Boucle des refuges de Madres par son versant Nord Audois
21/02/2016 : col de Garabeil (1262m) – route forestière – bergerie La Resclause – Refuge pastoral de Madres – Sarrat del Bel Aire – col de la Marrane – demi-tour – cabane de Madres – route forestière Colbert – col de Garabeil
La boucle proposée aujourd’hui a pour but d’aller à la découverte des refuges se trouvant dans le massif du Madres, sur le versant Nord Audois. Le départ de la randonnée se situe au col de Garabeil, au dessus du petit village Le Bousquet aux confins du départ de l’Aude.
Je laisse la voiture au niveau du col routier et je m’engage à 7h10 sur la route forestière perpendiculaire au parking. Cap au Sud ! Il fait suffisamment jour pour ne pas utiliser de lampe frontale, la température est de 1°C. La neige tombée durant la semaine couvre à cette altitude la piste, mais les raquettes ne sont pas encore nécessaires. Je suis la piste qui est balisée en jaune, jusqu’à la première intersection. Là je laisse filer le balisage jaune sur ma gauche et je poursuis à présent sans balisage sur la droite. La neige est de plus en plus abondante si bien qu’au croisement suivant je chausse les raquettes et je poursuis tout droit.
Nouveau croisement, une sorte d’aire de retournement pour véhicules forestiers, nommé Duilhac sur la carte. J’ai mis 1h pour m’y rendre. Je fais le choix de partir sur ma gauche. Il vaut mieux avoir les idées claires et un œil toujours attentif sur la carte si l’on ne veut pas tourner en rond dans ce labyrinthe de pistes.
Grand Nord Canadien ? Non Pyrénées Audoises !
La piste perd un peu de dénivelé et vient rattraper une nouvelle piste plus large. Il y a là des traces de raquettes qui doivent dater de la veille et elles vont dans la même direction que moi, toujours vers le Sud. A 8h29, je parviens aux bergeries de la Resclause après 1h16. Il y a deux jolis refuges dont un est fermé.
Refuge fermé à clé
Refuge ouvert mais dégradé
L’endroit est idéal pour faire la première pause et admirer le Pic du Bernard Sauvage qui ferme l’horizon au Sud.
Je reprends ma marche 15 minutes plus tard, en direction du refuge suivant. La piste perd une nouvelle fois un peu de dénivelé jusqu’à un pont, qui est aussi un carrefour, puis elle remonte aussitôt. Je ne peux plus me tromper, cette piste conduit directement à mon nouveau but. L’absence de vent et le soleil commencent à faire monter la température ambiante. C’est un réel plaisir d’évoluer dans cet univers fait de blanc et de bleu. La quantité de neige forme une ouate uniforme. On peut facilement se prendre pour un trappeur seul au monde.
Il est 10h01 quand j’arrive au magnifique refuge pastoral de Madres, posé sur un balcon qui domine les sources du torrent de l’Aiguette. Il m’aura fallu 2h37 pour parcourir 10 km depuis le départ. La marche en raquettes est plus énergivore qu’en été, si bien que la fatigue commence à se faire sentir. Toujours seul, j’en profite pour visiter le bâtiment et me restaurer. La bâtisse se compose d’une partie principale totalement fermée à clé, et d’une annexe ouverte au public qui comprend deux grandes tables et une cheminée.
Panorama face au refuge
Après 20 minutes, je mets le cap au Sud/Ouest en direction du Sarrat del Bel Aire. Les traces que j’ai suivies jusque là font demi tour, si bien que j’ai devant moi une banquise totalement vierge. Quel plaisir à contempler ! Bien que n’étant pas trop prononcée, la pente est quand même assez forte pour me forcer à ralentir le pas. Dans cette immensité uniforme, on a vite l’impression de faire du surplace alors que les forces s’évaporent à faire une trace.
En montant au Sarrat del Bel Aire
Lorsque j’arrive au col de la Marrane, je suis accueilli par l’habitant permanent du Madres, j’ai nommé Eole appelè ici le Carcanet. Sans être trop fort, le vent est suffisamment gênant pour rendre la marche pénible. A 11h27, je stoppe définitivement ma vaine ascension pour prendre le temps de contempler la proche région du Capcir. Déjà 3h43 que je marche. La vue s’étend du pic Carlit à gauche, jusqu’au pic d’Ourtiset à droite. Je me trouve sans le savoir à la frontière de trois départements : Aude, Ariège, Pyrénées-Orientales.
Panorama depuis le col de la Marrane
Je vais essayer de prendre mon repas ici mais le vent plus gênant que froid, va contrarier ce moment contemplatif. A 11h44, je décide de chercher un abri pour profiter vraiment du repas. Je mets le cap au Nord en direction d’un pré où j’aperçois un nouveau refuge.
Au centre le pré, c’est là où je vais - A l'horizon à plus de 100km la Montagne Noire
Dernier regard dans le dos sur le pic de Bernard Sauvage et le sommet du Madres que l'on devine au fond
Il faut traverser tout le Sarrat del Bel Aire pour entrer dans un petit sous bois. En suivant bien le Nord, on arrive sans faille dans la prairie où se trouve le quatrième refuge du jour. Il est 12h23, une heure toute indiquée pour enfin manger sérieusement.
Cabane de Madres
C’est une cabane pour un vacher et elle se trouve en territoire Ariégeois, à l’extrême Est du Donezan. Les 4h23 de marche matinale m’ont ouvert l’appétit. Durant cette pause, un homme et son chien vont se joindre à moi. Ce sera le seul randonneur que je croiserai aujourd’hui. Comme la suite de mon itinéraire est commun avec celui de cet ancien agent de l’ONF, nous reprenons la marche à 13h13 ensemble, en profitant de ses traces qu’il a faites à la montée. On plonge directement hors sentier dans la forêt pour tomber sur la piste forestière des Flourettes. Nous tournons alors à droite jusqu’à rattraper la route forestière Colbert. C’est ici que nos chemins se séparent, il tourne à gauche alors que je pars tout droit.
Il ne me reste plus qu’à me laisser guider par cette piste sans jamais la quitter. Elle remonte légèrement pour reprendre encore pratiquement 50 mètres de dénivelé, avant de descendre définitivement, me ramenant au croisement nommé Duilhac à 14h42 (5h56). La neige ayant fortement fondu durant les dernières heures, je range les raquettes devenues inutiles. Je retrouve la piste qui a vu 4x4 et quads passer sur cette neige ramollie. Le retour me parait long, plus long qu’au matin. Je pense qu’en saison estivale, se garer ici est un bon compromis. Je termine alors mon périple forestier à 15h30, après 6h35 de marche pratiquement en raquettes. La température vient de monter jusqu’à 17°C, quelle amplitude pour un jour d’hiver ! A redécouvrir rapidement quand la neige aura fait place aux pelouses en fleurs.
Trace GPS : http://www.openrunner.com/index.php?id=5749476
Tracé du jour sur carte IGN 1/25000ème
La journée en chiffres :
Dénivelé positif total : 988 m – Autant en négatif
Temps de marche 6h35 pour 25 km à 3,7 km/h
Point culminant 2138m
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