Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pics de la Portaneille – couloir en « S » (PD sup)

08/05/2021 : Plat des Peyres – Coume de Varilhes – Pic de la Portaneille (2757m) – Estany de cabana Sorda – port de Fontargente (2263m) – étang de Fontargente – Plat des Peyres

 

Le plat des Peyres en Aston est un tremplin idéal pour découvrir un ensemble de hauts sommets, dont la plupart sont frontaliers avec la principauté d’Andorre. Parmi les « 2700 » locaux, il me manque ceux de la Portaneille. Debout 5 heures, départ 5h20, la température est positive. Remonter la coume de Varilhes en suivant les balises jaunes. Ne pas traverser la passerelle et poursuivre droit dans l’axe de la coume. Le sentier est même mieux marqué sur le terrain, que sur la partie plus en aval. En ce début de mois de mai, la neige est totalement absente à cette altitude. Le jour arrive plutôt vite, pratiquement au moment où j’aperçois la face Nord des pics de la Portaneille. A cet instant, mettre le cap au Sud.

 

Pic de la Coume d'Enfer

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Pic de Ransol
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Cette face Nord avec la muraille du Pas de la Portaneille a une sacrée allure, comme un défi, une invitation à l’aventure. La prise de dénivelé en hors sentier ne pose pas de difficulté notoire ; on frôle l’étang de la coume de Varilhes, et à 2350 mètres, dans une cuvette je me pose au pied du couloir. Il est 7h05, 1h45 d’approche. J’enfile l’équipement technique, mange un bout, et départ pour le couloir à 7h30.

 

Première vision sur les pics de la Portaneille

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L'objectif se rapproche
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Lever du jour sur le pic de Pradel
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Couloir en "S"
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Gros plan sur le couloir en "S"
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Face Est du pic de Ransol
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Il faut remonter le cône de déjection totalement ravagé par une avalanche de coulée. La neige ne porte pas convenablement. Je m’enfonce à chaque pas jusque sous le genou. Ce cône est vraiment pénible, d’autant que le soleil commence à toucher le haut du cône. Je dois me hâter. Il n’y a que dans les Pyrénées que l’on voit des faces Nord orientées Est ! Une fois dans le couloir, la neige n’est pas meilleure pour autant. C’est du sucre sans consistance. Quel enfer.

 

Le couloir et son cône

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L'entrée tarde à arriver

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Vue de dos sur le pic de Cabaillère
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Déjà les premiers rayons à l'entrée du couloir
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Le 1ier ressaut en glace se précise
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La première difficulté arrive rapidement, un petit ressaut en glace. Je teste la glace, elle sonne creux. Il va falloir marcher sur des œufs. C’est le moment prendre une décision lourde de conséquence, grimper ou demi-tour. Un mois de frustration pour des raisons discutables, certainement le dernier couloir de la saison, je monte. Une fine pellicule de glace suffit à ancrer avec précaution les piolets. Quatre pas suffisent à effacer l’obstacle, mais à cet instant je viens de franchir le Rubicon. Tout retour arrière est impossible. Alea jacta est ! Un pas après l’autre, une difficulté après l’autre.

 

Ressaut 1 vue vers l'amont
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Ressaut 1 vue vers l'aval
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Ressaut suivant
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Un second ressaut en glace se présente tout aussi rapidement. Même précaution que plus bas, même délicatesse avec la glace. Inutile de piocher lourdement, la glace est une matière fragile mais fiable. Il fait toujours chaud dans le couloir, le rocher sur ma droite transpire. Un goutte à goutte incessant coule sur plus de 5 mètres de long, ce qui me pousse à aller vers un nouvel obstacle en mixte. Ça passe bien, et un nouveau ressaut en glace arrive encore. C’est le 4ième. Quel festival ! Je ne m’attendais pas à autant de surprises, mais ce n’est pas pour me déplaire. Ce dernier franchissement est le plus délicat car la neige ne retient rien et la glace ne fait que quelques millimètres d'épaisseur. J’assure mes appuis, je me hisse, ça passe comme dans un rêve. Le plus difficile est passé, la suite ne semble plus présenter d’obstacle.

 

Ressaut 2 vue vers l'amont

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Ressaut 2 vue vers l'aval
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A cet endroit la neige est glacée

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Vue sympa dans le rétroviseur
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Ressaut 3 vue vers l'amont
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Ressaut 4 vue vers l'aval
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L'ensemble des ressauts comme des marches géantes

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Cet enchainement de difficultés techniques, additionné à de la neige qui ne porte pas, ont fait monter le cœur très haut. Le cœur pompe frénétiquement tandis que j’inspire à plein poumon. Je cherche l’oxygène. Est-ce les 4 dernières semaines sans montagne ou le rappel du vaccin il y a 5 jours qui font que je sois à la peine ? La somme des deux certainement. Mais quoique ce fût physiquement éprouvant, je me sens pleinement à ma place. Le couloir tarde à se coucher mais finit enfin par devenir moins raide sur la partie terminale. La sortie est déjà au soleil et aboutit sur une fine arête de neige vierge. Il est 9h11, je sors le couloir en 3h28, mais il reste encore un bout d’arête rocheuse pour s’offrir le sommet. Le sommet se dévoile enfin.

