Etape 8 : Refugi de la Pleta del Prat – Refugi de Certascan
Dimanche 14 juillet 2019
Etape 8 : Granges de Noarre – estany Blau de Guerossos – coll de Certascan (2588m) – Pic de Certascan (2853m) – coll de Certascan – refuge de Certascan
Lever à 6h15. Il aura fait très chaud durant la nuit. Ce matin, Marc nous récupère sur le pas de porte du refuge à 7h30 pour nous déposer sur une piste, nous évitant ainsi une descente sur goudron, et une remontée sur piste sans grand intérêt. Cela nous soulage donc d’une bonne heure. C’est autant de temps de gagné, car la météo n’est pas annoncée comme très stable. Ce serait regrettable de finir sous la pluie après le temps radieux de la veille. Le départ officiel du jour est donc à 7h55 sur un bout de piste qui monte en direction du port de Marterat. A bientôt Marc, en encore merci. Nous empruntons un beau sentier qui mène aux granges de Noarre. Les granges sont devenues après restauration, de belles maisons secondaires. Nous nous demandons bien comment peut-on s’y rendre autrement qu’à pied ! Il n’y a pas non plus d’électricité autre que par panneaux solaires. L’ensemble a beaucoup de charme.
Les granges de Noarre
Puis le bon sentier se poursuit et monte de façon soutenue, sans laisser de répit. Alors que nous pensions que nous étions dans le dur, le sentier vient franchir deux passages encore plus verticaux et minéraux, jusqu’à nous déposer aux estanys de Guerossos où la pente se calme. Cela coïncide avec l’entrée dans le brouillard. Par chance, ce brouillard n’est ni humide ni froid. C’est même idéal pour avaler du dénivelé. Nous parvenons au col de Certascan à 11h02, en 2h52.Le col est enveloppé par le brouillard, mais le sommet éponyme reste à vue. C’est une invitation à lui monter sur la tête. Nous cachons les sacs au col, et c’est parti pour l’ascension finale du sommet.
Cascade issue de l'étang de Flamisella
Déversoir des étangs de Guerossos
Col de Certascan à vue
Quel plaisir de marcher délesté de la charge quotidienne ! Le sentier est agréable, le terrain se prête bien à une ascension rapide, exactement le contraire de ce que propose le Ventolau. Nous avons quitté le col à 11h17, et nous parvenons au point culminant à 11h46. Cela aura demandé 3h23 depuis le point de départ. Le pic de Certascan est le seigneur de la vaste région comprise entre les Mont-Roig et le massif de la Pique d’Estats. La vue dominant le lac immense à son pied doit récompenser tous les efforts. Hélas, ce ne sera pas le cas pour aujourd’hui. Le brouillard est posé sur le sommet et n’offre aucune visibilité. C’est un sommet à deux têtes dont la pointe d’Espagne surpasse celle de France de 13 mètres. Dans cette purée de pois, nous aurons la grande chance de voir une femelle bouquetin, sur la crête entre les 2 cimes. Est-elle seule ? Que fait-elle dans un endroit si inhospitalier ? Les questions resteront sans réponse, le brouillard viendra mettre un terme à l’observation. Nous sommes seuls au sommet, et l’ambiance générale, entre le gris du plafond et le rouge du plancher, laisserait à penser que nous sommes même seuls au monde sur une exo planète. L’absence de vue nous pousse à regagner rapidement le col pour y prendre le repas. Ce sera chose faite à 12h38, après 3h50.
Une femme bouquetin
Au sommet du Certascan
Le vent souffle vigoureusement, mais toujours pas de pluie, que suerte ! Nous lui tournons le dos, et nous nous restaurons sur place. La fin de l’étape est toute proche, puisque l’essentiel est fait ; quoi qu’il arrive à présent n’aura aucune incidence pour la suite, alors nous trainons sur un air d’harmonica jusqu’à 13h30. La suite n’est qu’une descente de 400 mètres. Nous noterons la surprenante abondance de névés dans ce versant orienté Est ; certainement la plus forte accumulation des 8 derniers jours. En abordant les berges de la vaste retenue d’eau, la pluie nous surprend, mais nous sommes à moins de 10 minutes du refuge, cela n’a rien d’inquiétant. Nous concluons donc cette courte étape à 14h17, pour 4h38.
Nous avons toute l’après-midi pour le repos. C’était sans compter sur la présence d’un groupe d’espagnols qui se croient seuls, et que crier dans un local 9m² est une chose normale. N’est-pas Daniel ! Je me comprends ! Après un recadrage, le niveau sonore baissera sensiblement, mais nous avons perdu l’occasion de se faire des amis ! Visiblement, hurler pour communiquer est tellement naturel chez eux, qu’une mise au point est prise pour une agression. Qu’importe, nous aurons le calme souhaité pour le repos. Le gardien a bien compris que nous n’avons pas d’atome crochu avec les bruyants, et nous proposera une table entre français à l’heure du repas [19 heures]. En ce jour de fête nationale, il était bien naturel de partager le repas entre compatriotes. Le refuge propose du wifi, ce qui va nous permettre de communiquer un peu avec la famille, et prendre les dernières évolutions de la météo. Au lit à 21 heures, nous ne trouverons le sommeil que lorsque les bruyants monteront se coucher également. Parfois, les soirées dans les refuges laissent des drôles de souvenirs. Mais c’est le dernier refuge gardé de notre périple, demain sera une autre histoire.
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 4h38 pour 11,5 km à 2,5 km/h
Dénivelé positif total : 1269 m – Dénivelé négatif total : 728 m
Altitude maxi : 2853 m - Altitude mini : 1598 m
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