Pic de la Sabine par la cabane de Quioulès
20/10/2018 – Jour 1 : départ au-dessus du barrage de Riéte – chemin à Jojo – cabane de Quioulès – cabane de la Sabine – cabane de Quioulès
J’avais tellement lu de choses sur l’Aston, que par une belle journée d’Août, je suis allé à la découverte de ses vallées, par l’entremise du pic de Thoumasset. Et j’en suis revenu avec l’envie d’en connaitre plus. Mais que dire vraiment de l’Aston ? Que les vallées sont longues serait un pléonasme, qu’il n’y a pas de sentier en serait un autre, que c’est très humide en serait un troisième. L’Aston, c’est tout cela à la fois, et bien plus encore. Il y a tant de sommets, d’étangs, de vallons suspendus, qu’il y en a pour des années avant d’en avoir en fait le tour. Et puis, c’est le massif le plus proche de Carcassonne si on occulte le massif de Tabe, alors en avant pour une nouvelle sortie dans l’Aston. Mon amie Carole me secondera dans le guidage, et Olivier son compagnon novice suivra le mouvement.
Tableau d'automne
Départ à 8h37 depuis le parking de la « fenêtre », déjà plein de véhicules, par le chemin de Jojo. Ce sentier judicieusement tracé à flanc de montagne, surplombant les gorges du Quioulès, regorge d’eau. C’est extrêmement glissant, nous ne pouvons avancer vite. Après avoir déjoué les pièges des dalles humides et des racines glissantes, nous arrivons sur le plancher de la vallée du Quioulès. Là encore, le sol est une immense tourbière où il est impossible de garder les pieds au sec. De là, il faut suivre une sorte d’ancienne route qui passe sous une conduite d’eau, et longe cette dernière jusqu’au bâtiment de captage. Poursuivre ensuite toujours rive droite du ruisseau. C’est la partie facile de la journée. Nous parvenons à la cabane de Quioulès à 11h05, en 2h33.
Premier regard sur le vallon du Quioulès
En vallée de Quioulès
Le prince noir, le Merens
Cabane de Quioulès
L’objectif du week-end consiste à aller dormir à la cabane de la Sabine, pour envisager un sommet frontalier le lendemain, comme le pic de Serrère. Nous croisons un homme qui nous informe que les cabanes risquent d’être occupées par les chasseurs d’isards ; et dire qu’il n’y a pas de faune dans ces vallées où toute vie sauvage a été éradiquée ! La marche se poursuit donc en direction de la cabane de la Sabine. Je connais le pseudo sentier qui y conduit, mais cela n’a malgré tout rien d’évident.
Beaucoup de débit pour le ruisseau de Quioulès
Rhododendrons en fleurs au coeur de l'automne, chercher l'erreur !
Pic de Thoumasset en fond de vallée
Le sentier est fortement dégradé par le passage des vaches, et malgré les quelques cairns, on peut aisément s’en détourner. Au niveau d’une nouvelle tourbière, c’est l’absence totale d’information. Il faut aller au bout de la tourbière pour retrouver le sentier, que nous avons matérialisé par deux cairns. Nous arrivons à la cabane de la Sabine à 12h50 après 4h05 de marche. C’est ici que l’on va prendre le repas.
Cabane de la Sabine
Cabane de la Sabine parfaitement fondue dans le décor
C’est aussi ici que nous envisageons de passer la nuit, or, stupeur, la cabane est verrouillée, cadenassée avec un chien à l’intérieur qui ne semble pas agressif. Est-ce bien responsable de s’approprier une cabane qui peut être utile à tous en cas d’intempérie ? Quelle bêtise, quel égoïsme ! Personne aux environs, le chien gémit, le ciel s’assombrit, la météo menace. Il nous faut une solution de repli pour passer la nuit au sec ; pas vraiment le choix, ce sera la cabane de Quioulès 380 mètres plus bas. Dès 14h15, il est l’heure de repartir pour aller se mettre au sec.
Ce n'est pas vraiment sympathique comme accueil
Nous suivons plus facilement le sentier à présent que nous le connaissons mieux. Le ciel semble vouloir nous épargner, et les nuages stationnent à 1900 mètres sans descendre plus bas. Nous retrouvons alors la cabane de Quioulès 15h35, concluant cette première journée en 5h26 de marche. Nous sommes les premiers et nous serons les seuls. La cabane offre un dortoir de 6 couchages au-dessus de l’unique pièce avec cheminée. Après 2 heures de sieste, nous partons chercher du bois pour la veillée. Toujours pas de pluie, c’est le point positif de la journée. Le fait de dormir si bas nous oblige à revoir nos ambitions à la baisse pour le lendemain : ce sera le pic de la Sabine. La suite nous montrera que c’était en réalité un objectif de choix, qui donne néanmoins du fil à retordre. 22 heures, tout le monde dormira du sommeil du juste.
