Pic de Soularac depuis Comus
11/12/2023 : Comus – Col de la Peyre (1725m) – Etang Tort – Pic de Soularac (2368m) – aller/retour
De tous les accès pour se rendre au point culminant du massif de Tabe, le versant ouest est le moins emprunté. C’est pourtant le plus direct pour se hisser sur le pic de Soularac, et malgré la carrière de talc qui défigure le paysage, la partie supérieure garde une authenticité toute Pyrénéenne. Le départ depuis le village Audois de Comus permet de se mettre en jambes en douceur, au prix de quelques longs kilomètres de pistes forestières. Attention toutefois à trouver une place pour se garer dans ce petit village aux rues étroites.
Départ à 7h10 par une température de 0°C mais avec un vent nul, en suivant le sentier Cathare vers l’ouest. Il faut suivre la route forestière qui descend jusqu’à perdre plus de 100 mètres depuis le point de départ. Il faut rester sur la route lorsque cette dernière fait un coude pour reprendre de la hauteur ; on quitte alors le sentier Cathare. La marche sur la piste n’est pas si monotone car la reprise de dénivelé est rapide. On suit un ruisseau qui coule étonnamment avec un beau débit pour un bassin versant très limité. Au niveau d’une ruine, la piste fait un nouveau coude pour franchir le ruisseau ; il ne faut pas franchir le ruisseau et poursuivre toujours plein ouest. Cela conduit au terminus de la piste où l’on découvre les premières informations signalétiques.
Terminus de la piste, point de départ du sentier du talc
Balisage clair au niveau du parking
Gros plan sur la face Est du Soularac
A cet instant, l’objectif du jour apparait dans le paysage, assez imposant et majestueux avec sa cime blanche. Le sentier s’élève à travers les pelouses et les genets qui parfument l’air frais de décembre comme en plein mois de juin. Le sentier est parfaitement balisé de petits panneaux de bois, à chaque intersection. Sans grande difficulté je parviens au col de la Peyre, au niveau de la carrière de talc de Luzenac. Il est 9h35 et je n’ai pas encore mis un pied dans la neige, mais cela va vite changer.
La neige commence ici mais en si petite quantité qu’il est impossible de chausser skis ou raquettes. Rapidement, le sentier se perd sous la neige et à 1900 mètres les raquettes deviennent indispensables. La couche de neige est relativement faible si bien qu’elle casse souvent et les pas se retrouvent enchevêtrés dans les genets ou les rhododendrons. C’est rude, le souffle s’accélère, la marche est heurtée ; il faut accepter de subir la pente. Je me relève à peine d’un covid dernière mouture, et la constance dans l’effort n’est pas chose facile. Lorsque je me hisse enfin à l’étang Tort, je suis occis. Il est 10h52 et cela a déjà demandé 3h30. C’est toujours comme ça avec la première neige de saison et la marche en raquettes ; il faut bien une journée de réadaptation. J’en suis à me demander si j’ai l’énergie pour poursuivre l’ascension. Le sommet est là, tout proche, ce n’est qu’une question de volonté. Le temps d’immortaliser l’étang endormi, de reprendre un peu d’énergie en barre, et je repars.
Sur la rive de l'Etang Tort
Depuis l’étang, il faut partir sur la gauche afin de prendre pied sur la crête Est. Un invité imprévu fait son apparition en crête. Un vent d’ouest de 60 km/h vient battre les flancs de la montagne. La neige a une portance toute relative, même en raquettes, et le vent n’aide en rien la progression. Il faut une bonne dose d’abnégation pour faire face à ce frein impalpable. Ce n’est pas une question de technique mais de volonté, alors je ne capitulerai pas. Je suis tel le roseau qui plie mais ne rompt pas. La journée est belle, la montagne tout autant, un pas de plus à faire et le sommet se rapproche. Quelques contournements de bastions rocheux, une dernière rampe courte, et le point culminant du massif de Tabe est atteint. Il est 11h45 quand je me pose sur le pic de Soularac, pour 4h18. Quelle grimpette !
La crête à suivre
Le sommet se rapproche, la crête est docile
L'Etang Tort vu depuis la crête Est
Un tour d’horizon s’impose puisque ce sommet est visible de toute part, il offre naturellement un large panorama sur 360°. Tant de cimes à voir et bien peu reconnaissables distinctement. Mais c’est un enchantement. Et le regard se perd pratiquement vers l’infini lorsque l’on se plonge vers le nord et l’immense plaine Ariégeoise et Audoise. Je vais trouver un abri indispensable contre le vent, pour manger sereinement sur ce fabuleux belvédère. Naturellement, je ne verrai personne, comme ce fut le cas durant l’ascension. Quel bonheur !
Le proche pic de Saint-Barthélemy
L'Etang du Diable en versant Nord
Le Mont Valier encore plus beau en blanc
Le très lointain pic du Midi de Bigorre au zoom
Les sommets du Donezan et d'Orlu
La station de ski d'Ax/Bonascre sur la gauche et les cimes de l'Aston
La face nord du Pic de la Coume d'Enfer
Le pic de Serrère sur la frontière
En raison de la longueur très courte des journées à ce moment de l’année, je n’envisage pas de faire une boucle ; ce sera un retour par l’itinéraire matinal à 12h35. Cela m’aura demandé plus de 4 heures pour arriver au sommet, combien de temps vais-je mettre pour retrouver le point de départ ? La neige s’est fortement ramollie, si bien que les raquettes vont rester sur le sac. C’est de la soupe blanche, comme si nous étions au printemps, mais de par la faible quantité, la marche ne s’en trouve pas véritablement affectée. Il est facile de suivre les pas de la montée, et il est même possible de faire des « tout droit » sans suivre scrupuleusement le sentier. Une heure seulement pour passer au col de la Peyre.
Etang Tort
La crête à suivre et l'Aude au loin
L'Etang Tort est en train de fondre
Cette fois le pic s'éloigne vraiment
La suite de l’itinéraire ne présentant plus de neige, je vais pouvoir allonger le pas à loisir. Je ne trouve pas plus monotone la marche sur cette piste à ce moment de la journée, que je ne l’ai trouvée au lever du jour. Les kilomètres défilent, jusqu’à retrouver le sentier Cathare où il reste à nouveau un peu de dénivelé à reprendre jusqu’à Comus. C’est même un plaisir de donner du rythme dans ce passage ombragé et humide. Fin de la journée à 15h18, pour un retour en 2h38. J’ai hâte de revenir dans ce secteur à la fin du printemps pour redécouvrir ces paysages autrement, et effectuer une boucle par delà la carrière de talc. Au final, l’usage des crampons n’a pas été utile.
Plein centre le pic de Ruhle
Quelques connaissances estivales
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h56 pour 26,3 km à 3,7 km/h
Dénivelé positif total : 1533 m – Autant en négatif
Point culminant : 2368m
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