Etape 1 : La Raillére – Refugio de Respomuso
Dimanche 16 Juillet 2023
Etape 1 : La Raillère (1050m) – GR10 – Pont d’Espagne – Refuge Wallon Marcadau – Col de la Fache (2664m) – Grande Fache (3005m) – Col de la Grande Fache – GR11 – Embalse de Campo Plano – Refugio de Respomuso
Nous débutons ce petit périple autour du Vignemale à 6h45 depuis le parking de la Raillère, après avoir passé une nuit et un repas exceptionnels à l’auberge de La fruitière plus en amont dans cette vallée. Il s’agit du point le plus au nord de cette boucle. Nous allons remonter la vallée du Gave du Marcadau. Nous nous trouvons pour l’heure dans un brouillard assez humide et étouffant. L’ambiance est tropicale sur le sentier des cascades. Nous allons croiser sur le sentier quatre salamandres tachetées, cet étonnant amphibien noir et jaune au pas lent. La visibilité dans ce rideau de brume est faible, nous avançons sans se poser de questions. Nous faisons quelques haltes aux différentes cascades pour admirer l’impressionnant débit du Gave du Marcadau. Nous parvenons au Pont d’Espagne en 1h25, alors qu’il est 8h10, puis cap vers la vallée du Marcadau.
Le point de départ du jour
Une salamandre tachetée, qui est le plus surpris par cette rencontre ?
Cascade de Boussès (1390m), la dernière avant le pont d'Espagne
Dans un premier temps, il s’agit de suivre une route goudronnée qui se transforme ensuite en piste forestière, et enfin en sentier. Le brouillard se dissipe en passant au dessus de 1700 mètres, laissant enfin la vue ouverte sur les cimes environnantes. Mais ce temps radieux est au prix d’un vent d’Espagne fort et froid. Nous parvenons au refuge Wallon Marcadau à 10h10, après 3h25 de marche continue. Il est temps pour nous de faire une pause pour reprendre un peu d’énergie solide et enfiler un coupe-vent. L’endroit a beaucoup de charme, mais ne manque pas de monde, d’où la taille démesurée du refuge après rénovation. A cet instant, pour se rendre au refuge de Respomuso qui est notre destination finale, nous avons le choix entre trois destinations, trois cols bien différents, mais nous choisissons de rester dans l’axe principal de la vallée pour tenter un sommet. Après 20 minutes d’arrêt, nous enchainons en direction du col de la Fache alors que le vent s’est encore renforcé. Le soleil est bien présent, mais ses effets sont anéantis par le froid qu’apporte le vent dans son souffle.
En remontant vers Wallon Marcadau
Pic de la Grande Fache plein centre
Gros plan sur la Grande Fache sur le chemin de Wallon Marcadau
L’ascension du col de la Fache se déroule en deux temps. Une première partie, raide mais efficace en pelouse, conduisant à un faux col où l’on pourra se rafraichir au bord d’étangs sans noms. C’est plus exactement un ensemble de quatre petits étangs disposés en étage que l’on retrouve sous le patronyme de : lacs de la Fache. Puis une seconde partie dans un terrain totalement minéral, moins raide mais long. Au passage du faux col, l’effet Venturi est redoutable, le vent se déchaine avec une puissance infernale. C’est un véritable délire venteux auquel il faut faire front. Les marcheurs qui arrivent du col et que nous croisons, sont tous emmitouflés avec bonnet et veste technique contre le vent. Certains portent même des gants, c’est dire si à cet instant, le froid est pénétrant. Nous faisons l’effort de pousser la marche jusqu’au col pour y prendre le repas. Nous y parvenons à 12h45, après 5h25 d’ascension. Quelques moutons semblent nous attendre avec indifférence. Etonnante rencontre avec ces ovins qui semblent se nourrir de pierres, tant l’herbe est rare à cet endroit. Yannick trouve une niche qui va nous abriter de la folie et du froid polaire du vent d’Espagne, et ainsi rendre supportable cette pause repas.
