Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Guins de l’Ase par le couloir Nord/Ouest de Broate (PD+)

23/03/2019 – Jour 1 : parking de l’Artigue – passerelle – orris des Légunes d’en haut – port de Montestaure (2603m) – Pic de Brougat (2706m) – Cap de Broate (2734m) – refuge de Broate

 

« Quand on marche seul on va vite, mais quand on marche à deux on va plus loin. » proverbe africain

Premier week-end du printemps, météo estivale annoncée, tempête de ciel bleu. L’objectif principal de cette sortie, est un couloir inconnu au Guins de l’Ase, par-delà la frontière. Son isolement impose une approche sur deux jours. Avec Yannick, nous partons dans un premier temps, à la découverte du refuge de Broate, en Catalogne, dans le comarca de Pallars Sobirá.

Départ de la centrale de l’Artigue à 9h12, direction la haute vallée de l’Artigue. Suivre l’itinéraire qui conduit à la Pique Rouge de Bassies, et au niveau de la passerelle en ruine, traverser le torrent de l’Artigue au mieux. Jusque-là le sentier est sec de neige. Nous trouvons la neige au premier raidillon, mais ni raquettes, ni crampons ne seront utiles.

 

Tourner à droite en suivant les balises du port de l'Artigue

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Sur notre gauche le vallon d'Estats où nous n'allons pas

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Face à nous le vallon de l'Artigue où nous allons

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La traversée du torrent de l'Artigue est toujours compliquée sans passerelle

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On suit ensuite les balises rouges et blanches au mieux, entre les barres rocheuses du Picou Stèle sur notre gauche, et le torrent de l’Artigue du notre droite. Nous arrivons aux orris de Mespelat à 11h08, en 1h52. On constate déjà que nous avons un rythme de marche anormalement lent. Après les orris de Mespelat, nous devons chausser les crampons. Une première couche de neige de 20 centimètres, recouvre la couche plus ancienne totalement glacée, les ennuis commencent.

 

Orris de Mespelat

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Passer sous les barres sans pour autant descendre jusqu'au torrent

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Nous nous sommes trop écartés du sentier, qui est de toute façon invisible, d’autant plus qu’il n’y a pas la moindre trace. Il faut rester toujours au plus proche des barres rocheuses, sans jamais les enjamber, puis le vallon s’élargit. Nous parvenons aux orris des Légunes d’en bas à 12h26 en 2h40. Le temps estival est de 1 heure, c’est dire si on se traine. Repas sur place, au soleil, la vie est belle. Nous écoutons le silence et quelques clapotis de cascades ; un coin de paradis. Nous avons bien fait de profiter, car à 13h13, nous reprenons la marche et la seconde partie de la journée sera autrement plus physique. On monte jusqu’au orris des Légunes d’en haut, où il faut alors quitter l’axe principal du vallon, pour tourner à gauche selon les balises jaunes.

 

Le canyon à remonter
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Le sentier suit plus ou moins les méandres du torrent venant de l’étang de Montestaure. Le torrent est encore invisible au moment où nous passons. Le sentier a été soufflé, les balises sont totalement visibles, aucun doute pour parvenir sur le promontoire qui domine l’étang de Montestaure à 14h20. Voilà déjà 3h45 que l’on arpente la vallée, et le plus éprouvant va arriver.

 

