Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Etape 1 : Artiga de Lin – Refuge de Conangles

Dimanche 7 juillet 2019

Etape 1 : Artiga de Lin – Estanhet des Pois – Collado de los Aranesos (2447m) – Ibón alto de l’Escaleta – Tuc de Mullères (3010m) – Collado de Mullères (2935m) – Vall de Mullères – Refugi de Conangles

 

Pour des raisons de logistique, nous avons déposé une voiture à l’arrivée du périple, et nous sommes venus la veille, en famille, dormir au point de départ. Ainsi, Valérie et Florent vont repartir avec l’autre véhicule. Après une agréable nuit sous tente, départ dès 8 heures depuis Artiga de Lin pas encore au soleil. Nous suivons un court instant la piste jusqu’à un pont, puis l’on s’engage sur un sentier plutôt bien marqué, Nous avons choisi de changer de vallée en franchissant le collado de los Aranesos, à la place du col du Toro un peu plus à l’Ouest. Les deux vallons suspendus sont pratiquement parallèles, mais il fallait bien faire un choix. Le vallon que nous remontons est ravagé par des avalanches, mais le sentier n’en est pas trop affecté. Nous débutons ainsi la journée par une vallée totalement nouvelle pour nous. Ce vallon suspendu abrite un bel étang, dans un décor très sauvage, que nous découvrons à 9h20, après 1h20 de montée soutenue. Un amoncellement de roche entoure le paisible étang. Durant la montée, une nappe de brouillard vient nous envelopper, mais à l’altitude de l’étang, le brouillard se brise. Nous avons percé le plafond de ouate, à nous le ciel bleu.

 

La vallée à remonter

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Estanhet des Puis avec la Forcanada à gauche

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Estanhet des Puis vu dans la montée au col

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Il n’y a à présent plus de sentier, et c’est de cairn en cairn que l’on se fraye un passage dans un chaos de blocs innommables. Mais la bonne surprise est que ça passe bien ! L’eau coule de toute part ; ce qui permet de ne jamais manquer de ce précieux liquide, sans pour autant le porter sur le dos. Et c’est heureux, car il fait chaud, même très chaud, et naturellement il fait soif. Finalement, nous nous hissons au col des Aranais à 10h38. La vue qui se propose à nous est tout simplement exceptionnelle. Le pic d’Aneto tout proche, semble à portée de main. Nous changeons de versant, et sans réellement perdre de dénivelé, nous allons chercher l’itinéraire qui monte depuis le vall de Benasque. L’ultime ascension du Tuc de Mullères n’est pas sans quelques questionnements sur le meilleur itinéraire à suivre. On erre sur les vestiges d’un ancien glacier, et la marche n’est pas bien rapide. Il y a tellement de cairns, que finalement, le plus simple reste encore de se fier à son instinct. A chacun sa voie ! Ici, c’est le royaume de la roche. Les nuances entre les roches calcaires et granitiques apportent au paysage un étonnant effet coloré. Car ici, le minéral est omniprésent, écrasant, oppressant. Fini le monde végétal, la roche règne sans partage. A 12h21, nous ne sommes pas encore parvenus au sommet, alors nous stoppons l’ascension, le temps d’un repas.

 

La mer de nuages n'ira pas plus haut

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Au collado des los Aranos, pic de Sauvegarde à droite

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Ibon de l'Escaleta

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Dans la montée au Mullères

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Le sommet est encore loin

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13h10, c’est reparti, le sommet n’est plus très loin. Il y a avait du monde, cela aura permis d’éviter l’embouteillage sur la crête terminale. Le reste de l’itinéraire nous amène au col de Mullères, celui-là même qu’il faudra prendre pour changer de vallée. La crête sommitale est encombrée de blocs, et même si l’on ne suit pas intégralement le fil, cela passe partout sans problème. Nous voilà à 13h35, au sommet du Tuc de Mullères, perchés à 3010 mètres. C’est certainement par le « 3000 » le plus facile de cet enchainement que nous débutons. Le regard sur le massif d’Aneto est encore plus spectaculaire vu d’ici. Les multiples arêtes qui le composent, forment des murailles protectrices, comme autant de remparts dressés vers le ciel. C’est certainement la vue la plus majestueuse que l’on puisse avoir sur le toit des Pyrénées. A l’Est, la vue s’étire sur ce qui nous attend les jours prochains, et notamment le massif des Besiberris dans 24 heures. Mais avant, nous avons à parcourir le barranco de Mullères.

 

Tuc de Mullères 3010 métres, ça c'est fait !

