Pic de l’Homme par le pic des Perdrix depuis Merens
29/05/2021 : Merens-les-Vals (1177m) – Col de Surle (1782m) – Pic de Canals (2140m) – Pic des Perdrix (2310m) – lac d’Aygue Longue – Col de la Parade (2241m) – Pic de l’Homme (2464m) – jasse de la Parade – la Présasse – GR10 – Merens-les-Vals
Le petit village de Merens-les-Vals est idéalement placé sur le GR10 et le tour des montagnes d’Ax, mais il est également le point d’entrée de la vallée du Nabre. La vallée du Nabre est bordée sur sa rive droite par des cimes sans renommées, d’altitudes modestes, qui pourtant donnent du fil à retordre et un panorama plutôt inattendu. En ce jour, l’objectif majeur est d’échapper à l’orage, tout le reste ne sera que bonus. Départ du haut de Merens-les-Vals à 5h20. Prendre le sentier du GR107 qui monte en face du lavoir, direction le col de Joux.
Parfaitement bien entretenu et balisé, le sentier s’élève fortement mais sans difficulté. Il fait déjà jour à 5h45, quel bonheur cette saison ! Les oiseaux piaillent, se parlent en un vacarme de sifflements qui font que je ne suis pas seul. Un sanglier traverse l’un des champs que coupe le GR. La montagne est vivante, j’en suis témoin. Au niveau des bordes de Coual, la vue s’ouvre dans le dos sur les sommets emblématiques du secteur de Haute-Ariège. Puis il faut quitter le bon sentier pour poursuivre sur une route forestière qui mène au col de Surle. Il est 6h37, 1h17 pour 605 mètres de dénivelé depuis le départ.
Vue sur ma droite
Gros plan sur la vallée du Mourgouillou
Col de Surle et pic de Canals tout à droite
A partir de là, fini le bon sentier, c’est du hors sentier dense où la végétation ne se laisse pas traverser facilement ; l’évolution sera plus lente, plus heurtée. Depuis le col de Surle, prendre la crête Sud le long d’une clôture. Après la bosse dominant une antenne, il m'est impossible de poursuivre tant la végétation est impénétrable. Je bascule en versant Est, mais la marche en dévers sur ce type de terrain devient vite traumatisante pour les chevilles. A la première occasion, à la force des genets, je me hisse difficilement sur la crête. A ma grande surprise, je trouve là une sente, certainement celle d’animaux. Le final de cette crête se termine sur la pointe du pic de Canals, d’où la vue est déjà fort intéressante. Je trouve même une balle de fusil, qui tend à démontrer que c’est un belvédère pour la chasse.
Terrain médiocre sous la crête
Versant Nord du pic des Perdrix
La crête parcourue depuis le col de Surle, vue depuis le pic de Canals
La crête à suivre vue depuis le pic de Canals
La crête qui m’attend est toujours accidentée, mais toute en roche. Il ne reste plus qu’à suivre ses ondulations. Un bastion rocheux se dresse sur la crête, le passage le plus technique. Plus dangereux que difficile, il est vite gravi en quelques pas de II sup, offrant alors un final sans trop d’encombres. Je me trouve au sommet du pic des Perdrix (2310m) à 8h10, après 2h51, et à peine plus de 1100 mètres de dénivelé positif, qui en paraissent le double. Cette cime est mal définie. Il y a quelques bosses plus hautes à peine plus au Sud. De plus, depuis ce point, l’étang d’Aygue Longe est invisible. Pourtant, le panorama s’ouvre loin vers l’Ouest, où même le cirque des Pessons est nettement visible.
Une partie de la crête menant au pic des Perdrix
Bastion rocheux plus impressionnant que technique
Pic de Canals, au loin le massif de Tabe
Je vais avancer un peu jusqu’à la côte 2329m [8h30] pour reprendre des forces, et faire un point sur la suite à donner à la sortie. Mais l’espace d’une pause, j’ai tout loisir d’admirer un paysage singulier, qui n’a rien à envier aux hautes cimes des Hautes-Pyrénées. Je découvre une perspective nouvelle sur des sommets déjà parcourus. Deux cents trente mètres plus bas, sur la rive du lac d’Aygue Longue, deux pêcheurs agitent leurs lignes en ce jour d’ouverture de la pêche en lac de montagne.
