Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de Madres en boucle depuis Roquefort-de-Sault

17/02/2024 – Jour 1 : Roquefort-de-Sault (980m) – Le Bousquet – La Resclause – Route forestière Colbert – Cabane pastorale de Jasse Grande (1845m)

 

L’immense massif du Madres s’étend sur trois départements, qui sont les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Ariège. Sa cime principale n’est rien d’autre que le point culminant de l’Aude. Ce sommet tabulaire a autant de diversités de paysages qu’il y a d’accès. Celui du jour est certainement le plus boisé, et celui dont la pente est la moins prononcée. C’est idéal pour s’y aventurer en toute sécurité après une chute de neige, ce qui est le cas du jour. Le départ depuis le charmant petit village de Roquefort-de-Sault permet d’entrer de plein pied dans un domaine forestier riche et dense. C’est une toile d’araignée par la complexité de ses routes forestières. Il va falloir être attentif. Départ avec Corinne à 12h35 pour une première nuit hivernale en cabane.

Depuis le village, il faut suivre les balises jaunes qui évitent la route, jusqu’au village de Buillac. Il faut toujours rester sur le balisage qui coupe à travers champs jusqu’au village suivant. Dans Le Bousquet, changer totalement ce cap au niveau d’un hangar agricole.

 

Village Le Bousquet

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Le sentier emprunte une piste forestière, et part plein sud. Cette partie est très bucolique. Il fait réellement trop chaud. On peut rencontrer de nombreux panneaux parlant de vestiges de bâtiments anciens, et quelques informations sur la faune locale. Soudain, le sentier prend de la hauteur et l’ascension commence vraiment. Nous profitons de la fraicheur du sous-bois pour ne pas trop subir la chaleur excessive induite par l’effort, et nos vêtements spécifiques pour affronter le froid à venir dans quelques heures. La marche se déroule sans problème jusqu’à ce que le sentier débouche sur une piste en forme de carrefour. A cet instant, nous manquons de discernement et l’on va un peu bégayer notre orientation face à trop de directions et l’absence d’information. Nous suivons donc une piste de débardage qui mène à une impasse. Demi-tour et retour au croisement où nous nous engageons sur une autre piste avec comme objectif suivant le croisement Al Pountarrou.

 

Il faut suivre pendant un temps ce sentier de découverte

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Un peu d'information sur le desman
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Hôtel à insectes à l'entrée du Bousquet
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Le couvert forestier nous protège de la chaleur, un comble pour un mois de février
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Ce versant de montagne est un véritable labyrinthe où une erreur d’aiguillage peut mener bien loin. La piste nous dépose alors au croisement Al Pountarrou où nous devons tourner immédiatement sur notre droite. C’est en arrivant à la prairie du refuge de La Resclause, que la vue s’ouvre sur la partie la plus haute du massif et ses blanches neiges. Nous ne faisons que passer au bord du refuge de La Resclause à 16h25, après 3h40.

 

Carrefour au point "Al Pountarrou", il faut prendre à droite
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La clairière de La Resclause
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Refuge de La Resclause
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Première vue sur le Pic de Bernard Sauvage depuis La Resclause

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Premier croisement après le refuge, laisser la piste main droite pour partir droit vers l’Est. Nouveau croisement, laisser toujours la piste main droite et suivre toujours celle de gauche qui tourne vers le sud. Il s’agit alors de la route forestière Colbert. C’est au détour d’un virage que l’on « trouve » enfin un sentier qui prend vite de la hauteur le long d’un ruisseau. Il faut être attentif à cet embranchement qui est discrètement signalé. C’est ici que la neige commence en ce jour de février. La suite consiste à suivre les cairns proches du cours d’eau. En sortant du couvert forestier, il reste encore 60 mètres de dénivelé pour atteindre l’objectif du jour, et un peu de marche vers le sud. Le refuge apparait au sommet d’une clairière, tel un bateau à quai qui attendrait son capitaine. Nous terminons la marche à 17h50 en 5h05, alors que le jour commence à décliner.