Etang de Montestaure et le port éponyme au fond

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Au niveau de l’étang, les choses se compliquent. Il faut faire face à un mur blanc de 300 mètres de haut. Même les skieurs ne s’y aventurent pas, ou si rarement. Je vais passer devant faire la trace. J’ai descendu cette face il y a 2 semaines, je sais parfaitement où passer, mais la neige n’est pas mon alliée. A présent, chaque mètre vertical gagné, se fera au prix d’une enjambée terrible. Chaque pas s’enfonce au-dessus du genou. C’est épouvantable, c’est exténuant, c’est presque décourageant. La quantité de neige ici dépasse l’entendement. Parfois ma jambe disparait totalement sans que je touche le fond ! C’est un réservoir d’eau gigantesque pour l’été. Tous les deux pas, il faut reprendre la respiration, un vrai chemin de croix. Mais par quelle volonté sommes-nous mus pour s’obstiner ainsi ? Sur un mot de Yannick, j’aurai fait demi-tour, mais lui qui semble encore plus mal que moi, ne bronche pas. Sauf pour citer Henri Guillaumet perdu dans la Cordillère des Andes : « Ce que nous avons fait, jamais aucune bête ne l’aurait fait ». Et pour cause, une bête n’a rien à faire dans un endroit aussi inhospitalier. Et pour parfaire le tableau, la réverbération de la neige nous cuit sur place. On se déshydrate les pieds dans l’eau, ou presque ; quelle ironie ! Pourtant, au plus mal que je puisse être, au plus profond que soit la fatigue physique, je suis 100 fois mieux qu’au travail où l’on nous broie, on nous déshumanise, on nous détruit psychologiquement. Fin de cette parenthèse sociale, qui m’aura permis d’aller puiser loin au fond de moi, des ressources qui m’auront hissé au port de Montestaure à 16h17. Il aura fallu 5h11, là même où je n’ai mis que 2h34 en aout 2015. Fin du calvaire, cette ascension fut dantesque. On vient de franchir la frontière.

 

L'itinéraire que l'on va suivre

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La marche en dévers sur neige molle est un enfer
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A présent, c'est digne d'un couloir

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La sortie est plus facile qu'il n'y parait
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L'interminable montée au port avec le massif de Bassies pour toile de fond

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Nous ne sommes pas physiquement au port, qui se situe un peu plus à l’Ouest, mais totalement infranchissable pour cause de corniches. Le refuge de Broate est à vue, et il nous reste encore du temps avant la nuit. Une fois le plein d’énergie fait, nous convenons qu’il est encore raisonnable d’aller flâner sur la crête, pour s’offrir deux sommets et la vue qui va avec. A cheval sur la frontière, on avance vers l’Ouest sans grande difficulté, au vu de ce que nous venons d’accomplir. Le pic de Brougat est presque offert, à 17h20, pour 5h56 de marche.

 

La crête à suivre, premier sommet pic de Brougat, sommet au loin Cap de Broate
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Vue vers le Sud

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Pointe de Montestaure vue depuis le pic de Brougat

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La vue se passe de tout commentaire

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La crête est facile, même si elle demande une légère perte de dénivelé, qui conduit à un col qui sépare les deux sommets. Un effort négligeable, tant la vue offerte vers l’Ouest est immense. L’absence de neige ici ne facilite pas forcément les choses en crampons, mais la crête est docile. Nous parvenons au point culminant du jour, 2734 mètres, à 17h53 [6h20]. Ce Cap de Broate marque la fin vers l’Ouest, d’une crête qui descend du Pic du port de Sotllò, plus au Nord/Est. Nous l’avons fait, nous pouvons plonger dans le vallon, avec le sentiment du devoir accompli.

 

Vue vers le Nord/Est depuis le sommet du Cap de Broate

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Pratiquement que des 3000, plus le couloir que l'on convoite

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Gros plan sur le Guins de l'Ase et le couloir Nord/Ouest de Broate

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La même chose en été

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En creux de vallon, le refuge où nous nous rendons

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La descente ne nécessite pas de repasser par le col, mais on peut suivre une pente orientée Est, pour obliquer légèrement à droite, puis marcher plein Sud. Il n’est pas conseillé de prendre pleine pente au Sud depuis le sommet, car de nombreuses barres rocheuses obstruent ce versant. Le cheminement s’effectue parfaitement à vue, d’autant plus qu’il n’y a aucun piège caché. Nous profitons durant la descente, de faire le plein en eau liquide, car de-ci de-là, l’eau ruisselle sur des rochers couverts de glace fine. De l’eau gratuite en cette saison, c’est un don du ciel. Il est 19h05, quand nous parvenons au refuge de Broate. Il est l’un de ces refuges non gardés en forme de waggon, que l’on rencontre en Catalogne. Cela conclut la journée en 7h05. Cela ne parait pas excessif au vu des efforts déployés pour franchir le port de Montestaure, pourtant la fatigue est bien réelle. Nous sommes et serons les seuls, et ça a du bon. 21 heures, sous un ciel étoilé d’une rare beauté, nous fermons les yeux pour quelques heures de repos. Le couloir que nous allons découvrir va hanter un sommeil léger et fugace.

