El Pedraforca depuis le mirador de Gresolet
10/09/2017 : mirador de Gresolet – refuge Luis Estasen – coll del Verdet – Pollegò Superior (2506m) – col de l’Enforcadura – tartera de Saldes – refuge Luis Estasen – mirador de Gresolet
Parmi les sommets les plus esthétiques des Pyrénées, la Pedraforca est à classer parmi les plus beaux, ou tout du moins le plus original. En effet, cette fourche calcaire qui se lève seule au Sud de la Sierra de Cadi, dégage une prestance sans égale. Si depuis le mirador deux piliers distincts se détachent vers l’azur, c’est en définitive un sommet à trois têtes, dont la partie invisible est le sommet principal.
Première vue sur la belle fourche
Il faudra descendre dans le couloir, impressionnant vu d'ici
En ce jour où il neige sur les hauteurs des P.O., la Sierra de Cadi affiche une tempête de ciel bleu insolente. La destination est alors toute trouvée pour aller rendre visite à ce sommet emblématique de Catalogne Est ; sur les 5 protagonistes au sommet, trois sont en mode découverte. Nous quittons le petit parking du mirador de Gresolet à 9h12, en suivant le sentier qui conduit au refuge Luis Estasen. C’est parfaitement balisé et il ne faut que quelques minutes pour s’y rendre.
Vue depuis le mirador de Gresolet
Aux abords du refuge Luis Estasen
Au niveau du refuge, il faut emprunter le sentier directement à l’arrière du bâtiment. Une fois sur le sentier, il suffit de se laisser guider ; il n’y a pas l’ombre d’un doute pour se rendre au coll del Verdet.
La première partie du sentier se déroule en balcon
Vue imposante de la face Nord du Pollegò Superior
Agréable sentier
A présent ça montera sans répit
A la base du col, la pente se cambre fortement, mais ce n’est que de courte durée. C’est un aperçu sur ce qui nous attend sur la seconde partie du parcours. Nous parvenons au coll del Verdet à 10h25, en 1h14. L’essentiel du dénivelé est acquis, la suite va devenir plus ludique et un poil technique. Pour notre plus grand plaisir, le vent est pratiquement nul, nous en profitons donc pour faire une courte pause. Puis, le sentier part plein Sud pour se rendre à la base de la muraille blanche.
A la base du coll del Verdet
Au coll del Verdet
En direction de la partie la plus ludique
Il y a des candidats au sommet par dizaines, et dans la première cheminée il est totalement impossible de doubler. Il y a une main courante pour aider les moins agiles, ce qui accentue la file d’attente ! Nous allons patienter de longues minutes à l’ombre, avant de s’engager définitivement. Je vais alors doubler un maximum de monde pour avancer vraiment à mon rythme. Nous ferons tous de même. Sans être vraiment technique, cette partie nécessite de poser les mains en permanence, ce qui demande autant de concentration que d’agilité. Le calcaire est totalement patiné.
Bouchon dans la première cheminée
Le sommet est faussement proche car il est tout au fond
Le sommet se rapproche
Mes camarades font les derniers pas, proches de la cime
Malgré l’attente au pied de la première cheminée et le monde à doubler, nous mettrons moins d’une heure depuis le col. Je parviens le premier au sommet à 11h21 pour seulement 2h01 de marche. C’est du fast-hiking sans se mettre les tripes à l’air dira le guide. Seulement deux heures pour s’offrir la plus haute des 3 cimes de cette fourche calcaire. Les deux autres cimes ne sont pas pour les randonneurs. Pour ma seconde ascension de ce fier sommet, j’ai droit enfin au panorama local, et quel panorama ! On verrait pratiquement le port de Barcelone si le massif de Montserrat ne venait le masquer. Tout parait minuscule quelques 1000 mètres plus bas. La joie se lit sur les visages de chacun de nous.
La fière équipe au sommet
Le Calderer et le Pollegò Inferior
Le parking au pied d'un précipice vertigineux
Evidemment nous ne sommes pas les seuls, et bien évidemment l’ambiance générale n’est pas à la contemplation mais à l’agitation. Nous quittons le sommet en direction de l’Enforcadura, ce magnifique col qui sépare les deux piliers de calcaire. L’itinéraire est bien indiqué, et l’on croise de nombreux marcheurs arrivant du village de Gosol. 15 minutes suffisent pour se rendre à l’Enforcadura, où les choses sérieuses vont commencer. Il s’agit de descendre l’immense couloir de pierre, dont l’inclinaison n’autorise pratiquement pas le moindre arrêt sitôt que l’on est lancé.
Aconit napel sur le sentier de l'Enforcadura
A l'Enforcadura, le col entre le Calderer et le Pollegò Inferior
C’est parti pour une descente vertigineuse. Le cœur bat plus vite dans cette descente qu’à la montée. Heureusement, un semblant de marches a été installé pour casser la pente et certainement limiter l’érosion. Cela permet également de soulager les chevilles. En tant que randonneur, nous descendons aussi vite que des trailers, voire plus vite que certains. Le but étant de ne pas se faire mal.
Dans la tartera de l'Enforcadura, du ski sur roche
Vue dans notre dos
Une fois rendu au pied de cet éboulis géant, le sentier tourne immédiatement sur la gauche, pour entrer en forêt. Il ne reste plus qu’à le suivre ; il nous ramène en douceur au refuge, fermant ainsi la boucle. Nous choisissons de ne pas manger sur place, pour aller profiter encore un plus du beau temps, sur la terrasse d’un restaurant à Saldes. Fin de la promenade dominicale à 13h04, le tout en 3h14. Ce Pedraforca ne déçoit pas, et reste une valeur sûre quand le temps se gâte vers le Nord, où que l’on dispose de peu de temps pour gravir un beau sommet.
Refuge Luis Estasen à l'heure du repas
Tracé du jour sur carte espagnole
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 3h14 pour 8 km à 2,5 km/h
Dénivelé positif total : 962m – Autant en négatif
Point culminant : 2506m
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