Pic d’Ardiden depuis la Fruitière
15/07/2023 : Parking La Fruitière (1374m) – passerelle – refuge Russell – Pourteau des Agudes (2566m) – Pic d’Ardiden (2988m) – aller/retour
En plein cœur du parc national des Pyrénées, les cimes majeures se situent essentiellement sur la crête frontière, pourtant, quelques cimes avoisinant les 3000 mètres, se dressent à l’intérieur des terres. C’est le cas du pic d’Ardiden qui dresse sa cime au dessus de deux vallées, celle de Lutour à l’ouest, et celle de Gavarnie à l’est. C’est par l’ouest que nous allons l’aborder avec Yannick, en partant du parking de la Fruitière. Totale découverte puisque c’est la première fois que je foulerai ces sentiers. Le départ est donné à 6h10 à l’heure où le soleil se lève. La température ambiante est agréable et le vent nul, pourtant nous pouvons voir à la vitesse de déplacement des nuages matinaux, qu’il en est autrement bien plus haut. Le sentier serpente doucement le long du cours d’eau sur sa rive droite. Nous parvenons au croisement des sentiers en 40 minutes, où il faut quitter le sentier principal pour s’élever enfin sur la gauche.
Le large sentier au départ de la Fruitière
Gros plan sur le spectaculaire pic de Labas
Le pic de Labas prend la lumière
Pour nous c'est à gauche vers le refuge Russel
Gros plan sur les sommets en fond de vallée de Lutour
Le départ de cette grimpette traverse un pré bien vert, pour s’élever fortement en forêt, mais la présence de nombreux lacets rend le sentier agréable et jamais éprouvant. Cela conduit sans difficulté au refuge Russell, beau bâtiment non gardé qui peut accueillir confortablement 15 personnes. Une fontaine coule abondamment. Nous y parvenons en 1h40. Courte pause afin de se réhydrater et l’on enchaine sous la chaleur matinale, chaleur qui ne durera pas.
La pente se lève dans la pelouse
Le sentier sort rapidement de la forêt pour évoluer rapidement dans des blocs de granit. Il faut être attentif à 2100 mètres afin de laisser sur la droite l’itinéraire du col de Culaus, et partir à gauche vers l’est en longeant de belles falaises. Nous entrons alors dans une cuvette, reste de glacier rocheux, où il faut louvoyer au mieux entre et sur les blocs. De nombreux cairns indiquent la direction en évitant les pièges du terrain. Il faut ensuite aller chercher une brèche nommée Porteau des Agudes que l’on découvre au dernier moment. C’est une brèche de Roland en modèle réduit, mais très caractéristique. Nous venons à cet instant de rencontrer le vent d’altitude qui balaye le ciel de son souffle puissant. Lors du franchissement de la brèche, la vitesse de ce dernier atteint son paroxysme à plus de 90 km/h.
Pic de Vignemale dans notre dos
Le Pourteau des Agudes visible au dernier moment
Pourteau des Agudes enfin visible
Ça souffle dans la brèche, n’est-ce pas Yannick !
Vue vers le sud/ouest depuis le Pourteau des Agudes
Gros plan sur la face Est de la Grande Fache
La suite se passe sur une vire pour passer immédiatement en versant nord de l’arête, ce qui nous abrite également du vent. Nous pourrions aisément suivre le fil de la crête malgré la forte pente que cela représente, mais la fureur du vent pourrait nous faire chuter dans le vide ; nous préférons ne pas jouer à la roulette russe et restons sagement quelques mètres sous la crête. L’itinéraire est clairement indiqué par des cairns, et parfois une sente apparait sur le rare terrain sablonneux. Cela conduit sur un final totalement rocheux, avec de gros blocs plus imposants les uns que les autres où il faut constamment s’aider des mains, mais sans grandes difficultés. La partie finale est également encombrée de blocs que l’on évite facilement par la gauche. La cime apparait au dernier moment. Il est 10h35 lorsque nous parvenons au point culminant, pour une ascension continue de 4h25. Il ne manque au pic d’Ardiden que 12 mètres pour appartenir au cercle fermé des « 3000 » Pyrénéens, mais sa localisation lui confère un panorama de premier ordre.
Sommet tout au fond, il faut aller chercher la crête à droite
Zone de blocs finale où il faut s'aider des mains
La cime se cache derrière cette pointe
Bassin lacustre au nord du pic d'Ardiden, Grand Lac et Lac de Casdabat
Vue vers le Sud depuis le sommet
Panorama vers le Sud sur le cirque de Gavarnie
Je connais quelques hautes cimes, mais bien peu en rapport avec l’étendue des pointes qui se lancent de toute part vers l’azur. Le vent n’a pas cessé pour autant, il est même très, voire trop présent. Cela n’entame pas notre enthousiasme et profitons un maximum du panorama. Deux trailers se présenteront, feront un cliché souvenir et disparaitront aussitôt. Tant d’efforts pour quelques secondes, ce n’est pas notre philosophie du jour, alors nous trainons, fascinés face au massif du Vignemale si imposant. Nous avons rendez-vous avec lui dans quelques jours. Il est 11h10, retour vers la vallée.
Massif de Vignemale sous les nuages
Panorama vers l'ouest sur les prestigieux 3000
Gros plan de la Grande Fache au Balaïtous
Très gros plan sur le Balaïtous
Bassin lacustre sans nom vers le nord
Massif du Vignemale versant Est avec le col d'Arraillé verrouillant le haut de vallée
Les lacs d'Estibe Aute avec au loin Los Infiernos
Pic de Néouvielle à gauche, Pic Long à droite
Retour par le même itinéraire, mais s’il avait été facile de suivre les cairns à la montée, cela est moins évident à la descente. Il faut être attentif à rester le plus proche possible de la crête à main gauche, c’est le seul fil conducteur fiable, puisque le Pourteau des Agudes est invisible. Le vent nous accompagne toujours mais le soleil chauffe également ; c’est un étrange cocktail où il serait facile de se bruler la peau tout en ayant les mains froides. Après le passage du Pourteau des Agudes, nous choisissons l’ombre bienveillante d’un pin au bord du sentier. Il est 12h55 et voilà 6 heures que l’on marche.
Il faut viser le plateau vert nommée 'Plateau des Agudes'
Vue sur le pic de Cestrède au fond depuis le Pourteau des Agudes
Après le passage du Pourteau des Agudes
La suite s’effectuera à partir de 13h45, en suivant exactement la trace de la montée, avec un nouveau passage au refuge Russell et le vallon de Lutour. L’axe principal du vallon s’est rempli de randonneurs qui viennent chercher la fraicheur du cours d’eau. Nous marchons à contre-courant, c’est cocasse. Lorsque nous terminons à 15h55 à la Fruitière, un brouillard humide a envahi les lieux et masque l’horizon. Il y a donc la météo d’en haut et la météo d’en bas. Fin de cette journée découverte en 7h55. La petite déception du jour vient de l’absence visible de faune dans le Parc National des Pyrénées où l’on voit le marquage abondant, mais qui ne donne pas la certitude d’évoluer dans un environnement foisonnant de vie sauvage ; vaches, moutons et chevaux saisonniers semblent avoir chassé les habitants permanents de ces altitudes.
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 7h55 pour 18 km à 2,3 km/h
Dénivelé positif total : 1660 m – Autant en négatif
Point culminant : 2988m
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