Pics de St Barthélémy et de Soularac depuis le col de Montségur
13/09/2015 : col de Montségur – Jasse de la Taula – Pic de St Barthélémy (2348m) – col du trou de l’Ours – Pic de Soularac (2368m) – GRP – Jasse de Pratmau - Montségur – col de Montségur
Depuis le temps que j’observe le massif de Tabe depuis Carcassonne, pourtant si proche, je n’avais jamais trouvé un moment pour aller le visiter. J’attendais le moment opportun et le choix d’un itinéraire en boucle pour mieux saisir les subtilités de cette montagne. L’occasion m’en est donnée en ce week-end de météo incertaine où une fenêtre s’ouvre pour la journée de dimanche. Je saisi cette opportunité et je démarre à 7h20 du col de Montségur, sous le célèbre château cathare.
Je prends directement le sentier au col en direction du Sud\Ouest, dans des pâturages où se trouve un troupeau de vaches gasconnes. Cette première partie se déroule dans une zone pastorale où il faut zigzaguer entre les clôtures et les vaches peu accueillantes. La température est de 11°C mais le soleil se lève déjà pour réchauffer les pelouses.
Le jour se lève sur le Pog de Monségur
Le sentier est balisé de marques jaunes qui semblent avoir un certain âge. A la jasse suivante, je dois contourner un nouveau troupeau de gasconnes qui meuglent à tout rompre, pas trop rassurant pour l’isolé que j’étais. Le seul à rester paisible était le taureau, sûr de sa force, il n’a pas daigné lever la tête en ma direction ; entre mâle on se comprend. Une fois avoir contourné le troupeau, puis traversé cette grande étendue de pelouses, j’arrive au refuge pastoral du Taulat. A présent je peux marcher à vue et suivre la longue crête qui se termine au sommet du Saint Barthélémy.
Objectif en vue
Sur la carte, le tracé du sentier évite soigneusement toutes les bosses de la crête. Je trouve dommage de les ignorer, alors je me lance sur la première bosse anodine, toute proche du refuge, que je gravis sans difficulté. Or, la difficulté se trouve derrière, une belle barre rocheuse. Je suis quitte pour faire demi-tour, j’ai compris la leçon. Durant un court moment, le sentier est pratiquement plat, jusqu’à d’anciennes mines désaffectées.
Le site minier abandonné
Puis le sentier se redresse à nouveau pour retrouver la crête et jouer selon les difficultés à changer de versant.
Ici ça se précise.
C’est parfaitement balisé, pas de problème d’orientation. En entrant dans la forêt de résineux, je trouve un, puis deux, puis quatre magnifiques cèpes de Bordeaux. Même si je ne suis pas venu en chercheur de champignons, je ne peux pas laisser un tel cadeau sur le chemin.
Je passe en mode chercheur et je trouve sans difficulté quelques nouveaux beaux spécimens. Mon problème, c’est que le sac se rempli et que je n’avance plus vers mon objectif matinal, mais la cueillette est si belle ! Je dois mettre un terme à cette parenthèse mycologique, je désactive donc le radar à champignons et je repars en direction du sommet. En sortant de la forêt aux alentours de 2000 mètres, le tissu végétal a changé et ce ne sont plus les mêmes champignons qui tapissent le sol. C’est surprenant de constater qu’en si peu de temps la végétation soit si radicalement différente. La suite de mon ascension n’est qu’une succession de courtes côtes, et c’est même avec étonnement que j’arrive au sommet à 10h28. Cela ne m’aura demandé que 2h49 de marche pour me jucher sur les 2348 mètres du pic de Saint Barthélémy. Malgré un temps gris et des nuages à l’ouest, la vue qui s’offre à moi est à la hauteur des efforts accomplis. Rien ne vient gêner le regard sur 360°. La station de ski des Mont d’Olmes est à deux pas. Les plaines Ariégeoise et Audoise sont sous les nuages et vers le Nord le pic de Nore semble flotter au dessus cette mer blanche. La Haute-Ariège déroule son chapelet d’innombrables sommets jusqu’aux massif du Montcalm et celui de Bassies. Au-delà du Mont Valier, l’horizon est bouché. Je découvre le massif des Trois Seigneurs avec un profil que je ne connaissais pas.
