Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic de La Camisette par la voie La Sauvage AD sup (2013)

19/10/2013 : Plaine d’Artigues - Bousadus du haut – Coume de Barbouillère – étang de la Camisette – Voie La Sauvage – Pic de La Camisette (2426m)- Retour par la Coume de Barbouillère

 

Pour varier les plaisirs que propose la montagne, après plusieurs week-ends de randonnées « traditionnelles », cette fois je vais gravir en version alpine, un sommet du Donezan, en Ariège.

Nico me propose de faire la voie La Sauvage au Pic de La Camisette, une voie tout équipée en plaquettes. L’approche débute à partir du lieu dit « Plaine d’Artigues », où l’accès en voiture est facilité par une route forestière en parfait état.

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A la lueur de la frontale, nous quittons le parking à 7h38 et entrons en forêt pour suivre un large sentier. On arrive rapidement à la clairière de Bousadus du Bas. On s’enfonce un peu plus en forêt pour arriver ensuite à Bousadus du Haut. Là, il y a une cabane de berger en très bon état. On poursuit toujours en forêt où le sentier se met à monter de façon plus soutenu. Avec un vent de Foehn qui souffle, nous n’avons vraiment pas froid. A la sortie du bois, le sentier devient nettement moins pentu ; il remonte de façon parallèle le ruisseau de Barbouillère.

 

Roc Blanc

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Au niveau d’un éboulis à notre droite, il faut quitter le sentier et monter pleine pente.

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Bien qu’un peu raide, cette portion est vite avalée. Nous arrivons exactement sur la rive du plus grand des 2 étangs de la Camisette. Il est 9h02, nous avons mis 1h22 pour arriver là. C’est un lieu idéal pour fait un bivouac.

 

Pic et étang de la Camisette

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Nous poursuivons l’approche en traversant le champ de blocs de granits qui mène au second étang. Tout en navigant pour se faufiler au mieux, on passe à côté des débris d’un avion. Il y en a un peu partout. C’est la curiosité locale.

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On quitte les blocs pour monter un court instant dans l’herbe et nous nous présentons au pied de la voie à 9h20. Sans se presser, nous avons mis 1h40 pour effectuer l’approche.

Le temps de s’équiper, nous montons à double, c’est à dire avec 2 cordes de 50m, et il est 9h45 quand nous débutons la grimpette de la voie La Sauvage. Chaque longueur est équipée en plaquettes, et les relais avec sangle. Il n’y a plus qu’à ! Pour cette première longueur, c’est moi qui passe en tête.

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Le rocher est de bonne qualité, mais par endroit, de l’eau s’écoule des failles. Le rocher transpire ! Même si j’effectue cette première longueur assez facilement, j’atteins déjà mes limites en tête. La seconde longueur, c’est déjà plus raide et Nico ouvre la voie.

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Quand c’est à mon tour, j’ai vraiment du mal à démarrer tant la dalle à gravir est inclinée. Ça finit par passer et le reste est plus facile. Arrive ensuite la 3ième longueur et le passage du toit.

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C’est un surplomb à passer, très court mais bien casse tête. C’est la première fois que Nicolas le franchit en tête, moi je suis bien content d’être second. Une fois passé, comme toujours, la suite passe beaucoup mieux.

Puis nous arrivons sur un passage d’environ 400m en herbe, pour aller chercher la suite de la falaise. Il est 10h40, nous en profitons pour faire une courte pause. Cette 4ième longueur, bien que technique ne me paraît être la plus difficile. Puis arrive la suivante avec une dalle à traverser en largeur. Je vais rester un moment bloqué, ne trouvant pas de solution pour mes mains. En cherchant bien, la solution finit par apparaître mais ce qui m’attend n’est guère mieux.

 

Nicolas à la sortie de la dalle

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Soulagé d’avoir passé cet obstacle, Nico m’annonce que la suite est bien plus compliquée. Décidément, cette Camisette se défend sacrément bien. Nico effectue la 6iéme longueur avec son agilité habituelle, alors que pour moi c’est plus laborieux. Je me retrouve une nouvelle fois coincé entre 2 points sans pouvoir monter. Je ne panique pas, il n’y a aucun stress, si ce n’est que je ne trouve pas de solution. La solution viendra de la corde, que je vais utiliser pour la main droite. Merci la corde et celui qui la tient ! C’est de plus en plus compliqué pour moi, et le plus dur est pour la fin. Nico va s’attaquer au « mur » pour la première fois.

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C’est un ressaut vertical avec peu de prises, un bon 5a, mais heureusement bien équipé en plaquettes. Nico pousse un grand soupir une fois cette ultime difficulté effacée, et mon tour arrive. Pour arriver là, pas de problème, mais pour le mur c’est indescriptible. Heureusement qu’il y a de la végétation pour tirer dessus, qu’il y a des plaquettes, et je vais passer ; mais que ce fut dur. Quelle voie quand même! On va de surprise en surprise, de défi en défi. La dernière longueur sort à 10 mètres du sommet.

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Il est 12h52 quand nous atteignons la cime. Cela nous aura pris 4h34, temps que l’on peut améliorer si l’on n’est pas débutant dans du 5, comme moi. Le vent souffle avec force au sommet. Nous avions été à l’abri durant toute l’ascension, mais là, nous le subissons sans retenue. Heureusement, sous le sommet, nous trouvons un abri pour manger au calme, mais il ne faut pas sortir une oreille. La vue depuis le sommet est toujours aussi intéressante. Seul vers le Nord, le Roc Blanc nous bouche un peu la vue. Mais ici, on domine l’étang de Balbonne. La Dent d’Orlu si proche, paraît invincible. Plus vers l’Ouest, c’est une forêt de sommets du canton de la Haute-Ariège, dont les plus caractéristiques sont le Cimet, le Ruhle.

 

Panorama sur le Donezan, étang de Balbonne, Pic de Balbonne, Dent d'Orlu, Pic de Tarbésou

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Les 3000 du Couserans ne manquent pas non plus à l’appel, et l’horizon se termine par le Mont Valier. Le tour d’horizon, ne serai pas complet sans citer la montagne de Tabe, mais aussi le Pech de Bugarach qui émerge de la mer de nuages.

A 14h, on quitte le sommet en mode randonneur. Nous suivons un balisage jaune qui contourne un petit col tout en pierres où il ne faut pas descendre. Il s’agit de descendre un peu plus à droite, dans un couloir d’herbe. C’est bien raide, mais avec des bâtons, ça passe sans problème. On vise le pierrier en fond de vallon.

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Face Nord du Roc Blanc

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Il faut ignorer le balisage jaune qui part à droite vers la Porteille de Barbouillère. Une fois le bas du vallon rejoint, on suit le torrent, puis le sentier emprunté le matin.

 

Les temps sont durs sous la face Nord du Roc Blanc

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Sans difficulté, nous revenons à la voiture sans avoir croisé le moindre randonneur. Nous terminons la journée à 15h44, sous un beau soleil d’automne.

Ce vallon du Donezan est l’un des moins fréquenté du secteur, et le pic de La Camisette reste un beau belvédère qui se mérite. La voie La Sauvage est agréable car nous n’avons jamais l’impression de vide, mais nécessite une bonne maitrise de l’escalade car certains passages restent techniques. L’autre difficulté vient de l’eau qui suinte de la roche, rendant certaines prises glissantes.

 

Tracé sur carte IGN

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Les chiffres de la journée:

Temps de marche total 6h16 pour 12,4 Km à 3,7 km/h

Temps pour réaliser la voie : 3h07

Dénivelé positif total : 825m – Autant en négatif

Point culminant : 2426m.



21/10/2013
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