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A un jet de pierre le pic d'Aneto

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Vue vers l'Est où  nous devons descendre

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Gros plan sur le Montardo d'Aran

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Gros plan vers les Besiberris

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Nous quittons le sommet par le même fil aérien, jusqu’au collado de Mullères. C’est dans la sauvage vallée granitique de Mullères que nous basculons. Ce col n’a rien de facile, c’est même une cheminée qu’il faut négocier avec précaution. Un groupe de catalans passe les premiers, nous montrant le passage clé. Attention toutefois en cas de sac lourd, cela peut se compliquer. Il y a un long névé au pied de la muraille, qui n’a pas nécessité l’usage des crampons à l’heure de notre passage, mais il en eu été autrement aux premières heures du jour. La descente est un long cheminement qui doit nous faire perdre pratiquement 1500 mètres. Jusqu’au refuge de Mullères surplombant les étangs éponymes, tout se passe en terrain minéral, mais ensuite un sentier se dessine de plus en plus évident, facilitant la perte de dénivelé. Le sentier est long, mais jamais monotone, et les iris des Pyrénées en fleurs viennent apporter au pied du vallon, un supplément de poésie qui faisait défaut à la partie supérieure.

 

Durant la descente du vall de Mullères

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Le sommet vu de dos

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Lys Saint Bruno

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Iris des Pyrénées

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Le bas du vallon est très fleuri

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Nous parvenons au refuge de Conangles à 17 heures, marquant la fin de notre première étape. Le refuge ne fait pas le plein ce soir, une bonne chose pour nous qui partagerons la chambre avec un seul marcheur. Il y a un couple de hollandais forts discrets, et peu d’espagnols. Première douche chaude et première lessive. Yannick a du réseau internet pour suivre les prévisions météo des jours prochains, et ce n’est pas très engageant : pluie violente ou orage. Notre unique chance reste un départ très matinal, et le gardien du refuge l’a bien compris. Il accepte gentiment d’avancer pour nous de 30 minutes l’heure del desayuno, que nous prendrons donc à 5h30. Pas de temps à perdre, nous avons besoin de repos, au lit à 21 heures pour tous. Nous avons commencé de la plus belle des manières notre périple catalan, mais demain sera un autre jour.

 

Le vallon descendu

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Refuge de Conangles

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Trace du jour :


Visorando

 

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 7h32 pour 19,5 km à 2,6 km/h

Dénivelé positif total : 1575 m – Dénivelé négatif total : 1485 m

Altitude maxi : 3010 m - Altitude mini : 1440 m

 

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COMMENTAIRES :

 

  • Yannick (visiteur) · 5 décembre 2019

    Juste pour info il manque le "C" à Tuc de Mullères au dessus de la photo ou nous sommes au sommet ;-)

  • il y a de l'Alexandre Dumas chez toi Ludovic. La prose, et puis ce coté feuilleuton... à suivre pour éveiller la curiosité et l'engouement du voyage. J'ai chaussé mes souliers ...allons de l'avant avec les vacances de Monsieur Ludo !

    • Ludo Mouillat Jean Claude · 13 août 2019

      Merci beaucoup Jean-Claude, même si je sais très bien que je n'ai pas le talent d'écrivain de cet auteur. Néanmoins, je prends toujours autant de plaisir à relater ces petites expéditions. C'est durant ces 10 jours que naquit le désir de gravir les Besiberris ; vous en êtes donc à la genèse de ce projet qui devrait voir son dénouement avant les premières neiges.

      · Répondre
  • Lamh (visiteur) · 13 août 2019

    De toute Beauté ??
    Mille merci pour ce partage ??
    Que du BONHEUR ??

  • Amédine / Lison (visiteur) · 13 août 2019

    J'ai l'impression que votre chemin de descente qui fut le mien en montée l'été dernier est plus enneigé. Je ferai une comparaison de photos. J'ai revu avec plaisir ces images y compris la montée au col des Araneses depuis Artiga que j'avais faite aussi : racontés par Ludo, ces périples ravivent mes souvenirs , allez je file sur un 2nd 3000 !

  • Mehdi (visiteur) · 12 août 2019

    Quelle belle première étape, et fichtre, que de neige !!
    Vous aviez les crampons dans le sac au cas ou j'imagine.
    Le vallon de l'estanhet des Puis devait être désert, c'est un trace original.
    Le Tuc des Mulleres est en Aragon, non? Je te taquine
    La première étape est déjà passionnante,je file a la deuxième !

    • Oui frontalier entre les 2 provinces autonomes. Nous dirons que nous sommes montés par l'Aragon et descendu en Catalogne (Val d'Aran). Sur ce terrain, sincèrement, nous cherchions les névés pour avancer plus confortablement.

      · Répondre
    • Non Môssieur c'est sur la frontière

  • Hola amigo
    ton lys des Pyrénées est surtout un iris

  • Joel Julia (visiteur) · 12 août 2019

    Comme toujours j'adore ludo.me voilà déjà jaloux. Je vais au mont suivant..

    • Ludo Joel Julia · 12 août 2019

      Ne sois pas jaloux, il n'y a aucune concurrence entre nous, et au contraire une saine stimulation.

      · Répondre
  • Jean Robert (visiteur) · 12 août 2019

    Après l'itinérance passionnante de medhi en voilà une autre qui s'annonce bien palpitante aussi !
    De la caillasse à gogo et de beaux paysages hors des sentiers battus ; merci Ludo !

 



17/07/2019
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