Crête du Pic Tossal Mercader à la Tossa Rodona, Puig de Coma d’Or et Puig des Bésineilles
15/08/2023 : Hospitalet-près-d’Andorre – GR107 – Pic de Tossal Mercader (2547m) – Pic de Querforc (2585m) – Puig de Trespunts (2624m) – Tossa Rodona (2601m) – Puig de Coma d’Or (2826m) – Portella de Lanós (2488m) – Puig de Bésineilles (2632m) – Coll de Coma d’Anyell – GR10 – Etang des Bésines – Hospitalet-près-d’Andorre
Dans le canton de la Haute-Ariège, dominant le village de l’Hospitalet-près-d’Andorre, se dresse une crête délimitant la frontière administrative entre les Pyrénées-Orientales et l’Ariège. Elle se compose de quelques cimes découpées ainsi que de sommets plus individualisés. Le principal intérêt de cette chevauchée est d’en visiter un maximum. J’ai toujours trouvé que gravir le pic de Tossal Mercader depuis le col de Puymorens était cavalier, alors je m’impose un départ plus conforme à son altitude, en partant 500 mètres plus bas. Afin d’éviter le bruit lancinant des moteurs qui montent au Pas de la Casa à toute heure, je préfère partir très tôt depuis l’Hospitalet-près-d’Andorre. Départ à 5h15, et à ma grande surprise, la montée par le GR107 vers le Tossal Mercader n’est pas si monotone que la carte le laisse paraitre. Depuis le village, la première partie s’élève en forêt, et comme actuellement je suis en train de lire « Histoire de l’ours dans les Pyrénées » où il est fait mention au 18iéme siècle que la Haute-Ariège est une région infestée de loups et d’ours, je ne peux m’empêcher de penser à la mauvaise rencontre que je ne ferai pas. Après la partie en forêt, une très longue piste parfaitement carrossable monte régulièrement. Il est vain d’essayer de couper les lacets car la végétation trop dense en interdit la possibilité. Je suis pratiquement la piste jusqu’à son terme, et sitôt que l’antenne relai visible, il est possible de quitter la piste pour gravir les 70 derniers mètres en hors sentier, cette fois-ci parfaitement praticables. Sommet atteint à 7h45, en 2h30, et voilà déjà 1055 mètres gravi en guise d’échauffement. Pourtant le vent souffle et il est froid ; doudoune et gants obligatoires pendant la courte pause petit-déjeuner.
Croisement des sentiers, à droite col du Puymorens, à gauche vallée des Bésines
Vue vers le N/W sur la vallée du Siscar
Vue vers le S/W sur la route menant au Pas de la Casa
Panorama vers l'ouest depuis le Tossal Mercader
Cairn sommital du Tossal Mercader
La vallée d'Arques encore à l'ombre
Merens-les-Vals sous les nuages
Le pic de Tossal Mercader est le point de départ d’une chevauchée en crête, les réjouissances du jour peuvent commencer. Le sommet suivant est le pic de Querforc, et c’est de la simple randonnée pour aller de l’un à l’autre. La suite demande un peu plus d’attention. Sans être réellement complexe, il faut néanmoins rester attentif pour ne pas chuter en versant nord ariégeois, fortement découpé. On trouve sur cette crête une improbable cabane, véritable taudis composé de taules et plastiques, le tout ouvert aux quatre vents. Puis, en s’avançant plus à l’est, se trouve la véritable et unique difficulté, deux pas un peu athlétiques pour franchir un mur, certainement évitable par le sud. Il n’y pas de stress à le montrer, il en serait autrement à la descente.
Vue vers le nord depuis le Pic de Querforc
Depuis le Pic de Querforc vue sur le Puig de Trespunts
Du Pic de Querforc vue vers le Tossal Mercader
Dans le creux le col de Puymorens
La crête menant au Puig de Trespunts
Toujours sur la crête vers le Puig de Trespunts
Bassa de Mercader
Gros plan sur la Bassa de Mercader
La suite de la crête se compose de montées et descentes successives, pour franchir le Puig de Trespunts sans difficultés notables. Néanmoins, cela ne permet pas d’avancer bien vite, car la prudence est toujours de mise, principalement à cause du vent très présent. Passage au Trespunts à 9h45 après 4 heures. Le final jusqu’au sommet du Tossa Rodona est de la randonnée classique. Il est 10h15, le tout en 4h25. Fin de la partie découpée, quelle direction à donner à la journée à présent ? Il y a moyen de réaliser une boucle par la vallée des Bésines, alors direction le Puig de Coma d’Or tout proche.
Commence à apparaitre des sommets emblématiques du secteur des Bésines
Le pic de Querforc a un profil plus impressionnant sur ce versant
Vue sur le versant sud du Pic d'Auriol
Gros plan au loin sur la crête des Peyrisses
Les cimes dominant le cirque des Peyrisses
Gros plan sur la canine du Pic de Nabre
On retrouve avec plaisir un beau sentier à partir de la portella de la Coma d’en Garcia, sentier qu’il faut suivre jusqu’au sommet du Puig de Coma d’Or. Il s’agit du sentier classique vers une destination qui l’est tout autant. Un petit étang, quelques chevaux, deux à trois randonneurs qui s’en reviennent déjà, et voilà le Puig de Coma d’Or atteint à 11h10, pour 5h12 au total. Le passage entre la cime principale et l’antécime demande un peu de concentration, et pourra impressionner les personnes sujettes au vide. La vue est plutôt sympathique, mais reste bouchée au nord par la trop grande proximité du Puig Pedros, plus haut sommet local. Je cherche la possibilité de descendre la crête du nord, mais je dois vite me rendre à l’évidence que c’est de l’alpinisme. C’est par un autre itinéraire qu’il faudra passer.
