Pic d’Auriol depuis l’étang de Soula Couloumé
13/07/2014 – Jour 1 : parking RN22 – cabane des Bésines – Etang Soula Couloumé – Pic des Taulades (2580m) – Pic d’Auriol (2695m) – Clote Ladou – Etang Soula Couloumé
En ce long week-end de fête nationale, la météo nous annonce deux jours de beau temps. Il ne nous en faut pas plus pour partir sur une belle course rocheuse aux confins de la Haute-Ariège, dans la vallée des Bésines. Nicolas me propose de gravir le pic de l’Estagnas par la cheminée Sud, avec un bivouac à l’étang Soula Couloumé. Nous partons à 7h55 du parking sur la RN22, au dessus du village de l’Hospitalet-près-d’Andorre ; cela permet de gagner 100m de dénivelé, par rapport au village. Nous nous engageons sur le sentier du GR107 qui démarre doucement en sous-bois.
Ensuite, le sentier se redresse pour prendre rapidement du dénivelé en plusieurs lacets. Il sort de la forêt, dans une jasse où la vue s’ouvre sur notre vallon. Vient ensuite un long passage à plat, mais alors tout plat et qui ne semble pas se terminer.
Au fond à gauche, la cime du Pic d’Auriol
Heureusement, l’arrivée au barrage des Bésines, et le plan d’eau qui y sommeille nous récompense de ces premiers efforts. Nous longeons ensuite le lac, avant de traverser le torrent qui l’alimente, et nous quittons le sentier du GR107. Nous traversons une prairie très humide pour nous rendre à la cabane des Bésines. Cela nous a quand même pris 2 heures.
Après une courte pause, nous partons en suivant une vague sente qui s’apparente beaucoup à du hors sentier. Ça monte fortement, et cette montée, on va la sentir passer dans les jambes. Bien que courte de 300m, elle va nous imposer de faire plusieurs haltes car la pente est prononcée. Le sentier est identique à celui qui conduit à la porteille des Bésines, mais nous le laissons à notre droite, pour aller chercher une cascade venant du déversoir de l’étang.
Dans notre dos, le Puig Pedros apparait de plus en plus dominant
Il faut ensuite passer sous quelques barres rocheuses avant de s’élever une dernière fois pour atteindre le plancher où se niche le bel étang. Nous arrivons donc à l’étang de Soula Couloumé à 11h19, après une approche de 2h53. Ce petit plan d’eau est en forme de fourche, et c’est sur la partie qui s’avance sur l’eau, que se situe la place du roi. C’est un emplacement idyllique pour un bivouac 3 étoiles. A midi le bivouac est en place.
L'arrivée à l'étang
Vue imprenable sur le Puig Pedros, depuis le bivouac
Dans notre dos, le Pic de l’Estagnas nous domine, avec la cheminée Sud en son centre.
Nico va faire une démonstration de ses talents de pêcheur à la truite. Le temps de lancer le bouchon, de se poser pour manger nos vivres, que déjà le bouchon plonge. En moins de 10 minutes, le premier poisson sort de l’eau. Trop facile, cette petite truite sera remise à l’eau pour un nouveau lancé. A nouveau, moins de 10 minutes pour sortir le second poisson. C’est vraiment trop facile, nouvelle remise à l’eau. La troisième truite sera pour moi.
Une fois le repas avalé, Nico va se faire plaisir en bon pêcheur qu’il est. Moi j’ai le choix, dormir ou aller sur un sommet tout proche. L’envie de découverte sera plus forte que la paresse. Je jette mon dévolu sur le plus haut sommet, le pic d’Auriol. Cela fait quelques temps que je pense à ce sommet qui a fière allure quand on le regarde depuis les cimes du Donezan. On ne peut pas le voir depuis notre bivouac. A 13h45, je pars en direction de l’Estagnas. Ici, point de sentier, c’est tout à vue. Il faut s’élever entre les éboulis et les dalles, jusqu’à dominer l’étang. Il est inutile de gravir le glacier rocheux, trop à gauche.
