Pics de les Founts, Cataperdis et Caraussans depuis Soulcem
08/08/2021 : Orris du Carla – Port d’Arinsal (2778m) – Pic de les Fonts (2748m) – Etanys de l’Angonella – Breixa d’Arcalis (2716m) – Pic de Cataperdis (2807m) – station de ski d’Arcalís – Pic de Caraussans (2709m) – Pointe de Peyreguils (2703m) – Etang de Caraussans – Orris de Labinas – Orris du Carla
Initialement, j’avais prévu de gravir quelques sommets Andorrans dépassant les 2900 mètres, mais la météo capricieuse du jour en aura décidé autrement. Profitant des nombreux passages frontaliers depuis Soulcem, je démarre à 4h50 cap sur le port d’Arinsal. Suivre la piste jusqu’au panneau indiquant le port de Rat. Seulement, par une nuit noire et un brouillard ne permettant pas de voir à plus de 5 mètres, je trouve plus confortable de suivre la piste jusqu’à ce que le jour vienne apporter plus de clarté. Dès les premières lueurs, je quitte la piste pour m’élever dans la pente en suivant le sentier. Je laisse l’itinéraire principal pour aller découvrir la cabane du Rat [1h57], occupée actuellement par le berger, puis je mets le cap plein Sud sous les falaises du pic des Langounelles. L’itinéraire du jour se faufile dans un gros pierrier, puis se joue habilement par quelques lacets, du rude couloir qui se profile. Cela nous hisse presque sans effort jusqu’à la frontière en 2h53. 2778m est l’altitude du col, cela vaut déjà un bon sommet. Comme il est 7h56, je me pose pour un desayuno improvisé.
Pic de la Soucarrane vu depuis la cabane du rat
Cabane du Rat qui se fond parfaitement dans le décor
Plutôt agréable la vue depuis la cabane
Le pic de Tristagne apparait dans l'axe du port de Rat
Surprenant balisage au port d'Arinsal
La vue s'ouvre sur les étangs de Montmantell
Souvenir funeste ou simple plaque commémorative ?
Le vent souffle avec force. Je vois que les proches sommets vers l’ouest sont sous les nuages. Je poursuis alors sur un chainon de crête perpendiculaire à l’axe frontalier, venant du sud. Ce bout de crête sépare le bassin des étangs de l’Angonella à l’est, du bassin des étangs de Montmantell à l’ouest. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était le bout de crête assez effilée qui se propose immédiatement. Il faut être d’autant plus vigilant que le vent souffle en continu à 50 km/h, et les rafales à plus de 70 auraient tendance à me jeter dans le vide. Le fil de l’arête passe plutôt bien sans vent. Il faut résister à l’envie de passer sous la crête, surtout versant est, car il y a de très nombreux couloirs. Les meilleurs échappatoires se trouvent en versant ouest, donc côté Montmantell à ma droite. Les difficultés majeures se rencontrent jusqu’à la pointe 2757m, puis dans une moindre mesure jusqu’au point bas 2649m. Ensuite, ce n’est plus qu’une croupe molle. Je parviens au pic de les Founts à 9h04 après 3h42.
Au bout de la crête le pic de les Fonts
Vue surplombante sur les étangs de Montmantells
Un passage assez délicat descendu
Sommet de la pointe 2757m avec le pic de les Fonts au bout
Le Pic de les Fonts domine nettement le village d’Arinsal en creux de vallée. La vue est plongeante. Le sommet est très étendu et pratiquement plat. Cela ferait un très bon site de décollage de parapentes. Le vent est de plus en plus violent et glacial, je ne peux pas rester là. Il me fouette, je titube. Je constate bien vite qu’il faut oublier l’envie d’aller vers l’ouest où le brouillard enveloppe toutes les cimes, alors je poursuis un bout de crête vers le pic de la Burna. Mais déjà, tel un incendie fou, de monstrueuses volutes de brume remontent à une allure insensée la vallée de l’Angonella. Ne voulant pas être pris dans ce brouillard dense, je plonge au plus direct vers les étangs d’Angonella en cherchant toujours la visibilité. Par chance, un courant d’air venu des cimes bloque la brume au niveau de l’étang inférieur. Par un terrain facile, on rattrape le sentier du GRP qui mène à l’étang inférieur. Il ne reste alors qu’à suivre le sentier des étangs balisé en jaune jusqu’à l’étang supérieur. Enfin, il faut s’élever dans la rude pente sud de la Serrat d’Arcalís qui permet de gagner presque 300 mètres pour se rendre à la brèche d’Arcalís.
