Pic de Costabonne en boucle par le coll de Siern

30/05/2025 : La Preste (1120m) – Coll de Siern (1629m) – Pic de Costabonne (2467m) – Coll del Pal (2319m) – Baraque de la Coma del Tech – Cabane forestière de l’Ullat – La Barragana – La Preste

« Sans porter ombrage à la souveraineté du Canigou, le Costabonne est l’incontournable seigneur du Vallespir » Georges Véron.

Situé au fin fond du Haut Vallespir, le Pic de Costabonne domine par sa stature imposante le village de Prats-de-Mollo où il est facilement indentifiable avec sa forme pyramidale ; c’est d’ailleurs l’un des sommets emblématiques de cette région par sa singularité. Il est également le premier sommet de plus de 2000 mètres lorsque l’on suit la frontière depuis la Méditerranée. Ayant une altitude légèrement inférieure à 2500 mètres, son ascension n’est pas pour autant une promenade de santé. J’ai une histoire particulière avec ce sommet puisque ce fut le premier 2000 que j’ai gravi à l’âge de 10 ans et le premier sommet en hivernale en raquettes un 31 décembre à l’âge de 17 ans. Cet itinéraire en boucle est à l’initiative de ma Corinne qui prend toujours plaisir à parcourir la partie la plus haute de la rivière du Tech, jusqu’à sa source. Son neveu, le dynamique et enthousiaste Ennio nous accompagne pour ce qui sera pour lui une grande découverte.

Nous nous mettons en marche à 8h10 sous un ciel bleu insolent, et une température agréable. Le sentier part plein Ouest en étant parallèle au torrent du Tech. Nous quittons rapidement l’axe du vallon, pour s’élever sur notre gauche en direction du coll de Siern. La prise de hauteur est immédiate mais agréable, dans une forêt de hêtres offrant une fraicheur appréciable. Après 1h25 d’ascension, nous parvenons au coll de Siern. A cet instant, nous posons les pieds sur la crête frontalière franco-espagnole frontière matérialisée par la borne 514, datant du traité des Pyrénées de 1659. Le temps de se dévêtir et passer de la crème solaire, puis nous nous lançons sur la longue croupe herbeuse.

L'objectif du jour est visible depuis le point de départ

Ici les panneaux datent un peu

En montant vers le coll de Siern

Ultime intersection avant le coll de Siern

Quand la vue se dégage, le sommet se dévoile

Panorama allant du pic de Costabonne aux Esquerdes de Rotja

Vue en direction du plat Guillem

Vue vers le nord depuis le coll de Siern

Borne au coll de Siern

Le sentier suit exactement la crête frontière sur une pelouse grasse. Le bleu profond de nombreuses gentianes vient trancher avec le vert printanier du tapis herbeux. Puis la vue s’ouvre de plus en plus sur les hautes cimes du cirque de Vallter 2000 à l’ouest. Le paysage est grandiose. C’est une bonne chose qui nous permet d’admirer la montagne dans toute sa beauté, car la succession de bosses ne laisse aucun répit. Ennio peu habitué à cet exercice plie mais ne rompt pas. Nous pouvons voir sur notre droite en versant français les vestiges d’anciennes mines de tungstène, alors que sur notre gauche en versant espagnol est posé le refuge du Costabonne. Après deux ultimes bosses la cime est là. Ce ne seront pas les crampes qui feront renoncer Ennio, mais il ne fallait pas 10 mètres de plus à gravir pour autant. Il est alors 12h20 lorsque nous posons les pieds sur la cime du Costabonne, après 3h41 de marche. L’endroit est infesté de fourmis volantes nous obligeant à nous éloigner du point culminant pour prendre le repas à l’abri. Le panorama offert mérite bien tous les efforts consentis durant la montée.

La longue crête à suivre

Une pyramide "parfaite"

La cueillette est au bord du sentier

(photo Corinne)

Nous monterons par la gauche

Vue vers le nord sur le Puig de la Collada Verda et le Puig Rotja dans le fond

Un champ de renoncules ou boutons d'or

La pente va se cambrer brutalement

Gentianes des Alpes ou de Koch

Vue vers l'ouest sur le cirque de Vallter 2000

Gros plan

Refuge de Costabonne

Dans la montée vers le pla de la Serre (photo Corinne)

Au Pla de la Serre la majeure partie du dénivelé est acquis

Vue en direction de Vallter 2000 depuis le pla de la Serre (photo Corinne)

Vue en direction du sommet depuis le pla de la Serre

C'est parti pour un rude final (photo Corinne)

El condor pasa en version Pyrénéenne

Un bien triste mémorial

Ça plaisante pour se donner du courage !