 

La suite moins technique du couloir

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La sortie se cache à gauche
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La sortie se devine enfin !
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Paysage de dos où l'on aperçoit l'étang de coume de Varilhes à demi dans l'ombre
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Rester dans l'axe pour sortir
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Sortie sur une belle arête blanche façon "Bionassey", la cime est tout à droite
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Pic de la coume d'Enfer au bout du Pas de la Portaneille
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Courte pause photos et j’enchaine. Le passage sur l’arête de neige demande toute l’attention qu’il se doit, mais rien d’extrême au final. Quoique l’arête en roche soit enchevêtrée, cela n’excède pas le II. Attention à bien tester les prises, la roche se délite par endroit. L’arête aboutit sur la cime, un petit dôme orné d’un gros cairn. Fin des hostilités à 9h30 [3h42].

 

La sortie du couloir et l'arête de neigeP1120437.JPG

 

Pic de Ransol à ma droite
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Vue vers le Sud
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Gros plan sur l'estany de cabana Sorda et le refuge éponyme
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Pic de la Portaneille au bout de l'arête
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Vue sur la sortie du couloir ainsi que l'arête de neige
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Les derniers pas menant au point culminant
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Oui, il fait froid !!!
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Le vent souffle avec une certaine force, histoire de montrer qu’à 2757 mètres, l’hiver n’a pas dit son dernier mot. Un tour d’horizon sur l’Andorre permet de constater le déficit de neige en versant Sud et quelques combes encore bien blanches en versant Nord. Le temps de prendre un café et j’envisage le retour par le Sud. Il s’agit de descendre à l’estany de cabana Sorda.

 

Crête menant à la porteille de la coume de Varilhes et au pic de Ransol

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Panorama vers l'Est

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Vues vers l'Ouest du côté du pic de Serrère à droite
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La crête Sud et la cime du pic de la Portaneille

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Je quitte le sommet et son vent à 9h55, en suivant la crête Sud. J’entrevois la possibilité de descendre pleine pente directement sur l’étang, en évitant les nombreuses barres rocheuses. La neige porte parfaitement pour ce type d’exercice. Je marche sur du velours. Finalement l’accès à l’étang fut plus facile que je ne l’espérais. 10h32, me voilà à la cabane Sorda [4h21]. Il est temps de quitter l’attirail de l’alpiniste pour reprendre celui du randonneur. Je détonne dans le décor avec des Andorrans montés à l’étang en chaussures basses, jambes et bras à l’air.

 

L'itinéraire suivi pour éviter les barres rocheuses

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Pic de la Portaneille vu depuis l'estany de cabana Sorda

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Le refuge de cabana Sorda
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10h45, je prends la direction Est en suivant les balises jaunes et rouges du GR tour d’Andorre. Le sentier est parfaitement clair et balisé abondamment. C’est joliment fleuri, ce qui contraste avec le jaune pâle des pelouses. Le sentier est agréable et arrive à l’aplomb du port de Fontargente appelé aussi port d’Incles. Après avoir traversé le torrent par une passerelle, mettre le cap N/E en suivant un balisage blanc et rouge GRT66. La pente n’est pas forte et l’ascension du port d’Incles en versant Sud est un régal. Me voilà à la frontière à 11h53, après 5h28. Cap au Nord jusqu’à parvenir sur la berge de l’étang principal de Fontargente pour y prendre le repas à 12h15 [5h51].

 

Vall d'Incles

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Port de Fontargente ou d'Incles tout au fond
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Bouquet de Jonquilles
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Gentianes printanières
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C'est écrit dessus
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Le site lacustre de Fontargente vu depuis le col frontalier
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Pic Nègre de Joclar
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Fontargente le bien nommé
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Panorama à l'heure du repas
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Port de Fontargente vue depuis la France
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A 13 heures exactement je me remets en marche. Plus de 50 personnes autour du bel étang, c’est trop bruyant. Je vais en croiser plus de 30 supplémentaires durant la descente. L’étang est magnifique, mais sur fréquenté. Un nouveau contraste avec la partie alpine matinale et ce moment trop « civilisé ». Le retour s’effectue en suivant un discret balisage, mais ce sentier est si fréquenté qu’il est impossible de le manquer. Fin de la sortie à 13h55, en 6h48. C’est une boucle agréable entre deux versants offrant des visages bien différents.

 

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Pic de Rulhe
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Plat des Peyres à la confluence des vallons
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Pic de la Coume d'Enfer vu depuis le parking

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Couloir en vue 3D

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Tracé du jour :

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 6h48 pour 17,1 km à 2,5 km/h

Dénivelé positif total : 1300 m – Autant en négatif

Temps pour faire le couloir : 1h57

Longueur du couloir : 350 m

Point culminant : 2757m



09/05/2021
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