Cime du pic des Perdrix
Les "aiguilles" du pic d'Aygue Longue
La côte 2329m en bout de crête
Gros plan sur le cirque des Pessons
Gros plan sur le pic d'Aygue Longue
Lac d'Aygue Longue
Gros plan sur le pic de l'Albe
Merens-les-Vals en bout de vallée, et la crête parcourue tout à droite depuis le pic de Canals
Le beau temps semble se maintenir, j’ai du temps devant moi, de l’essence dans le réservoir, pourquoi ne pas tenter le pic de l’Homme si proche ! Descente donc à 8h52 dans le vallon. Une bonne lecture de terrain est nécessaire pour éviter les nombreuses barres rocheuses. L’utilisation des bâtons est indispensable pour éviter une glissade sur le gispet encore couché par le poids de la neige hivernale. Je parviens au déversoir du lac à 9h20. Un sentier bien marqué s’élève fortement mais régulièrement pour parvenir au col de la parade à 9h41, le tout en 3h53.
Pic d'Aygue Longue depuis le déversoir
Col de la Parade depuis le déversoir
Lac d'Aygue Longue vu vers l'aval
Pic des Perdix et lac d'Aygue Longue
Depuis le col de la Parade, une sente balisée de cairns s’élève sur le flanc Ouest du pic de l’Homme. Il n’y a plus qu’à suivre sans réfléchir jusqu’au sommet. Le sommet est atteint à 10h13, et 4h19 de marche effective. Pourtant haut seulement de 2464 mètres, le panorama n’en demeure pas moins étendu, sur une région qui n’en finit pas de me surprendre par la rudesse de ses sommets. Un tour d’horizon s’impose, et un regard sur la carte pour identifier les nombreuses cimes qui se lancent vers le ciel.
Suivre la sente
Arrivée au sommet
Etang Tort et étang Déroun plus bas dans l'ombre
La crête parcourue et les pic des Perdrix et de Canals
Toujours l'imposant pic d'Esquine d'Ase
Proche panorama au Sud
Gros plan
Gros plan sur des connaissances catalanes
Perspective surprenante sur les hautes cimes du Donezan
Durant la courte pause, le ciel se charge en cumulus. Je sais combien ce système dépressionnaire peut aller très vite pour tourner à l’orage. Je remarque quelques choux fleurs qui n’attendent qu’à se regrouper pour frapper. Je décide alors d’écourter la découverte, et j’engage le retour au plus vite à 10h35. Descente pas si évidente dans les pentes couvertes d’éboulis où la présence de névés sera la bienvenue. Puis rejoindre au mieux la jasse de la Parade. On trouve alors une sente de bétail et quelques cairns. La marche devient même agréable.
Le pierrier à descendre et la jasse de la Parade
C'est ici qu'il faut traverser, les glaçons font plus de 80cm de haut
Col de la Parade et pic de l'Homme versant Sud
A partir de cette prairie, tout devient plus simple et bucolique. La sente conduit au captage d’eau sur le ruisseau des étangs de Madides, et permet de changer de rive, jusqu’à rejoindre le GR10. Au niveau du lieu dit « la Présasse », sorte de carrefour des vallées, il n’y a plus qu’à prendre le sens de l’aval. Il est 11h50, et 5h35 que j’arpente ces montagnes. Le panneau indique 1h45 pour Mérens ; je connais cette vallée du Nabre, je sais que ce sera long, alors pas de temps à rêvasser. Il semblerait que le ciel soit clément, et nous accorde encore un peu de bleu avant de se purger. J’en termine à 13h03 en 6h46, et en ayant échappé à la pluie. Une matinée rondement menée ! Je n’en demeure pas moins mâché. Je reste encore surpris par la quantité de neige à l’étang Tort, tout comme je suis surpris par la rudesse de ce pic de Canals matinal, si insignifiant mais tellement énergivore.
Gentianes de Koch et pic de l'Homme
Au fond le versant Sud du Pic de l'Homme
Tracé du jour sur carte IGN :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h46 pour 18 km à 2,6 km/h
Dénivelé positif total : 1550 m – Autant en négatif
Point culminant : 2464m
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