Arinsal en fond de vallée
Du sommet la vue vers le port d'Arinsal
Estany més amunt et estany del mig d'Angonella
Monter dans les éboulis depuis l'estany més amunt d'Angonella
Estany més amunt d'Angonella et pic de les Fonts et bout de crête parcourue, vus depuis la montée vers la breixa d'Arcalís
Ici, malgré le vent, il est trop difficile de résister à l’envie d’aller respirer un peu d’air au dessus de 2800 mètres, alors cap sur le pic de Cataperdis, juste pour le plaisir. Je parviens au second sommet du jour à 11h09, en 5h24. Voilà deux fois que je foule cette cime frontalière en deux mois, presque jour pour jour. Avec ce vent tempétueux, je réalise qu’il ne sera pas possible de suivre l’arête jusqu’au port de Rat, donc demi-tour jusqu’à la brèche.
Station de ski d'Arcalís
Gros plan sur le pic d'Etang Fourcat
C'est écrit dessus
Soulcem encore sous les nuages côté France
Pour rentrer, j’ai le choix de passer par le port de Rat et trouver bien vite le brouillard venant de Soulcem, ou poursuivre vers l’est tant que la visibilité est bonne. Cap à l’est toute ! Descente sur sentier jusqu’à la station de ski d’Arcalís. Mais cela fait passer rapidement de 2807 mètres, à 2250 mètres en peu de temps, dénivelé qu’il va falloir reprendre. Au niveau de l’arrivée des télécabines, se trouve le sentier des étangs de Tristaina et celui de Creussans. J’engage un court instant cette montée et je fais la halte repas à 12h13, concluant une demi-journée de 6h19.
Descente depuis la brèche
Carrefour au niveau des télécabines
Pendant la pause j’ai le loisir de constater que les télécabines déversent un flot ininterrompu de touristes qui se rendent sur la frontière. Les plus volontaires y vont à pied, mais une majorité se fera monter par un autre télésiège. Mais que vont-ils voir tous en pèlerinage ? En une heure de temps, je suis persuadé que c’est plus de 500 personnes qui ont envahi les hauteurs. Je ne tarderai pas à le savoir ! Je me remets en marche à 12h48. Je poursuis le sentier qui n’est autre qu’une piste de ski, jusqu’à parvenir à l’estany de Creussans. Au niveau de l’étang, je quitte la piste et les pèlerins, pour prendre pleine pente jusqu’au sommet du pic de Caraussans et ses 2709 mètres. Troisième sommet à 13h25, pour 6h55.
Estany de Creussans
Sommet du pic de Caraussans vue vers l'ouest
Pic de Cabayrou tout proche
Crête frontière allant à la Pointe de Peyreguils, France à gauche, Andorre à droite
Le port de Caraussans me permettrait de descendre sur la France immédiatement, mais je pousse encore un peu la marche vers l’est pour découvrir l’aimant qui attire autant de touristes. La curiosité se trouve au sommet de la Pointe de Peyreguils. C’est une horloge solaire géante. L’idée est intéressante, là n’est pas le sujet, mais pour faciliter l’accès, le dernier bout de crête a été raboté, et c’est une piste qui dépose les badauds à 2703 mètres. Au terminus du télésiège, seuls les 200 derniers mètres linéaires se font en marchant, mais il ne manque que le goudron pour baptiser cela « autopista ». Dernier sommet du jour pour moi, j’ai eu ma dose d’horreur. Quel contraste avec la solitude paisible des étangs de Montmantell ou d’Angonella, et cet aimant à touristes ! La montagne pour tous est une chose, la massacrer en est une autre.
Horloge solaire sur la cime du pic de Peyreguils
Je bascule en versant ouest pour aller chercher au mieux le sentier au bord de l’étang de Caraussans. Cela passe partout sans piège. Ici à part 4 jeunes pêcheurs, je ne verrai personne d’autre. Forcément, quand c’est à la force des mollets qu’il faut gagner les hauteurs, il y a moins de candidats. Et c’est très bien ainsi ! La descente se fait par une sente bien marquée et me dépose sur la piste. Le final est connu, fin de la journée à 16 heures après 9 heures de marche dans le froid d’un été à Soulcem. Pour les hautes cimes Andorranes, je reviendrai. La météo du jour m’a donné l’occasion de m’adapter et découvrir les étangs d’Angonella que j’avais entre aperçus un jour d’orage en juillet 2014 lors de ma traversée des Pyrénées.
Estany més amunt de Tristaina sous le pic de Tristagne
Direction l'étang de Caraussans
Le bassin lacustre de Caraussans
La cascade de Labinas manque déjà cruellement d'eau
Trace du jour :
Profil de la sortie :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 9h00 pour 27,6 km à 3 km/h
Dénivelé positif total : 2275 m – Autant en négatif
Point culminant : 2807m
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