Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

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Etape 2 : Refuge de Conangles – Refuge de Besiberri

Lundi 8 juillet 2019

Etape 2 : refuge de Conangles – estany de Besiberri – refuge de Besiberri

 

Cette seconde journée de marche doit nous conduire au sommet le plus technique de tous les 3000 de Catalogne, j’ai nommé le pic de Besiberri Nord. J’ai cherché durant la préparation de l’itinéraire, la meilleure solution pour gravir ce sommet qui nécessite quand même l’usage d’une corde dans sa voie normale, qui passe en face Est. C’est dire si ce sommet se défend bien. J’ai trouvé un accès sur sa face Ouest, moins fréquenté, mais d’un moindre degré technique, quoique dangereux par son terrain instable. Pour réaliser cette ascension complexe, il est impératif d’avoir une météo parfaite. Or, tous les modèles météorologiques nous annoncent des orages à partir de la mi-journée. Forts de cette information capitale, nous décidons de partir très tôt. Car en cas d’orage, le dernier endroit où il faut être, c’est bien le sommet d’une montagne. Nous quittons donc le refuge dès 6h10. Depuis le refuge de Conangles, il faut suivre la piste forestière à l’arrière du bâtiment, jusqu’à trouver le sentier sur la gauche. Ce sentier s’élève en forêt et permet de couper quelques lacets d’une piste carrossable. Ce sentier en forêt est une rampe soutenue qui ne permet pas de marcher vite. De plus, il n’y a rien à voir. Que c’est rude ! Nous arrivons à l’étang de Besiberri à 7h21, après 1h11 bien soutenues. La vue s’ouvre enfin sur l’objectif du jour. Le cadre est de toute beauté. Sans plus tarder, nous gagnons le refuge de Besiberri sur un terrain bien meilleur que précédemment. Nous parvenons au refuge à 8h13, en 1h56. C’est un refuge « wagon » typique de Catalogne. Nous connaissons le confort de ces refuges, dont la France devrait s’inspirer.

 

Il n'y a plus qu'à !

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Autant bruyant que rafraichissant
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Estany de Besiberri
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Gros plan sur le Besiberri Nord
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Le confortable refuge
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L’idée à présent est de faire l’aller/retour au sommet du Besiberri Nord en se délestant au refuge de tout ce qui n’est pas utile pour l’ascension, afin de marcher plus vite. Tant qu’il ne pleut pas, nous en profitons pour avancer. Or, le terrain ne se prête pas à une marche rapide, et il faut un bon sens de l’itinéraire pour s’élever à travers des barres rocheuses imposantes. Une fois parvenus sur la partie haute des gradins, nous avons affaire à un pierrier colossal. Ce champ de roche est dantesque. Il y a bien des cairns, mais nous allons quand même baliser notre passage pour faciliter le retour. En cas de brouillard, ces jalons seront indispensables pour éviter de tourner en rond. Sur ce terrain croulant et instable, nous parvenons à nous hisser au pied de la muraille Ouest. Alors que nous étudions un topo pour trouver la faille dans cette cuirasse minérale, un grondement sourd retentit. Immédiatement une pluie de petits grêlons s’abat sur nous. Il est 9h55, nous enfilons à la hâte l’équipement de pluie et nous faisons demi-tour. Or la pluie s’arrête aussi soudainement  qu’elle s’était abattue, tout ça en moins de 5 minutes. Que faire à présent ? Poursuivre la descente, ou tenter à nouveau le sommet ? Après tout, il est encore tôt, et la chance sourit aux audacieux ! Mais en analysant bien la situation, c’est comme si la montagne nous lançait un avertissement sur les événements qui vont suivre. Nous convenons qu’il est raisonnable de renoncer pour un temps au sommet, et à regret, nous poursuivons la descente. Il ne pleuvra plus, et nous gagnons le refuge à 11h35. Comme pressenti, nos cairns ont été bien utiles pour ne pas s’égarer, et ainsi éviter les pièges invisibles. Au refuge, nous partagerons l’habitat avec un jeune couple de Catalans.

