Pic de l’Estanyol par le couloir du PG (AD sup)
12/04/2014 : col du Puymorens – couloir du PG – descente en rappel – aller/retour
Plus d’un mois sans avoir mis les pieds en montagne, j’avais une grosse envie de grimpe. Je retrouve Nicolas au col du Puymorens pour découvrir un site d’alpinisme totalement inconnu de moi. La météo annonce des orages pour le début d’après-midi, mais pour le moment, le ciel est pur de tout nuage. A 7h45, nous partons en raquettes sur les pistes de ski de la station de Porté-Puymorens, en direction du Pic de l’Estanyol. La station est fermée, les pistes sont toutes à nous.
Pic de la Mine au fond à droite
Dans notre dos, la coume d’en Garcia et le col de Coume d’en Garcia, on devine le Puig Pedros au fond
La marche d’approche nous fait contourner les grandes barres rocheuses du pic de l’Estagnol. Le couloir se dévoile petit à petit. Il n’y a pratiquement pas de dénivelé si bien que l’approche jusqu’au pied du couloir ne nous prendra que 53 minutes. A 8h40, nous sommes au pied du cône de déjection afin d’échanger les raquettes par les crampons.
Au pied du couloir
Pause de 20 min ; 9h nous engageons la remontée du cône. La neige n’a pas été transformée et ne porte absolument pas. Je m’enfonce jusqu’à mi-cuisse à chaque pas, 1métre de jambe qui disparait à chaque enjambée. Nicolas, plus léger, s’enfonce moins et progresse mieux. C’est une épreuve de force vraiment éprouvante. Je dois déployer une débauche d’énergie considérable pour m’extraire de la neige, et prendre un peu de dénivelé. Et c’est avec soulagement que j’entre dans le couloir où la neige est enfin compacte.
A chacun sa technique de progression
Pour la première longueur, pas bien difficile, c’est moi qui passe en tête de cordée. Nous allons monter en corde double, car la descente se fera en rappel. En effet, le couloir sort sur une brèche et pas au sommet, mais ce sera pour plus tard. Cette première longueur se fait sans difficulté, et le relais est équipé de plaquettes. En fait, tout le couloir est équipé de plaquettes.
Mon premier relais
Nicolas trépigne d'impatience
Nico me rejoint et je repars sans plus attendre. Cette seconde longueur est encore une formalité.
Une partie déjà parcourue
Pour la troisième longueur, Nicolas prend la tête de cordée, car il y a un passage un peu plus technique. Heureusement que ce ressaut en mixte est présent pour relever un peu la cotation. Il y a de très bonnes fissures pour ancrer les piolets ; c’est vraiment rassurant et ça permet d’effacer cette difficulté sans stress.
Nico dans un style très personnel
La même chose un peu plus tard
La dernière longueur, une pente de neige dure, ne présente plus de difficulté et nous conduit au sommet du couloir. Nous y sommes à 11h exactement. Seulement 2h, sans se presser, pour effectuer ce sympathique couloir. La particularité de celui-ci, c’est qu’il ne débouche pas sur un sommet mais dans une brèche. Il y a peu de place, mais de quoi se vacher sans problème.
Vue par delà le couloir sur le Pic de Font Freda
Au loin vers l'Ariège
Donc, nous allons effectuer la descente en rappel. Comme il y a du monde dans le couloir, nous attendons que le premier soit arrivé à notre hauteur, pour engager la descente. Nico se lance le premier à 11h33. C’est en trois rappels de 50 mètres que nous sortons quasiment du couloir. Le retour sur le rocher qui garde nos raquettes se passe aussi péniblement qu’à la montée. Nous y sommes à 12h35 pour manger enfin, et au soleil en plus.
Et le soleil de printemps, il chauffe sacrément.
13h28, nous revenons sur nos pas, à travers la station toujours aussi vide. La météo a évolué vers la grisaille, mais là où nous sommes, nous serons épargnés de la pluie. Le col du Puymorens est rejoint à 14h143. Courte matinée de grimpe finalement, pour un couloir qui ressemble plus à de l’initiation au niveau AD.
Comme nous avons prévu de réaliser un couloir au pic des Pessons, en Andorre, alors nous nous mettons en route vers la principauté. Nous effectuons quelques achats en épicerie, au Pas de la Casa, et l’on quitte rapidement cette ville verrue, pour aller, par le Port d’Envalira, sur le parking de la station de Grau Roig. C’est le point de départ pour se rendre au Pic des Pessons. Ici, on ski encore et le parking est plein de véhicules. Il semble évident que nous ne pourrons pas camper ici, donc nous repartons vers une vallée plus isolée. Nous choisissons la vallée de Ransol, qui est à l’écart de l’axe principal menant à la capitale. Nous plantons la tente au bord d’une route secondaire, et l’on en profite pour faire sécher nos affaires et s’assoupir un peu. Vers 19h, à l’abri, dans la tente, d’un petit vent frais, nous grignotons un apéro. Soudain, à 19h45, nous sommes interrompus par la police qui nous informe qu’il est interdit de bivouaquer au bord des routes dans le pays. Consternation ! Pas moyen de parlementer, alors pour éviter un procès verbal, nous quittons sur le champ ce petit coin pourtant bien isolé. L’hospitalité Andorrane est toute relative. Il semble évident que nous ne trouverons nulle part où aller, alors nous franchissons à nouveau le Port d’Envalira dans le brouillard cette fois, et mettons le cap sur la France. Nicolas pense à aller dormir au petit village de Planès en Haut-Conflent. Là, c’est nettement plus accueillant ; on est jamais aussi bien que chez soit. Nous allons laisser passer d’abord la nuit, et nous aviserons demain quel couloir nous ferons.
Tracé du jour sur carte IGN
Les chiffres de la journée:
Temps de marche total 4h30
Temps pour faire le couloir : 2h
Dénivelé positif total : 474 m – Autant en négatif
Point culminant : 2382m.
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