Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de Coma Pedrosa par le couloir de l’Alt (PD sup)

08/02/2020 – Jour 1 : Arinsal – GR11 – sentier du refuge de l’estany – refuge du pla de l’estany

 

Pic de Coma Pedrosa, point culminant de l’Andorre, sommet le plus haut en venant de la Méditerranée après le Carlit. Il culmine à 2944 mètres au-dessus de la vallée d’Areny, et aux portes de la Catalogne.

C’est une énorme masse qui s’élève de plus de 1500 mètres de dénivelé au-dessus du village d’Arinsal. Sa face Est est rayée par un immense couloir nommé le canal de l’Alt. Ce couloir n’est clairement pas le plus esthétique, ce n’est pas non plus le plus technique, mais c’est certainement le plus long. Totalement rectiligne, il propose quasiment 900 mètres de fortes pentes, un cas unique dans les Pyrénées. La difficulté est faible mais le dénivelé est considérable. Très intéressant donc !

 

Le pic de Coma Pedrosa dominant le point de départ

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Après avoir gravi un couloir sur le secteur de Grau Roig ce matin, Yannick et Joel remettent ça pour une nouvelle destination. Nous quittons le point de départ à Arinsal à 17h20, pour aller dormir au petit refuge du pla de l’estany. Il suffit de suivre la piste forestière qui sert de support au GR11. Il n’y a pas de neige durant cette partie de l’itinéraire. Nous restons toujours en rive gauche du torrent principal, et suivons les balises indiquant le refuge. La neige débute vers 1900 mètres, mais l’usage des raquettes n’est pas utile. De toute façon, nous ne les avons pas prises. Le sentier est bien tracé, si bien que nous parvenons sans difficulté à 18h41 au refuge. Il était temps, l’obscurité a déjà enveloppé le décor. Lorsque nous arrivons au refuge, nous sommes seuls et nous le resterons. Le petit abri se divise en deux parties, une fermée à clé, et la seconde accessible aux randonneurs. Il y a 6 couchages sur des lits métalliques, sans matelas ni couverture, et une cheminée. Le seul problème est l’absence de bois proche. Nous ne tardons pas à passer à table, et en suivant nous coucher. Température dans le refuge, 6,5°C ; rien d’extrême, mais suffisamment basse pour nuire à nos organismes fatigués.

 

Le refuge au fond du cirque 

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Refuge identique à ceux que l'on rencontre en principauté d'Andorre

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6 couchages, table fixé au sol, cheminée et banc

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Trace du jour :


Visorando

 

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 1h21 pour  3,3 km à  2,4 km/h

Dénivelé positif total : 478 m – Dénivelé négatif total : 9 m

Point culminant : 2024m

 

08/02/2020 – Jour 2 : refuge du pla de l’estany – couloir de l’Alt – Pic de Coma Pedrosa (2944m) – estany Nègre – GR11 – Arinsal

 

Debout à 5 heures après une nuit très inconfortable, nous quittons le refuge à 6h10. A la lueur d’un couchant de Lune pleine, nous marchons dans le froid hivernal. Le refuge se trouve pratiquement à la même altitude que le pied du couloir à seulement 15 minutes. Il est idéalement placé pour ce type d’exercice. Or, comme aucun de nous ne connait le secteur, nous allons manquer l’entrée du couloir. L’absence de lumière naturelle va nous conduire un peu trop loin du couloir, nous faisant perdre du temps. Nous prenons cela pour un échauffement. Nous nous présentons finalement au pied du couloir à 7h04. Il faut dire que le cône de déjection est un amas de reste d’avalanche ne donnant pas envie de prime abord. Cette fois c’est parti pour plus de 800 mètres de vertical. C’est comme entrer dans un tunnel sans en voir le bout.

 

Le pied du couloir est chargé en débris d'avalanche

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Le jour se lève dans notre dos
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Pente raide sur neige béton
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Les conditions de neige sont parfaites, c’est du béton. Nous grimpons sur les pointes avant, ça brule vite les mollets, mais c’est de l’efficace. Nous nous trouvons dans la partie la plus verticale, du 40°, mais rien d’extrême. Le jour se lève doucement sur l’horizon dans notre dos. Rien à signaler dans le couloir, il suffit de grimper. Chaque mètre gagné sur la gravité et une petite victoire sur la pente.

 

Le couloir est long mais large

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Le bout au loin n'est pas la sortie du couloir
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Le couloir plonge bien dans cette portion

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Bien haut au-dessus de nos têtes, les premiers rayons du jour frappent la neige. Rapidement, nous sommes envahis par une lumière éblouissante ; il est 8h04, le soleil se joint à nous. Nous venons d’avaler le premier tiers du monstre, une pause s’impose. Voilà 2h01 que nous avons quitté le refuge. Quand nous reprenons l’ascension, la qualité de neige est bien différente, cela s’est nettement dégradé pour quelques degrés de plus au thermomètre. Il fait extrêmement chaud. Cela commence à devenir éprouvant.

