Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de l’Estagnas par la cheminée Sud (AD inf)

25/07/2015 – Jour 1 : parking RN22 – cabane des Bésines – Etang Soula Couloumé

 

Après une première tentative de découverte du sommet de l’Estagnas en 2014, avortée pour cause de pluie, l’opportunité m’est donnée de repartir dans ce bout d’Ariège proche des Pyrénées-Orientales. Nicolas étant parti de très bonne heure pour pêcher au bel étang de Soula Couloumé, je quitte seul le parking au dessus du village de l’Hospitalet-près-d’Andorre à 14h45. Il fait bien frais avec 16°C en comparaison des températures caniculaires qui sévissent depuis un mois. Pas de doute, je suis bien en Ariège. Je m’engage sur le sentier du GR107 sous un ciel très bas.

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En seulement 20 minutes, je rentre dans la nappe de brouillard. Celui-ci n’est pas très dense mais rend l’atmosphère bien triste. Le sentier, quoique long, ne pose aucune difficulté et à 15h50 j’arrive au barrage de l’étang des Bésines. L’étang n’est pas visible, alors sans plus attendre je poursuis ma marche jusqu’à la cabane pastorale des Bésines. J’y parviens après 1h26 de marche depuis le départ. Je m’autorise la première pause, qui sera courte car il n’y a rien à voir. A partir de là, je quitte le sentier qui monte à la Porteille des Bésines, pour suivre mon propre cheminement hors sentier. C’est à ce moment que le brouillard se lève et le Puig Pedros se dévoile dans mon dos.

 

Première vue sur le Puig Pedros

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A présent c’est droit dans la pente, et la pente est sévèrement raide. Que c’est dur ! Je traverse un pierrier et poursuis à travers des barres rocheuses et quelques sentes de moutons.

 

Terrain à moutons

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Puig Pedros entre deux éclaircies

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Après quelques passages un peu complexes, j’arrive sur une butte qui domine l’étang de Soula Couloumé. Le temps de retrouver Nicolas au bivouac et il ne m’aura fallu que 2h22 pour cette petite journée d’approche. Il est 17h22 quand je pose mon sac au bord de l’étang.

 

Etang de Soula Couloumè avec le Pic de l'Estagnas au fond

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L’emplacement du bivouac est royal, juste sur la péninsule qui fait face au Puig Pedros. La pêche est toujours généreuse dans cet étang et au menu ce sera 3 belles truites à la braise. Vers 19h, le brouillard a à nouveau enseveli l’étang et la température a fortement chuté. C’est à l’abri dans la tente qu’il faudra prendre le début du repas. Grace au feu que nous allons allumer, nous pourrons savourer les truites à l’extérieur, mais les quelques degrés perdus se font durement sentir.

 

Le bivouac

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La belle cheminée Sud qui nous attend pour le lendemain

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Dernières lueurs de jour sur le Puig Pedros

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 2h22 pour 8,7 km à 3,9 km/h

Dénivelé positif total : 836 m – Dénivelé négatif total : 83 m

Point culminant : 2324m

 

26/07/2015 – Jour 2 : Etang Soula Couloumé – Cheminée Sud - Pic de l’Estagnas 2615m – Arête Ouest – étang Soula Couloumé - cabane des Bésines – parking RN22

 

Le vent a soufflé en rafales durant la première partie de la nuit. Néanmoins la nuit fut agréable malgré un sac de couchage mal adapté à la température fraiche du moment. Au lever à 6 heures, le ciel est pur ; pas un nuage pour ternir le spectacle. Ce matin l’Estagnas par la cheminée Sud ne pourra pas nous échapper. Nous quittons le bivouac à 7 heures avec le strict nécessaire à la course. On se faufile à travers un pierrier, on remonte le court cône de déjection, et en 35 minutes, nous sommes rendus au pied de la voie. Le temps de s’équiper et on engage la première longueur à 8h. Nico passe en tête. Hormis le départ sur la dalle, cette longueur ne me pose pas de difficulté, les fissures sont nombreuses.

 

La cheminée et le cône de déjection durant l'approche

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Nico au départ de L1

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La seconde longueur présente un passage plus retors sur une dalle inclinée, où il faut contourner un petit rognon rocheux. Puis le relais se trouve en pleine dalle. C’est assez esthétique, mais la place est limitée.

 

Départ de L2

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Relais à L2

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La troisième longueur est la plus technique pour moi, notamment dans un ensemble de rocher et d’herbe.

