaux, voudra me bruler vif sur la place publique comme le pire des terroristes, pour avoir eu l’outrecuidance d’appeler à l’aide. Et puis j’imagine que cela pourrait m’arriver dans un pays comme le Pakistan où les secours me seraient facturés 50 000 €uros, donc comme ma vie ne vaut pas ce prix là, je dois me sortir seul du piège. Je pense à cet adage : « Aide toi et le ciel t’aidera ». Et justement l'aide viendra du ciel, non par hélicoptère, mais par les rayons chauds d’un soleil d’automne. Durant ma pause, la glace fond très vite, le givre cède la place à de l’eau. Si j’arrive à avancer au ras des rochers, glissant de l’un à l’autre jusqu’à retrouver la neige, je serai sorti d’affaire.
Entre elle et moi, ça ne colle plus
Plan plus large vers l'Est depuis mon promontoire
A 11h23, c’est parti pour une séance de glissade à pas lent, de bloc en bloc. Je suis agréablement surpris par la facilité de cette « marche », bien aidée par des blocs stables. Aucun risque de se casser une jambe. Plus vite que je ne le pensais, je sors de la cuvette, et j’emprunte les pentes de neige, où malgré le fait que je m’enfonce, j’avance en sécurité. J’évite soigneusement les barres rocheuses de l’aller, ainsi que le gispet, pour contourner l’étang par sa rive orientale. Il ne me reste plus qu’à suivre mes pas dans la neige molle.
Etang supérieur de la porteille d'Orlu
Etang inférieur de la porteille d'Orlu
On devine le sentier à droite du torrent
Autre plan de l'étang inférieur
Le haut de la vallée vu depuis les Bassetes
Au niveau des Bassetes, il n’y a plus de neige, la marche en pneus lisses devient plus « facile ». C’est le baroud d’honneur pour mes chaussures. Au bout de la prairie, j’emprunte une autre sente sur ma droite, permettant de rattraper le sentier balisé du tour du Capcir. Ce dernier est fréquenté par de nombreux promeneurs en baskets, et cela me conduit à la passerelle permettant d’enjamber le Galbe. Je retrouve la piste forestière, et le retour s’en trouve grandement facilité. Je termine cette sortie à 14h15 pour 5 heures de marche. Tout est bien qui finit bien. Mes chaussures ont tout donné, elles finissent lamentablement une courte carrière. Je reviendrai dans cette vallée, surtout pour la partie supérieure des étangs, qui tranche véritablement avec les pentes verdoyantes et douces de la première partie.
Le Galbe regardant le massif du Canigou
Trace du jour sur carte IGN :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 5h00 pour 14,1 km à 2,8 km/h
Dénivelé positif total : 740 m – Autant en négatif
Point culminant : 2347m
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