 
Ambiance Wagnerienne sur le route forestière Colbert
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Depuis ce point, il faut s'enfoncer dans la forêt
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Un diapason qui ne résonne que par grand vent
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Neige continue à partir de 1750 mètres
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Le Roc Blanc sur la droite dresse sa cime altière
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La cabane pastorale de Jasse Grande au bout du champ
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Nous profitons de la luminosité du jour pour aller à la recherche de bois. Nous ne trouvons autour du refuge que du genévrier sec, les pins étant bien vivants, nous ne le toucherons pas. Le stock de bois nécessaire pour passer la nuit est réalisé en 30 minutes ; il sera bien suffisant pour faire une belle flambée sans toucher à la réserve existante. Il fera passer la température du refuge de 7,5°C à 18h30, à 15°C à 20 heures. C’est un véritable luxe à cette époque de l’année. Nous serons les seuls à partager ce petit refuge qui a tout le confort dont peut rêver un randonneur en hiver : une table, un banc, une cheminée et quatres couchages. Coucher à 21 heures.

 
Le soleil se couche derrière le pic Carlit
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C'est un grand nuancier de couleurs fauves
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Intérieur si sommaire et pourtant rien ne manque pour un randonneur

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La soirée s'annonce confortable
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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 5h05 pour 18,7 km à 3,7 km/h

Dénivelé positif total : 1040 m – Dénivelé négatif total : 172 m

Point culminant : 1845m

 

18/02/2024 – Jour 2 : Cabane pastorale de Jasse Grande – Col de la Marrane – Serrat Gros de les Clotes – Pic de Madres (2468m) – Les Neuf Fontaines – Refuge Pastoral de Madres – Al Pountarrou – Pont de la Moulino – Roquefort-de-Sault

 

Après une nuit étoilée, sans un souffle d’air, dans le silence feutré de la clairière, avec la chaleur de l’âtre encore chaud, une nuit tout simplement magique, le lever s’effectue à 8 heures. Rassemblement des effets, nettoyage puis prise d’eau dans le petit ruisseau qui jouxte le refuge. Le départ est donné à 9h40, raquettes aux pieds. C’est peut-être un peu tard pour la saison, mais le plaisir doit rester le maître mot. Habitué aux levers nocturnes, à courir après le temps, il est plaisant aussi de pratiquer la montagne en écoutant son propre rythme biologique. Nous verrons pourtant plus tard qu’en cette saison, rien ne remplace la lumière du jour. Pas un souffle d’air, température froide mais positive, les conditions sont parfaites. Nous marchons cap au Sud dans une forêt de pins à crochets encombrée de rhododendrons. Cela passe partout pour peu que l’on sache lire dans la végétation et les bonnes traces de la faune locale. C’est un régal de marcher dans un véritable décor hivernal au mois de février. Cette première mise en jambes nous amène sur une crête où l’on trouve une clôture électrique.

 

Nous quittons le confortable refuge

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En avant pour une traversée en forêtIMG_2229.JPG
 

Un pur bonheur d'évoluer sur une neige immaculée
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Quelques natures mortes
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Il faut se rendre en face - vue depuis la crête et sa clôture
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Nous n’allons pas suivre la crête par confort pour la marche, mais nous partons au plus direct à travers une grande étendue de genets, puis droit dans la pente jusqu’au col de la Marrane. C’est pratiquement une formalité dans une neige peu profonde. A partir de ce col, la marche devient moins rapide car la pente se redresse passablement. Nous sommes sur le Serrat Gros de les Clotes, une crête qui délimite la frontière avec le 66 à l’ouest main droite et le 11 à l’est main gauche.

 

Immense panorama sur notre droite

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Gros plan sur les deux pics Péris
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Gros plan sur un secteur visité à l’automne avec Yannick et Jules
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Le Tosa d'Alp en Catalogne
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Gros plan sur le versant S/E du Pic de Soularac
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Entre nous et le Pic de Madres la longue crête à droite
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Gros plan sur le secteur vallée de Planés/Cambre d'Ase
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Ce n'est pas encore la cime
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Pic de Madres tout au bout
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Lorsque nous parvenons à la côte 2371m qui n’est pas le sommet, il reste encore 90 mètres d’ascension et le chemin pour se rendre au point culminant ne semble jamais finir. Heureusement pour l’esthétique du lieu, un décor de banquise s’étale sous nos yeux. Le vent a façonné des cristaux de glace dans tous les sens et toutes les formes. C’est aussi impressionnant que magnifique. Enfin, 13h10, nous voilà au sommet. Nous avons mis 3h10 depuis le départ, mais cela nous a semblait bien plus, sensation de fatigue induite par la marche lourde en raquettes. Depuis le nouveau calcul altimétrique des sommets, le Madres a perdu un mètre ; il culmine à présent à 2468 mètres. C’est la onzième fois que je gravis le Madres, et c’est toujours un enchantement renouvelé.

