Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de Médécourbe depuis Soulcem

11/09/2016 : orris du Carla – orris de la Crouts – étang de Médécourbe – port de Médécourbe (2752m) – pic de Médécourbe (2914m) – crête Est – Pic de Racofret (2838m) – Port de Bareytes – vallée de Soulcem – orris du Carla

 

Français par le Nord, Andorran par le Sud/Est et Espagnol par le Sud/Ouest, le pic de Médécourbe est sans conteste le sommet le plus international des Pyrénées. C’est plus exactement une large arête qu’un sommet saillant, mais cette triple nationalité lui confère un attrait tout particulier. Néanmoins son accès demande une certaine expérience de la haute montagne et une bonne dose d’adaptation au terrain typiquement ariégeois. Les moins intrépides lui préféreront l’accès par l’Andorre, nettement plus rapide, mais je trouve plus élégant d’aller à sa rencontre par la vallée de Soulcem dont il est l’une des principales cimes.

Nous laissons le véhicule au parking des orris du Carla déjà plein de monde. Nous nous mettons en action à 8h23 sous une météo clémente et tempérée.

 

Pic de Médécourbe au centre (la grande face)

IMG_6477.jpg

 

L’approche est agréable. D’abord par la piste puis le sentier, on remonte facilement le ruisseau de Soulcem. La cascade de Lasbinas n’en a que le nom tant le niveau de l’eau est bas. Une fois le ressaut de la cascade dépassé, on prend pied sur le plancher de la haute vallée de Soulcem. Laisser sur sa droite le sentier de l’étang de Roumazet, puis un peu plus loin le sentier de l’étang de la Soucarrane et aller jusqu’au fond du cirque.

 

IMG_6478.jpg

 

Toutes les infos au carrefour

IMG_6479.jpg

 

Le prince noir, le Mérens

IMG_6481.jpg

 

Orri de la Crouts

IMG_6483.jpg

 

Au niveau des orris de la Crouts, on trouve un balisage jaune qui nous permet de prendre de la hauteur dans le mur de gispet qui se dresse devant nous. Le sentier est parfaitement bien tracé, permettant de se jouer des difficultés du terrain, tout en s’élevant sans trop de mal. On arrive sur un premier étage, puis par une traversée plein Sud, on découvre l’étang de Médécourbe dans son écrin minéral. Le bleu turquoise lui va à merveille. Il est 10h07 et cette première étape nous aura demandé 1h39. Pour beaucoup de marcheurs, cet étang peut suffire à lui seul comme objectif de randonnée. Même s’il y a déjà 2 pêcheurs, on ne se bouscule pas sur ses rives. Le temps d’une pause contemplative et on repart sans tarder.

IMG_6484_stitch.jpg

 

Il faut contourner l’étang par la droite, côté Ouest. Il n’y a plus de balisage, tout au plus quelques cairns, mais le cheminement est parfaitement évident. On monte par un pierrier sur un nouveau plancher en suivant le torrent qui alimente l’étang. On contourne ainsi le pilier du pic des Lavans. On se trouve sous l’imposante face Nord du pic de Médécourbe. Quelques névés sont encore bien présents dans ce mini cirque glaciaire.

 

L'étang vu d'un peu plus haut

IMG_6487.jpg

 

Toujours plus haut, le Montcalm au centre

IMG_6488.jpg

 

Un nouveau mur se dresse devant nous. La pente est vraiment très raide ; c’est une ode à la verticalité, les bâtons sont indispensables pour soulager les cuisses.

IMG_6489.jpg

 

Un étage de plus est gravi et il reste l’ultime couloir de pierres qui conduit au port de Médécourbe. Le col est à vue, ce n’est plus qu’une question de volonté car la partie finale est très croulante.

IMG_6490.jpg

 

Nous sortons au port de Médécourbe à 11h38 après 2h53 d’efforts. Nous sommes sur la frontière franco-espagnole. Des isards, nous observent non loin du col. Un léger vent frais vient nous rappeler que l’on s’est passablement rapprochés du ciel. Nouvelle pause pour reprendre des forces et analyser la suite qui s’avère être la partie la plus technique. Depuis le col, on peut voir une partie du très beau site de Baiau en contre bas.

IMG_6496.jpg

 

Gros plan sur le pic du Port gravi la veille

IMG_6493.jpg

 

Les étangs et le refuge de Baiau

IMG_6495.jpg

 

La suite consiste à partir sur notre gauche en suivant une vague sente légèrement versant français, pour entrer dans une cheminée. Quelques cairns aident à ne pas se tromper de cheminée. Au pied de celle-ci cela devient évident. Sans être technique, cette cheminée demande un peu d’attention car elle est composée de lames de granite. Les appuis sont souvent en oppositions. On débouche ainsi à un nouveau col.