 

Le refuge sur son socle rocheux
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A l'heure du soleil couchant
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Le col d'où nous venons, vu depuis le refuge
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9 couchages avec couvertures et lumière solaire
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Tracé du jour sur la partie en France

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Tracè du jour sur le partie en Catalogne

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 7h05 pour 13,3 km à , km/h

Dénivelé positif total : 1637 m – Dénivelé négatif total : 628 m

Point culminant : 2734m

 

24/03/2019 – Jour 2 : refuge de Broate – couloir Nord/Ouest de Broate – Guins de l’Ase (2960m) – Guins de Bang (2631m) – Port de Montestaure – Orris de Mespelat – parking de l’Artigue

 

Excellente nuit dans ce refuge parfaitement isolé, car la température est toujours restée positive à l’intérieur. Lever avec les premières lueurs du jour à 6 heures, nous quittons le refuge à 7h20. Ce matin, le menu est un couloir sans nom, sans topo, mais non sans saveur. J’ai découvert de visu, ce couloir en forme de virgule, il y a seulement deux semaines en arrière. Il a tout de suite aiguisé ma curiosité et mon envie. Pas la moindre ligne de topo à disposition, c’est donc une découverte, et j’aime ça. Nous faisons un court détour de 20 minutes pour aller faire le plein en eau, avant de prendre la direction du cône de déjection. La première nouvelle concerne la qualité de neige : elle porte à minima. La seconde, c’est le froid qui avoisine les -10°C, qui apportera un bon regel tant que nous serons à l’ombre. Il ne reste plus qu’à s’approcher en faisant une boucle pour contourner quelques rognons rocheux. Nous nous présentons au pied du couloir à 8h39, en 1h10 d’approche. Dix minutes pour se donner du courage et nous nous élançons dans l’interminable cône de déjection.

 

Versant Nord du Guins de l'Ase

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Le très long cône de déjection et le couloir dans l'axe

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Interminable est le mot juste ! Le cône ne semble jamais en finir, d’autant plus que la pente s’incline tout le long de l’ascension. C’est fastidieux ! La neige poste bien mieux que la veille, sans pour autant être gelée. Je fais la trace sans faiblir. Nous entrons à 9h26 dans le couloir, que la fête commence. Nous trouvons de la neige béton. L’ascension est propre et rapide. La pente se redresse encore et toujours, de quoi travailler sur les pointes avant. Au milieu du couloir se trouve un petit éboulement rocheux récent, mais rien de trop conséquent. C’est un plaisir de grimper ce couloir esthétique et étroit. Un dernier ressaut de plus de 60° nous attend juste avant la sortie ; la pente se casse pour sortir sur la crête, facilitant les ultimes pas. Je vois le soleil à 10h05 après 2h24.

 

Entrée du couloir

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Eboulement de type permafrost

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Une belle pente immaculée

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La pente atteint son maximum proche de la sortie

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La sortie au soleil

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Les derniers pas sont "presque" plats
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Vue depuis le haut du couloir

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Les proches sommets vers l'Ouest

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J’ai les pieds totalement gelés. Avec le retour du soleil, le sang afflue aux extrémités des orteils qui brûlent comme sur un brasier. La douleur est si intense qu’elle gâche pour un instant, la beauté du panorama qui vient de s’ouvrir. Mais quand tout rentre dans l’ordre, le bonheur est au rendez-vous. Longue pause au soleil pour admirer enfin le paysage, puis nous suivons un bout d’arête aérienne, qui conduit sans difficulté au sommet. 10h42, 2960 mètres, 2h32 d’ascension.

 

L'arête finale

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Vue sur le vallon du Pinet avec le refuge

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La cumbre en español, le sommet en français

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Nous sommes bien évidemment seuls sur cette cime, qui souffre du manque de prestige de ses proches voisins trimillénaires. Il n’en demeure pas pour autant moins prestigieux, car pour aller plus haut que ce Guins de l’Ase, il faudra faire un grand bond vers l’Ouest, dans le massif des Besiberris et Punta Alta. Un tour d’horizon s’impose, mais le temps que nous consacrerons au sommet sera bref, car la distance qui nous sépare du point de départ, est conséquente.

