Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pics d’Ourtiset et Bentaillole en hivernale

08/02/2015 : Campagna de Sault – Bois des Camalous – Sarrat de Tourrugue – Pic d’Ourtiset (1934m) – Col de Seillis (1736m) – Pic de Bentaillole (1965m) – Font de Canalette – Bois du Débat – Campagna de Sault

 

Sur les hauteurs du département de l’Aude, aux portes de l’Ariège, se trouve le pays de Sault. C’est un vaste plateau dont l’altitude moyenne se situe à 900 mètres, ce qui n’empêche pas le froid d’y être redoutablement glacial. Deux sommets jumeaux, sentinelles de ce rude pays où l’on y cultive d’excellentes pommes de terre, se posent là en belvédère incomparable sur cette région reculée. A leur cime, on est aux premières loges pour contempler les hauts sommets du Donezan et de la Haute-Ariège.

Pour cette première découverte dans ce secteur, c’est avec mon ami Bertrand, le skieur de l’extrême, que je vais cheminer. Nous reformons le duo improbable du skieur et du marcheur en raquettes à neige. Nous partons de Campagna de Sault, village cul de sac, au fond de la vallée de Campagna. Les fortes neiges de la semaine sont tombées si bas, que l’on quitte la voiture ski et raquettes aux pieds. Il est 8h20 lorsque nous nous mettons en marche. Il faut laisser l’église à main droite, et partir tout droit dans le vallon.

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Le sentier s’élève rive gauche du torrent, dans la forêt. Il y a un discret balisage jaune sur les arbres. Si au départ, le sentier semble à peu près évident, l’abondance de neige est telle que nous finissons par le perdre. Et ce ne sont pas les balises qui vont nous aider, il n’y en a pas. Le GPS va nous être d’un grand secours pour ne pas perdre trop de temps à chercher, dans une végétation qui ploie sous cette poudre blanche. Cela va nous donner l’occasion de trouver par inadvertance des couchages de sangliers ou de cervidés. D’ailleurs les traces de la faune locale sont présentent en abondance, et si parfois les animaux empruntent les sentiers des hommes, ils les coupent souvent, ce qui complique notre recherche d’itinéraire. On perd un certain temps dans l’enchevêtrement des arbres cassés, et dans une neige qui ne porte pas. Elle est croutée et je m’enfonce profondément à chaque pas.

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Après un passage jalonné de nombreux murets de pierres sèches, on parvient à prendre de la hauteur et à quitter cette zone peu agréable.

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A présent, on peut avancer avec plus d’aisance. Nous venons de passer au dessus de la mer de nuage, et l’on aperçoit enfin l’objectif du jour. Nous restons dans la forêt de frênes jusqu’à en sortir sous le Sarrat de Tourrugue, sorte de banquise battue par le vent. Nous traversons ce champ de neige pour nous rendre à un chalet magnifique, mais fermé.

 

Pic de Bentaillole et Pic d'Ourtiset

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C’est ici que je ressens le besoin de m’alimenter. Il est 11h15 et cela fait 2h54 que je me débats dans cette poudreuse. Au soleil et à l’abri du vent, l’endroit est idéal pour cette pause casse-croute. La vue allant du Pic du Dourmidou jusqu’au massif du Madrès est vraiment de toute beauté.

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Nous repartons à 12h22, sur les pentes Sud du pic d’Ourtiset. D’abord en pente douce, le terrain se redresse de façon constante. En ski, Bertrand n’est nullement en difficulté pour évoluer sur les dévers, mais en raquettes c’est fortement pénalisant. Je dois m’employer pour prendre les 200 mètres de dénivelé qui me séparent du sommet. A 13h12, les 1934 mètres du pic de l’Ourtiset sont gravis. Le vent souffle très fort, mais cela chasse les nuages et nous offre un point de vue exceptionnel sur le plateau de Sault au Nord. Au Sud, le Pic de Bentaillole est tout proche et nous ne tarderons pas à aller lui rendre visite. Pour le moment, on se régale d’un point de vue remarquable sur 360 degrés. Une table d’orientation permet d’identifier les proches sommets : Pic de Tarbésou, Roc Blanc, Camisette, Pic de Balbonne, Pic de Portella Gran, Madrès, Pic de Gallinas. Vers l’Ouest le Pic de Ruhle est le plus caractéristique, mais tous les sommets de la Haute-Ariège s’offrent à notre regard, jusqu’au proche Pic de Soularac qui domine le massif de Tabe. La récompense sur ce modeste sommet, est au bout de l’effort.

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Versant Nord du pic de Bentaillole

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Sans trop tarder, nous quittons cette cime pour le sommet voisin jumeau. Nous prenons la direction du col de Seillis, en l’évitant légèrement, car le fort vent d’Ouest a décapé le sol. A la base de ce sommet, qui ressemble beaucoup à un volcan endormi, la pente est prononcée. Cela me conduit à une antécime, qui cache le véritable sommet. Ici, la pente est plus douce, mais n’en fini pas, et c’est au dernier moment que l’on touche au but. Bertrand, qui avait pris un itinéraire plus détourné, est déjà là, prêt pour la descente. Il nous aura fallu moins d’une heure pour aller d’un sommet à l’autre. Le pic de Bentaillole est à peine plus haut que son voisin, est culmine à 1965 mètres. De là, le Pic de Tarbésou parait tout proche, à portée de main, mais il n’en est rien. Le panorama reste le même que précédemment, mais nous dévoile en plus ce que sera l’itinéraire du retour.

 

Du Roc Blanc à gauche au Tarbésou au centre

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Versant Sud du Pic d'Ourtiset

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La cime, au loin le massif du Madrès

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Du ski dans une neige de cinéma

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La descente jusqu’à la fontaine de Canalette se passe sans difficulté, mais pour la suite, la neige va être bien lourde pour les raquettes. Il n’y a aucune trace. Tels des trappeurs du grand Nord Canadien, nous faisons nos propres traces. Nous retrouvons la forêt au niveau d’une bergerie et l’on va s’enfoncer dans le sous-bois. La suite ne pose aucune difficulté d’orientation, car le sentier est évident. Néanmoins, cette poudreuse toujours plus lourde, ralenti mes pas. La dépense énergétique est proportionnelle à la quantité de neige, mais qu’importe, il fait beau et de tels paysages blancs valent bien ce petit effort. A 16h10, nous retrouvons le village et traversons le torrent, fermant ainsi la boucle commencée quelques heures plus tôt. Cela nous aura pris seulement 6h02, malgré le tâtonnement matinal.

Ces deux sommets, plus forestiers que montagnards, sont intéressants en hiver pour le risque, quasiment nul d’avalanche. Ils offrent un panorama complet sur le plateau de Sault, le Donezan et la Haute-Ariége, malgré leurs altitudes modestes. Cela les rend accessible à un grand nombre de passionnés de montagne.

 

Tracé du jour sur carte IGN 1/25000ième

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La journée en chiffres :

Dénivelé positif total : 1160m – Autant en négatif

Temps de marche 6h02 pour 12,1km à 2,7 km/h

Point culminant 1965m



09/02/2015
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