Nouveau refuge Arago en condition hivernale
21/02/2015 – Jour 1 : Col de Jou (1125m) – col du cheval mort – refuge de Mariailles (1718m) – col Vert (1861m) – Refuge Arago (2123m)
Avec des conditions météo mauvaises tous les week-ends depuis 5 semaines, il faut une bonne dose d’obstination cet hiver, pour aller affronter les rafales agressives de la Tramontane. Une courte fenêtre est annoncée pour dimanche, mais avec un samedi pluvieux. Avec Nico, nous décidons d’aller rendre une visite à la cabane Arago fraichement reconstruite. Première bonne surprise, quand nous arrivons au parking du col de Jou, au dessus du village de Casteil, il ne pleut pas, il fait simplement gris.
Pratiquement pas de neige au départ
Nous nous mettons en marche à 13h25, en suivant le GR10 en direction du col du cheval mort. Le départ est en pente douce sur un large sentier. Peu à peu, la pente se redresse et en deux rampes, nous voilà au fameux col et 5 minutes plus tard nous arrivons au parking du Randè, le tout en 47 minutes.
Ici, nous chaussons les raquettes à neige, et en suivant la piste entièrement blanche, nous arrivons au refuge de Mariailles à 15 heures. Voilà 1h24 que l’on marche.
Le vent s’est levé, mais les proches cimes sont dégagées. Il semble que nous ayons fait le choix du bon massif, car le Madrès voisin est sous les nuages. Le pic des Sept Hommes est bien visible, tout comme le Pic Sec au fond du cirque des gourgs. Nous poursuivons notre ascension en suivant le GR10, suffisamment enneigé pour marcher en raquettes. Le passage du ravin des Sept Hommes est tout en dévers. Nous le passons avons prudence, au prix d’un petit effort de concentration important.
Quazémi de dalt
Nouvelle pause au col Vert car la fatigue due à la marche en raquettes se fait sentir. La suite du sentier ne pose pas de difficulté jusqu’à ce que l’on approche du ravin du Cady. Afin d’éviter le grand dévers, nous quittons le GR pour aller chercher et trouver un passage plus sûr, au niveau du torrent qui descend du cirque de Bassibès.
La neige ne porte pas de façon constante et c’est usant. Nous arrivons à 18h02 à ce que l’on nommait la cabane Arago, et qui est à présent un beau et solide refuge.
Face Ouest du Puig Sec
Il y a un poêle et deux couchages sur des palettes assemblées en bat-flanc. La surface totale du refuge ne doit pas dépasser 8m² mais il y en a assez pour deux personnes qui seraient naufragées dans une tempête. Et puisque ce n’est pas notre cas, nous profitons des dernières lumières du jour pour aller couper du bois. Une fois la réserve constituée, nous fermons définitivement la porte pour lancer le feu dans le poêle. Celui-ci ayant un bon rendement, la température monte rapidement de -2°C à 14°C. Un vrai luxe ! La soirée va se prolonger autour de cette source de chaleur et d'une bouteille de Caladroi, synonyme de confort et de rigolade.
Si la météo le permet, nous avons prévu de prendre la direction du Canigou dés l’aube. Pour le moment, on apprécie le feu et le calme du site.
La journée en chiffres :
Dénivelé positif total : 1100m - Dénivelé négatif total : 110m
Temps de marche 3h44 pour 9,5km à 3,1 km/h
Point culminant 2123m
22/02/2015 – Jour 2 : Refuge Arago – col de Segalès (2040m) – orris de Moura – col du cheval mort – col de Jou
Durant la nuit la Tramontane se lève. Un vent violent et tempétueux nous souffle de la neige sous le seuil de la porte. Debout à 6h25, nous faisons le triste constat qu’aucun sommet ne sera accessible aujourd’hui. La visibilité est pratiquement nulle, et la neige arrachée du sol nous fouette le visage. Il va falloir faire demi tour, mais par quel itinéraire ?
Alors nous prenons notre temps en espérant que la tempête se calme. Nous étudions les possibilités qui s’offrent à nous pour retourner au point de départ et elles sont minces. Puisque le vent ne semble pas vouloir faiblir, nous quittons le refuge à 9h10. Nous prenons le chemin du retour en suivant les balises jaunes qui conduisent au croisement du GR10. Cette portion est pratiquement de niveau. Malgré un décor chargé en neige, cela ne pose aucune difficulté pour trouver le sentier.
Au croisement, nous suivons toujours le GR10 jusqu’au col de Ségalès. La forêt nous protège de la rage du vent, et sans la force du vent, le froid est supportable. Au col de Ségalés, nous quittons le sentier du GR10, pour descendre sur notre gauche, balisage jaune. La descente est rapide mais glissante. Au fur et à mesure que l’on perd du dénivelé, les raquettes se font de moins à moins utile, et lorsque nous arrivons à l’orri de Moura, nous les quittons définitivement. Nous profitons de cet abri de fortune pour faire une halte à l’intérieur. Il est 10h53, il neige toujours et nous avons quitté le refuge Arago depuis 1h44.
L'orri de Moura
Nous laissons le sentier principal qui file droit sur l’abbaye de Saint-Martin-Du-Canigou, pour tourner immédiatement à gauche au niveau de l’orri ; le balisage est toujours jaune. La présence du sentier est partiellement masquée par la neige, et il est préférable d’avoir reconnu cette partie de l’itinéraire en été, car c’est très « paumatoire ». On traverse une nouvelle jasse où de nombreux orris sont à l’état de ruine. Des traces fraiches de isards suivent un court instant le sentier, avant de disparaître dans la forêt. La perte de dénivelé est rapide. Le sentier passe par des passages exposés au vide sur le ravin de Moura, mais c’est sécurisé par des câbles et parfois des filets. Il ne doit pas passer beaucoup de monde dans ce coin de Canigou, mais cet équipement est indispensable. Une solide passerelle permet d’enjamber le torrent du Cady. Là encore, la neige a effacé les traces du sentier, mais avec un peu d’attention, nous avons trouvé la passerelle.
Là d'où nous venons
Torrent du Cady depuis la passerelle à l'intersection avec le torrent de Moura
Cette fois, il y a une courte remontée mais la fatigue due au froid et au brassage de la veille, nous contraint à nous arrêter manger dans cette pente douce. Il faut dire qu’il est 12h53, et 3h23 de marche. La pause est de courte durée, et à 13h21, nous repartons pour la partie finale. On ne tarde pas à arriver à une jasse sous le parking du Randè.
On touche au but
Une fois rejoint le col du cheval mort, nous en avons fini avec la montée et nous reprenons le sentier de la veille. La neige tombée durant la nuit a pratiquement fondu à cette altitude, et le retour en pente descendante se fait rapidement. A 14h05, le col de Jou est atteint. Nous finissons cette journée sous un ciel plus clément que nous l’avons commencée.
Le retour par Moura fut le bon choix et a permis de faire une jolie boucle sous les falaises d’escalade du Yosemite. La boucle complète peut se faire aisément à la journée, en condition estivale. De plus, il y a tant de torrents à traverser que c’est même un circuit tout indiqué pour une journée de forte chaleur. Le massif du Canigou est resté maître de ses sommets en ce jour, mais réserve toujours de beaux itinéraires bis.
La face Nord-Ouest du seigneur Canigou vu depuis Vernet-les-Bains
La journée en chiffres :
Dénivelé positif total : 260m - Dénivelé négatif total : 1332m
Temps de marche 4h03 pour 9,8km à 3,1 km/h
Point culminant 2123m
Tracé des 2 jours sur carte IGN 1/25000ième
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