 

Au pied de la face Ouest, nous n'irons pas plus haut

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Tuc de Mullères à l'Ouest, l'Aneto est déjà sous l'orage
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Besiberri Nord et Besiberri del Mig
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A 12h05, un nouveau grondement, le vent se lève et une ondé s’abat sur le refuge, mais comme la première, ne dure que quelques minutes. Nous prenons le repas, et l’on s’accorde même un temps de sieste, dans l’espoir de tenter une nouvelle ascension dans l’après-midi. Or à 14 heures, un nouvel épisode de grondement et de pluie condamne tout espoir de sommet. D’ailleurs, la cime du Besiberri Nord vient de disparaitre sous les nuages. Pourtant, le déchainement du ciel n’aura pas lieu, mais aura malgré tout ruiné nos espoirs. J’avais imaginé ce parcours avec l’objectif autant que le souhait, de gravir le Besiberri Nord, or, dans une itinérance, nous sommes trop tributaires de la météo. C’est un des paramètres que nous acceptons au départ, et c’est d’ailleurs cette incertitude qui rend encore plus belle, toute concrétisation de cimes. Avec le recul, nous pensons que nous avons peut-être été trop prudents, mais comme rien n’annonçait une simple journée de giboulée, il ne faut rien regretter. Le confort du refuge nous aura au moins permis de tuer le temps agréablement. La prochaine journée est également placée sous le triste signe des orages, alors même que nous avons un programme chargé. Nous travaillons sur la carte avec les Catalans, plusieurs possibilités de passage en cas de météo défavorable. C’est l’occasion pour moi de pratiquer la langue de Cervantes. Le programme initial doit passer par le Besiberri Sud puis une descente hasardeuse par l’autre versant, en direction de l’immense barrage de Cavallers. Evidemment il ne faut pas qu’il pleuve sur ce type de terrain autant minéral qu’herbeux. Au moment où nous nous couchons, c'est-à-dire 21 heures, le ciel est à présent bien bleu sur la crête des Besiberris, laissant espérer le meilleur pour le lendemain. Dans le cas contraire, on s’adaptera.

 

Orchis tachetée

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L'Estanyet se trouvant sous le refuge
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Besiberri Nord au couchant
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Trace du jour :


Visorando

 

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 4h33 pour 10,2 km à 2,3 km/h

Dénivelé positif total : 1238 m – Dénivelé négatif total : 543 m

Altitude maxi : 2734 m - Altitude mini : 1550 m

 

 

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COMMENTAIRES :

 

  • lagrole (visiteur) · 14 août 2019

    Bonjour Ludo
    D'abord bravo pour la qualité de ce blog: photos, commentaires, ambiance...tout y est réussi!
    Concernant le Besiberri nord, je confirme que par la voie ouest, certes croulante, il y a quelques cairns permettant de passer sous la crête, cette dernière étant à mon avis réservée à l'alpinisme. Le plus compliqué est de trouver l'entrée du "couloir oblique", lequel fait suite à la cheminée d'accès dans la paroi. Dans tous les cas, il faut une météo parfaite et vous avez eu franchement raison de renoncer vers 2730m.
    Encore bravo pour le récit, le suspense, et tout et tout
    Amitiés montagnardes
    Lagrole

  • Amédine / Lison (visiteur) · 13 août 2019

    Tu t'es bien rattrapé depuis, mais je comprends ta frustration du moment. J'étais talonnée par un ciel jaune sulfureux et malgré ma terreur de l'orage je n'ai pas voulu faire demi tour (pour le Besi Sud) j'ai eu de la chance l'orage m'a presque laissée rentrer mais il m'aurait presque fallu une barque pour gagner mon haut véhicule qui semblait une île au pk. Bon c'était l'anecdote du jour mais ton récit redonne envie et j'ai lu avec intérêt ton Besiberi sud réussi ! Le nord t'appartiendra faudra trouver la bonne adresse et j'en ai une

  • Mehdi (visiteur) · 12 août 2019

    Que de souvenirs vous me rappelez la.
    Cette longue montée a la boite a sardines du Besiberri...
    Ces 3 besiberris ne se laissent pas faire, et comme tu le dis si bien, dans une traversée, on est trop tributaire de la météo pour accomplir tous les projets initiaux, surtout s'ils sont chronophages (hors sentier, recherche du meilleur parcours,escalade...). Et il faut aussi aller vers l'Est !

    • Boite à Sardines !!!! Je m'insurge, je dirai luxueux palace 5 étoiles. Ce semi échec a stimulé l'envie de les gravir avant le 31 décembre de l'année en cours. 2 ont été accompli depuis, le troisième ne saurai tarder. Car n'en déplaise aux Catalans de l'Est, il n'y a que le Canigou dans la vie.

      · Répondre
  • On la trouvera cette voie !

  • Joel Julia (visiteur) · 12 août 2019

    Ludo le bessiberi nous l'avons ausculté longuement depuis notre sortie dans les encantats. Et nous allons le faire. Nous t'appellerons et cette fois ci nous espérons qu'il s'ouvrira à nous.



17/07/2019
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