Carrefour à Wallon Marcadau, toutes les directions sont possibles
Pic Arraillous depuis Wallon Marcadau
Etang sans nom à l'approche du faux col
Le passage du faux col ouvrant la vue sur la Grande Fache
Vers l'Est le massif du Vignemale
Gros plan sur le massif du Vignemale et plus exactement le cirque du Clot de la Hount
Col de la Fache à droite, Grande Fache plein centre
Les derniers escarpements avant le col de la Fache
La vue d'où nous venons depuis le col de la Fache
Col de la fache, ici c'est la frontière, vue vers l'Ouest sur l'Espagne
Au loin le barrage de Respomuso destination finale de la journée
Après avoir repris une bonne ration d’énergie et un court repos musculaire, nous laissons les sacs à dos sur place, et engageons l’ascension du pic de la Grande Fache à 13h25. Quel plaisir de marcher les épaules délestées du poids du sac ! Evidemment, le vent nous accompagne. Ce sommet est frontalier. Dés l’instant où nous franchirons le col, nous changerons de pays. Le sentier démarre au col par des cairns et suit parfois l’arête nord, mais reste systématiquement en versant espagnol. Cette face se compose de cheminées et de portions de sentier, pour aboutir sur la partie sommitale sur des vires puis de nouvelles cheminées. Il y a des cairns dans toutes les directions ; il faut une bonne dose de flair pour choisir les meilleurs passages. Ici, les bras travaillent autant que les jambes, on sollicite aussi bien les mains que les pieds. Nous voilà au sommet à 14h25, en 6h25, seulement une heure d’ascension depuis le col.
Départ sur le sentier de la Grande Fache
Une face décomposée qui se grimpe bien
Bassin lacustre de Campo Plano
Vue plongeante sur le col de la Fache et Petite Fache à droite
Quelle vue depuis ce haut sommet placé comme une vigie dans son environnement. Comme l’a dit G. Véron : « La vue est vachement chouette ». Balaitous, Ossau, Infiernos, Vignemale, Néouvielle, Pic du Midi de Bigorre, Pic d’Ardiden, pour ne citer que les plus emblématiques. Et que dire du refuge de Wallon Marcadau 1000 mètres plus bas ! C’est tout simplement fabuleux. Le vent nous secoue, les rafales nous déstabilisent, mais rien ne peut entamer notre joie d’être à nouveau réunis sur une haute cime. Seulement 17 minutes pour profiter de la vue et de l’air raréfié au dessus de 3000 mètres et nous quittons la place. La descente se passe pratiquement mieux que la montée grâce à une meilleure lecture du terrain, et nous revoilà au col de la Fache après 7h10. Les heures commencent à s’additionner dans les jambes. Heureusement, il n’y a plus de dénivelé positif pour terminer cette étape.
Au sommet, tournant le dos aux Picos del Infierno
Les étangs de la Fache versant français
Gros plan sur le pic d’Ardiden le plus pointu
Vue vers l'ouest sur l'Espagne
Gros plan sur le massif du Balaitous
Massif de Vignemale/Cerbillona
Gros plan sur le Pic du Midi d'Ossau
Nous chargeons les sacs et engageons l’ultime descente du jour en suivant le balisage du GR11. A nouveau, nous devons faire face au vent violent au col, mais nous passons vite sous son souffle, en perdant de l’altitude. L’eau ne manque pas dans ce coin de Pyrénées et même une source nait à 10 minutes sous le col, pour se convertir rapidement en un joli torrent qui alimente l’un des ibones de la Facha, et ainsi de suite plus en aval. Au passage de l’embalse de Campo Plano, le sentier fait quelques rebonds pour mieux se faufiler dans les plissements de la montagne. Nous arrivons enfin au refuge de Respomuso à 17h33, après une journée de 9 heures de marche. C’est la seconde fois que nous séjournerons dans ce refuge, mais c’est la première fois que nous y parvenons à pied. En effet, lors de la première visite en 2017, ce fut en hélicoptère que nous avions survolé ces sentiers et déposés par les airs suite à une imprudence aux Pics de l’Enfer.
Avec plus de 80km/h de face, ça immobilise
Pic de la Fache déjà loin dans notre dos
Quelques marmottes peu farouches
Ibón de las ranas et embalse de Respomuso
Vue vers l'est depuis le refuge
En cette première journée, nous avons eu chaud et froid, nous étions dans la brume puis sous un ciel limpide, mais au final la journée fut une réussite. Le refuge est bondé de monde, majoritairement espagnol donc bruyant, et cela se vérifie au niveau sonore général. Le hasard fait que nous nous retrouvons à la même table qu’un randonneur hollandais prénommé Alex, rencontré il y a un an plus tôt au refuge Colomines dans le parc des Encantats, en Catalogne. Seules les montagnes ne se rencontrent pas, mais elles sont l’occasion de rencontres. Le repas est servi à 20 heures, et ici, le repas on s’en souvient pour son côté cantine. En effet, c’est un plateau repas qui est fourni, sans possibilité de supplément ; c’est savoureux, mais calculé au plus juste. Nous partons nous coucher à 21h30 pour un lever à 5 heures. La prochaine journée promet d’être tonique.
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 9h00 pour 24,7 km à 2,7 km/h
Dénivelé positif total : 2118 m – Dénivelé négatif total : 1067 m
Altitude maxi : 3005 m - Altitude mini : 1065 m
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