Puig de Camporells, Pic de l’Homme Mort et La Muntanyeta par la vallée de la Lladura
19/11/2023 : station de Formiguères – vallée de la Lladura – Salt dels Porcs – Etangs des Camporells – Puig de Camporells (2671m) – Pic de l’Homme Mort (2668m) – La Muntanyeta (2436m) – Baga de vall de Galba – station de Formiguères
S’il y a un site lacustre qui ne déçoit jamais dans les Pyrénées-Orientales, c’est bien celui des Camporells. Facilement accessible depuis le haut de la station de ski de Formiguères, en suivant le Serra de Mauri, c’est l’itinéraire classique. Néanmoins, on peut varier l’accès en remontant la petite vallée de la Lladura. C’est donc une promenade automnale qui est proposée en ce jour, alors qu’il y a encore quelques années, l’usage des raquettes ou des skis aurait déjà été totalement indispensable. Yannick et l’infatigable Jules me font le plaisir de m’accompagner. Une belle journée en famille s’annonce.
Départ à 8h05 depuis le bas de la station de ski de Formiguères, où l’on peut observer des cerfs prenant le petit-déjeuner sur les pistes couvertes d’herbes. Suivre la piste forestière qui conduit au parking de la Serre de Mauri et poursuivre jusqu’au col du Pla del Bosc. La chaleur est excessive sitôt que l’on passe au soleil. Après le passage de ce discret col, la piste descend jusqu’à son terme, et se poursuit en sentier jusqu’à la Basseta, un étang couvert de végétation où barbotent quelques canards Col Vert.
Ici la tondeuse est sans fil
Premier objectif du jour en vue
C’est par un très beau sentier que l’on prend enfin de la hauteur. Orienté en versant Sud, le soleil ne tarde pas non plus à faire son apparition, pour notre plus grand plaisir. La prise de dénivelé est de 400 mètres sur 1,7 km, autant dire que le gain est efficace mais le sentier est toujours agréable pour rendre le passage du Salt dels Porcs en une promenade touristique. L’arrivée aux étangs des Camporells est toujours un émerveillement, avec la présence imposante de la face Est du Petit Péric. Nous passons proche du refuge local en 1h56.
La partie basse de la vallée avec en fond le Pic du Canigou
Petit Péric vu depuis l'Estany de la Basseta
Petit Péric vu depuis l'Estany del Mig
Droit devant le Puig de Camporells
Petit Péric et Puig Péric au fond
Après avoir pris quelques clichés comme il se doit, nous enchainons sans plus tarder. Nous avons à vue le Puig de Camporells mais pas réellement d’itinéraire sur le terrain, alors ce sera par une directissime que l’on ira chercher la base du sommet. Bien que cela passe partout, il faut faire preuve d’un peu de lecture de terrain pour éviter de trop subir les ondulations du terrain, car tout est faussement plat. Nous coupons quelques cours d’eau à sec, comme des antiques routes pavées. La présence des nombreux étangs est toujours un prétexte à s’arrêter prendre de nouveaux clichés ; le secteur est pour moi l’un des plus beaux du département, si ce n’est le plus beau. Nous allons aborder le Puig de Camporells par l’arête des Lagopèdes, c'est-à-dire pleine face. C’est avec le récit en tête de mon amie Amédine que nous nous risquons dans cette paroi sombre. https://balades-lison.blogspot.com/2022/09/le-pic-de-camporells-2671-m-par-larete.html
Ruisseau à sec venant de la Coquilla mimant une antique route pavée
Puig de Camporells versant Est
L'arête des lagopèdes et la voie que nous avons suivie
Encore un peu de marche pour l'approche
L'étang supérieur des Camporells
L’attaque de l’arête plein Est n’est pas très rassurante car les prises ne sont pas fiables. Il y a de nombreuses courtes cheminées de 5 à 8 mètres de haut, mais cela devient vite de l’alpinisme. Nous ne sommes pas équipés, il faut aller au plus « simple ». Une fois pris dans l’arête, il n’y a plus de retour arrière possible, il faut bien l’avoir en tête. Jules n’est pas impressionné mais la recherche d’itinéraire nous consomme beaucoup de temps. Tous les passages les plus évidents se trouvent sur notre gauche, c'est-à-dire en face sud du pic. Peu à peu, de cheminées en vires, nous prenons de la hauteur tout en glissant en face sud. Il y a plus simple pour se hisser sur ce sommet, mais l’exercice ici est plaisant pour celui qui a une appétence au vide, en gardant à l’esprit que chaque prise peut s’arracher. On rencontre sur la partie la plus haute de l’arête des zones herbeuses rendant l’approche plus rapide et plus simple. J’ai même trouvé des traces de peinture rouge sur un terrain à isards. Le final est à nouveau rocheux mais nettement plus simple. Nous parvenons à la croix sommitale à 12h47, pour un temps de 3h47. Le vent s’est invité et il faut toute la science de Yannick pour trouver un petit coin sans souffle d’air afin de prendre le repas à l’abri de ce vent qui annonce l’hiver.