 

Dans la cheminée

DSCF1033.jpg

 

La cheminée vue d'en haut

IMG_6498.jpg

 

Pour prendre pied sur l’arête frontière, il y a deux dalles que nous n’avons pas jugé prudent d’escalader. Un passage en corniche versant Sud d’une dizaine de mètres permet de contourner cette difficulté, pour se hisser aussitôt sur l’arête faîtière. L’arête est aérienne mais facile, surtout ne pas regarder le vide abyssal de la face Nord.

IMG_6500.jpg

 

Proche du sommet

DSCF1038.jpg

 

Il suffit alors de la suivre plein Est pour rejoindre le sommet oriental, point de convergence des trois nations. Nous y parvenons à 12h29 après 3h29 de montée. Le panorama qui nous attend est à la hauteur des efforts consentis pour se l’offrir. Tous les hauts sommets du secteur répondent à l’appel, de l’Aneto à l’Ouest au Tristagne et pic du Port à l’Est. Les 3000 trônent avec prestance sur ces belles montagnes du Vicdessos.

IMG_6501.jpg

 

Vallée de Soulcem en France

IMG_6513.jpg

 

IMG_6503_stitch.jpg

 

De G à D pic du port de Sutllò, Pique d'Estats, Montcalm

IMG_6510.jpg

 

Cirque de Baiau en Espagne

IMG_6512.jpg

 

Roca Entravessada et estanys Forcats en Andorre

IMG_6511.jpg

 

On prend le repas sur place, à 2914 mètres. Pour l’itinéraire du retour, on choisit de poursuivre la crête frontière franco-andorrane. On se met donc en marche à 13h35. Une fois le sommet oriental dépassé, l’arête devient à nouveau aérienne et découpée. Pas de difficulté notoire, mais cela reste du PD, donc pour public averti. Quelques échappatoires possibles versant Sud devant des dièdres trop techniques. On arrive ensuite à un nouveau sommet sans nom. On ne fait que passer.

 

Sommet sans nom avec le pic de Médécourbe au fond, pic des Lavans à droite

IMG_6518.jpg

 

La suite de la crête et le pic de Racofred au premier plan

IMG_6519.jpg

 

La suite est trop exposée pour rester toujours en crête, on utilise donc les échappatoires du versant Sud dans des pentes de gispet très raides, avec quelques dalles bien placées. Chute interdite il va sans dire, adhérence obligatoire. Cela nous conduit à une brèche qui signe la fin des difficultés. La crête se redresse une nouvelle fois pour nous conduire, en posant parfois les mains, jusqu’au sommet du pic de Racofred (2838m).  Il est 14h35 pour 4h25 de marche. Pour nous, ce sera le dernier sommet du jour, on engage la descente jusqu’au port des Bareytes.

 

Pic de Racofred

IMG_6522.jpg

 

On quitte alors la crête frontière pour plonger versant Nord vers la vallée de Soulcem. Le terrain est un éboulis de cailloux fins qui se dérobent sous nos pas, mais cela ressemble à un tapis roulant plutôt stable. Les glissades sont possibles, c’est le moment ludique de la journée. On aura même droit aux facéties des seuls isards ariégeois du week-end.

 

Le couloir au port des Bareytes

IMG_6523.jpg

 

Isard Ariégeois

IMG_6524-001.jpg

 

Dans la partie basse de ce couloir se trouvent les plus grosses pierres et cette fois la marche est moins ludique. On chemine au mieux dans ce pierrier pour rattraper sur notre droite des massifs de rhododendrons au niveau d’un cours d’eau. Suivre au mieux ce torrent en devenir, en évitant soigneusement quelques ressauts d’eau et viser la piste qui nous appelle.

IMG_6529.jpg

 

Une fois avoir rejoint la piste, il n’est pas nécessaire de la suivre immédiatement, on peut aisément couper les lacets en suivant une sente bien cairnée. Ce gain de distance n’est pas négligeable. Cela nous amène au point le plus bas du cirque ; il ne reste alors qu’à suivre enfin intégralement la piste, qui, quoiqu’un peu monotone, a l’avantage d’être quelques dizaines de mètres au dessus du torrent Soulcem, et nous offre un autre point de vue sur l'itinéraire parcouru le matin. Nous terminons cette exceptionnelle boucle à 16h51 après 6h25 de marche soutenue et aérienne.

Le Médécourbe par le Nord ne s’offre pas, néanmoins il procure tous les plaisirs de la haute montagne avec une belle arête. Un pur sommet Ariégeois. A refaire mais en étant en grande forme, tant l’approche est exigeante.

 

Trace GPS : http://www.openrunner.com/index.php?id=6582335

Fichier GPX à télécharger 

 

Tracé du jour sur carte IGN 1/25000ème

Carte_IGN_Medecourbe.jpg

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 6h25 pour 17,4 km à 3,7 km/h

Dénivelé positif total : 1318m – Autant en négatif

Point culminant : 2914 mètres



15/09/2016
13 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 308 autres membres