Sommet du Saint Barthélémy
Je ne reste que 10 minutes, trop de vent froid pour apprécier ce moment. Je repars alors en direction du point culminant du massif, le tout proche pic de Soularac. Il faut descendre au col du trou de l’Ours, le col qui sépare les deux sommets. C’est une perte de dénivelé de 130 mètres, qu’il faut reprendre aussitôt. Ce nouveau sommet est un peu plus technique que son voisin et il faut parfois mettre les mains pour se faufiler entre des blocs de granit, sans que cela ne soit bien difficile pour autant. J’ai le plaisir de fouler la cime du Soularac pour ma première fois à 11h08, après 3h18 d’approche. Il y a moins de place sur ce point culminant que sur le précédent ; c’est même surprenant de constater une telle différence entre ces deux pics si proche. D’ici, la vue vers l’Est est plus ouverte sur le secteur du Chioula, le fond du pays de Sault, mais également sur le Donezan, le Madres et par delà le massif du Canigou ferme le bal des hautes cimes. Je suis toujours seul, le vent ne souffle pratiquement pas, l’endroit est donc tout indiqué pour se poser et prendre le repas. Un moment de quiétude agrémenté par le vol silencieux d’un vautour fauve qui viendra plusieurs fois me survoler.
Sommet du Soularac
Panorama sur la crête parcourue se terminant au sommet du Saint Barthélémy et les étangs
Panorama vers l'Est
Mon regard se perd dans le bleu profond de l’étang du Diable qui se trouve 400 mètres plus bas. J’attends le bêlement de moutons montant du lac, mais je n’en verrai pas un seul. Cette pause contemplative durera une heure, et à 12h05 je prends congé de ce sommet pour engager la descente. J’ai choisi de faire une boucle. Je dois me rendre à nouveau au col du trou de l’Ours pour rattraper le sentier du tour du massif de Tabe. Mais en passant à l’aplomb d’un couloir, j’entrevois la possibilité de descendre directement à l’étang du Diable en évitant le détour aux étangs supérieurs. La pente est certes prononcée mais pas extrême. Il y a un éboulis dans l’axe du couloir, que j’évite soigneusement pour rester toujours sur la terre et le gispet. Sans problème, j’arrive en bas de cette forte pente. L’utilisation des bâtons est toutefois indispensable. Je retrouve alors le sentier balisé jaune et rouge venant du col. Il n’y a plus qu’à se laisser guider.
L'étang du Diable
Cette partie me parait plus pénible que le reste, car ça monte, ça descend, ça remonte un peu, c’est à flanc. En somme je trouve cela bien long, à moins que ce soit la digestion. Je vais trouver un peu de distraction par la cueillette de lactaires délicieux, champignons qui semblent être délaissé dans ce département. Je vais même déranger un coq de Bruyère qui va me surprendre par son vol lourd, autant qu’il le fut par ma présence. La sortie de forêt de résineux débouche sur la jasse de Pratmau où le sentier disparait totalement à cause du travail appliqué des sangliers qui ont littéralement labouré cette prairie.
Jasse de Pratmau, pic de Soularac au fond à gauche
Pour retrouver le sentier sous le refuge pastoral, il faut rester sur la gauche du pré et de nouvelles balises sont visibles sur les arbres. Cette fois c’est dans une belle hêtraie que je pénètre, sur un sentier bien large et propre propice à avancer vite. Il n’y a aucune difficulté il suffit de descendre ; le sentier coupe par deux fois une route forestière mais c’est indiqué par de jolis panneaux de bois.
Dernier regard en arrière
Le sentier débouche sur la route goudronnée qui m’amène au village de Montségur. Du village, il ne reste plus qu’à remonter par un sentier au col routier où j’ai démarré ma boucle quelques 8 heures plus tôt. A 15h32, après 6h37 de marche, je termine ce beau périple au milieu des visiteurs qui partent avec crainte à l’assaut du Pog pour visiter le château.
Au départ, je doutais de l’appartenance du massif de Tabe comme étant une montagne Pyrénéenne, mais cette boucle a levé tous mes doutes, et c’est même bien une montagne Ariégeoise qui plus est. Ça monte fort dés le départ et ce, jusqu’au sommet, et on ne voit aucun animal sauvage. Alors pour les sceptiques comme moi, allez visiter le massif de Tabe, vous en reviendrez enchanté.
Tracé du jour sur carte IGN 1/25000ième
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h37 pour 21,6 km à 3,7 km/h
Dénivelé positif total : 1650m – Autant en négatif
Point culminant : 2368m
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