L'attaque de l'arête, c'est où l'on veut, ou presque !
Une partie plus haute plutôt verticale
Dans l'arête, l'ambiance est vraiment verticale
L'ensemble des étangs des Camporells
En quittant l'arête, la partie végétalisée de la face
Tout au fond le Puig de la Portella Gran
Il y a bien un balisage, mais très discret
Après avoir renoncé pleine face, nous sommes passés sur la gauche
Sommet du Camporells, Puig de la Portella Gran dans le dos
Nous ne sommes pas sur la plus haute cime locale, néanmoins la vue n’en demeure pas totalement bouchée. La curiosité locale sont les ondulations laissées par un antique glacier dans le mini cirque de La Coquilla, où le terrain est plissé comme un vieux tapis. Vers l’ouest je suis étonnament surpris de voir le Mont Valier par delà la crête nord du Puig de la Portella Gran. Le plateau des Camporells s’étire sous nos pieds, ce sommet porte bien son nom. Le repas nous fait le plus grand bien avant d’aller déambuler sur de nouvelles proches cimes. Nous repartons à 13h50 en gardant un œil sur la montre, car la nuit arrive vite au mois de novembre.
Pic de l'Homme Mort ou Puig de Morters
Nous sommes au coeur des Pyrénées Catalanes
Vue vers le Nord sur les sommets du Donezan
Petit Péric versant Nord et plissements de La Coquilla
L'arête entre le Camporells et la Portella Gran, itinéraire plus simple
Le prochain sommet est tout proche puisque ce sera le Puig de Morters ou Pic de l’Homme Mort, frontalier avec la réserve d’Orlu. Cela ressemble à un insignifiant tas de roches, mais il se défend bien. Deux stratégies vont être adoptées pour se hisser sur son faîte. Jules préfère effectuer un contournement par le nord, alors que je vais opter pour une ascension plus directe par le sud. Descente rapide au plus direct et remontée aussitôt. C’est très raide et la partie finale demande de poser sérieusement les mains ; il n’y a pas de réelles difficultés, mais il est préférable que les rochers soient secs. Dans le cas de Yannick et Jules, ce n’est que de la randonnée. Les deux stratégies conduisent au même moment au point culminant, chacun à l’avenir choisira selon sa préférence. Nous voilà réunis à 14h13, pour 4h10 sur le pic de l’Homme Mort.
Vue vers le N/W
Au pied du pic de l'Homme Mort
La profonde vallée de l'Oriège
Gros plan sur la Dent d’Orlu
Vue sur les sommets de la réserve d'Orlu
Gros plan sur les cimes du cirque des Peyrisses
Par delà le pic d'Agnel, le massif Estats/Montcalm
Descente rapide par l’arête nord, puis nous partons en déambulation vers le bas. Je trouve toujours agréable de cheminer sur ce plateau qui offre autant de possibilités qu’il y a de randonneurs. Nous pourrions rentrer définitivement par le même itinéraire, ou par la classique Serre de Mauri, mais il y a toujours quelque chose à découvrir pour mieux connaitre ce vaste domaine. Nous faisons un détour sur la Muntanyeta. Cela ne demande que 100 mètres de dénivelé pour gagner ce nouveau sommet. Il y a une sente entre les pins. Court passage au sommet à 15h32 pour 5h08 de marche. Le vent toujours présent annonce un froid glacial quand le soleil aura disparu, alors nous ne trainons pas.
Encore des étangs au pied du pic de l'Homme Mort
En direction du sommet de la Muntanyeta
Les sommets dominant la haute vallée du Galbe
Autre vue sur le Puig Péric et le Puig de la Portella Gran
Puig de Camporells depuis La Muntanyeta
Descente au plus direct au col 2312m, et l’on s’engage dans un vallon suspendu. Nous sommes surpris de découvrir un magnifique sentier hors des balisages officiels. Ce vallon nous abrite du vent et bien que ce soit un versant nord, il y ferait presque chaud. Pas surprenant de découvrir un bel orri de berger et des traces de passages de vaches. Puis, le sentier tourne vers l’Est pour suivre une courbe de niveau parallèle au fond de vallée du Galbe. Ce sentier est une merveille, mais à déconseiller en hiver pour cause d’avalanches. Par contre en été, il est une alternative sérieuse à la trop fréquentée Serre de Mauri. Ce sentier débouche sur les pistes de ski de la station de Formiguères, qu’il ne reste plus qu’à suivre pour retrouver le point de départ. La boucle est fermée à 17h17, pour un total de 6h46. La distance peut paraitre importante, pourtant le dénivelé est dérisoire, c’est toute la singularité de ce domaine. Hormis la partie verticale dans l’arête des lagopèdes, tout le reste est de la randonnée toute saison. Un régal que d’avoir partagé cette belle journée en famille. Bientôt, ce sera au tour de Jules d'assurer le guidage.
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h46 pour 22,9 km à 3,4 km/h
Dénivelé positif total : 1250m – Autant en négatif
Point culminant : 2671 mètres
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