Roc Blanc par les étangs de Baxouillade depuis les forges d’Orlu
10/09/2023 : Forges d’Orlu (919m) – Jasse de Justiniac – GR7 – Etang de Baxouillade – Col de Laurenti (2404m) – Roc Blanc (2542m) – Porteille de Barbouillère – retour par les étangs
Si le Roc Blanc est l’un des sommets emblématique du Donezan, avec un accès rapide par l’étang du Laurenti, il est également accessible par la réserve d’Orlu dont il est frontalier, mais par un itinéraire nettement plus sportif. Cet accès m’avait toujours rebuté à cause de sa longueur, mais son côté sauvage a fini par m’attirer, au point de tenter l’ascension. Départ à 7h30 depuis les forges d’Orlu où la température est étonnamment haute. Remonter le torrent de l’Oriège soit sur sa rive gauche en sentier, soit sur sa rive droite par la route, itinéraire qui aura ma préférence. Je parviens à l’intersection pour le vallon de Baxouillade à 8h20, en 1h20. Traverser la passerelle et commence alors la véritable ascension.
Intersection sur la piste, mais les infos sont sommaires
La pente s’élève fortement dans la forêt de hêtres. C’est vraiment rude, mais très efficace. Sur ce versant ouest, monter à l’ombre est un vrai plus pour retarder la déshydratation. Vers 1700 mètres, en sortant de la forêt, la vue s’ouvre enfin et apparait, telle une star, la Dent d’Orlu de dos, et la porteille d’Orlu de face. La pente devient nettement moins raide, même si la prise de dénivelé reste constante. Arrivée à l’étang de Baxouillade à 10h10, en 2h40. Cet étang peut représenter à lui seul un objectif de randonnée, comme je vais le découvrir au retour. Il est plein de charme dans un environnement semi minéral qui lui confère un caractère de haute montagne.
Apparition de la porteille d'Orlu
Un surprenant passage plat et fortement humide
La Dent d'Orlu perce l'horizon
Première apparition de la face ouest du Roc Blanc
Etang de Baxouillade vu vers l'amont
Etang de Baxouillade vu vers l'aval
Le sentier du GR7 se poursuit entre ressauts et tourbières, entrecoupé de ruisseaux où coule une eau claire qui est la bienvenue. On peut pratiquer cet itinéraire avec un simple gobelet et s’hydrater régulièrement au gré des nombreuses sources. Il me faudra 40 minutes pour passer de l’étang inférieur à l’étang supérieur, soit 3h20. Court passage à 10h50 à cet étang qui n’a pas le même éclat que le principal. Il est en cours de végétalisation, il finira par disparaitre totalement dans quelques décennies.
L'étang de Baxouillade dans son écrin de verdure
Tourbière à 2000 mètres de dos
Panorama au zoom
Le GR se poursuit mais devient moins visible. Je finis par le quitter pour mettre le cap à l’est sur le col de Laurenti. Rapidement la trace se perd et la pente se cambre brusquement. Que c’est raide ! Par endroit des fractions de sentes apparaissent puis disparaissent aussitôt, parfois un cairn ou deux, mais il suffit de monter à vue en choisissant au mieux son terrain. Je vois enfin un premier isard dans une réserve qui se targue d’en compter des centaines. J’ai comme un doute ! Sous les parois du pic de Canras, il m’observe sans vraiment se soucier de ma présence. A la vitesse où je monte, il a vite compris que je ne représente pas une menace, une attraction tout au plus. L’arrivée au col du Laurenti à 11h30 sonne un peu comme une délivrance, tellement la pente était abrupte. J’ai mis 4 heures, une éternité, mais tout de même 1485 mètres de dénivelé positif. Ce col est le point de jonction avec l’itinéraire du Laurenti le plus emprunté.
Stèle mortuaire sous le col de Laurenti
Vue vers l'est sur le pic de la Tribune depuis le col de Laurenti
Le final est nettement moins physique, mais demande malgré tout un dernier coup de reins. Le sentier passe astucieusement entre des barres rocheuses, et la partie terminale demande à poser les mains. La partie sommitale présente la particularité d’être une crête enchevêtrée de blocs dans tous les sens où rien n’est plat. Ici, pas de croix, pas de borne ostentatoire, pas de point géodésique, juste la roche et quelques arbustes, un sommet vierge de symbole. Un isard se trouve à l’autre bout de la crête sommitale, ce n’est pas banal. Il est 11h50, cela m’aura demandé 4h20, il est vraiment temps de se poser pour se sustenter.
Pente terminale
Regard sur l'étang de Laurenti
J’aime ce panorama, l’un des plus beaux du secteur, certainement le plus étendu de tous les sommets du Donezan. Le sommet se remplit des randonneurs venus depuis le Laurenti mais la place manque sur cette arête. Nombreux feront demi-tour. Je vais rester là une heure complète à contempler ce paysage si étendu. Je découvre pour la première fois qu’il est possible de voir le Mont Valier à l’ouest. Du Canigou à l’Est au Mont Valier à l’ouest, toutes les hautes cimes sont présentes. Le Roc Blanc est incontestablement un belvédère de qualité.
Au bout de la crête sommitale se cache un isard
Gros plan de l'isard sur fond de pic de Cimet
Gros plan sur l'arête des Peyrisses
Je reprends la marche à 12h50 avec un retour vers le col du Laurenti, mais juste avant ce dernier il se trouve une sente discrète à main droite dans la descente. Je suis cet itinéraire qui passe sous la face ouest du Roc Blanc pour se rendre à la porteille de Barbouillère. Je poursuis le GR7 jusqu’à un nouveau col sans nom [5h00]. J’abandonne alors le sentier du tour du Donezan qui part à l’ouest, pour plonger dans le vallon de Baxouillade et l’étang d’en haut. Sous ce col, une source jaillit, petit miracle de la nature qui offre la vie à 2200 mètres.
Les pointes jumelles du pic de Baxouillade
Le haut du vallon de Baxouillade
Pic de la Camisette et pic de Tarbésou à gauche
Le sentier est nettement plus visible sur ce versant, alors qu’il est à peine indiqué sur la carte IGN. Il passe une nouvelle fois par l’étang d’en haut. Je retrouve la sente matinale. Il ne reste plus qu’à rentrer par le même itinéraire qu’à la montée. La fatigue musculaire engendre une certaine lassitude qui donne le sentiment que la descente est plus longue que la montée. Je retrouve la passerelle de la jasse de Justiniac à 15h10 après 6h30. Finalement la descente est plus rapide que cela ne le laisse paraitre. Retour par la piste, longue de 6 km. Retour au point de départ à 16h18, en 7h37. Il fait alors une chaleur suffocante. Je n’ai qu’une hâte, me jeter dans les 8°C de l’Oriège pour faire baisser la température. De tous les itinéraires qui conduisent au Roc Blanc, c’est incontestablement le plus sportif.
Col sans nom sur le tour de Donezan
Etang de Baxouillade d'en haut
Autres itinéraires :
Roc Blanc par l’étang du Laurenti
Roc Blanc par le col de l’Egue
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 7h37 pour 24,9 km à 3,2 km/h
Dénivelé positif total : 1656 m – Autant en négatif
Point culminant : 2542m
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