 

Ces premiers rayons vont vite nous rattraper

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La pente dans le second tiers
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Au-dessus de nos têtes nous avons la fausse illusion de voir la sortie du couloir, mais ce n’est que la fin du second tiers. Afin de faire face à la neige molle, nous effectuons des relais pour faire la trace. Bien que le couloir soit zébré de traces de ski, cela ne nous est d’aucune utilité. Les rotations s’enchainent à merveille, tout est bien huilé. Je me sens en forme, tout se passe comme dans un rêve. Cette fin de second tiers aura raison de Joel qui n’arrive pas à suivre la cadence de Yannick. Nous poursuivons alors la trace à deux et nous nous regroupons, avant d’entamer l’ultime tronçon. Avec le réchauffement des parois, le rocher casse par endroit, projetant dans le couloir des pierres scélérates. Comme quoi, dans un couloir, le danger peut venir de partout et à tout instant.

 

La sortie est enfin visible

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Grosses corniches mais la trace est faite
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La partie finale est nettement plus évasée, et le couloir semble se coucher, semble seulement. Etrangement, la neige est de meilleure qualité. De belles corniches en forme de vagues pétrifiés ornent les contreforts de la crête sommitale. Quoique verticale sur presque 2 mètres, la sortie est dégagée de tout danger. C’est franchi en deux pas. Le sommet n’est plus qu’à 3 minutes ; c’est gagné ! Un vent glacial nous reçoit pour nous rappeler que durant un hiver qui se respecte, les températures se doivent d’être négatives. Le sommet est atteint à 10h15, en 3h36, erreur matinale comprise. Il nous aura fallu un peu moins de 3 heures effectives pour gravir le couloir. Beau travail les gars !

 

Sortie plutôt facile

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La sortie vue de haut
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Le sommet est au bout à 3 minutes
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Le pic de Coma Pedrosa est entouré de montagnes hautes et accidentées. Une forêt de sommets s’étend à perte de vue. C’est grandiose. Arinsal est visible 1500 mètres plus bas. Le froid induit par le vent est vraiment mordant, pénétrant. Mais rien ne peut altérer notre joie d’être là. Nous prendrons même tout le temps nécessaire pour profiter de ce panorama exceptionnel, malgré l’inconfort du vent qui fouette nos visages. Le reste en images.

 

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Pic Tristagne à droite
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Les plus hauts sommets locaux sont là

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Quelques connaissances
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Vue vers l'Ouest avec l'Aneto tout au fond à droite
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Panorama vers l'Est (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
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Panorama vers le Sud - Sierra de Cadi en dernier plan (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
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Nous quittons le sommet pour le laisser à des skieurs qui ont remonté nos traces dans le couloir. J’ai perdu la notion du temps. Nous prenons alors la direction de la voie normale. On bascule dans une belle pente immaculée qui nous amène rapidement à l’estany Nègre, entièrement glacé. Puis l’on passe un petit étang intermédiaire posé dans une forte pente. Nous choisissons de faire la pause repas quelques mètres plus bas. L’endroit est idyllique et se prête parfaitement à un arrêt. Il est 11h56, déjà 4h18 de marche. Le restaurant est propre, le service rapide, la vue exceptionnelle, les clients discrets, on vous le recommande !

 

La pente menant à l'estany Negre

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Le sommet est encore visible au fond
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La pente d'où nous venons
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L'estany Negre

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Vue panoramique vers l'Est à l'heure du repas
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Gros plan vers l'Est
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Nous reprenons la marche à 12h45. La neige est de qualité inégale, mais nous avançons sans difficulté en crampons. On laisse sur notre droite le grand bâtiment du refuge de Coma Pedrosa, et l’on bascule dans le vallon. Cette vallée suspendue se nomme l’Obaga de Coma Pedrosa, c’est une glacière. Des pans de glace tapissent les roches en versant Nord, la neige est béton. Cet endroit est surprenant. Après le franchissement du torrent Pollós par une passerelle, nous quittons les crampons. Le sentier est bien tracé et la neige absente. Nous terminerons la marche par le sentier d’interprétation, qui a l’avantage d’être plus rapide que la piste du GR. Fin d’une très belle sortie alpine à 14h58, après 6h14. Nous avons constaté durant le retour, que l’accès au sommet par le couloir de l’Alt est bien plus rapide que la voie normale, malgré la longueur du couloir. Le plus court chemin est la ligne droite.

 

Vallon menant au refuge de Coma Pedrosa

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D'où nous venons de dos, ça a quand même de l'allure
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Le cirque abritant le refuge du pla de l'estany

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Passerelle sur le ruisseau de Coma Pedrosa
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Dernier regard sur le Pic de Coma Pedrosa
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Trace du jour :


Visorando

 

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 6h14 pour 11 km

Temps pour faire le couloir : 2h45

Dénivelé positif total : 1002 m – Dénivelé négatif total : 1476 m

Point culminant : 2944m



11/02/2020
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