Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de Costabonne et Pic de la Dona depuis le col de Mantet

15/09/2023 : Col de Mantet (1760m) – Cime de Pomarola (2456m) – Mort de l’Escoula – Pic de Costabonne (2467m) – Roc Colom (2507m) – Pic de Coma Ermada (2504m) – Porteille de Mantet (2412m) – Pic de la Dona (2702m) – vallée de l’Alemany – Mantet – Col de Mantet

 

Etant natif du Vallespir, l’accès au pic de Costabonne était naturellement dans le fond de la vallée du Tech. Pourtant, on peut également aborder ce sommet solitaire depuis le Conflent, par un parcours nettement moins sportif, mais qui n’en demeure pas moins singulier. Contrairement au Vallespir où le point de départ depuis le pied des thermes de La Preste se situe à 1100 mètres, dans le Conflent, la route monte jusqu’au col de Mantet à 1760 mètres, ce qui permet d’accéder rapidement à une vue ouverte et profiter plus vite d’un panorama ouvert sur 360°. C’est donc depuis ce col que je vais effectuer une boucle classique du secteur dans la réserve naturelle de Mantet. Départ à 6h45 sous un ciel très pur, mais avec un vent présent et bien froid. Prendre immédiatement le sentier très large qui entre en forêt plein sud. C’est un sentier fortement fréquenté qui a mis à nu les racines des pins à crochets, mais ne présente pas de difficultés notables. Je traverse un premier troupeau de vaches ensommeillées exactement au milieu du sentier, qui vont me dédaigner pour mon plus grand plaisir. Puis le sentier débouche sur le plat Segala, point de départ d’un étonnant altiplano.

 

Cime de Pomarola, premier objectif

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Lever du jour sur le massif du Canigou
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La steppe catalane
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De nouvelles vaches occupent les pelouses de plat Segala, un domaine exceptionnel pour produire de la viande de qualité. Mais il n’y a pas que des bovins, c’est avant tout le domaine de très nombreux isards. Le sentier file au plus direct en délaissant sur la droite un premier sommet presque anecdotique, mais qui ne demande de s’élever que de 50 mètres pour se hisser sur cette première cime. C’est chose faite à 8h10 en 1h25. Apparait enfin vers le sud la silhouette pyramidale du pic de Costabonne, premier objectif majeur de la journée.

 

Cet endroit est riche de vie

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Les jeunes de l'année
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Une mère aux aguets
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Un coeur de pierre
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Massif du Canigou à l'est
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Une ombre s'avance sur la steppe
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Vue vers l'ouest sur les sommets de Vallter 2000
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Pic du Canigou à droite
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Cime de Pomarola
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Cap toujours plein sud où les isards foisonnent. J’avais presque oublié combien ils sont nombreux dans ce secteur. Quand en réserve d’Orlu m’en arrive d’en croiser un, ici c’est 10 fois plus, un vrai régal de les voir évoluer avec tant d’aisance. Ici on évolue en terrain dégagé et pratiquement plat, ce qui permet d’avancer relativement vite. Passage au col de la Mort de Escoula, où je vais aller chercher un couloir pour descendre dans le vallon des sources du Tech, afin d’aller aborder le pic de Costabonne par son versant nord. Dans ce couloir, le phénomène d’arénisation qui consiste à transformer les roches en sable au contact des eaux de lessivage, a laissé des milliers de petits grains tels des billes et sans même m’en rendre compte, je me retrouve brusque les quatre fers en l’air. Quelle frayeur ! Rien de cassé, simple avertissement, je redouble donc de prudence jusqu’à retrouver les pelouses moelleuses. Je traverse l’un des bras des sources du Tech et j’engage la remontée de la face nord du pic de Costabonne. Aucune difficulté et quelques cairns permettent de gagner ce premier sommet aisément. Me voici à 9h25 sur cette cime frontalière, après 2h40. Alors que je pensais être le premier, je constate avec stupeur qu’il y a tout un troupeau de vaches venant d’Espagne qui occupe la cime de façon permanente. C’est un peu décevant ! Allez, pause contemplative de 20 minutes.

 

Isards sous le regard du Gra de Fajol
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Ça galope !

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La sombre silhouette pyramidale du pic de Costabonne

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Roc Colom à droite depuis Mort de l'Escoula
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La source du Tech
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Vue vers l'Est
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Vue vers l'Ouest
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Gros plan sur le massif du Canigou
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Les sommets du Capcir et Donezan
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Gros plan sur la porteille d'Orlu
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Je mets ensuite le cap sur le sommet voisin, le Roc Colom à 9h45. Deux possibilités se proposent à moi. Suivre un sentier en courbe de niveau, ou faire tout le tour du cirque des sources en restant scrupuleusement à cheval sur la frontière. Cet itinéraire plus élégant sera mon choix. Ce n’est pas plus long, mais cela permet de comparer le versant boisé espagnol avec le versant nu français. On peut croiser d’étonnantes bornes frontières. Le Roc Colom est gravi à 10h30 en 3h25.