 

Les proches sommets

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La crête à suivre au retour

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Vers l'Ouest, les sommets sont innombrables

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Gros plan sur le Mont Valier avec le couloir Faustin

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Gros plan sur le Mont Rouch

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Gros plan sur le massif de l'Aneto

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La descente est le véritable problème ! Je ne connais pas le bout d’arête aérienne et déchiquetée qui conduit vers le Sud au col du Guins de l’Ase. Impossible non plus de descendre la face Est pour basculer en France, alors nous revenons sur nos pas, jusqu’à s’engager vers le Nord, dans la première pente blanche. Elle est rapidement interrompue par un mur rocheux. Nous allons alors chercher la crête sur notre droite, par une traversée délicate, avec de nombreux passages techniques. Nous n’avons pas trouvé mieux, mais je ne conseille pas de faire ainsi. Sans corde, il vaut mieux être sûr de son niveau en mixte. Une fois ce passage effacé, la crête est plus large et moins accidentée. Il ne reste plus qu’à suivre le fil de la frontière jusqu’au port de Montestaure.

 

La pente à éviter se terminant par une barre rocheuse

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La pente à suivre pour aller chercher la crête

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Arrêt presque obligatoire à la sortie du couloir de l’étang d’Estats, pour admirer la corniche qui m’a barré la route il y a deux semaines. Cette dernière est encore plus prononcée, effrayante. Je constate également que la sortie du couloir parallèle n’est pas praticable ; c’est un mur vertical de dalles lisses, se terminant par une corniche insondable. C’est bon à savoir. Puis nous poursuivons sur la crête frontière, jusqu’à prendre le repas à 12h20, au cairn frontalier du Guins de Taps.

 

La corniche de sortie du couloir de l'étang d'Estats

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Autre vue de la corniche de sortie

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Le sommet avec l'itinéraire de descente depuis le sommet

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On repart à 13h03, il fait une chaleur insupportable. Quel contraste à quelques heures d’intervalle ! Nous allons au plus direct, en suivant une courbe de niveau, pour éviter les rebonds de la crête, et nous nous présentons face au vallon de Montestaure. A cet instant, nous allons suivre l’itinéraire de la veille. Je m’engage dans le couloir le plus proche de la Pointe de Montestaure, c’est à dire, le premier que l’on trouve. Le première partie s’effectue en désescalade glaciaire, jusqu’à pouvoir marcher face à la pente.

 

Guins de l'Ase et son couloir à l'heure du repas

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Le couloir de retour à Montestaure

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Le même vue du bas

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A la base du couloir, nous retrouvons la neige molle pour une séance de brassage jusqu’à mi-cuisse ; c’est impressionnant. Yannick choisit la facilité, façon luge. C’est efficace et sans danger. Le brassage en descente est toujours plus profond qu’en montée, mais moins énergivore, ce qui permet d’avancer relativement vite. Au niveau de la plateforme dominant l’étang, nous coupons au plus direct en visant les orris des Légunes d’en bas. Avec autant de neige, il n’y a aucun danger, d’autant que les risques d’avalanches sont actuellement nuls. Deux skieurs nous doublent à cet instant. Ils arrivent du refuge du Pinet par une belle boucle ; ce seront les seules personnes que nous croiseront dans ce coin perdu des Pyrénées. Il ne reste alors qu’à suivre nos traces de la veille, et à quitter les crampons aux orris de Mespelat. Le final n’est qu’un long chemin sous un soleil trop chaud pour la saison. Fin d’un intense week-end à 16h12, et finalement que 6h32. Mais nous en avons pris plein les yeux. Rien ne remplace le plaisir de découvrir un couloir, et d’être le premier à y faire la trace.

La cotation du couloir n’excède pas le PD sup malgré la forte pente constante, mais gravir un sommet en couloir de plus de 2900 mètres reste rare, et donc ça ne se refuse pas.

 

Séance de brassage en descendant à l'étang de Montestaure

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Tracé du jour sur la partie avec le couloir

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 6h32 pour 13,6 km à , km/h

Temps pour faire le couloir : 1h26

Dénivelé positif total : 827 m – Dénivelé négatif total : 1833 m

Point culminant : 2960m



26/03/2019
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