Vue vers l'aval sur le jasse de Quioulès et pic du col de Gos
La vue depuis le refuge sur la crête de Carau à l'Ouest
Ambiance chaleureuse et conviviale
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 5h26 pour 11,2 km à 2 km/h
Dénivelé positif total : 579 m – Dénivelé négatif total : 531 m
Point culminant : 1981m
21/10/2018 – Jour 2 : cabane de Quioulès – étangs de Carau – Pic de la Sabine (2561m) – Cabane de la Sabine – Cabane de Quioulès – chemin de Jojo – point de départ
Réveil à 6h45 après une nuit réparatrice et chaude. Sitôt le jour levé, nous quittons la douillette cabane de Quioulès à 8h05. Je vais suivre à la virgule près, le topo de G. Véron « 100 randonnées dans les Pyrénées Ariègeoises », pour se rendre au pic de la Sabine. Depuis la cabane, il faut traverser la jasse de Quioulès en cherchant le meilleur cheminement au milieu des méandres du ruisseau, jusqu’à la passerelle qui enjambe le torrent. Descendre le cours d’eau jusqu’à contourner les barres rocheuses, et gagner la jasse qui les surplombe. Il est préférable de repérer le cheminement depuis le refuge. Il y a quelques cairns, mais rien n’indique que cela conduit vraiment dans notre direction.
Jasse de Quioulès et sa cabane
La même jasse vue de plus haut
Se diriger alors, hors sentier, au Sud-Ouest vers un petit couloir occupé par des éboulis, qu’il faut gravir. Quelques cairns et de très vielles marques de peinture rouge viennent aider à trouver le passage le moins mauvais. Attention toutefois aux nombreux trous masqués par les rhododendrons ! Cela débouche sur un faux col où la vue s’ouvre sur le pic de l’Estagnol au Sud. Poursuivre toujours dans la même direction pour joindre le ruisseau issu des étangs de Carau, et le remonter rive gauche. Là encore, quelques cairns et une vague sente aide à trouver le meilleur cheminement.
Etang de Carau inférieur et couloir d'herbe à gauche d'un bloc fracturé
Nous suivons le seul couloir d’herbe possible, bien raide, mais qui se monte aisément par un sentier plutôt bien marqué. La rupture de pente au milieu de laquelle coule le ruisseau, débouche sur l’étang supérieur de Carau. Le mimétisme dans lequel se trouvent les deux étangs, est vraiment surprenant. Le temps est toujours radieux, cela augure un panorama somptueux au sommet. Il est 10h20 ; nous avons mis 1h58.
Le même étang vu de plus haut
Etang de Carau supérieur
Laisser à nouveau à gauche le deuxième étang et se diriger à travers la pelouse vers le Nord-Ouest, pour remonter une nouvelle pente d’herbe. Plus on s’élève, et plus terrain devient facile. L’itinéraire devient même évident. Bien que la pente soit toujours soutenue, il n’y a plus aucune péripétie, le sommet nous tend les bras. Je suis le premier à me hisser sur les 2561 mètres du pic de la Sabine à 11h46, après 3h07 de bonne marche. Carole et Olivier ne tardent pas à me rejoindre, et nous prenons alors le repas sur ce magnifique belvédère.
Le couloir d'herbe vu depuis l'étang
La pente finale
En arrivant sur la cime du pic de la Sabine
Nous nous trouvons au centre d’une concentration de sommets, d’étangs, et bien que nous ne soyons pas sur le pic le plus haut des environs, le panorama n’en demeure pas moins grandiose. Quel étonnant sommet qui se dévoile au dernier moment et qui pourtant offre l’un des panoramas les plus étendus. Voyons ça en images !
La pyramide du pic de Thoumasset est imposante
Gros plan sur le plus haut sommet local frontalier avec l'Andorre
Gros plan sur le pic de Thoumasset
Gros plan vers le Nord sur le massif de Tabe
Gros plan sur les sommets du Donezan
Au zoom le massif de la Pique d'Estats prépare déjà l'hiver
Gros plan plein Ouest
Les proches sommets voisins de La Sabine, étang des Milles Roques
13h15, le temps passe trop vite, il faut déjà prendre congé. Pour le retour, nous choisissons d’emprunter le couloir Sud, une longue pente d’herbe bien inclinée. Cela conduit sans difficulté à l’étang de la Sabine, puis la cabane éponyme. Sans difficulté si l’on a des bâtons pour se stabiliser bien sûr. C’est un exercice qui met en action la proprioception ; on est content lorsqu’on retrouve une inclinaison plus acceptable pour les chevilles. A 14h17 [4h10], nous repassons par la cabane toujours fermée à double cadenas, et toujours le malheureux chien à l’intérieur. Finalement nous n’aurons jamais vu les pseudos propriétaires du week-end. Il reste encore du chemin, nous en connaissons la longueur.
Le col menant au couloir Sud
Un aigle royal surpris pendant la descente (photo floue car très haut)
Etang de la Sabine d'en Bas
Pic de Thoumasset
Le couloir Sud que l'on vient de descendre vu depuis l'étang du bas
Voilà la troisième fois que l’on emprunte ce bout de sentier, que l’on va compléter de quelques cairns pour éviter à l’avenir de chercher son chemin aux points stratégiques. Puis arrive la cabane de Quioulès et enfin la remontée inévitable sur le chemin de Jojo. Un peu de lassitude s’installe alors sur cette portion, lassitude due à l’absence de vue en forêt, alors que nous en avions plein les yeux jusque-là. La marche se termine à 17h15, concluant ainsi la journée en 6h47 de marche effective. De l’avis de tous, ce n’est pas un sommet facile, mais c’est un beau belvédère. Cette vue élargie sur l’Aston a éveillé en moi le désir d’y retourner, dès que possible, pour aller à la rencontre des hauts sommets frontaliers.
Tracé du jour sur carte IGN 1/25000
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h47 pour 14,8 km à 2,6 km/h
Dénivelé positif total : 1094 m – Dénivelé négatif total : 1153 m
Point culminant : 2561m
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