 

Quand le vent fait des sculptures éphémères

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La vue est dégagée, nous en prenons plein les yeux. La vue très étendue vers le Nord Audois et ses multiples collines est du plus bel effet. Un vent glacial souffle pour nous indiquer que l’hiver en altitude n’est pas un vain mot. Impossible de rester sur place plus longtemps que l’espace de quelques photos souvenir. C’est le triste sort du randonneur, qui après plus de trois heures d’efforts doit vite redescendre à l’abri. Il est trop tard pour gravir le pic de Bernard Sauvage, alors nous basculons au plus direct dans la combe des neuf fontaines. C’est à 2250 mètres que nous allons trouver le calme d’un repas sans vent à 13h40.

 

Pic de Bernard Sauvage vu depuis le la cime du Madres
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Vue vers la plaine Audoise
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Summit !

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Premier plan Mont Coronat, massif du Canigou au second plan
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Vue vers le sud, au premier plan le Pic de la Pelade
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La crête au premier plan que nous avons suivie
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Juste une heure de pause, et à 14h40 s’engage une très longue descente. Pour se faufiler dans ce vallon des neuf fontaines, cela demande une constante attention, d’autant plus avec la neige qui masque le torrent. Nous allons passer un certain temps, intéressant certes mais chronophage, à confronter la carte aux variations du terrain, afin de se faufiler au mieux parmi les nombreux pièges qui se cachent dans ce décor blanc. La topographie du terrain est étonnante. Nous passons des successions de petits murs végétaux en zones totalement planes, comme un escalier géant qui ne prend pas fin. Notre observation de la carte nous amène à trouver un subtil passage entre le Sarrat del Bel Aire et la côte 2010. C’est à partir de ce petit col que les difficultés techniques du terrain disparaissent. Cap sur le refuge pastoral de Madres à présent. La neige est de moins en moins présente, et l’heure de ranger les raquettes approche. Nous arrivons au refuge à 16h30, en 5h10. C’est ici que nous nous allégeons les pieds en retirant les raquettes, pour s’alourdir les épaules.

 

Descente dans le vallon des neufs fontaines
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Nous venons du vallon caché par le pli
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Le refuge pastoral du Madres approche
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Nouveau regard d'où nous venons
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Nous suivons à présent la piste forestière carrossable pour les 4x4, qui arrive du col de Garabeil. La marche devient plus rapide et naturelle, mais il reste encore beaucoup de distance avant de retrouver le point de départ. Au niveau de l’aire de pique-nique Al Pountarrou, nous partons sur le bras de route le plus à droite sans traverser le pont. Cette piste conduit directement au village de Buillac, mais il y a moyen de faire plus court pour rejoindre Roquefort. C’est là que commence un jeu de pistes très subtil. Nous quittons cette piste sur notre droite pour un ancien chemin de débardage. La nuit nous enveloppe au niveau du ruisseau de la Fargasse. Dans le sous-bois dense de ces forêts, l’obscurité est totale. Le passage est encombré d’arbres morts et dans cette nuit d’encre il est facile de s’égarer. A l’approche du Pont de la Moulino tout devient confus. Pas l’indication, nous cherchons en vain parmi tous les choix possibles. La désorientation nous guette. L’aide du GPS sera la bienvenue pour confirmer la bonne piste à suivre. Encore un peu de marche à la frontale, et c’est seulement au détour de l’ultime virage que les lumières de Roquefort-de-Sault apparaissent. Fin de cette journée à 19h48 en 8h15. Merveilleuse randonnée en cette période de l’année, qui passe de la saison printanière en moyenne montagne à l’hiver mordant en haute montagne. Nous n’avons vu ni croisé aucun homo-sapiens pendant cette longue marche.

 

Trace de la boucle :

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 8h15 pour 22,5 km à 2,7 km/h

Dénivelé positif total : 711 m – Dénivelé négatif total : 1647 m

Point culminant : 2468m



20/02/2024
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