La vue est de plus en plus grandiose. Le puig Pedros, qui nous fait face, est de plus en plus imposant. Je poursuis toujours plus haut jusqu’à atteindre facilement la crête en seulement 1h. Cette fois le pic d’Auriol est en vu. Sa crête Nord/Est semble redoutable, austère. En douceur, on arrive rapidement au pic des Taulades.
Au sommet du pic des Taulades 2580m
Nouvelle vue sur l'étang Soula Couloumé, Puig Pedros, au fond le pic Carlit
Le plus gros du chemin est déjà parcouru, ce serai dommage de ne pas aller voir de plus prêt comment se présente ce nouvel obstacle. Les difficultés commencent ici, pourtant je ne me vois pas revenir en arrière dans le champ d’éboulis. Pour gravir le pic d’Auriol, il faut suivre au plus près l’arête, qui peut être parfois effilée ; passer alors en contre bas, versant Nord. On a toujours à main droite les étangs d’Auriol.
Finalement, la partie technique est assez courte, et le final, bien que très raide, se grimpe rapidement. Je suis même surpris quand apparait le cairn sommital, à 15h15. Le panorama que proposent les 2695m du Pic d’Auriol est assez exceptionnel. Le Puig Pedros et son cirque apparaît dans son ensemble. Le pic Carlit est lui aussi dans le tableau, ainsi qu’une multitude de sommets allant de la vallée d’en Beys à ceux du Capcir. Au Sud/Ouest, c’est l’Andorre qui dévoile le cirque lacustre des Pessons, par delà le port d’Envalira. Quand à l’Ouest, je reconnais parfaitement le Nérassol, le pic de l’Albe, le Ruhle, le Tose de Pédourrés, ainsi que les sommets frontaliers de la Cabanetta et Roc Mélé. Enfin, le Donezan pointe toujours ses sommets emblématiques allant du Tarbésou au Roc Blanc. Je profite durant 15min de la solitude d’un sommet qui ne doit pas voir passer souvent des randonneurs.
Seul au sommet
Pas de La Casa et Port d'Envalira
Pour le retour, je choisis de descendre dans un grand couloir d’herbe, plein Sud. A n’entreprendre que par temps sec. Dire que la pente est extrêmement raide, serai un euphémisme ; l’usage des bâtons est indispensables. En bas de la pente, prendre à gauche pour traverser prudemment un champ de blocs jusqu’à atteindre une sorte de col. Là, étonnamment, il y a une sente bien évidente, qui conduit aux enclos de Soula Couloumé.
Le col d’où je viens avec le petit névé, et le Pic d'Auriol
Ensuite il faut remonter jusqu’à trouver le passage emprunté le matin. J’arrive enfin à l’étang à 17h, terminant ainsi la boucle du Pic.
Entre temps, Nico a sorti encore du poisson frais pour le repas du soir, mais entre temps également, un système dépressionnaire s’est installé au dessus de nos têtes.
Le repas du soir
Nous nous couchons confiant pour le lendemain, en songeant déjà au prochain sommet qui nous attend, tout proche.
14/07/2014 - Jour 2 : Etang Soula Couloumé – cabane des Bésines – parking RN22
La pluie tombe par vague successive, sans interruption depuis minuit et demi. Dormir dans ces conditions est presque impossible. Les espoirs de gravir le pic de l’Estagnas sont emportés par les flots d’eau qui tombent sur notre tente. Le moral est touché. Nous allons attendre le moment opportun pour quitter le bivouac. A 10h30, voilà l’accalmie attendue, nous rassemblons les affaires, plions la tente et à 10h49, on dit adieu au si bel étang.
Un peu de couleurs, enfin !
Nous descendons dans une purée de pois ; une sorte de brouillard enveloppe la vallée. C’est par l’itinéraire de la veille que l’on cheminera. Bien que nous n’ayons que de la descente, cela va nous paraître interminable. Ce sentiment est accentué par l’humidité ambiante tant dans l’air qu’au ras du sol. Floc floc font nos pieds dans les chaussures. Ce n’était pas le retour que nous espérions.
C’est à 13h49, soit exactement 3 heures de descente, que nous arrivons au parking où la chaleur est présente, et la pluie un mauvais souvenir. Voilà comment une course rocheuse s’est transformée en un sommet exigeant.
Tracé du jour
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