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Pour la dernière longueur, un peu moins technique, j’ai le plaisir de l’effectuer en tête. Au départ, il y a une courte traversée dans l’herbe puis de belles dalles avec de nombreuses prises. Le relais se trouve exactement à la sortie de la cheminée. Il est 9h25

 

Nico dans L4

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Bien que ce pic possède deux têtes, nous choisissons le sommet qui se trouve sur notre gauche, celui le plus à l’Ouest. Nous y sommes parvenus en 2h05. Comme toujours sur un sommet, la vue est surprenante de beauté. Nous avons pratiquement tous les plus hauts sommets du secteur à vue. C’est un belvédère de choix qui se mérite, et la place y est limitée à deux personnes.

Tout proche, le Pic Carlit, les pic de Coll Roig, le puig Pedros, plus vers l’Andorre les Pics de Font Négra et le Pic de Valletes, et sur l’Ariège cela va du Pic de Tarbésou au Soularac, du Pic de Ruhle au pic d’Ascobes, jusqu’à la Pique d’Estats et le pic de Trois Seigneurs. Oui la récompense est de taille pour une petite cheminée qui aurait mérité une ou deux longueurs de plus.

 

Le proche pic d’Auriol

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Pic de Ruhle avec le petit névé, au loin la Pique d'Estats

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Le pic Carlit avec le col des Andorrans

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Peu de place au sommet

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Nous quittons le sommet à 10h par l’impressionnante crête Ouest. C’est pour moi la partie de la course la plus délicate. Pas moyen d’évoluer sur les deux jambes car chaque bloc est déversant. Je glisse donc sur les blocs et les dalles sur les fesses, pas académique mais efficace. Il faut rester en permanence sur le versant Nord. Quelques passages doivent être pris en désescalade. Plus que le vide qui est permanent, c’est l’absence de prises évidentes qui me stoppe à chaque difficulté. Il faudra toute la maitrise et la connaissance de Nicolas pour m’aider à venir à bout de ces impasses. De nombreuses fois, j’aurais posé un rappel pour éviter ces dalles austères.

 

L'arête à suivre

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Il y a enfin un rappel inévitable qui conduit à une brèche. On utilisera la sangle en place avec l’anneau de rappel qui semblent tous deux en parfait état.

 

Nico au rappel

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Enfin, un dernier passage en désescalade, plus impressionnant que technique, nous amène à l’ultime brèche, symbole pour moi de la fin des ennuis. Il est 11h exactement. Du bivouac à la fin de la course, cela nous aura pris 3h05 ; ce n’est pas bien long, mais la courte arête m’aura mis souvent en échec. Rien ne remplace la pratique dans ce genre d’exercice face au vide.

 

L’étang et le bivouac vus de la brèche

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On quitte les chaussons, on range la corde le casque et les dégaines, et par un nouveau pierrier, on s’engage sur le retour au bivouac. Ce sera court et facile. Nous sommes de retour au bord de l’étang à 11h45 ; nous avons réalisé la boucle comme il était prévu, dans la matinée et sans se presser, en prenant le temps de profiter du panorama et du vide omni présent. La météo reste stable, c’est à dire très chaude et sans orage, alors nous profitons à loisir de notre bivouac pour manger et prendre le soleil. Pourtant, à 13h10 nous devons repartir en ayant pris soin de ne laisser aucune trace de notre passage, si ce n’est quelques cendres autour d’un foyer de fortune.

 

Dernier regard sur l’étang et le pic de l’Estagnas

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Nous repartons par le même itinéraire que la veille, cette fois sans m’égarer. Le retour paraît toujours long dans cette vallée étroite où l’horizon est vite obstrué par une butte ou quelques arbres.

 

Etang des Bésines avec le pic de la Cabaneta à G, le Nérassol au centre et le pic de l’Albe à droite

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Après une courte halte à l’ombre de la cabane au bord du barrage des Bésines, on plonge dans le fond de la vallée d’une traite. La monotonie n’incite pas trainer ; seules quelques framboises succulentes arriveront à nous distraire. Il est 15h47 quand nous retrouvons le parking et le flot incessant des voitures qui montent vers le Pas de la Casa.

C'est une très belle course alpine estivale, presque trop courte dans sa partie technique, avec un bivouac d'une rare beauté. Quoique faisable à la journée malgré une approche longue par le GR107, il serait dommage de manquer une nuit à l'étang Soula Couloumè. Pour les randonneurs, l'étang à lui seul est un prétexte à une randonnée à la journée.

 

Tracé du jour sur carte IGN

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 5h57 pour 10,7 km à 3,3 km/h

Dénivelé positif total : 328 m – Dénivelé négatif total : 1074 m

Point culminant : 2615m



28/07/2015
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