L'intégralité de l'arête parcourue versant Ariégeois
La vallée des Bésines et la Porteille des Bésines
La crête parcourue à droite vue depuis la Portella de la Coma d'en Garcia
Les uniques quadrupèdes du secteur
Puig Pedros à gauche, Puig de Coma d'Or à droite
Gros plan sur l'impressionnante face N/W du Puig Pedros
Puig Pedros vu depuis la cime du Puig de Coma d'Or
Vue vers l'Est sur l'étang de Lanoux
Le Puig Péric pointe sa cime par delà la Portella de la Grava
Les étangs sans nom pratiquement morts (les mêmes vues en juillet 2021)
Quelques sommets du Donezan sur un profil peu habituel
Vallon de la Jasse de Pedros
Ici ça ne passe pas !
Au loin la Pique d'Estats ferme l'horizon vers l'ouest
Au niveau de l’antécime, je trouve un couloir en versant Est, couloir de roche très encaissé et totalement croulant. A déconseiller à plusieurs car chaque pas projette vers le bas plusieurs dizaines de kilos de roche. Mais le couloir reste très court et le champ s’ouvre alors sur un terrain tout aussi croulant, mais plus sécurisant. C’est un tapis roulant où il est aisé de suivre le mouvement vers le bas, sans crainte pour les chevilles ou les rotules. Je vise le reste d’étang sans nom au pied du versant est du Puig Pedros afin d’aller chercher de l’eau. Lorsque je fais le plein, je découvre que la température de l’eau à cette altitude de 2600 mètres, dépasse les 20°C. Quand la partie centrale des Pyrénées voit ses glaciers disparaitre, la partie à l’est voit ses étangs s’assécher. Quelle tristesse pour les sources !
Le couloir vraiment étroit
Face nord du Puig de Coma d'Or
La partie de l’itinéraire qui suit est agréable car l’on peut aller où l’on veut avec la même aisance. C’est une sorte de steppe qui contraste avec les abimes rocheux du versant nord. J’évite le Puig Pedros en le laissant main gauche, pour retrouver la crête frontière administrative qui embrasse le cirque du Pedros. Elle oscille avec quelques pointes et c’est pour mon seul plaisir que je reste scrupuleusement sur le fil, mais il est tout aussi rapide de rester 10 mètres plus bas. Au passage de la portella de Lanos il est possible de basculer main gauche dans la vallée des Bésines par le sentier passant par les étangs Moulsut, mais j’ai encore l’énergie pour me hisser sur le Puig des Bésinielles. Ce n’est que du hors sentier, mais du très facile. Ce versant est marqué par des sentes de bétail, permettant de s’élever avec plus de facilité. Pourtant je suis à la peine alors que la pente n’est pas trop prononcée. Sommet atteint à 13h15 après 6h45 et 2005 mètres de dénivelé positif. Voilà l’explication à ma baisse de régime. Pause contemplative et gastronomique à présent. Il est à noter que c’est par ce versant Est que l’on accède sur ce sommet, car les 3 autres faces sont de l’alpinisme. Le sommet est jonché de déjections de moutons, une vraie bergerie. D’ailleurs, trois bêtes isolées se trouvent à l’ombre dans la face ouest. Je trouve que de toutes les cimes visitées ce jour, j’ai là le plus beau panorama, en effet le pic du Canigou apparait à l’Est par-delà la portella de la Grava (c’est mon cœur de catalan qui parle).
La steppe version Pyrénées Catalanes
La crête dominant le cirque du Pedros
Le champ de roches du cirque du Pedros
Gros plan sur les étangs Moulsut, normalement il est en un seul morceau
Puig de Coma d'Or à gauche, Puig Pedros à droite
Cap sur le Puig des Bésineilles
Lanoux toujours sur la droite avec le Puig Carlit au centre
Le Puig Pedros dévoile sa face nord
Etangs Moulsut et pic d'Auriol, au loin le Rulhe
Sur la cime du pic des Bésineilles
13h40, c’est reparti pour un final tout en perte de dénivelé. Retour sur le sentier du GR et bascule dans la vallée des Bésines en suivant les balises du GR10. Bien qu’étant un sentier parfaitement balisé et fortement parcouru, il ne permet pas d’avancer vite sur la partie haute. Nouvelle prise d’eau sur le ruisseau de la Coume d’Agnel, pratiquement à sa source, il fait alors une chaleur intenable. Les pas déroulent sur le sentier, mais la distance est bien longue. Passage furtif sous le refuge CAF des Bésines à 14h53. Je sais qu’il reste encore à cet instant au moins deux bonnes heures pour retrouver le fond de vallée.
Les pics jumeaux s'éloignent
Pic des Bésineilles versant ouest
Ruisseau de Coume d'Agnel et pic des Bésineilles
Le sentier devient plus roulant mais semble néanmoins ne jamais finir, certainement dû à la chaleur écrasante. Au passage de la jasse de Bessateil, on peut déjà entendre le bruit du trafic routier pourtant 500 mètres plus bas. Heureusement, quelques framboisiers sauvages viendront rompre la monotonie et apporter un peu de fructose bien venu. Fin de cette interminable descente à 16h49 en 9h45. C’est une boucle offrant un parcours varié, avec une grande variété de paysages, et jamais difficile si on accepte la longueur de l’itinéraire. La configuration de ces crêtes et la relative proximité des pics permet de gravir pas moins de 6 sommets. Au final, la partie la plus aérienne n’est rien d’autre que de la randonnée en crête, ne présentant jamais de réels obstacles.
Etang des Bésines
Trace du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 9h45 pour 33,1 km à 3,4 km/h
Dénivelé positif total : 2150 m – Autant en négatif
Point culminant : 2826m
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