Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic du Canigou en hivernale par le refuge Arago

08/12/2018 – Jour 1 : Col de Jou – refuge de Mariailles GR10 – Refuge Arago

 

De par sa situation géographique particulièrement proche de la Méditerranée, le massif du Canigou est un massif à part au niveau des influences météorologiques. Il offre peu de couloirs, alors quand les conditions sont réunies pour en gravir un, il faut s’y précipiter. Nous envisageons de gravir le Roc Négre par le couloir Nord de la Lentilla. L’approche est extrêmement longue, si bien qu’il faut couper la course en deux, en allant passer la nuit au refuge Arago, dans la vallée du Cadì. L’équipe est composée de Nicolas, le découvreur du couloir, Yannick, David et moi. En cette saison, il faut se garer au col de Jou, le reste de la route étant fermée. Nous nous mettons en marche à 11h22.

 

Au départ du col de Jou

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Pic des Sept Hommes

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Nous empruntons le GR10, puis un sentier le long d’un canal. Cette courte variante évite le parking du Randé, puis retrouve la piste pour finir au refuge forestier de Mariailles. Nous sommes montés en 1h20 [12h47]. Nous prendrons le repas sur place, au soleil.

 

Vue sur le Puig Sec à G et le Puig Rotja à D

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Les rochers de Mariailles

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Il est 13h58 quand nous reprenons la marche en suivant le GR10. Toute la suite de l’itinéraire se déroulera à l’ombre. C’est le sentier traditionnel d’été, pas de surprise, si ce n’est parfois quelques plaques de glace à éviter. L’usage des raquettes est inutile, d’ailleurs nous ne les avions pas prises. Nous parvenons au refuge Arago à 15h41, pour une marche totale de 2h55. Il est suffisamment tôt pour faire du bois qui alimentera l’efficace poêle.

 

Pont sur le torrent de la Llipodère

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Tout le sentier se déroule à l'ombre

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Face Ouest du Puig Sec

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Refuge Arago
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6 places sans matelas ni couverture
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Le bois est un produit exceptionnel, ça réchauffe déjà quand on le coupe

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La soirée sera chaude

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Les dernières lueurs du jour sont splendides. C’est un spectacle lumineux sans égal. Les sommets s’éteignent un par un avant que l’obscurité nous enveloppe. Une fois la nuit en place, il ne nous reste plus à se retrouver proche de la chaleur du feu, un bon verre de muscat à la main pour accompagner une excellente saucisse catalane. Comme la vie peut être simple parfois ! A l’heure où nous nous couchons, pas une étoile ne brille au-dessus de nos têtes, trop de nuages.

 

Coucher de soleil sur le Puig Sec

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Le ciel s'embrasse vers le soleil couchant

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Couleurs fauves sur le Gra de Fajol

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 2h55 pour 9,3 km à 3,2 km/h

Dénivelé positif total : 1024 m – Dénivelé négatif total : 38 m

Point culminant : 2123m

 

09/12/2018 – Jour 2 : refuge Arago – conque du pic – pic du Canigou (2784m) – aller/retour refuge – GR10 – col de Jou

 

Un vent fort s’est levé à 4 heures du matin. Le refuge se met en mouvement à 6 heures, mais ce vent tempétueux n’annonce rien de bon. Il a chassé les nuages, c’est déjà ça ! Lorsque nous quittons la chaleur du refuge à 7h25, nous sommes indécis sur la destination à suivre. Pour le moment, nous remontons les plans de Cadì, nous verrons plus loin. Les premières lueurs du jour nous gratifient de couleurs somptueuses.

 

Lever du jour sur le Barbet

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Lever du jour vers l'Ouest

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Gros plan sur le secteur de Vallter 2000

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Droit devant

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Nous sommes sous les coups de boutoir de la Tramontane. L’objectif premier était de gravir le Signal du Roc Nègre par un couloir Nord, mais après concertation, nous tombons d’accord sur le fait que la sécurité ne sera pas garantie quand nous serons sur le fil de l’arête. Il faut trouver autre chose. Nous abandonnons cette option pour se rendre sur le sommet majeur local : El Canigò. Nous serons à l’abri du vent dans la cheminée et l’exposition au sommet sera faible. Cap vers le Nord alors.

 

La face Sud du Canigou

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L'intégralité de l'arête Quazémi prend déjà la lumière

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David n’étant pas en grande forme, il préfère nous quitter, pour repartir à l’abri au refuge. Nous poursuivons à trois. Le faible enneigement dans ce versant Sud est choquant. On va alors s’approcher de la base de la cheminée en traversant les conques du pic, gros éboulis instable parsemé de névés verglacés. La Tramontane nous matraque, nous force à courber l’échine, nous met à terre parfois, mais on s’obstine. Mieux encore, on monte si vite malgré le manque de neige, que l’on est rapidement à l’abri des rafales en entrant dans la cheminée. Notre intuition était la bonne, le sommet nous tend les bras.

 

La base de la cheminée s'approche et c'est réellement raide !

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Le gendarme, sentinelle qui marque l'entrée de la cheminée

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Au loin la mer

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Vue sur la cheminée durant la montée

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En ce jour, la cheminée se grimpe comme en été, sans crampons ni piolet. Toujours aussi ludique cet accès ! C’est d’ailleurs plus sécurisé qu’en version estivale car il n’y a aucun risque de chute de pierres. On se hisse à 9h23 sur les 2784 mètres de notre sommet fétiche. Cela nous aura demandé 1h57 depuis la cabane. A nous à présent le plaisir d’un panorama exceptionnel, d’un panorama sans égal dans les Pyrénées.

 

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Vue vers le nord/Est

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Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le vent au sommet est supportable, et même nul selon le versant où l’on s’assoit. Ma première ascension 2018 sur le Canigou, il était temps, il ne restait plus beaucoup de jours. C’est mon cadeau de Noël avant l’heure. A 10h10 nous revenons sur nos pas, fin de cette parenthèse d’altitude. Le retour s’effectue par le même itinéraire. Nous délaissons le sentier qui passe par la porteille de Valmanya, au profit des conques et malgré le retour des bourrasques qui nous chahutent à nouveau. Nous parvenons sans encombre au refuge à 11h17 [3h04], où David nous attend. Pause repas pour tout le monde.

 

La cheminée durant la descente

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Un isard dans son pelage hivernal

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Après un nettoyage sérieux du refuge, nous reprenons le chemin du retour à 12h23. C’est par le même itinéraire que la veille que nous regagnerons le point de départ, non sans avoir effectué une halte à Mariailles, pour prendre encore un dernier bain de soleil. Fin de ce beau week-end à 15h pour une courte de journée de marche de 5h11. La Tramontane aura perturbé le plan initial, mais n’aura gâché en rien la journée. Pour faire le couloir, nous reviendrons, c’est certain.

 

Tracé du jour sur carte IGN 1/25000

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 5h11 pour 15,3 km à 3,0 km/h

Dénivelé positif total : 731 m – Dénivelé négatif total : 1761 m

Point culminant : 2784m



10/12/2018
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