Vue vers l'est

(photo Corinne)

Vue vers l'ouest

Vue sur les sources du Tech

Gros plan à l'ouest

Gros plan vers le nord

Gros plan sur El Taga vers le sud

Vue sur une partie du Donezan

Les Esquerdes de Rotja

Massif du Canigou

Il est 13h34 lorsque nous reprenons la marche. Cette fois plus de montée au programme, mais une longue descente est au rendez-vous de la seconde partie de journée. C’est la boucle classique qui consiste à passer par le coll del Pal et la borne frontière 515, puis prendre l’itinéraire main droite pour entrer dans la partie haute de la coma du Tech. Depuis la borne frontière, nous aurons le plaisir d’observer de très près trois isards peu dérangés par notre présence, certainement trois jeunes mâles. Le sentier file en balcon au-dessus des sources du Tech. Pour le plaisir, nous prendrons de l’eau dans l’une d’elles car il n‘est pas si fréquent de boire l’eau de cette rivière lorsque l’on habite proche de son embouchure. Nous allons croiser cette fois des femelles isards avec les jeunes nés dans le mois, un troupeau de presque 30 têtes. Nous suivons le balisage rouge et jaune du GRT jusqu’à la baraque de la Coma del Tech, pour le quitter au niveau d’un plat herbeux et humide. Nous avons mis 4h57 pour nous rendre à la cabane en pierres, pas vraiment étanche à l’eau nous confirme ma Corinne pour l’avoir testé à ses dépens lors d’un orage homérique comme il y en a souvent dans ce secteur.

Coll del Pal

Borne du méridien de Paris

L'un des isards qui nous ignorent

Nouvelle borne au coll del Pal

On nous toise majestueusement

La cime du Costabonne versant nord

En direction de la Coma del Tech

Le Tech proche de sa source

Mères et petits

La partie haute de la Coma del Tech

Proche de la baraque de la Coma del Tech

Baraque de la Coma del Tech

(photo Corinne)

Un étonnant graphique naturel

C’est par un balisage jaune que nous allons poursuivre le retour. Le sentier évolue toujours en balcon dominant ainsi le Tech qui a creusé par endroit des gorges. Ce passage est sans conteste le plus fleuri de tout l’itinéraire, un véritable jardin botanique d’altitude. Seuls les rhododendrons ne sont pas encore en fleurs mais cela ne saurait tarder. Il aurait été dommage de manquer ce bout d’itinéraire là. Il est 15h58 lorsque nous faisons une halte à la cabane forestière de l’Ullat, après 5h52. Le sentier du GRT et celui que nous avons suivi convergent à cet endroit, pour se diviser une nouvelle fois. Une fontaine offre un approvisionnement en eau pour les 2 cabanes où un confort sommaire permet de séjourner.

Bugle pyramidale

(photo Corinne)

L'Anémone des Alpes ou Pulsatille des Alpes

(photo Corinne)

Proche de la cabane de l'Ouillat

Cabane forestière de l’Ullat (photo Corinne)

La partie pour randonneurs

La cabane du berger

Une pensée pour Lionel Terray

La source sous le refuge

La cabane est à la lisière d’un bois où nous allons pénétrer. C’est une forêt de hêtres imposants et majestueux où la lumière peine à traverser le feuillage déjà abondant. C’est plein de charme. Côté météo, rien ne va plus. Alors que le ciel était entièrement dégagé pendant la première partie de la journée, cette seconde moitié s’annonce plus instable. Le ciel s’est couvert, alors nous avançons d’un bon pas. Au passage du mas de la Grevodella les premières gouttes tombent alors que le ciel est encore partiellement bleu. Qu’importe, la fin est proche. Nous terminons sur la piste matinale après avoir traversée le Tech pour revenir en rive droite orographique. Il est 17h23 quand nous parvenons au parking, concluant la boucle en 7h10 à la place des 9 heures annoncées au point de départ. Bravo Ennio pour avoir tenu le choc. Un très bel itinéraire, un classique du Haut-Vallespir mais qui ne déçoit jamais.

Dans la hêtraie