 

Roc Colom versant Est
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Borne du méridien de Paris
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Borne frontière plus traditionnelle
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Haut du cirque des sources du Tech
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Pic de Costabonne vu depuis la cime de Roc Colom
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Vue vers l'Ouest
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L'altiplano et la crête frontière
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L’enchainement vers l’ouest traverse un long plateau nommé plat de Coma Ermada. Le sentier évite soigneusement les quelques élévations de terrain en suivant astucieusement une courbe de niveau. C’est parfait en cas de brouillard, mais pour l’heure, il est tout aussi agréable de suivre les ondulations du terrain, les pieds sur la frontière. C’est un réel plaisir d’évoluer à plus de 2400 mètres sur un sol ne présentant aucune aspérité.

 
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Roc Colom versant S/W
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Plat de Coma Ermada depuis le Puig de la Llosa
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Passage à la porteille de Mantet à 11h45 après 4h40. Je ne résiste pas au plaisir de m’offrir un nouveau sommet si proche, et je mets le cap sur le pic de la Dona. Il y a exactement 290 mètres de dénivelé à gravir, et je m’autoriserai alors à prendre le repas là haut. Le sentier est parfaitement bien tracé, et monte en deux temps. Une première rampe mène à un faux sommet où l’on peut rencontrer une stèle mortuaire, puis la pente reprend de l’inclinaison. Sans difficulté, le sommet est atteint à 12h15, le tout en 5h10, malgré un vent de sud qui s’est renforcé. Juste le temps de prendre quelques clichés, et le brouillard envahit l’espace. Repas pris à la hâte, il n’y a rien d’autre à voir que la brume qui transite d’Espagne vers la France. L’atmosphère sent la pluie à plein nez, il ne faut pas trainer.

 

Borne frontière à la porteille de Mantet
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Droit dans la pente !
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Partie terminale de l'ascension
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Sommet vue vers l'Est d'où je viens
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Sommet vue vers l'Ouest
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Juste avant que le paysage disparaisse dans la brume
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Vue sur le massif du Canigou
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Gros plan sur le col de Mantet, point de départ de la boucle
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Remise en action à 12h45. Après avoir longuement réfléchi sur l’itinéraire du retour avec la brume, la raison me pousse à aller au plus simple en cas d’orage brutal. Je choisis de descendre par la crête Est du pic de la Dona, ce qui permet d’aller découvrir par le haut une multitude de couloirs prenant naissance dans la coma de la Dona. Cette crête est docile et peut représenter une variante pour gravir ce pic en venant de Mantet. A l’approche des premiers arbres, basculer main droite dans le come de la Portella par de douces pentes d’herbes où je vais une nouvelle fois croiser de nombreux isards peu farouches. Il suffit ensuite d’aller récupérer à vue le sentier, dans l’axe principal de la vallée de l’Alemany.

 

Crête Est du pic de la Dona
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Porteille de Mantet au fond
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Une fois le sentier retrouvé, arpenter cette vallée de l’Alemany est un pur régal. Il est difficile de décrire précisément la raison pour laquelle je trouve beaucoup de charme à cette vallée qui ne possède pourtant pas d’étang, mais il se dégage une ambiance qui donne le sourire. Passage à la cabane de l’Alemany toujours aussi propre et bien entretenue, où coule encore l’eau de la fontaine. Le ciel s’assombrit un peu plus, mais le vent maintient encore pour quelques heures un temps sec. Je parviens au passage à gué du torrent du Ressec à 14h55, en 7h13. Il reste alors 300 mètres de dénivelé à gravir ; c’est la petite particularité de cette boucle qui se termine en côte. Le sentier traverse le joli village de Mantet puis s’élève pleine pente en évitant la route. Fin de la boucle à 15h21, le tout en 7h39.

 

La luxueuse maison du vacher interdite aux randonneurs
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Village et col de Mantet où il faut encore se rendre
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Dans ces Pyrénées de l’est proches de la Méditerranée, pas de vallées avec des étangs, pas de sommet aigu, mais malgré tout des paysages singuliers avec ces plateaux d’altitude, et surtout une faune riche par son abondance. Le terrain n’est jamais agressif, les pentes jamais extrêmes, pourtant cette boucle cumule plus de 2000 mètres de dénivelé, donc à ne pas sous-estimer si l’on entreprend la balade.

 

Autres itinéraires : Boucle dans les réserves naturelles de Prats-de-Mollo et Mantet

 

Trace du jour :

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 7h39 pour 28,55 km à 3,7 km/h

Dénivelé positif total : 2016 m – Autant en négatif

Point culminant : 2702m



19/09/2023
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